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MessagePosté: Sam 01 Fév, 2003 13:39
de mikhail
Citation du 10 décembre... Il est toujours temps de se réveiller :

Muskull a écrit:Ya Sed :)

Comme une grande partie de ce que nous savons sur les druides provient de moines, il est normal qu'ils ne se soient pas attardés sur le mariage ! :lol:

Par contre, je ne suis pas d'accord que tu sois d'accord avec Bodu :D
Nonobstant son envolée lyrique digne du Chardonnet, je trouve inexact sa façon de réduire le druidisme aux parages aristocratiques. Pas de castes en Celtie mais des classes et l'enseignement n'était pas fermé à la classe productrice. Tous les bardes et "devins" n'étaient pas des druides de cour et il devait être assez simple, lors des foires ou des fêtes populaires, de dénicher un druide pour bénir une union et offrir un sacrifice (pas obligatoirement sanglant).

Par ailleurs, de réduire la troisième classe à des "trucs" et des "machins" connote une idéologie élitiste pour le moins innatendue ici :(


Pour une autre "branche" de l'Arbre celtique, j'ai repris le livre de Guyonvarc'h Le dialogue des deux sages et j'ai trouvé ceci page 24 :
"En général, les filid d'Irlande avaient, d'eux-mêmes, de leur titres et de leur science, une très haute idée, cce dont presque tout le Dialogue porte témoignage. Une seule place leur convenait, justifiée par leur savoir, la première : ils estimaient --avec raison sans nul doute-- que leurs honoraires devaient être somptueux, sans commune mesure avec les modestes salaires des universitaires de l'actuelle Europe occidentale. Ils rejoignent ainsi les brahmanes de l'Inde et, croyons-nous, les représentants de tous les sacerdoces authentiques. Il n'y a nul orgueil non plus dans ce Dialogue, au sens chrétien du "péché contre l'esprit" ; ce n'est tout simplement que l'attitude de gens conscients de ce qu'ils sont et ce qu'ils représentent."

Il est toujours loisible qu'un druide ait béni gratos un membre de la 3e fonction même pauvre (ils ne l'étaient pas tous : les Boratae des Ossètes étaient les 'Riches' ; les Vanes aussi avec Gullveig 'Ivresse de l'or'), comme un médecin peut de nos jours donner gratuitement ses soins. Il n'y avait pas de CMU à l'époque...

mikhail

MessagePosté: Dim 02 Fév, 2003 14:51
de Fergus
Mikhail :
C'est la première fois que j'entends parler de "solstice d'automne".

:lol:

Sister of night :

Je te souhaite une heureux mariage. Toutefois, je pense que toute cérémonie "païenne" d'aujourd'hui ne peut être qu'une reconstruction artificielle, une sorte de parodie de ce qui avait cours dans l'antiquité.
Mais chacun est libre.
Pour ma part, il me semble que le bon vieux mariage "traditionnel" français est plein de choses païennes et paillardes.

MessagePosté: Dim 02 Fév, 2003 15:51
de Sister of Night
Salut Fergus Bodu,

Tu sais, je sais que ce que nous cherchons à reproduire ne sera qu'une pâle copie de ce que pratiquaient nos ancêtres mais j'ai l'audace de croire qu'ainsi on permet de perpétuer un peu l'idée de nos vieilles traditions. Il est hors de question que je passe devant le cureton et j'ai envie d'affirmer aux autres ma volonté de suivre une autre voie.
C'est pourquoi je suis venue ici rechercher un maximum d'informations afin restituer au mieux la cérémonie. Si nous commettons des impairs, nous ne serons pas crédibles alors nous voulons faire au mieux.

Effectivement, nous allons respecter les petits rites sympathiques de la jarretière, etc. Y'a pas de raisons de se priver.

Euh, au fait, le soltice d'automne, il fallait y penser... :wink:

MessagePosté: Dim 02 Fév, 2003 16:34
de Muskull
Hello sister of mercy :D

Je te propose une petite étude du mariage grec d'après les textes anciens. C'est un mariage païen, il y a des éléments sympathique et tu peux bien sûr l'adapter à ton goût :wink:

http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/an ... rigrec.htm

Les néo-druides ont certainement une bénédiction particulière pour cet évènement mais il faudrait que tu ailles sur un autre site le rechercher.

Une tradition anglaise encore vivante raconte que la jeune fille doit se faire embrasser par un ramoneur avant son mariage. Survivance d'une bénédiction ancienne mais pas nécessairement celte.
Une autre survivance en Europe du nord : entourer les avant bras des mariés avec un ruban ou un lien rouge. :)

MessagePosté: Dim 02 Fév, 2003 18:58
de mikhail
Bande vaches rigolardes, "solstice d'automne" était pour "équinoxe", bien sûr !

mikhail, errare humanum est, comme on dit en gaulois transalpin

MessagePosté: Dim 02 Fév, 2003 22:47
de Fergus
Tu es pardonné, mon fils ! :D

... perseverare fomoiricum...

MessagePosté: Dim 02 Fév, 2003 23:54
de Sedullos
Salut,

et le "jus primae noctis" passé des anciennes sociétés païennes à la société chrétienne médiévale, voilà une coutume curieuse !
sed...

MessagePosté: Lun 03 Fév, 2003 9:29
de mikhail
Ben oui, le "christianisme" a beaucoup, énormément "emprunté" au(x) pagansimes(s) pour pouvoir se faire accepter du bon peuple païen.
La christianisation ne semble avoir touché en profondeur les campagnes que très tardivement, vers le XVe siècle.

mikhail

Re: Eured e sevenadur ar Gelted/ Le mariage chez les Celtes

MessagePosté: Lun 02 Mai, 2011 13:16
de ejds
En témoigne celui princier ce week-end en G.-B., le printemps est la saison préférée pour le mariage.

De nos jours en France, lors du mariage civil, le maire prononce cette phrase du code civil :
"Les époux se doivent mutuellement fidélité, secours et assistance".

On peut certainement imaginer que les rites et habitudes sociaux en terme de mariage subissaient des variantes, et n’étaient pas les mêmes au cœur même des campagnes profondes vivant en complète autarcie ou aux confins montagnards, maritimes ou fluviaux…, d’une période à l’autre, d’un bout à l’autre du monde celtique.

Agnès Audibert, dans son livre La femme en Bretagne – Les Universels Gisserot – 1993, 123 pages, p. 19, rappelle que :

Agnès Audibert a écrit:Dans l’Antiquité classique, on appliquait en effet sans aucune distinction le nom de Germain à tous les individus vivant Outre-Rhin. Strabon écrit d’ailleurs dans sa "Géographie" (16) : " Les Germains, en effet, ressemblent aux Gaulois autant par leur nature que par leurs institutions politiques. Ils leurs sont d’ailleurs apparentés par le sang et habitent un pays séparé du leur seulement par le Rhin et très semblable sous presque tous les rapports."

---- Tacite parle aussi de la nation des Sitones dirigée par une femme : "Ils obéissent à une femme" (17). Et il insiste sur une certaine vocation militaire des femmes germaniques (18) :


Mentionné par Cornelius Tacitus dans son Germania en 97 ap. J.-C., cette peuplade des Sitones vivait au nord de l’Europe quelque part au-delà du Rhin. Et pour continuer plus rapidement la traduction de son texte directement dans son intégrité :

Tacite a écrit:TACITE MOEURS DES GERMAINS.

XVIII. Toutefois en ce pays les mariages sont chastes, et il n'est pas de trait dans leurs mœurs qui mérite plus d'éloges. Presque seuls entre les barbares ils se contentent d'une femme, hormis un très petit nombre de grands qui en prennent plusieurs, non par esprit de débauche, mais parce que plusieurs familles ambitionnent leur alliance.

Ce n'est pas la femme, c'est le mari qui apporte la dot. Le père et la mère, ainsi que les proches, assistent à l'entrevue et agréent les présents. Ces présents ne sont point de ces frivolités qui charment les femmes, ni rien dont puisse se parer la nouvelle épouse. Ce sont des bœufs, un cheval tout bridé, un bouclier avec la framée et le glaive.

En présentant ces dons, on reçoit une épouse. Elle, de son côté, donne aussi à l'époux quelques armes. C'est là le lien sacré de leur union, leurs symboles mystérieux, leurs divinités conjugales. Pour que la femme ne se croie pas dispensée des nobles sentiments et sans intérêt dans les hasards de la guerre, les auspices mêmes qui président à son hymen l'avertissent qu'elle vient partager des travaux et des périls, et que sa loi, en paix comme dans les combats, est de souffrir et d'oser autant que son époux. C'est là ce que lui annoncent les bœufs attelés, le cheval équipé, les armes qu'on lui donne. Elle apprend comment il faut vivre, comment il faut mourir.

Ce dépôt qu'elle accepte, elle devra le rendre pur et honorable à ses enfants, de qui ses brus le recevront pour le transmettre à ses petits-fils.