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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) / expédition contre Rome [-390 / -386] / bataille de l'Allia [-390 / -387]
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Encyclopédie Celtique

La bataille de l'Allia [-390 / -387]

La bataille de l'Allia (entre 390 et 387 av. J.-C.)

Après avoir promptement levé le siège de Clusium et réuni une armée de 70000 hommes, les Sénons et leurs alliés, dirigés par Brennus, se dirigèrent vers Rome (Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIV, 114). Selon Tite-Live de nombreux courriers affluant de Clusium et d'autres cités de la Toscane tenaient au-courant les Romains de l'avancée de l'armée gauloise (Histoire romaine, V, 37). À cette époque, Rome était une cité puissante (bien moins qu'elle ne le sera quelques siècles plus tard). À cette annonce, les tribuns militaires (dont ceux qui étaient responsables du contentieux) mobilisèrent tous les hommes valides pour affronter les Gaulois, mais selon Tite-Live, ils ne prirent pas la mesure du péril qui s'avançait (Histoire romaine, V, 37). Diodore de Sicile indique que les Romains "les plus braves" étaient près de 24000, mais ne donne aucune évaluation sur le nombre total de soldats levés (Bibliothèque historique, XIV, 114). On estime souvent que ce nombre n'excédait pas 40000 hommes. À faible distance l'une de l'autre, deux armées prirent position non-loin de la confluence de l'Allia et du Tibre.

Avant que l'affrontement ne débute, les Gaulois firent entendre leurs chants guerriers et autres clameurs destinés à effrayer l'ennemi (tout en constituant peut-être un rituel religieux) (Tite-Live, Histoire romaine, V, 37). De leur côté, les Romains ne prirent pas la peine d'élever un retranchement destiné à leur offrir une possible retraite, ni d'effectuer leurs rituels religieux habituels : prendre les auspices, effectuer un sacrifice (Tite-Live, Histoire romaine, V, 38). Pendant que les Gaulois étendaient leurs lignes, les Romains firent de même, mais ces derniers prirent également position sur une hauteur dominant le champ de bataille où ils disposèrent leur réserve (Position occupée par les soldats les plus faibles selon Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIV, 114). Brennus vit en cette action la volonté des Romains de les attaquer aussi bien de face, qu'à revers (ou pas derrière), c'est à dire de les prendre en tenailles. Contre toute attente, Brennus lança ses troupes, non pas sur les légions qui lui faisaient face, mais directement contre les troupes laissées par les Romains en réserve. Lorsque le combat s'engagea, les Gaulois prirent rapidement l'avantage. Un mouvement de panique saisit les Romains, amplifié par la terreur que leur inspiraient les cris de guerre des Gaulois, si bien que nombreux sont ceux qui fuirent le champ de bataille sans même avoir combattu. D'après Tite-Live (Histoire romaine, V, 38) et Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, XIV, 115), la plupart des Romains fuirent vers Veii. D'après Festus Grammaticus (De la signification des mots, X), d'autres allèrent se cacher dans les bois alentours. Les Gaulois massacrèrent alors l'arrière-garde romaine, freinée dans sa fuite par les autres fuyards romains, qui tentaient en vain de traverser le Tibre avec leur lourd équipement.

Les conséquences de cette bataille furent catastrophiques pour les Romains, car en plus de lourdes pertes, le gros de leurs troupes s'était réfugié à Veiis au lieu de se replier sur Rome, pour la défendre. Seule une partie de l'aile droite de l'armée romaine regagna Rome, mais alla se réfugier dans sa citadelle, plutôt que de s'affairer à la défense de ses remparts (Tite-Live, Histoire romaine, V, 38 ; Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIV, 116). Rome était donc une ville ouverte que nul ne songeait à défendre. Une victoire aussi aisée fit craindre aux Gaulois qu'un piège leur était tendu. Leurs éclaireurs ne tardèrent pas à les rassurer et devant l'évidence, les Gaulois se précipitèrent sur Rome (Tite-Live, Histoire romaine, V, 39). A l'annonce de ce péril, beaucoup d'habitants prirent la fuite vers d'autres ville (Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIV, 116).

Si l'année au cours de laquelle la bataille s'est déroulée n'est pas connue avec précision (Cf. problème posé par la datation de cet événement), il n'en est pas de même pour le jour. Selon le Pseudo-Aurelius Victor, la bataille aut lieu le jour qu'il dénomme die XVI Kal. Auguste (ante diem XVI Kalendas Augustes), soit le 17 juillet (Les hommes illustres de la ville de Rome, XXIII, 7). Plutarque quant à lui indique que la bataille a eu lieu "le lendemain des ides de juillet", soit le 16 juillet (Questions romaines, XXV). Comme l'indiquent le Pseudo-Aurelius Victor (Les hommes illustres de la ville de Rome, XXIII, 7), Festus Grammaticus (De la signification des mots, I), Varron (De la langue latine, VI, 32) et Plutarque (Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Camille, XIX ; Questions romaines, XXV), le jour reçut le nom de dies Alliensis "le jour de l'Allia" en souvenir de cette honteuse défaite, lequel était considéré comme un jour néfaste dans le calendrier romain.

Sources textuelles anciennes

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIV, 114 : "Les députés des Celtes, de retour dans leurs camps, rapportèrent la réponse des Romains. Fortement irrités et appelant aux armes toutes les troupes de leurs tribus, les Celtes marchèrent sur Rome, au nombre de plus de soixante-dix mille hommes. A cette nouvelle, les tribuns militaires de Rome, qui étaient revêtus de l'autorité consulaire, mirent sur pied toute la population valide. Leurs troupes concentrées passèrent le Tibre et longèrent le rivage du fleuve dans une étendue de quatre-vingts stades. Apprenant l'approche des Gaulois, les chefs rangèrent l'armée en bataille; ils placèrent entre le fleuve et les hauteurs du voisinage vingt-quatre mille des plus braves, tandis que les plus faibles furent postés sur les collines les plus élevées. Les Celtes étendirent considérablement leurs phalanges et, soit hasard, soit précaution, ils établirent sur les collines les guerriers les plus vaillants. Tout d'un coup les trompettes donnent des deux côtés le signal de l'attaque, les armées s'avancent au combat en poussant d'immenses cris. L'élite des Celtes qui était opposée à la troupe la plus faible des Romains eut bientôt culbuté celle-ci du haut des collines. Des fuyards joignirent le corps d'armée occupant la plaine, mirent la confusion dans les rangs des Romains et, comme les Celtes ne cessèrent point de les poursuivre, la panique devint générale. La plupart gagnèrent les bords du fleuve et tombèrent en désordre les uns sur les autres. Les Celtes eurent donc peu de peine à massacrer ceux qui occupaient les derniers rangs; aussi toute la plaine fut-elle jonchée de cadavres. Arrivés sur les bords du fleuve, les fuyards les plus vigoureux se mirent tout armés à le traverser à la nage, tenant autant à leur armure qu'à leur vie; mais comme le courant du fleuve était très rapide, la plupart, surchargés par le poids des armes, périrent dans les flots; quelques-uns seulement, se laissant emporter par le courant à une distance convenable, parvinrent à. grand'-peine à se sauver. Toujours serrés de près par les ennemis, un grand nombre de Romains furent tués sur les bords du fleuve. Ceux qui avaient survécu à cette déroute, jetèrent leurs armes et traversèrent le Tibre à la nage."

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XIV, 115 : "Cependant les Celtes ne cessèrent point le carnage : ils tuèrent un grand nombre de Romains sur les bords du Tibre et lancèrent leurs javelots sur ceux qui s'étaient sauvés à la nage ; les projectiles, tombant sur une masse compacte, ne manquèrent point leur but. Ainsi, les uns, blessés mortellement, périrent sur-le-champ, les autres, blessés seulement, mais affaiblis par le sang qu'ils perdaient et entraînés par la rapidité du courant, furent emportés au loin. Telle fut la fin de cette journée si funeste pour les Romains. La plus grande partie de ceux qui avaient échappé à la déroute se sauva dans la ville de Véies, dont ils venaient de s'emparer et qui avait été récemment reconstruite dans une position très forte; c'est là qu'ils se remirent de leurs fatigues. Un petit nombre de ceux qui étaient parvenus à se sauver à la nage, vinrent, dépouillés de leurs armes, jusqu'à Rome et y apportèrent la nouvelle de la destruction de l'armée. Les habitants qui restaient dans la ville, instruits d'un si grand désastre, furent tous fort alarmés. Car, après la perte de toute la jeunesse, ils se sentaient dans l'impossibilité de résister à l'ennemi ; d'un autre côté, il était très dangereux de fuir avec les femmes et les enfants, l'ennemi étant si proche. Cependant un grand nombre de citoyens se réfugièrent dans les villes du voisinage, emportant avec eux tous les biens de leurs maisons."

Dion Cassius, Histoire romaine, VII, fragment 57 : "Les soldats romains, envoyés à la rencontre des Gaulois, n'eurent pas le temps de respirer : le même jour, après une marche forcée, ils engagèrent immédiatement le combat et furent battus. L'attaque inattendue des barbares, leur grand nombre, leur corpulence gigantesque, leur voix dont les sons étrangers inspiraient l'effroi, frappèrent les Romains d'épouvante : ils oublièrent les règles de la tactique militaire et perdirent ainsi toute leur bravoure. La connaissance de la tactique, par la fermeté qu'elle donne, contribue puissamment au courage de ceux qui l'ont acquise, mais fait-elle défaut, leur coeur faiblit bien plus facilement que si elle leur avait toujours manqué. Sans elle, une fougue impétueuse emporte souvent le succès, tandis que ceux qui s'écartent de ses lois, après les avoir étudiées, perdent jusqu'à leur énergie naturelle : telle fut la cause de la défaite des Romains."

Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, I, 19 : "Les Gaulois Sénonais marchèrent bientôt contre la ville, et les Romains, vaincus à onze milles de Rome, auprès du fleuve Allia, furent poursuivis par les Gaulois, qui s'emparèrent de la ville même : on ne put défendre que le Capitole."

Festus Grammaticus, De la signification des mots, I : "ALLIENSIS. Les Romains appelaient ainsi un jour du plus mauvais augure : du fleuve Allia, près duquel l'armée romaine fut mise en fuite par les Gaulois."

Festus Grammaticus, De la signification des mots, X : "LUCARIA, fêtes que les Romains célébraient dans un bois sacré fort grand qui s'étendait entre la voie Salaria et le Tibre, en commémoration de ce qu'après leur défaite par les Gaulois et après leur fuite du champ de bataille, ils s'étaient cachés dans ce bois."

Plutarque, Questions romaines, XXV : "Pourquoi n'est-il pas permis d'entreprendre un voyage ni même de sortir de la ville le lendemain des calendes, des nones et des ides ? Est-ce, suivant l'opinion commune et d'après le récit de Tite-Live lui-même, parce que les tribuns militaires, s'étant mis en marche contre les Celtes le lendemain des ides de juillet, ils perdirent, auprès du fleuve Allia, cette bataille funeste qui fut suivie de la prise de Rome ? Ce jour fut regardé comme malheureux, et bientôt la superstition gagnant de plus en plus, comme il n'est que trop ordinaire, s'étendit au lendemain des calendes et des nones. Mais cette opinion a trouvé bien des contradicteurs. D'un côté, on dit que cette déroute auprès du fleuve Allia arriva un autre jour que les ides; d'ailleurs ils ont plusieurs autres jours estimés malheureux qu'ils n'observent pas dans tous les mois, mais seulement dans ceux auxquels les événements sont arrivés. De plus, est-il vraisemblable qu'un seul lendemain des ides regardé comme funeste ait entraîné dans la même superstition ceux des calendes et des nones ?"

Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Camille, XIX : "Cette bataille fut donnée vers le solstice d'été, et dans la pleine lune, le même jour que trois cents Romains, tous de la famille des Fabius, avaient été défaits jadis et tués par les Étrusques. Mais c'est le dernier désastre qui a laissé son nom à ce jour de l'année : on l'appelle, encore aujourd'hui, le Jour d'Allia, du nom de la rivière."

Pseudo-Aurelius Victor, Les hommes illustres de la ville de Rome, XXIII, 7 : "Choqués par cette action, les Gaulois ayant demandé qu'on leur livre les ambassadeurs et ne l'ayant pas obtenu, gagnèrent Rome et taillèrent en pièces l'armée romaine près du fleuve Allia, le seizième jour avant les calendes d'août : ce jour, appelé " jour de l'Allia " fut rangé parmi les jours néfastes."

Tite-Live, Histoire romaine, VI, 28 : "Pendant qu'à Rome on lève une armée, l'ennemi va placer son camp non loin du fleuve Allia : de là il se répand au loin, dévastant la campagne, et s'applaudissant d'avoir choisi un lieu fatal à la cité romaine : " ce serait, disaient-ils, même terreur, même déroute que dans la guerre des Gaulois. En effet, si ce jour qu'ils ont frappé d'un religieux interdit, et marqué du nom de ce lieu; si le jour d'Allia effraie les Romains, combien plus l'Allia lui-même, témoin d'un si grand désastre, doit les épouvanter encore. Là certes, leurs yeux et leurs oreilles retrouveraient encore la farouche image des Gaulois et leurs voix retentissantes "."

Tite-Live, Histoire romaine, V, 37 : "En présence de l'immense péril qui la menaçait (tant la fortune aveugle les esprits, quand elle veut rendre ses coups irrésistibles !), cette cité, qui, ayant affaire aux Fidénates, aux Véiens et aux autres peuples voisins, avait eu recours aux mesures extrêmes, et tant de fois nommé un dictateur, aujourd'hui, attaquée par un ennemi étranger et inconnu, qui lui apportait la guerre des rives de l'Océan et des dernières limites du monde, elle ne recourut ni à un commandement ni à des moyens de défense extraordinaires. Les tribuns, dont la témérité avait amené cette guerre, dirigeaient les préparatifs ; et, affectant de mépriser l'ennemi, ils n'apportaient à la levée des troupes ni plus de soin ni plus de surveillance que s'il se fût agi d'une guerre ordinaire. Cependant les Gaulois avaient appris que l'on s'était complu à conserver des honneurs aux violateurs des droits de l'humanité, et qu'on s'était joué de leur députation ; bouillant de colère, et d'un naturel impuissant à la contenir, ils arrachent leurs enseignes, et s'avancent d'une marche rapide sur le chemin de Rome. Comme, au bruit de leur passage, les villes épouvantées couraient aux armes, et que les habitants des campagnes prenaient la fuite, les Gaulois annonçaient partout à grands cris qu'ils allaient sur Rome ; et, dans tous les endroits qu'ils traversaient, cette confuse multitude d'hommes et de chevaux occupait au loin un espace immense. La renommée qui marchait devant eux, les courriers de Clusium et de plusieurs autres villes avaient porté l'effroi dans Rome ; leur venue impétueuse augmenta encore la terreur : l'armée partit au-devant eux à la hâte et en désordre ; et, à peine à onze milles de Rome, les rencontra à l'endroit où le fleuve Allia, roulant du haut des monts de Crustumérie, creuse son lit, et va, un peu au-dessous du chemin, se jeter dans le Tibre. Partout, en face et autour des Romains, le pays était couvert d'ennemis ; et cette nation, qui se plaît par goût au tumulte, faisait au loin retentir l'horrible harmonie de ses chants sauvages et de ses bizarres clameurs."

Tite-Live, Histoire romaine, V, 38 : "Là, les tribuns militaires, sans avoir d'avance choisi l'emplacement de leur camp, sans avoir élevé un retranchement qui pût leur offrir une retraite, et ne se souvenant pas plus des dieux que des hommes, rangent l'armée en bataille, sans prendre les auspices et sans immoler de victimes. Afin de ne pas être enveloppés par l'ennemi, ils étendent leurs ailes ; mais ils ne purent égaler le front des Gaulois, et leur centre affaibli ne forma plus qu'une ligne sans consistance. Sur leur droite était une éminence où ils jugèrent à propos de placer leur réserve, et si par ce point commença la terreur et la déroute, là aussi se trouva le salut des fuyards. En effet, Brennus, qui commandait les Gaulois, craignant surtout un piège de la part d'un ennemi si inférieur en nombre, et persuadé que leur intention, en s'emparant de cette hauteur, était d'attendre que les Gaulois en fussent venus aux mains avec le front des légions pour lancer la réserve sur leur flanc et sur leur dos, marcha droit à ce poste ; il ne doutait pas que, s'il parvenait à s'en emparer, l'immense supériorité du nombre ne lui donnât une victoire facile ; et ainsi la science militaire aussi bien que la fortune se trouva du côté des Barbares. Dans l'armée opposée, il n'y avait rien de romain, ni chez les généraux ni chez les soldats ; les esprits n'étaient préoccupés que de leur crainte et de la fuite ; et, dans leur égarement, la plupart se sauvèrent à Véies, ville ennemie dont ils étaient séparés par le Tibre, au lieu de suivre la route qui les aurait menés droit à Rome vers leurs femmes et leurs enfants. La réserve fut un moment défendue par l'avantage du poste ; mais dans le reste de l'armée, à peine les plus rapprochés eurent-ils entendu sur leurs flancs, et les plus éloignés derrière eux, le cri de guerre des Gaulois, que, presque avant de voir cet ennemi qu'ils ne connaissaient pas encore, avant de tenter la moindre résistance, avant même d'avoir répondu au cri de guerre, intacts et sans blessures ils prirent la fuite. On n'en vit point périr en combattant ; l'arrière-garde éprouva quelque perte, empêchée qu'elle fut dans sa fuite par les autres corps qui se sauvaient sans ordre. Sur la rive du Tibre, où l'aile gauche s'était enfuie tout entière après avoir jeté ses armes, il en fut fait un grand carnage ; et une foule de soldats qui ne savaient pas nager, ou à qui le poids de leur cuirasse et de leurs vêtements en ôtait la force, furent engloutis dans le fleuve. Le plus grand nombre cependant purent sains et saufs gagner Véies, d'où ils n'envoyèrent à Rome ni le moindre renfort pour la garder ni même un courrier pour annoncer leur défaite. L'aile droite, placée loin du fleuve et presque au pied de la montagne, se retira vers Rome, et sans se donner le temps d'en fermer les portes se réfugia dans la citadelle."

Tite-Live, Histoire romaine, V, 39 : "Les Gaulois, de leur côté, étaient comme stupéfaits d'une victoire si prodigieuse et si soudaine ; eux-mêmes ils restèrent d'abord immobiles de peur, sachant à peine ce qui venait d'arriver; puis ils craignirent qu'il n'y eût là quelque piège ; enfin ils se mirent à dépouiller les morts, et, suivant leur coutume, entassèrent les armes en monceaux. Après quoi, n'apercevant nulle part rien d'hostile, ils se mettent en marche et arrivent à Rome un peu avant le coucher du soleil. La cavalerie qui marchait en avant leur apprit que les portes n'étaient point fermées ; qu'il n'y avait point de postes pour les couvrir, point de soldats sur les murailles : ce nouveau prodige, si semblable au premier, les arrêta encore ; la crainte de la nuit et l'ignorance des lieux les décidèrent à camper entre la ville et l'Anio, après avoir envoyé autour des remparts et vers les autres portes des éclaireurs qui devaient tâcher de découvrir quelle était dans cette situation désespérée l'intention des ennemis. La plus grande partie de l'armée romaine avait gagné Véies, mais à Rome on ne croyait échappés de la bataille que ceux qui étaient venus se réfugier dans la ville, et les citoyens désolés, pleurant les vivants aussi bien que les morts, remplirent presque toute la ville de cris lamentables. Les douleurs privées se turent devant la terreur générale, quand on annonça l'arrivée de l'ennemi ; et bientôt l'on entendit les hurlements, les chants discordants des Barbares qui erraient par troupes autour des remparts"

Varron, De la langue latine, VI, 32 : "Le jour dit Alliensis doit son nom au fleuve Allia, sur les bords duquel les Romains furent mis en déroute par les Gaulois, qui vinrent ensuite assiéger Rome."


Sources:
  • V. Kruta, (2000) - Les Celtes - Histoire et dictionnaire, Laffont, Paris, 1020p.
  • H. Hubert, Les Celtes, Albin Michel, Paris, 2001 (1ère édition 1932).
  • Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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