@ejds :
Votre réponse très intéressante avec les mégalithes (en Bretagne) orientés selon un angle dit intermédiaire (par rapport aux solstices et équinoxes) à +66° d’azimut m’a conduit à rechercher des dates correspondantes au lever du Soleil jusqu’à la plus ancienne possible, puisque ces constructions ne correspondent pas à la période de nos Gaulois. Ainsi grâce au service JPL HORIZONS, j’ai pu calculer une éphéméride de l’an -3000 (fin du néolithique) jusqu’à nos jours. Je dois dire que je voulais aussi quantifier les différentes dérives dues aux variations des paramètres de la Terre (irrégularités estimées de sa rotation, variation de l’inclinaison sur l’écliptique, modèle de précession …).
J’obtenais une importante dérive calendaire qui m’avait laissée perplexe jusqu’à m’apercevoir de la sortie hautement "plantatoire" d’HORIZONS JPL (si on ne le lit pas complétement la documentation). En effet, JPL HORIZONS sort une date exprimée dans le calendrier GREGORIEN si l’éphéméride est calculée pour une date postérieure au 15 octobre 1582, mais dans le calendrier JULIEN si la date est antérieure au 15 octobre 1582. « date. Calendar dates prior to 1582-Oct-15 are in the Julian calendar system. Later calendar dates are in the Gregorian system. ». Il a aussi un an d’écart avec une date julienne astronomique normale car ils utilisent la définition des historiens qui ignore l’an 0. Bref, il faut plutôt se fier au numéro du Jour Julien (JJ) pour pouvoir faire des conversions entre les calendriers (utiliser l’option de sortie du temps "Both").
Le calendrier GREGORIEN est prévu pour ne pas trop se désynchroniser du Soleil compte tenu de la précession des équinoxes (pour conserver par exemple des dates des solstices et équinoxes toujours proches des mêmes dates répétitives, un lien avec le rythme de la nature, les saisons. Nous devons la vie sur Terre en très grande partie au Soleil…
). Ainsi, il ne se désynchronise pas du Soleil de plus de 1 jour en environ 3231 ans, si on compte la durée de l’année tropique (temps entre deux passages du Soleil au point vernal de l’équinoxe de printemps) à l’époque J2000 à la valeur 365.2421905166 jours (-0.53 s/siècle) et l’année Grégorienne moyenne à 365.2425 jours ( 1 / (365.2425-365.2421905166) = 3231 ans )
L’année Julienne dure 365.25 jours. Le calendrier JULIEN se désynchronise donc beaucoup plus du Soleil puisqu’il dérive de 1 jour en 128 ans (1 / (365.25-365.2421905166) = 128 ans).
Bien secoué par cette erreur d'inattention, j’ai donc immédiatement transformé les dates juliennes que je donne dans mon web-article pour les « fêtes celtiques sur l’oppidum de Corent » (toujours avec toutes les réserves nécessaires). Cette conversion donne -3 jours d’écart, dans le sens favorable aux dates admises actuellement pour ces fêtes dans le calendrier grégorien. Je révise donc mon papier aux
7 mai, 7 août, 28 octobre et le 12 février GRÉGORIEN aux années bissextiles près.
Mais revenons à nos mégalithes de Bretagne orientés à +66° d’azimut (qualifiée de lever intermédiaire d’été du Soleil dans les articles joints à la discussion). Si on calcule la date à laquelle le Soleil se lève à l’azimut +66° avec une hauteur nulle (h=0, comme à l’horizon sur la mer, sans considérer un relief qui provoque une hauteur apparente de lever), aux coordonnées terrestres de Saint-Goazec : 47.920024° N, -3.257446° O ( 3°15'26.8''W, 47°55'12.1''N), et en utilisant le service NASA JPL HORIZONS
http://ssd.jpl.nasa.gov/horizons.cgi, on trouve :
- aux alentours du 06 septembre -3000 à 05 :03 UT JULIEN (jour julien n°625921.711111111), soit le
13 août -2999 GREGORIEN ;
- environ le 30 août -2000 à 05 :03 UT JULIEN (jour julien n°991164.710416667), soit le
13 août -1999 GREGORIEN ;
- environ le 22 août -1000 à 05 :03 UT JULIEN (jour julien n°1356406.709027778), soit le
13 août -999 GREGORIEN ;
- environ le 15 août -140 à 05 :03 UT JULIEN (jour julien 1670514.709027778), soit le
12 août -139 GREGORIEN ;
- environ le 6 août 1000 à 05 :03 UT JULIEN (jour julien n°2086525.710416667), soit le
12 août +1000 GREGORIEN ;
- environ le 11 août 2011 à 05 :03 UT JULIEN (jour julien n°2455784.711111111), soit le
11 août +2011 GREGORIEN ;
Nous obtenons une désynchronisation avec le Soleil/Année tropique sur le calendrier grégorien, environ de 3 jours en 5000 ans soit une valeur qui parait logique en cumulant sa dérive conceptuelle (1 jour en 3231 ans) et les variations des paramètres de la Terre.
Si on calcule à la date obtenue pour le lever solaire derrière le Puy Saint-Romain à Corent (10 août -120 JULIEN, az≈67.9° h≈+2.5°), alors au même moment en Bretagne le Soleil est à l’azimut +66° lorsqu’il est à une hauteur apparente de +1.8° (presque 4 fois le diamètre de la Lune au-dessus de l’horizon).
Y-a-t-il un lien dans l’interprétation
(observationnelle originelle ? cultuelle originelle ? trompeuse ? pour ces peuples temporellement différents entre l’érection mégalithique et nos Gaulois) de l’orientation de ces mégalithes en Bretagne et ce que je trouve hypothétiquement pour le Sanctuaire Arverne de Corent avec le Puy de Saint-Romain ? On ne peut pas conclure mais disons que les dates sont proches même jusqu’à la fin du néolithique (7 août pour Corent, et 12 août en -139, 13 août en -3000, soit seulement
5 jours d’écart). Il faudrait aussi affiner ce calcul en fonction de la topographie réelle d’un site Breton car j’ai considéré une hauteur nulle pour l’apparition du CENTRE du Soleil. Connaissez-vous un exemple de site en Bretagne dont l’orientation des mégalithes est proche de +66° (et sa topographie complète avec les reliefs, le lieu de l’observation possible avec un point plus haut pour observer l’alignement mégalithique dans cette direction par exemple. S’il vaut mieux considérer un bord plutôt que le centre du Soleil) ?
Bien Celtiquement, David.