Bonjour à tous.
Je reviens, en douceur, après les tempêtes pré équinoxiales de ces derniers jours qui ont fait du grabuge.
C’est bizarre mais malheureusement, mon dernier message entre autres, tout le premier Mog Ruith à disparu dans l’abyme sans fond du Ginungapap de B.Gates !
Etait-ce un présage druido-chamanique ? Nous ne le saurons jamais….. !
Plus sérieusement je continue mon bonhomme de chemin, car après tout je vois que mes recherches avancent, cahin-caha, et que mes HYPOTHESES peuvent être discutées sans pour autant être admises. Lutétia ne c’est pas faite en un jour…. !
Comme je ne garde pas trace de tous mes messages(O funeste erreur !
J’avais établi dans le dernier message une relation entre la figure de Cernunnos et au travers de lui une subsistance de traits chamanique à l’intérieur de la « religion » des Celtes(voir Barsanges et Gundestrup).
Puis j’avais établi un parallèle entre le même Cernunnos et Finn le blanc( comme s’il était un chamane blanc toungouse) et le monde des cerfs celtes, animaux psychopompes.
De plus je signalais qu’il devait apprendre par cœur les douze principaux livres de poésies, ce qui en extrapolant, donnait une bonne base de culture, un esprit pré conditionné, une bonne assise dans la nature, un corpus poétique vécu : bref tout le bagage d’un futur candidat au druidisme(au minimum un cana.
Une fois admis cet élément chamanique de base, je continue ma piste.
Et soyons clairs (les caricatures sont faciles - et, de ce fait, rassurantes) : Je ne me fais pas le champion d'un quelconque néo-chamanisme, que l'on pratiquerait dans les parages de Glastonbury, de Glasgow, d'Huelgoat ou encore Carnac.
Je parle d'une base, et d'une base sur laquelle toutes sortes de développements sont possibles.
Même à l'intérieur d'un contexte spécifique comme le chamanisme, l'élection d’un candidat chamane est suivie d'une instruction, l'extatique du didactique.
J'appliquerais cela sur une plus grande échelle. Sur la base de cette expérience fondamentale (c'est l'expérience que je prône, non l'imitation de formes), développons tout un " champ " qui influerait à la fois, la philosophie, la poésie. Ceci s'est déjà produit dans l'histoire de la culture mondiale.
Exemples :
Le cristal de roche incrusté dans le corps du chamane devient (du moins selon ma lecture des choses) le " corps de diamant " du bouddhisme tantrique.
Le " chemin de l'oiseau " du chamane, qui était à l'origine une rangée de bouleaux où perchaient des oiseaux, devient le " chemin de l'oiseau " du zen (la trajectoire du moi sans ego)-et même avant cela, le Rig Veda dit que " l'intelligence est le plus rapide des oiseaux", le Panïavimça Brâhmana dit que "celui qui comprend a des ailes", et dans le taoïsme, l'homme du tao est désigné comme "l'hôte à plumes".
Quant à Boehmes, l'homme de "la rougeur matinale dans le ciel", il parle du " langage des oiseaux " universellement oublié.
Toujours dans le même registre, Zoroastre était presque certainement un chamane de la tradition iranienne, de sorte que lorsque le chamane philosophe Nietzsche décida d'utiliser son nom dans le titre d'un de ses livres-clés, Ainsi parlait Zarathoustra, il agissait selon une intuition sûre: " Nous sommes des Hyperboréens. Nous savons très bien dans quel éloignement nous vivons [...] Au-delà de la glace et de la neige, gît notre vie, notre bonheur [...] ( peut être les îles au Nord du monde, et M. Marc’h ne me tirez pas dessus nous sommes dans la mythologie SVP !
Pensez à la Ynglinga Saga et à ce qu'elle dit d'Odin (Odin avec ses deux corbeaux: Huginn, la pensée, et Munnin, la mémoire), à savoir que " lorsqu'il dormait, son corps devenait un oiseau ou un animal, un poisson ou un dragon, et voyageait vers de lointaines contrées ". Le rapport, me semble-t-il, est évident.
Pensez à l'histoire d'Hadingus dans la Gesta Danorum de Saxo Grammaticus, qui raconte comment, pendant qu'il dîne, une femme lui apparaît et l'invite à la suivre sous terre, où ils traversent une région sombre et humide, une rivière et un pont. C'est le voyage du chamane, c'est "Thomas le Rimeur" et tout le reste.
Comme le font remarquer Mullenhoff dans sa Deutsche Altertumskunde, d'Arbois de Jubainville dans Les premiers habitants de l'Europe et Déchelette, dans son Manuel d'archéologie préhistorique, pour ne mentionner que trois des classiques dans ce domaine, le culte du cygne est l'un des plus anciens d'Europe, avec une forte tradition poétique qui va, si l'on s'en tient aux noms connus, d'Hésiode, qui fait crier le cygne " au bord de l'océan ", à Yeats, avec ses "cygnes sauvages de Coole"... Il faut chercher les moyens d'exprimer la relation au cygne, ainsi qu'au cerf, au lièvre et à d'autres animaux : "Les figures du cheval, du cerf, du cygne et du lièvre sans cesse vont et viennent - figures qui passent librement d'un niveau d'existence à un autre."
Une fois encore, je tiens à insister sur le fait que je ne dis pas que le druide était Un chaman, je dis qu’il possédait les techniques chamaniques.
. Ce que je vois ressemble à ce que j'évoque, à savoir un lien avec une tradition archaïque(disons le encore indo européenne, et son utilisation par les druides - disons un chamanisme abstrait, sans aucun rapport avec une quelconque imitation du passé, avec le retour à des formes symboliques données clairement : Je considère cette forme de conduite ancienne comme l'idée d'une transformation.
Mon intention n'est pas évidemment de retourner à ces cultures anciennes mais d'en dégager l'idée de substance et de transformation dans la plus profonde racine de l'idée de vie spirituelle, plus profonde que le niveau mythologique.
Et j’insiste sur la nécessité d'aborder ce sujet avec une sorte de gai savoir, plutôt qu'avec un mythologico pondéreux, je parle d'une perception des différences entre les uns et les autres mais venant du même moule, suffisamment vaste pour permettre de dépasser les problèmes personnels et de sentir une sorte de rire homérique courir à travers toute la structure de la vie et des puissances naturelles ".
Ma théorie, pour terminer ici provisoirement, est que le chamanisme a commencé quand l'homme s'est mis à circuler sur la terre et a été véhiculé sous des formes diverses et parfois inconnues.
Je ne peux pas prouver cela, ce n'est qu'une intuition, mais je peux citer un exemple, issu d'Amérique, qui me fournira peut-être une certaine corroboration. Il concerne la mythologie tsimshian, dans laquelle une nette distinction est faite entre les histoires de pure invention et les histoires appelées adaorh qui véhiculent la mémoire tribale de migrations, d'événements et de figures qui ont réellement existé.
. Ce que je dis, c'est que nous pourrions essayer de retrouver un certain sens du chamanisme à l’intérieur de textes décolorés par les multiples copiste de la terre, un certain sens du fondamental, et la perception fraîche du monde qui était celle que connaissaient ces premiers voyageurs.
HAGALDAG
ps:s'il te plait olivier ne me supprimes pas mon messge ce coup ci j'ai assez travaillé dessus