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MessagePosté: Mar 09 Déc, 2008 20:00
de Thierry
J'ignorais totalement qu'il avait été aussi emblème militaire chez les Romains...

Intéressant 8)

MessagePosté: Mer 10 Déc, 2008 1:17
de Sedullos
et chez les Germains en tant que cimier de casque en Scandinavie, comme sur une plaque du casque de Vendel.

MessagePosté: Mer 10 Déc, 2008 22:28
de Kambonemos
Bonjour,

Différencier les enseignes gauloises et romaines, ne devait pas être chose aisée si l'on en croît la mésaventure advenue à Publius Considius, "soldat très expérimenté", et à ses hommes qui prirent des troupes amies pour des Helvètes hostiles (Guerre des Gaules - Livre I) ; César qui dût lui passer un sacré savon, mît tout cela sur le compte de la peur...

Cordialement.

@+

MessagePosté: Mer 10 Déc, 2008 23:43
de Sedullos
Salut à tous,

Kambonemos, à l'époque de la guerre des Gaules, l'aigle est l'enseigne romaine principale, les autres étant des drapeaux, des vexilla, et le sanglier doit être une des enseignes les plus communes des Gaulois.

Mais concernant, la méprise de P. Considius, il doit s'agir d'autre chose. Il me semble que mon collègue Commios, alias Romain Dupont, était intervenu sur ce forum à propos de cela.

Il y a à mon sens deux interprétations parce que le texte de César n'est pas très clair. La confusion porte sur les armes et les insignes, gallicis armis et insignibus (B.G. I, 22, 2).

Soit Considius a pris des Romains pour des Helvètes. Cela laisserait supposer que l'armement et là, je pense aux casques, n'est pas très différent.

Soit Considius a pris des Gaulois auxiliaires ou alliés venus de Narbonnaise pour des Helvètes et la confusion est finalement assez compréhensible, cf un autre épisode à Gergovie où les alliés Eduens de César sont pris pour des Gaulois "hostiles" par les Romains alors même qu'ils ont l'épaule droite découverte.

La troisième interprétation serait d'envisager que César ne dit pas toute la vérité sur ce coup là.

Quant aux insignes, cela désignerait plutôt des ornements de casques, cimiers mobiles que les enseignes proprement dites.

On sait que les légionnaires rajoutaient sur leurs casques des ornements servant de signe de reconnaissance, comme les plumes d'alouette de la Legio V Alauda, formée de Gaulois justement.

Le brouillard, la fatigue, l'alimentation plus ou moins équilibrée peuvent jouer sur la qualité de la vue autant sinon plus que la peur supposée de cet officier.

MessagePosté: Jeu 11 Déc, 2008 13:26
de Kambonemos
Merci pour ces explications, Sedullos.

Bonne continuation sur le sanglier...

Cordialement.

@+

MessagePosté: Jeu 11 Déc, 2008 18:08
de Muskull
Quelques digressions poético-symboliques
La constellation du bouvier.
Appelée aussi le Pasteur ou le laboureur, cette constellation n'a pas de rôle précis dans la mythologie grecque, mais remonte à une époque de la civilisation hellénique de passage de la chasse à l'élevage et à l'agriculture.

En décrivant un cercle très large autour de l'étoile Polaire, le Bouvier gardait les Septem Triones, ces sept boeufs que représentaient les sept étoiles principales de la Grande Ourse.

Alpha du Bouvier est Arcturus, un nom qui dérive du grec arktos oura, qui signifie la queue de l'ourse, l'étoile la plus lumineuse du ciel boréal.
Le nom d'Arcturus dérive de arktos oura, la queue de l'ours. En effet, elle est dans le prolongement des étoiles qui forment la queue de la Grande Ourse.
Arcturus est la quatrième étoile du ciel après Sirius, Canopus et Alpha du Centaure. C'est la plus lumineuse de l'hémisphère Nord et la seule a présenter une magnitude négative.

Héraclite d'Ephèse, que ses contemporains appelaient l'Obscur, tant sa pensée était ardue, proclame : « Frontière entre le levant et le couchant, l'Ourse est, en face de l'Ourse, la borne de Zeus le Serein ». Il considère le monde comme gardé par deux bornes infrangibles, la constellation de la Grande Ourse d'une part et une seconde borne, dont on sait par ailleurs que c'est Arcturus, la brillante étoile alpha de la constellation du Bouvier. La Grande Ourse assume le rôle de garante du lever et du coucher du soleil, d'autant plus aisément qu'elle ne connaît ni lever ni coucher, qu'elle ne s'abaisse jamais sous l'horizon, qu'elle peut présider ainsi aux cours des autres étoiles qui, elles, ont un lever et un coucher, comme au reste le soleil. Cette spécificité était déjà connue d'Homère, qui sait que « l'Ourse tourne sur place, observant Orion, et que seule, elle ne se baigne jamais dans les eaux d'Océan ». Quant à Arcturus c'est, étymologiquement, le « gardien de l'Ourse » qu'il aide dans son rôle d'auto-régulation de l'univers.


L'ours serait le garant de la régularité des cycles, un rôle que l'on peut fort bien attribuer au roi mythique. Sa position est au Nord, le plus près de la Polaire avec le dragon qui on le sait est un emblème guerrier. Guerriers qui sont eux aussi chargés de maintenir l'équilibre sous les ordres du roi. Les liens de l'ours avec Artémis et Diane ne sont plus à démontrer.
Le taureau est lui aussi lunaire et pas seulement à cause de ses cornes. Son sacrifice et sa décomposition faisant naître les abeilles, il peut représenter la lune noire qui fait naître des essaims d'étoiles voilées lorsque la lune est lumineuse. Ainsi la voie lactée apparaît dans toute sa splendeur. Il est lié zodiacalement à Mai et donc à Beltaine, l'ouverture de la saison claire. Il peut être relié à l'Est.
Le sanglier est un laboureur nocturne destructeur que l'on pourrait mettre en opposition dualiste avec le taureau. Il est parfois un roi fautif métamorphosé en son aspect le plus sombre. Il est un des aspects de la chasse nocturne. Dans ce carré nous pouvons le relier à l'Ouest, le domaine des morts où il en emporte beaucoup.
Les abeilles sont clairement reliées au Sud, la partie la plus lumineuse du ciel diurne. Aux nymphes d'Artémis / Diane. Cette Diane qu'il ne faut surtout pas aller déranger à l'heure de Midi dans un mythe galate et que l'on retrouve dans le bain de Mélusine et de la Vouivre.

Lorsque l'on oppose les directions spatiales en binaire, les transversalités deviennent apparentes.

Mais il y a un quintette dans cette horizontalité, centrale dans la vita de Paul-Aurélien, la truie et ses pourceaux. Quoi de plus lacté et fertile qu'une truie et quoi de plus signalant qu'elle pour cette voie lactée que les âmes prennent ?
Elle est centrale dans la ruine de l'ancien monde (le fort détruit) qu'il faut rénover spirituellement en transformant ces enfantements en rois d'une nouvelle dynastie en les délivrant de l'ancienne malédiction. Le saint est l'opérateur, le "druide nouveau" qui opère ce renouvellement.

Je pressens que je vais une nouvelle fois énerver Charlie mais s'il réfléchit un tant soi peu il verrat que mon shéma de jongleur ne remet aucunement en cause cette trifonctionnalité qui l'obsède.

MessagePosté: Jeu 11 Déc, 2008 18:08
de Sedullos
Salut, Kambonemos,

J'ai oublié de préciser que l'aigle, l'enseigne de la légion, est portée par l'aquilifer et que le signum, l'enseigne proprement dite, est portée par le signifer et que chaque centurie (80 hommes) devait posséder sa propre enseigne. Quant aux vexilia, les étendarts, ils portaient le nom et l'emblème de leur légion. C'est très résumé.

MessagePosté: Jeu 11 Déc, 2008 18:20
de Muskull
Sedullos a écrit:C'est très résumé.

Et total hors sujet.

MessagePosté: Jeu 11 Déc, 2008 18:43
de Sedullos
Je répondais à Kambonemos. Tout est hors sujet dans ce fil ou presque.

Muskull a écrit:Je pressens que je vais une nouvelle fois énerver Charlie mais s'il réfléchit un tant soi peu il verrat que mon shéma de jongleur ne remet aucunement en cause cette trifonctionnalité qui l'obsède.


Comme dit le proverbe truie "qui vivra verrat" :o

Who is Charlie ?

MessagePosté: Jeu 11 Déc, 2008 20:08
de Kambonemos
Bonjour,

Comme dit le proverbe truie "qui vivra verrat"


C'est un truie-sme, presque...

@+

MessagePosté: Ven 12 Déc, 2008 17:13
de Muskull
OVIDE, Les fastes
1, 665 Que le paysan suspende à un pieu sa charrue qui a bien travaillé :
par temps froid, la terre craint toutes les blessures.
Intendant, les semailles terminées, laisse la terre au repos ;
laisse se reposer les hommes qui ont cultivé la terre.
Que le village fasse la fête : purifiez le village, paysans,

1, 670 et offrez aux foyers des villages les gâteaux annuels.
Que l'on se concilie les mères des cultures, Tellus et Cérès,
en leur offrant leur épeautre et les entrailles d'une truie pleine.

Cérès et la Terre se dévouent à un service commun :
l'une fournit aux fruits leur principe, l'autre l'endroit où ils poussent.

1, 675 Participant à une oeuvre commune, vous avez amélioré les usages anciens, et par vous le gland du chêne a cédé le pas à une nourriture plus utile ;
Comblez les paysans avides d'immenses récoltes,
pour qu'ils recueillent des récompenses dignes de leurs efforts.
Accordez aux tendres semences de croître sans cesse,

1, 680 et faites que la neige et le gel ne brûlent pas la pousse nouvelle.
Lorsque nous semons, dégagez le ciel par des vents légers ;
lorsque la semence est enfouie, aspergez-la de l'eau de l'éther.
Et veillez à ce que les oiseaux, nuisibles aux cultures,
n'abattent pas leur colonne dévastatrice sur les champs de Cérès.

Tellus et Cérès (1,671). L'association étroite des deux divinités semble normale. Tellus est la déesse Terre, et Cérès est la divinité de la croissance. C'est là son sens premier ; ce n'est que plus tard, sous l'influence de la mythologie grecque et de Déméter, que Cérès deviendra la déesse qui fit connaître aux hommes le blé. Il est abondamment question de Cérès en 4, 373-620, à propos des Cerealia.

entrailles d'une truie pleine (1,672). La truie est l'animal offert régulièrement à Cérès. Le symbolisme du sacrifice est très parlant : "à la Terre fécondée par les semences convient une victime en gestation" (R. Schilling). La même conception préside au sacrifice de vaches pleines lors des Fordicidia du 15 avril (cfr Fastes, 4, 629-672).

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FASTAM/F1-637-724.html

MessagePosté: Ven 12 Déc, 2008 17:41
de Muskull
Pour étayer mes propos du 11 décembre.
Nout déesse céleste

Nout remplit une fonction importante dans la cosmogonie égyptienne. Elle incarne le ciel ; Son rire est le tonnerre, ses larmes la pluie. Son corps symbolise la voûte céleste et sépara la terre du déluge qui l'entourait. Selon les traditions, le corps de Nout se déploya au-dessus de la terre pour la protéger ; Ses membres qui devaient toucher le sol symbolisent les quatre points cardinaux.

Elle fait de plus figure de mère des astres. On croyait que le Soleil disparaissait le soir dans sa bouche pour voyager la nuit dans son corps et au matin réapparaître dans son giron, à l'Est. Au cours d'un cycle éternel, les étoiles traversaient également son corps pendant le jour. Ces métaphores sont à l'origine de la désignation de Nout comme « truie qui dévore ses gorets ». En dépit de ce surnom, la déesse était perçue très favorablement. Le mythe de la naissance de ses enfants fut documenté par l'auteur grec Plutarque : Le dieu-soleil enviait Nout pour sa présence éternelle dans les cieux et craignait qu'elle ne le défie pour s'emparer de son pouvoir. C'est ainsi qu'il la maudit afin qu'elle ne puisse pas enfanter pendant les 360 jours de l'année. Le dieu Thot (chez Plutarque il s'agit du dieu grec Hermès) a cependant allongé l'année de 5 jours pour permettre à Nout de mettre au monde ses enfants.

Certains égyptologues estiment que la déesse Nout pourrait avoir symbolisé le ruban de la Voie lactée. La formule 176 du Livre des morts évoque le ruban astral en relation avec la déesse. De surcroît, elle est représentée pendant la période des Ramsès avec des étoiles sur et autour de son corps. Ronald Wells a démontré que le ruban de la Voie lactée pendant la période prédynastique au cours du solstice avait la forme d'une figure allongée, dont les bras et les jambes étendus touchaient l'horizon. C'est de cette manière que la déesse Nout fut reproduite ultérieurement. De même? le Soleil aurait décliné au moment de l'équinoxe de printemps à l'endroit exact où la « tête » de cette figure se trouvait.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Nout

Les mythes voyagent et de cosmogoniques peuvent devenir rites agraires.
Ainsi est relativisée la "stupidité évidente"* de Robert Graves qui postulait en Cerridwen une déesse de l'orge et une figure d'une éventuelle "déesse truie" beaucoup plus ancienne.

*Opinion que je ne partage évidemment pas. Son travail sur la mythologie grecque et celtique, même si elle est discutable sur plusieurs points (surtout au vu de travaux plus récents) ne mérite aucun anathème.

Re: La femme de l'autre monde

MessagePosté: Jeu 08 Jan, 2015 19:41
de Kambonemos
Who is Charlie ?


Nous sommes Charlie.

Re: La femme de l'autre monde

MessagePosté: Jeu 08 Jan, 2015 21:48
de DT
Salut à tous,
Salut Kambonemos,
j'ai toujours adoré le grand duduche.
A+