Posté: Lun 01 Déc, 2008 19:24
Je me c(h)asse du fil alors puisque vous maîtriser mieux l'ironie que l'analyse.
Bonsoir
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Muskull a écrit:Je me c(h)asse du fil alors puisque vous maîtriser mieux l'ironie que l'analyse.
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Pierre a écrit:Salut Muskull,
Il y a deux points où je ne suis pas d'accord avec toi (rien que deux, je faiblis )
Tu as lancé ce fil en historiographie. Et la seule tentative qui permettait de recoller avec la thématique de ce forum, tu lui as reproché le coté poussière. Etre allergique à la poussière, et lancer un sujet en historiographie, ça frise l'inconscience. Le but de l'historiographie étant justement de traiter un sujet, qui a déjà été traité à de multiples reprises, et d'analyser - avec un regard neutre - les évolutions dans le temps et l'espace... Pour l'instant nous en sommes très loin...
Les animaux sauvages, en contexte cultuel et/ou funéraire, sont très rares (exceptionnelles serait plus juste). La plus grande partie de ce type de découverte se font en contexte d'habitat (et cela représente moins de 1% de l'alimentation carnée des Gaulois). Et... en ce qui s'agit des gibiers de grande taille, l'archéologie démontre, que l'association chasse/aristocratie guerrière est une ... réalité.
André-Yves Bourgès a écrit:Il y a une laie ou truie sauvage (sus silvatica) et ses petits mentionnés dans la vita de saint Paul Aurélien par Wrmonoc, que le saint découvre dans une place forte à l'abandon, en compagnie d'abeilles, d'un ours et d'un boeuf sauvage ; il apprivoise la laie et ses petits : d'elle et de sa progéniture sortit pendant de nombreuses années une innombrable descendance des porcs de race royale
Muskull a écrit:Dans la transversalité entre les abeilles et l'ours, si l'on laisse de côté sa gourmandise vis à vis du miel il y a cette similitude cavernicole et le sommeil hivernal. Leur réveil signale le début de la saison claire et la relation avec le cerf et le chêne est là aussi pertinente car cyclique.
Muskull a écrit:En espérant vous avoir un tantinet intéressé en ce préambule.
Muskull a écrit:Normal, tu es une référence
Mais sur le fond, qu'en penses-tu de ces "chasses" ?
Une des formes du rituel ou simplement cette option profane de "l'entraînement de guerriers en période sombre" comme le signale Sed.
Pierre a écrit:Mais bon, quand on fouille une tombe dans laquelle il y a des lances, une épée, un casque, un bouclier, et autres instruments pour se fendre la g...... On va quand même pas dire que c'était un agriculteur déguisé, ou un artisan qui allait au carnaval...
Héraclite d'Ephèse, que ses contemporains appelaient l'Obscur, tant sa pensée était ardue, proclame : « Frontière entre le levant et le couchant, l'Ourse est, en face de l'Ourse, la borne de Zeus le Serein ». Il considère le monde comme gardé par deux bornes infrangibles, la constellation de la Grande Ourse d'une part et une seconde borne, dont on sait par ailleurs que c'est Arcturus, la brillante étoile alpha de la constellation du Bouvier. La Grande Ourse assume le rôle de garante du lever et du coucher du soleil, d'autant plus aisément qu'elle ne connaît ni lever ni coucher, qu'elle ne s'abaisse jamais sous l'horizon, qu'elle peut présider ainsi aux cours des autres étoiles qui, elles, ont un lever et un coucher, comme au reste le soleil. Cette spécificité était déjà connue d'Homère, qui sait que « l'Ourse tourne sur place, observant Orion, et que seule, elle ne se baigne jamais dans les eaux d'Océan ». Quant à Arcturus c'est, étymologiquement, le « gardien de l'Ourse » qu'il aide dans son rôle d'auto-régulation de l'univers.
L'ours est, d'une part, le séducteur, le charmeur irrésistible des femmes qui ne peuvent résister à ce surmâle. Dans maintes épopées, il est le père ou l'ancêtre de héros très fiers de leur ascendance ursine. Le folklore l'utilise allégrement : des images d'Epinal du XIXe siècle le montrent au bal du samedi entraînant sa cavalière fascinée dans une danse pantelante.
D'autre part, l'ours est responsable des âmes des défunts. Dans bien des contes médiévaux il se gonfle des âmes du purgatoire, qu'il remontera ensuite dans le monde des vivants, les laissant échapper dans le populaire « pet de l'ours » qu'il émet au moment de son réveil printanier, véritable résurrection où il entraîne ses fidèles. Rien d'étonnant à ce qu'il apparaisse au Moyen-Âge dans des vies de saints, surtout en territoire germanique – ainsi Berne, la capitale de la Suisse, porte un des noms de l'ours et saint Gall est accompagné de son ours protecteur qui lui rend ainsi grâces de lui avoir ôté une douloureuse épine de la patte…
Muskull a écrit:Alors, pour rester dans le domaine historiographique, comment des écrivains plus tardifs auraient pu ignorer les "charges" symboliques que représentaient tel ou tel animal ? Les employaient-ils au hasard ou voulaient-ils signaler quelque chose de plus profond, sciemment ou inconsciemment.
« Seigneur, » dit Gwydyon, « je ne prendrai jamais de repos avant d'avoir eu des nouvelles de mon neveu. »
- « Bien, » dit Math, « Dieu te soit en aide. » Il partit et se mit à parcourir le pays ; il erra à travers Gwynedd et Powys d'un bout à l'autre. Ensuite il se rendit en Arvon, et arriva à la maison d'un serf qui habitait le maenawr de Pennardd. Il descendit chez lui et y passa la nuit. Le maître de la maison et les gens de sa famille rentrèrent. Le porcher arriva le dernier. Le maître lui dit :
« Valet, ta truie est-elle rentrée ce soir ? »
- « Oui répondit-il ; « en ce moment elle est venue rejoindre les porcs. »
- « Quel trajet fait donc cette truie, ? » demanda Gwydyon.
- « Tous les jours, aussitôt qu'on ouvre l'écurie, elle sort et on ne la voit plus ; on ne sait quel chemin elle a pris, pas plus que si elle allait sous terre ! »
- « Voudrais-tu, » reprit Gwydyon, « me faire plaisir de ne pas ouvrir la porte de l'écurie avant que je ne sois avec toi à côté ? »
- « Volontiers. » Ils allèrent se coucher.
Au point du jour, le porcher se leva et réveilla Gwydyon. Il se leva, s'habilla, alla avec le porcher, et se tint auprès de l'écurie. Le porcher ouvrit la porte ; au même moment, la truie s'élança dehors et se mit à marcher d'une allure vigoureuse. Gwydyon la suivit. Elle prit sa course en remontant le cours de la rivière, se dirigea vers le vallon qu'on appelle maintenant Nant y Llew (le Ravin du Lion) ; là, elle s'arrêta et se mit à paître. Gwydyon vint sous l'arbre et regarda ce que mangeait la truie. Il vit que c'étaient de la chair pourrie et des vers. Il leva les yeux vers le haut de l'arbre et aperçut un aigle au sommet. A chaque fois que l'aigle se secouait, il laissait tomber des vers et de la chair en décomposition que mangeait la truie. Gwydyon pensa que l'aigle n'était pas autre que Lleu, et chanta cet englyn :
Chêne qui pousse entre deux glens, l'air et le vallon sont sombres et agités : si je ne me trompe, ces débris décomposés* sont ceux de Lleu.
L'aigle se laissa aller jusqu'au milieu de l'arbre. Gwydyon chanta un second englyn...
« Seigneur, » dit Gwydyon, « j'ai appris qu'il était arrivé en Dyvet une espèce d'animaux comme il n'y en a jamais eu dans cette île. »
- « Comment les appelle-t-on ? » répondit Math.
- « Des hob*, (cochons) seigneur. »
- « Quel genre d'animaux sont ceux-là ? »
- « Ce sont de petites bêtes, mais dont la chair est meilleure que celle des boeufs. Ils sont de petites taille. Ils sont en train de changer de nom. On les appelle moch (porcs), maintenant. »
- « A qui appartiennent-ils ? »
- « Ils ont été envoyés d'Annwn à Pryderi, fils de Pwyll, par Arawn, roi d'Annwn. »
- « Eh bien ! de quelle façon pourrait-on les avoir de lui ? »
- « J'irai, seigneur, moi douzième, avec des compagnons déguisés en bardes, demander les cochons. Mon imagination n'est pas mauvaise : je ne reviendrai pas sans les porcs. »
« Compagnons, » dit Gwydyon, « il nous faut marcher en toute hâte. Le charme ne dure que d'une période d'un jour à l'autre. » Cette même nuit ils marchèrent jusqu'à la partie la plus élevée de Keredigyawn, à l'endroit qu'on appelle encore, pour ce motif, Mochdref.(la ville aux porcs). Le lendemain, ils mirent en route, traversèrent Elenit, et, à la nuit, se trouvèrent entre Keri et Arwystli, dans la ville qu'on appelle aussi, depuis, Mochtref.
Sedullos a écrit:Salut, c'est peut-être aussi tout bêtement, un mythe sur la domestication du porc (petite taille) par opposition au grand sanglier sauvage.
Si la mythologie contribue à faire disparaître le totémisme en l’absorbant, il ne faut pas oublier qu’elle lui doit en partie son origine. Dans la mythologie grecque, par exemple, il n’y a pas seulement des animaux totems associés à des dieux, mais de nombreuses légendes relatives à la transformation de dieux en animaux. Ces métamorphoses de la Fable sont autant d’expédients poétiques par lesquels on a fait entrer, dans le cycle d’une légende divine, une légende animale antérieure.
8. Nombre de clans font figurer des images d’animaux sur leurs enseignes et sur leurs armes ; nombre d’hommes les peignent sur leurs corps ou les y impriment par les procédés du tatouage.