De rien Artio, comme il me semble l'avoir déjà écrit plus haut, que l'on puisse considérer que le site d'Alise puisse être Alésia peut se concevoir, notamment si on prend en compte les très nombreuses découvertes archéologiques qui y sont associées, mais franchement pour Gergovie, le dossier est surprenant de légèreté.
Par ailleurs, concernant Alésia, voici un dernier élément à verser au dossier : la réaction de l'universitaire Richard Adam qui, de toute évidence, a lu consciencieusement l'ouvrage collectif dont il a été question plus avant. Pour ceux qui ne le connaitraient pas, rappelons simplement qu'il est régulièrement cité comme ayant réfuté « définitivement » l'hypothèse de Chaux (conviction qu'il ne renie d'ailleurs pas), comme par exemple dans la C.A.G. du Jura à la page 286 : « La réfutation de l'hypothèse a été faite par G. Ch. Picard, 1984, p. 273-276 et surtout R. Adam, 1984, p. 261-275 (1). »
Or, qu'en dit maintenant l'intéressé : « ...
j’avais publié ce lamentable article de la RAE que quelqu’un m’avait autorisé, sous condition que je joignisse à ma propre démolition de Chaux-des-Crotenay (que je maintiens jusqu’à plus ample examen) un éloge d’Alise… alors que je n’y croyais déjà plus... », on ne peut pas être plus clair !
Quant à Alise : « ,,,
je ne « sens » pas le site : trop petit, incompatible avec le texte de César bien sûr, ,,,, c’est trop bas, les rivières sont trop loin, et surtout en faisant le tour le soir du deuxième jour, César aurait normalement tout disposé pour déclencher un assaut par le sud-est au plus vite. » et il continue «
Des alisiens officiels ont tenté de montrer que les ressources en eau sont suffisantes, avec de beaux tableaux : ils sont faux. Déjà, en tenant compte des chiffres de César et même en les torturant suffisamment pour les diviser par deux ou trois, le Mont Auxois ne tient pas trois jours, à plus forte raison deux mois. »
Et encore là, ce ne sont que des impressions générales, mais Richard Adam est aussi archéologue : «
Découvertes magnifiques, mais pas si magnifiques que ça : les découvertes de Bonaparte junior sont falsifiées, on le savait depuis longtemps, mais ici l’on démontre bien plus : le peu qu’on en puisse retenir comme peut-être authentique, c’est-à-dire pas grand-chose, n’a rien à voir avec l’année 52 ; la typologie des amphores, des fibules, des monnaies, tend à démontrer qu’un « événement » de bien moindre amplitude peut avoir lieu à cet endroit vingt bonnes années plus tard. »
«
Des balles de fronde : il n’y en a que deux, finalement... moi aussi je lis soit LAR, soit TAR… en aucun cas TLAB. De tous les cartouches de sigillée que j’ai lus, le R ne se confond jamais avec un B, si maladroite que soit l’impression. »
Et en guise de conclusion : «
Tout est chiffré, et pas au doigt mouillé. Franchement, je suis heureux que les doutes massifs qui me hantaient depuis trente ans se transforment en certitude absolue (2). »
Bien évidemment, il ne s'agit que d'un témoignage « isolé », Richard Adam peut aussi être à côté de la plaque, mais il faut remarquer qu'il reste farouchement anti-Chaux, il n'est donc pas possible, et en aucune manière, de l'accuser d'être partisan. Par ailleurs, en temps que professeur d'Archéologie, si des erreurs flagrantes avaient été commises dans l'ouvrage, il les aurait signalé, ce n'est, de toute évidence, pas le cas...
(1) R. Adam, « À propos d'une nouvelle Alésia comtoise », RAE, 1984, pp. 261-275.
(2) L'intégralité de cet article se trouve ici :
Blog Richard Adam