lecourrierdelamayenne.fr a écrit:Article du 12/05/2011 à 09:17
Les fouilles archéologiques de Moulay arrivent à leur terme : les Gaulois bien mieux organisés qu'on ne le pensait L'archéologue, responsable du chantier, Elven Le Goff présente un clou en fer. Le rempart en était probablement pourvu de 10 000 exemplaires. Il ne reste plus aux archéologues de l'Inrap que quelques semaines de fouilles à Moulay. Avant même le départ des historiens, des travaux de voirie vont débuter.
http://www.lecourrierdelamayenne.fr/act ... -4951.htmlOn a souvent pensé que beaucoup de choses étaient arrivées avec les Romains. Mais en fait, ils ont récupéré des organisations déjà en place. » Le responsable des fouilles archéologiques préventives de Moulay, l'archéologue Elven Le Goff possède désormais des preuves scientifiques de ce qu'il avance. La vaste étude du sol de la future déviation de Mayenne-Moulay a permis de découvrir que « dans une société pourtant sans écriture, existait une organisation très cohérente. L'administration y était déjà très puissante. » Comment les Gaulois auraient-ils en effet conçu l'espace résidentiel, situé au nord et au sud de l'espace étudié, de façon aussi régulière à la manière d'un lotissement, sans l'aide de géomètres ? La zone artisanale, installée entre les deux, a aussi dévoilé une structuration par quartier, les forgerons d'un côté, les métallurgistes de l'autre ou bien encore les tisserands, les bouchers, les commerçants...
Et ce n'est pas le deuxième rempart, long de 1 200 m, qui va venir contredire cette démonstration de puissance. « Il s'agissait d'une fortification aussi ostentatoire qu'un rempart médiéval, assure l'archéologue. Mais elle n'a pas été aussi bien conservée, étant donné les matériaux utilisés. » C'est-à-dire le bois, la terre et la pierre. « On ne sait pas encore si le rempart a été créé en même temps que la ville mais on sait que la limite avait été décidée comme telle, indique Elven Le Goff. Sa structure est aussi inédite. Un système de poteaux frontaux a été découvert alors que ce système n'est connu qu'en Europe centrale. » Cachée sous la route qui menait auparavant au Mesnil, l'enceinte n'a d'ailleurs pas fini de livrer ses secrets. « On a pu constater une évolution dans la morphologie de ce rempart. Six étages de poutrage ont pu être conservés. Nous allons donc pouvoir en tirer des observations. »
L'archéologue et toute son équipe, une trentaine de personnes au total, espèrent bien profiter des derniers jours de fouilles pour amasser des éléments complémentaires afin d'affiner l'organisation et décrypter ce qui peut encore l'être. Ayant pris un peu d'avance, les dénicheurs de l'histoire ne commenceront pas l'étude de la dernière ferme en septembre, mais la termineront. Après le terrain, viendra ensuite le travail d'analyse dans les bureaux et de publication. Des publications de niveau européen. C'est bien la portée des découvertes effectuées à Moulay !
Article rédigé par :
Cécile LE FRANC