Les fortifications antiques du Quercy et Sud-Ouest
Posté: Jeu 06 Juin, 2013 8:26
Le Quercy , et particulièrement ses plateaux karstiques du Lot , est recouvert d'un immense réseau de fortifications dont personne ne semble s'être soucié , je ne parle pas des murettes ou "cayrous" d'épierrage mais de murailles massives et défensives , de remparts contre les ennemis . . .
Il y a plusieurs types de muraille !
Tout d'abord et faute d'appellation officielle , j'appellerais "murs terrasse" ceux édifiés au point de bascule entre plateau et pentes le plus souvent très raides voire abruptes , un mur à un seul parement est construit en suivant la courbe de niveau , on remplit de pierrailles le côté amont ce qui forme une terrasse ! il n'y a jamais de mur de protection bâti sur la terrasse "et sans doute y installait-on une barricade d'arbres couchés aux branches taillées en pointe ?
On rencontre aussi des murs bâtis en parement derrière lesquels on a bourré de la pierraille , ce qui démontre ici la preuve qu'il ne s'agit pas d'épierrage ...
Ces murs terrasses se retrouvent partout dans la région à la même altitude et courent sur des km aux bord des coteaux !
étant remplis de pierrailles , la végétation n'y a pas trouvé de substrat pour s'y implanter et le remplissage étant drainé , pas trop de poussée vers l'extérieur donc beaucoup de ces constructions sont intactes même si leur aspect n'a pas
un caractère spectaculaire.
On rencontre aussi , ceux que j'appelle les murs chemins , généralement hauts de 2,50 m , large de 2 m au pied , le dessus plat fait 1,30 m de large et l'on peut y marcher à l'aise en pouvant dominer et surveiller . . . ils sont construits souvent dans le sens de la pente et peuvent relier deux terrasses ou renforcer un côté de chemin ! on trouve ces murs bâtis selon les mêmes "normes" à des km les uns des autres ce qui indique une identité de construction sur des territoires importants
On trouve aussi des murailles massives mais basses de deux/trois m d'épaisseur et jusqu'à six mètres , le dessus ayant une pente d'une trentaine de degrés vers l'extérieur ! je me pose encore des questions sur ces murailles aussi basses et aussi larges dans la mesure où ces fortifications même ayant subi des siècles d'avanies présentent toutes les mêmes caractéristiques.
Le plus spectaculaire est sans sans doute le réseau des chemins fortifiés cernant et reliant les enclos ! aucun plan ne semble avoir servi pour les tracer , ils mesurent quelquefois 10 m de large et se rétrécissent à 2 m .Ils sont partout et nombre de routes ont été superposées sur leur tracé en abattant un mur pour obtenir la largeur d'une voie moderne
Ces voies forment un maillage déroutant lorsque l'on observe le cadastre ,
des chemins à soutènement descendent en zigzags jusqu'aux gués des rivières permettant de passer sur les causses voisins sans sortir d'endroits sécurisés .
ci-dessous un chemin fortifié bordé d'un "mur chemin"
Ce qui est extraordinaire , c'est que personne n'ait étudié ou abordé ce patrimoine gigantesque . . .
Jean Pierre Girault qui a mené plusieurs campagnes de fouilles sur le site d'Uxellodunum m'a confié que personne effectivement n'avait mis son nez dans le sujet , mais il a ajouté que faute de fouilles stratigraphiques sérieuses , on ne pouvait attribuer ces murailles plus aux Gaulois qu'aux habitants du pays à l'époque du premier âge du fer mais que ce n'est pas postérieur dans tous les cas à la conquête romaine! pour ma part j'ai remarqué que les murs , chemins fortifiés et terrasses étaient en continuité avec les murus gallicus des oppida qui sont assez nombreux par ici , mais sans doute l'occupation de ces lieux fortifiés n'a pas cessé sur de longs siècles avant JC
J'apporterai d'autres éléments au vu d'éventuelles questions .
D'après Olivier Buchsenschutz , auteur d'un ouvrage sur les structures d'habitats et fortifications en France septentrionale, les départements de la Dordogne et du Lot appartiennent encore encore aux cultures protohistoriques de la France du Nord
Pour le Lot , Il cite les enceintes de Murcens et Luzech , Les Césarines ou le Puy d'Issolud , toutes situées en bordure de Causse ... Les autres enceintes sont en général des éperons barrés dans méandres ou confluents !
Aucune fouille récente ne permet de préciser ni la date exacte de leur occupation , ni la nature et l'extension des habitations .
Les habitats ouverts restent également inconnus dans ce département.
Il y a plusieurs types de muraille !
Tout d'abord et faute d'appellation officielle , j'appellerais "murs terrasse" ceux édifiés au point de bascule entre plateau et pentes le plus souvent très raides voire abruptes , un mur à un seul parement est construit en suivant la courbe de niveau , on remplit de pierrailles le côté amont ce qui forme une terrasse ! il n'y a jamais de mur de protection bâti sur la terrasse "et sans doute y installait-on une barricade d'arbres couchés aux branches taillées en pointe ?
On rencontre aussi des murs bâtis en parement derrière lesquels on a bourré de la pierraille , ce qui démontre ici la preuve qu'il ne s'agit pas d'épierrage ...
Ces murs terrasses se retrouvent partout dans la région à la même altitude et courent sur des km aux bord des coteaux !
étant remplis de pierrailles , la végétation n'y a pas trouvé de substrat pour s'y implanter et le remplissage étant drainé , pas trop de poussée vers l'extérieur donc beaucoup de ces constructions sont intactes même si leur aspect n'a pas
un caractère spectaculaire.
On rencontre aussi , ceux que j'appelle les murs chemins , généralement hauts de 2,50 m , large de 2 m au pied , le dessus plat fait 1,30 m de large et l'on peut y marcher à l'aise en pouvant dominer et surveiller . . . ils sont construits souvent dans le sens de la pente et peuvent relier deux terrasses ou renforcer un côté de chemin ! on trouve ces murs bâtis selon les mêmes "normes" à des km les uns des autres ce qui indique une identité de construction sur des territoires importants
On trouve aussi des murailles massives mais basses de deux/trois m d'épaisseur et jusqu'à six mètres , le dessus ayant une pente d'une trentaine de degrés vers l'extérieur ! je me pose encore des questions sur ces murailles aussi basses et aussi larges dans la mesure où ces fortifications même ayant subi des siècles d'avanies présentent toutes les mêmes caractéristiques.
Le plus spectaculaire est sans sans doute le réseau des chemins fortifiés cernant et reliant les enclos ! aucun plan ne semble avoir servi pour les tracer , ils mesurent quelquefois 10 m de large et se rétrécissent à 2 m .Ils sont partout et nombre de routes ont été superposées sur leur tracé en abattant un mur pour obtenir la largeur d'une voie moderne
Ces voies forment un maillage déroutant lorsque l'on observe le cadastre ,
des chemins à soutènement descendent en zigzags jusqu'aux gués des rivières permettant de passer sur les causses voisins sans sortir d'endroits sécurisés .
ci-dessous un chemin fortifié bordé d'un "mur chemin"
Ce qui est extraordinaire , c'est que personne n'ait étudié ou abordé ce patrimoine gigantesque . . .
Jean Pierre Girault qui a mené plusieurs campagnes de fouilles sur le site d'Uxellodunum m'a confié que personne effectivement n'avait mis son nez dans le sujet , mais il a ajouté que faute de fouilles stratigraphiques sérieuses , on ne pouvait attribuer ces murailles plus aux Gaulois qu'aux habitants du pays à l'époque du premier âge du fer mais que ce n'est pas postérieur dans tous les cas à la conquête romaine! pour ma part j'ai remarqué que les murs , chemins fortifiés et terrasses étaient en continuité avec les murus gallicus des oppida qui sont assez nombreux par ici , mais sans doute l'occupation de ces lieux fortifiés n'a pas cessé sur de longs siècles avant JC
J'apporterai d'autres éléments au vu d'éventuelles questions .
D'après Olivier Buchsenschutz , auteur d'un ouvrage sur les structures d'habitats et fortifications en France septentrionale, les départements de la Dordogne et du Lot appartiennent encore encore aux cultures protohistoriques de la France du Nord
Pour le Lot , Il cite les enceintes de Murcens et Luzech , Les Césarines ou le Puy d'Issolud , toutes situées en bordure de Causse ... Les autres enceintes sont en général des éperons barrés dans méandres ou confluents !
Aucune fouille récente ne permet de préciser ni la date exacte de leur occupation , ni la nature et l'extension des habitations .
Les habitats ouverts restent également inconnus dans ce département.