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Un trésor archéologique découvert à Laniscat

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 0:18
de Hadañ drailh
Je suis surpris de ne pas avoir plus de détail sur cette découverte dont on parle même (!) à la TV. Ou alors je suis passé à coté d'un fil.

Pour ceux qui ne l'auraient pas compris, je parle de ça

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 0:21
de Alexandre

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 0:27
de Hadañ drailh
Alexandre a écrit:Ce ne serait pas ça par hasard ?
http://www.forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?t=4348


C'est bien ça... mais ça a un petit goût... de trop peu! ;)

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 1:38
de Pierre
Salut Hadañ drailh,

Effet d'annonce journalistique, qui s'émerveillent devant la valeur "mercantile" de la découverte...

A noter quand même deux points intéressants:

-Des pièces en electrum (alliage d'or et d'argent). L'argent est d'un usage relativement rare en Gaule, sauf justement la péninsule armoricaine qui se distingue sur cet usage. Voilà qui est intéressant.

-Un trésor enfouit sur une surface de 200M², c'est bien étrange. J'ai du mal à imaginer un fermier ensevelir - en ensemençant - sa fortune de cette manière (à moins d'avoir une furieuse déformation professionnelle). Ce genre de découverte se fait plutôt sur des sites à caractères cultuels.

Attendons les publications scientifiques :wink:

@+Pierre

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 9:35
de Thierry
Entendu ce matin sur France info, découverte exceptionnelle d'un trésor gaulois en Bretagne....

Il s'agirait de statères en or ? d'après le reportage radio....545 exactement.

Le trèsor aurait été découvert sur le site d'une vaste ferme surprenante par l'importance de ses greniers et de ses zones de stockage...

Des nouvelles de JCE, notre reporter spécial envoyé sur place ? 8)

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 10:03
de ejds
letelegramme.com, mardi 18 décembre 2007, a écrit:
Trésor. L'héritage des Celtes

545 pièces d’or éparpillées dans un mouchoir de poche, un enclos gaulois de 200 m², c’est l’extraordinaire découverte faite par des archéologues, en mars dernier, à Laniscat. Le secret, bien gardé, a été dévoilé hier...

Le lieu-dit Rosquelfen, en Laniscat, était connu pour son occupation à l’époque gauloise (entre 300 avant J.C. et 58 après J.C.). Pas étonnant, donc, que la mise à quatre voies de l’axe Rennes-Châteaulin, la RN 164, ait suscité une attention particulière des services de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) lorsqu’il s’est agi d’y faire passer la déviation de Gouarec et Saint-Gelven. Mais jamais, en terre bretonne ni ailleurs, une aussi précieuse découverte n’avait été effectuée dans ce contexte.

545 pièces « d’or »
Fin mars, un participant aux fouilles mettait au jour une première pièce. Munis d’un détecteur de métaux, les archéologues entreprenaient alors de ratisser l’enclos d’une ferme gauloise encore parfaitement délimitée par des vestiges de fossés doublés de talus. « Dès la première journée, nous avons trouvé une cinquantaine de pièces. L’ensemble de la mise au jour s’est étalé sur trois semaines », explique Eddy Roy, qui a dirigé les fouilles. Un secret absolu a été demandé et obtenu de tous ceux qui avaient connaissance de la découverte. 545 pièces de monnaie ont été rassemblées, avant que le site ne soit recouvert et rendu aux travaux. Les monnaies, des « statères » et « quarts de statères » ne sont pas exactement d’or, mais d’électrum, un alliage d’or, d’argent et de cuivre.

Des ciselures magnifiques
Dans un exceptionnel état de conservation, elles sont ciselées avec une finesse stupéfiante. On y distingue, sans mal, tête de cheval, sanglier, homme tenant une lance, motifs floraux, etc. Enterrées au pied d’un talus, puis sans doute dispersées par les labours des époques récentes, les pièces auraient constitué le capital (« colossal », observent les spécialistes) d’un riche habitant, à qui la vie a, sans doute, joué un mauvais tour. « La composition de l’alliage permet de situer l’enfouissement entre 75 et 50 avant J.C., peut-être lors de la conquête de la Gaule par les Romains, et le site a été abandonné vers 50 de notre ère. C’est ce qui l’a protégé, car la plupart des implantations gauloises ont vu ensuite s’ériger des villas gallo-romaines. Une famille a vécu là sans savoir que son ancêtre lui avait laissé un trésor », expliquent les archéologues.

Un nouvel éclairage sur la vie des Gaulois
Au-delà de ce touchant aspect anecdotique, et de son grand intérêt artistique, la découverte est de première importance pour les scientifiques. Elle pourrait même les amener à réviser leurs théories sur l’habitat et l’organisation de la société chez les Gaulois. Elle permet, en tout cas, dans cette zone qui fut frontalière, d’affiner la connaissance que l’on a des territoires des Vénètes et des Osismes (*), et de reconsidérer le rôle de ces derniers, qui avaient émis la monnaie découverte dans la péninsule bretonne. * Peuple gaulois du groupe des Celtes, présent dans une zone couvrant le département du Finistère et l’ouest des Côtes-d’Armor. Leur nom signifie ceux de la mer. Leur capitale était Vorgium Osismiorum (Carhaix-Plouguer).

Roselyne Veissid


Projet de musée archéologique
« Nous sommes en train de réfléchir à la création d’un musée archéologique dans les Côtes-d’Armor », a annoncé, hier après-midi, Christian Provost, vice-président du conseil général chargé de la culture. Il n’a fourni aucune indication sur le lieu, ni sur le calendrier de ce projet. Mais cette découverte de Laniscat hisse désormais le département au rang de haut lieu de l’archéologie gauloise. Rappelons qu’en 1988, une remarquable statuette de 48 cm, « Le barde à la lyre », avait été découverte non loin de là, à Paule.

Un grand établissement agricole

Les archéologues « lisent » dans les vestiges comme dans les livres. Ils ont élaboré pour le site de Rosquelfen, en Laniscat, qui fut sans doute un grand établissement agricole, un historique étonnamment précis. « Vers le milieu du III e siècle avant notre ère, un notable s’y installe avec sa parenté », échafaudent les spécialistes. « Comme c’est l’usage à l’époque, il délimite l’emprise de sa ferme par un enclos, de 7.500 m², composé d’un fossé doublé d’un talus, geste ostentatoire plutôt que volonté défensive. Installées le long des talus, les habitations construites sur poteaux sont peu spacieuses. Une partie de l’enclos est réservée au traitement et au stockage des céréales. En pleine romanisation de l’Armorique, le site semble avoir été abandonné au cours du premier siècle de notre ère ». (Photo Gilles Leroux/Inrap)

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 10:12
de Marc'heg an Avel
Salut,

Je suis comme vous, en attente d'en savoir plus.

A noter que l'axe central de Bretagne, de Rennes à Châteaulin, a déjà permis de faire des découvertes sur l'aqueduc romain de Carhaix.

Il faut dire que cette route ne fait que reprendre le principe de la route Condate / Rennes - Vorgium / Carhaix, même si ce n'est pas toujours sur le même tracé.

Je vais voir ce qu'en donnent les cartes des voies gauloises et romaines transversales.
Il y a peut être des intersections intéressantes, comme à St Symphorien, de Paule.

JCE :)

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 10:37
de Marc'heg an Avel
Je vous passe un extrait d'une carte de voies anciennes (LE DIUZET. Mouez ar Vro. 1960).

Le site de Rosquelfen se situe à un carrefour de 5 voies, dont la majeure dont j'ai parlé plus haut.

Noter aussi une chapelle dédiée à Notre Dame de Bon secours, qui pourrait donc être une reprise d'une divinité protectrice des carrefours.
(cf ND de Bon secours, à Guingamp).




Image


Vous pouvez l'importer.

JCE :)

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 11:03
de Muskull
Pierre a écrit:-Un trésor enfouit sur une surface de 200M², c'est bien étrange. J'ai du mal à imaginer un fermier ensevelir - en ensemençant - sa fortune de cette manière (à moins d'avoir une furieuse déformation professionnelle). Ce genre de découverte se fait plutôt sur des sites à caractères cultuels.

Attendons les publications scientifiques :wink:

@+Pierre

Si j'ai bien compris l'INRAP a juste fait quelques fouilles sommaires et cherché des objets métalliques avant que le site ne soit recouvert.
Le coup de "l'éparpillement par les travaux agricoles" me semble curieux, dans ce cas on aurait trouvé des pièces bien avant, ça brille l'électrum !
S'il s'agit d'une enceinte cultuelle et non d'une ferme, difficile de le savoir maintenant, sous le bitume. :roll:

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 11:15
de Marc'heg an Avel
Il s'agit donc effectivement d'un carrefour important.

Si l'on prolonge le tracé du Petit Paris (Corlay), à Guéméné sur Scorff, on tombe ... à l'embouchure du Blavet, c'est à dire à Blabia (Port Louis).

Trouver un site important à Rosquelfen, en laniscat, semble être donc on ne peut plus logique, comme à St Symphorien en Paule.

Et là aussi, un trésor important.

Tout se tient.

Et çà n'est pas fini. :wink:

Je prends contact avec mes amis de l'association Men ha Tud (Des Pierres et des Hommes) , à Guéméné, qui publie sur tout ce secteur.

JCE :)

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 13:06
de ejds
tdg.ch, SAINT-BRIEUC (AFP) - 17 décembre 2007 a écrit:
Un "trésor" gaulois découvert dans le nord de la Bretagne

Une équipe d'archéologues a mis au jour un "trésor" gaulois de 545 pièces de monnaie lors de fouilles d'une exploitation agricole de l'âge du Fer dans les Côtes d'Armor, une découverte qualifiée lundi d'"extraordinaire" par les chercheurs.

Un archéologue présente le 17 décembre 2007 des pièces de monnaie gauloises découvertes dans les côtes d'Armor

Le "trésor de Laniscat", commune du centre de la Bretagne, a été révélé lors d'un chantier de fouilles ouvert avant la mise à quatre voies d'une route nationale et mené par des chercheurs de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).

Les 545 pièces d'électrum (alliage d'or et d'argent) ont été déterrées par 20 à 25 cm de profondeur sur 200 m² sur le terrain de cette ferme habitée à partir du IIIe siècle avant Jésus Christ et jusqu'au premier siècle de notre ère.

"Ces statères ont été frappées par le pouvoir osisme, un peuple localisé à l'ouest de la Bretagne qui est apparu au IV ou IIIe siècle avant JC", a expliqué Yves Menez, de la direction scientifique et technique de l'Inrap, au cours d'une conférence de presse. "Le trésor a été enfoui peu ou prou au moment de la guerre des Gaules", durant les années 75-50 avant notre ère.

Ces monnaies sont le témoignage "d'une expression artistique assez débridée qui caractérise la fin de la période gauloise", a précisé Yves Menez, en montrant un cavalier portant lance et bouclier, ou une tête humaine face à un sanglier.

"La découverte de 545 monnaies est exceptionnelle par le nombre, mais aussi parce qu'elle a été faite dans son contexte, et qu'elle jette un jour nouveau sur la connaissance de la Bretagne de la fin de l'âge de Fer", s'est félicité Stéphane Deschamps, du service régional de l'archéologie.

Ce trésor, qui représentait une fortune considérable pour l'époque, permet ainsi de "reconsidérer le rôle et l'importance" des Osismes, un peuple gaulois du groupe des Celtes, présents dans une zone couvrant le département du Finistère et l'ouest des Côtes d'Armor.

La découverte de pièces de monnaie en or en milieu rural de cette époque est rare parce qu'elles "n'étaient pas utilisées au quotidien mais servaient à la thésaurisation ou pour des transactions majeures", selon M. Menez.

De plus, comme les habitats étaient construits en bois et en terre, il n'en reste, plus de 2.000 ans après, que des trous de fondations, des talus et des fossés. Pour les archéologues, l'exploitation agricole de Laniscat pourrait avoir abrité un manoir ou faire partie des dépendances d'une habitation plus importante, comme en témoigne les nombreux greniers à grains découverts.

"Cette découverte remet en perspective le statut des simples fermes gauloises, avec la mise au jour d'un habitat aristocratique", souligne Michel Ballieux, de l'Inrap.

Une fois nettoyées et étudiées, les pièces seront évaluées par des numismates et présentées au public.

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 15:20
de Sedullos
Salut à tous,

Le JT de France2 à 13 h a diffusé un petit reportage sur la découverte avec interviews de MM. Eddy Roy et Stéphane Deschamps.

Un gros plan sur une très belle pièce portant un cavalier avec lance et bouclier.

La dispersion par les labours a été évoquée pour expliquer l'éparpillement.

Il pourrait s'agir de la thésaurisation d'un gros propriétaire terrien, voire de plusieurs, la piste d'un trésor de guerre destiné à lever des troupes est envisagée en connexion avec le contexte d'enfouissement aux environs de la guerre des Gaules.

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 15:55
de ejds
agoraflux.com a écrit:Découverte de 545 monnaies gauloises à Laniscat dans les Côtes-d’Armor

mardi 18 décembre 2007, par Domi

http://www.agoraflux.com/article9566.html

On apprend la découverte exceptionnelle d’un dépôt monétaire riche de 545 monnaies gauloises, à Laniscat dans les Côtes-d’Armor.

La fouille, réalisée dans le cadre des travaux d’aménagement de la RN164 qui relie Montauban-de-Bretagne et Châteaulin, par une équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives, a permis de mettre au jour le site d’une exploitation agricole datant du IIe siècle avant notre ère et son vaste enclos fossoyé couvrant près d’un hectare.

Le trésor, découvert dans les terres arables du site, se compose de statères (monnaie de l’Antiquité) et de quarts de statères en électrum (alliage d’or et d’argent), frappés selon toute vraisemblance par les Osismes, peuple armoricain occupant l’actuel Finistère et la partie ouest des Côtes-d’Armor.

Il s’agit du plus important dépôt monétaire jamais découvert en Armorique celtique : 254 monnaies avaient ainsi été mises au jour à Kersaint-Plabennec en 1903 (Finistère), 254 également à Guingamp en 1934 (Côtes d’Armor), 184 à Perros-Guirrec en 1933 (Côtes d’Armor).

Cette découverte éclaire sous un jour nouveau l’âge du Fer armoricain. Ce trésor a d’autant plus d’importance qu’il a été découvert dans son environnement archéologique. Il représente une fortune considérable pour l’époque et renseigne sur le statut du site et de ses occupants. Il permet de reconsidérer le rôle et l‘importance des Osismes dans la péninsule bretonne.

Source : http://www.culture.gouv.fr

tempsreel.nouvelobs.com a écrit:Trésor gaulois découvert en Bretagne: une "découverte exceptionnelle",
selon Christine Albanal

AP | 18.12.2007 | 13:08

http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches ... e_exc.html

La ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel, s'est félicitée mardi "de la découverte exceptionnelle d'un dépôt monétaire riche de 545 monnaies gauloises, à Laniscat dans les Côtes d'Armor".

Les archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) ont effectué cette découvertes lors de fouilles pendant les travaux d'aménagement de la route nationale 164.

Les pièces datées de la période 75-50 avant notre ère ont été exhumées à l'emplacement d'un grand établissement agricole implanté 300 ans avant Jésus-Christ au sud-ouest des Côtes d'Armor actuelles, entre Rostrenen et Mur-de-Bretagne.

Les pièces de monnaie faites d'électrum, alliage d'or et d'argent, ont été frappées par le pouvoir osisme, peuple qui régnait sur le Finistère actuel et l'ouest des Côtes d'Armor jusqu'à la conquête romaine.

Dispersées sur 200 mètres carrés, elles figurent pour les unes une tête humaine et un sanglier, pour les autres un homme armé d'une lance montant un cheval sous lequel se trouve un sanglier.

Cette découverte est la plus importante jamais réalisée en Armorique après celles de Kersaint-Plabennec en 1903 (254 statères, nom générique de la monnaie antique) et Guingamp (Côtes-d'Armor), 254 statères également.

Elle "éclaire sous un jour nouveau l'âge de fer armoricain (...) et permet de reconsidérer le rôle et l'importance des Osismes dans la péninsule bretonne", estime la ministre de la Culture dans un communiqué. AP

e.

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 16:51
de ejds
lemonde.fr a écrit:Image

Un énigmatique trésor gaulois exhumé dans les Côtes-d'Armor
LE MONDE | 18.12.07 | 15h17 • Mis à jour le 18.12.07 | 15h17
CÔTES-D'ARMOR ENVOYÉ SPÉCIAL


http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 333,0.html

C'est un trésor sonnant et trébuchant sur lequel a mis la main une équipe de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), lors des fouilles préalables à la transformation de la RN 164 en axe à quatre voies. Un ensemble de 545 monnaies - 58 statères et 487 quarts de statères -, enfouies dans l'enclos d'une ferme gauloise, à Laniscat (Côtes-d'Armor).

Image
AFP/FRED TANNEAU
Cinq des 545 pièces pièces de monnaies datant de 75-50 avant
notre ère, mises au jour lors de fouilles sur le terrain d'une exploitation
agricole de l'âge du fer à Laniscat.


Présenté lundi 17 décembre à la préfecture de Saint-Brieuc, ce "magot" est le plus important dépôt monétaire mis au jour en Armorique. Il se compose de pièces légèrement concaves en alliage d'électrum (or et argent) et de cuivre, d'environ deux centimètres de diamètre pour les plus grandes, mangées par le vert-de-gris mais parfaitement conservées.

Comme toutes les monnaies gauloises, inspirées des statères grecs de Philippe II de Macédoine - qui enrôlait des mercenaires celtiques dans ses armées -, elles présentent sur une face un visage d'homme, sur l'autre un cheval. Mais ces figures sont rehaussées de motifs originaux : cheval androcéphale (à tête humaine), têtes coupées, sangliers, cordons perlés, ornements floraux...

La découverte, inopinée, remonte au printemps 2007 : "Nous menions une fouille systématique du site quand nous avons trouvé une première monnaie, à une trentaine de centimètres de profondeur, juste au-dessous de la couche de terre arable, relate Eddy Roy, responsable scientifique de l'équipe. En une seule journée, nous en avons exhumé une cinquantaine d'autres, puis, en ratissant l'enclos au détecteur de métaux, nous avons pu réunir tout le lot, éparpillé sur 200 m2 par les mises en culture récentes."

Le secret a été jalousement gardé, afin de tenir à l'écart les pilleurs. Au marché noir, certaines de ces pièces se négocieraient en effet plusieurs milliers d'euros. Pour les archéologues, elles n'ont pas de prix. Car l'ensemble est exceptionnel par son importance, mais aussi par sa localisation précise, dans une vaste - 7 500 m2 - mais non luxueuse exploitation agricole de l'âge du fer, délimitée par un enclos doublé d'un talus, et comprenant des habitations sur poteaux, un parc à animaux ainsi que des greniers surélevés. "De très nombreux habitats celtiques ont déjà été fouillés sans que l'on n'ait jamais trouvé la moindre monnaie", souligne Yves Menez, directeur scientifique et technique de l'Inrap.

La trouvaille soulève de multiples questions. Quelle signification, politique, religieuse ou symbolique attacher aux motifs ornant ces monnaies ? Ont-elles été dissimulées, puis oubliées, pour éviter que les légions romaines de Jules César ne s'en emparent, comme peut le laisser supposer la concomitance de leur émission - datée d'après leur alliage du milieu du premier siècle avant J.-C. - et de la conquête des Gaules ? Surtout, quel était leur usage ? "Elles représentaient, à l'époque, une fortune colossale. Pas plus que les billets de 500 euros, ces pièces ne servaient aux transactions courantes, commente Yves Menez. Elles étaient sans doute réservées à des acquisitions importantes, ou à une thésaurisation." Pourquoi enfin le site, occupé depuis le IIIe siècle avant notre ère, a-t-il été abandonné en pleine romanisation ?

L'or de Laniscat éclaire en tout cas d'un jour neuf la puissance de la cité des Osismes, peuple gaulois contrôlant le Finistère ainsi que l'ouest du Morbihan et des Côtes-d'Armor, que l'on croyait jusqu'alors, à tort, sous la dépendance des Vénètes (de Vannes). Il pousse aussi à reconsidérer la stratification des sociétés gauloises, que l'on pensait duales, avec une riche aristocratie vivant dans des agglomérations fortifiées (les oppida) et de simples fermiers. "La réalité devait être plus complexe, pense Yves Menez, avec des situations intermédiaires."

Pierre Le Hir
Article paru dans l'édition du 19.12.07.

e.

MessagePosté: Mar 18 Déc, 2007 20:02
de Marc'heg an Avel
Article extrait de J. RIGAUD : Géographie historique des Côtes du Nord. 1890.

Sous : Laniscat, p. 454 :

"Il convient de citer les chapelles de Saint-Mathurin, de Saint-Gildas et de Rosquelfen. Cette dernière a été pendant longtemps l'église tréviale; tout près on trouve du minerai de fer et quelques carrières de grès".

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Le site de Rosquelfen a donc été le lieu dit majeur de cet endroit.

Pour info : Laniscat comprenait autrefois également les trèves de Saint-Gelven et de Saint-Ygeaux, devenues communes.

JCE :)