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MessagePosté: Mar 20 Sep, 2005 21:31
de Pierre
lopi a écrit:dans un lie donné par e yavait ça pour Pégase



Moi, y'en a pas bien parler le texto-sage :lol:

Mais, in' arvetchant bin, je cros qu' j' comprins d'quo tu causotes.



@+Pierre

Tian Ma

MessagePosté: Mar 20 Sep, 2005 23:01
de ejds
Moa non plus pas comprendre bien langue à Lopi, et pourtant je suis Agen.

De toute façon : là où est la lie est le vin mais sans Lali je m’ennuie… :? :lol:

Ya’ vat, reprenons les rênes et galopons sérieusement droit devant si possible :

Les chevaux célestes

Les Scythes, un peuple de cavaliers

http://perso.wanadoo.fr/spqr/scy_che.htm

Comme pour tous les nomades de la steppe qui leur succéderont, la vie des Scythes ne peut se concevoir sans leur compagnon de tous les jours : le cheval. Chez les Scythes, le cheval était un compagnon inséparable, à la fois animal de transport, source de nourriture (lait des juments) et compagnon dans l'au-delà. La coutume d'inhumer des chevaux à côté des dépouilles royales est la preuve que les Scythes ne pouvaient concevoir la vie terrestre ou supraterrestre, sans chevaux. Il est vraisemblable que les Scythes furent parmi les premiers peuples à domestiquer les chevaux et certainement le premier à les monter.

L'usage des chevaux étaient réservés aux tâches nobles : la chasse et la guerre. Pour le trait, les Scythes utilisaient des attelages de bœufs. L'invention de la cavalerie leur permit de conquérir l'Asie centrale. Tout porte à croire qu'ils furent de redoutables cavaliers. Les chevaux scythes étaient soit des poneys, du type cheval de Prjevalski, soit des chevaux issus du Ferghana, ceux-là même qui fascinèrent tant les sédentaires chinois et qu'ils appelèrent "chevaux célestes".

Tous les Scythes vivant entre le Danube et le Tien-Chan s'y prenaient de la même manière pour seller et harnacher leurs chevaux : leurs tapis de selle étaient matelassés, bourrés de poils de cerf ou d'herbe sèche alors que les autres peuples de l'Antiquité utilisaient une simple couverture ou par un petit tapis maintenu par une sous-ventrière. La richesse de l'ornementation des selles et des harnais s'explique par le rôle essentiel que le cheval jouait dans l'existence des Scythes. Des centaines d'ornements qui rehaussaient le cuir des harnais ont été découverts dans les cinq kourganes de Pazyryk : ils sont en bois de cèdre de Sibérie, et parfois en corne, peints en vermillon ou plaqués d'or.


Au fil des routes de la soie

Et comme il se fait tard ce soir, voici la belle, mais triste, histoire de Cannü cueillie auprès de, notre douce mère à tous, Internet : :shock::cry:

Tian Ma : « chevaux célestes ».

Une autre légende, elle aussi déclinée selon de nombreuses variantes racontées par des auteurs chinois, se rapproche de leur mythologie par l’évocation d’un animal fantastique : un cheval ailé, la monture de Vâyu, divinité du vent. Voilà cette belle histoire. Une jeune fille, prénommée Cannü, se désolait depuis la disparition de son père, prisonnier de brigands depuis plus d’un an. Seul son étalon avait pu rejoindre la maison. Elle avait perdu l’appétit et le sommeil. L’unique souvenir de son père disparu auquel elle pouvait se rattacher restait son étalon.

Aussi, sa seule consolation était de le soigner et le nourrir. Toutefois, devant l’aggravation de son chagrin, sa mère fit savoir à tout le village qu’elle promettait d’accorder la main de sa fille, sans condition, à celui qui délivrerait son père et le ramènerait vivant. Plusieurs tentatives de prétendants courageux échouèrent. Cannü, ne voulant plus s’alimenter, dépérissait de jour en jour. L’étalon devenait nerveux et hennissait sans cesse. Elle seule arrivait à le calmer en le caressant affectueusement. Une nuit, il rompit ses entraves et partit, tel l’éclair dans le désert de la steppe. Cannü, désespérée, pleurait à la fois son père et son cheval. Quelques jours après, les habitants du village aperçurent dans le lointain un cheval avec un cavalier en croupe. Miracle : c’était le père de la jeune fille ramené par son étalon qui avait pu le délivrer. La famille fêta avec faste ce retour et Cannü retrouva la santé et la joie. En revanche, l’étalon ne cessait de hennir et de frapper le sol de l’écurie de ses sabots, s’agitant nuit et jour. Le père de Cannü s’en inquiéta. Alors, sa femme lui révéla le serment qu’elle avait fait à celui qui le ramènerait vivant. Le père se mit à rire à l’idée que son cheval puisse avoir la prétention d’épouser sa fille. L’étalon devint de plus en plus agité et indomptable. Le père, sans rien dire à sa famille, décida de le tuer. Avec son arc, il lui décocha une flèche en plein front, entre les deux yeux. Il le dépeça et mit la peau à sécher dans un pré voisin. Le lendemain, l’air étant doux et le vent calme, Cannü en profita pour aller se promener dans la direction de ce champ. Elle découvrit avec horreur la dépouille du cheval. Brusquement, un violent tourbillon de vent souleva la peau de l’étalon qui vint se plaquer contre le corps de la jeune fille, l’enveloppa entièrement et l’emporta dans les airs, au-delà des nuages. Le village et les parents furent bouleversés par cette soudaine disparition de Cannü. Son père se reprocha son acte de violence. Cet étalon, pensa-t-il, avait certainement des pouvoirs magiques qu’il ignorait.

Peu de temps après, les parents découvrirent la peau du cheval accroché aux branches d’un grand mûrier. Ils constatèrent avec effroi que leur fille s’était métamorphosée en une grande chenille à tête de cheval. Elle dévorait avidement toutes les feuilles de l’arbre et bientôt son corps quadrupla. Elle sécréta alors de sa bouche un fil dont, par des mouvements de va-et-vient de la tête, elle s’enroula complètement. Le père pensa que son étalon était sans doute un dieu, puisqu’il avait le pouvoir de transformer sa fille en un animal fabuleux.
Une nuit, le cocon et la peau disparurent de l’arbre. Les parents crurent ne plus jamais revoir leur fille lorsque, le lendemain, elle leur apparut resplendissante au milieu d’un nuage, chevauchant l’étalon devenu ailé, entourée d’une escorte. Cannü leur demanda de ne plus se lamenter, car elle était heureuse au milieu des déesses ; puis elle leur enseigna l’art difficile de produire de la soie en leur demandant de le transmettre à leurs enfants.

Des archéologues furent troublés de trouver dans certaines tombes de la dynastie des Han la statuette d’une jeune fille revêtue d’une peau de cheval, jusqu’au moment où ils s’aperçurent qu’il était encore d’usage, de nos jours, de placer dans la maison où on élevait des vers à soie une statuette de la déesse protectrice des vers et des mûriers, et qu’il fallait la prier pour obtenir une bonne récolte de cocons. Cette déesse n’était autre que la Cannü de notre légende. On constate qu’à partir cette dynastie, les souverains chinois scellèrent leurs alliances avec les Xiongnu nomades par l’échange de leur précieuse soie contre des chevaux « à l’écume rougeâtre » que leur beauté faisait appeler Tian Ma : « chevaux célestes ». L’armée impériale disposait ainsi d’une « cavalerie céleste ».

On retrouve ici l’étalon de la légende de Cannü, le ver à soie étant souvent représenté soit comme un serpent, soit comme un cheval ailé. […]

http://www.a360.org/CB/CHEMINS_ETOILES5.htm

Inventions et échanges sur les routes de la soie
Jean-Pierre Drège

e.

MessagePosté: Mer 21 Sep, 2005 7:57
de lopi
Moi parler breton unifié?
Ya’ vat
gast, e t'es du païs?

Les chevaux célestes chinois sont au nombre de quatre :
feima cheval volant
longma cheval dragon
shenma cheval divin
hanxuema cheval à la sueur de sang.
L'ambassadeur Zhang Quian avait reçu pour mission de l'empereur Wudi (140-86) de la dynastie des Han, de partir vers l'Ouest, et de trouver des chevaux pour améliorer le cheptel. Alors peut-être les chevaux célestes descendent-ils de ce cheval de Fergana, du pays des Scythes?
Zhang Quin ouvrit la route des chevaux, aventure qui va peser lourd dans la balance économique. Elle sera financée par un artisanat de luxe, et notamment celui de la soie. Ceci explique la légende rapportée par e.
Dans la tradition indoue, il y a aussi Tarkshya, le cheval ailé, personnification du soleil.
A+
Lopi

MessagePosté: Mer 21 Sep, 2005 17:20
de Muskull
Aux centaures :
Au cheval

I

Monstre, à présent reprends ton vol.
Approche, que je te déboucle.
Je te lâche, ôte ton licol,
Rallume en tes yeux l’escarboucle.
Quitte ces fleurs, quitte ce pré.
Monstre, Tempé n’est point Capoue.
Sur l’océan d’aube empourpré,
Parfois l’ouragan calmé joue.
Je t’ai quelque temps tenu là.
Fuis ! – Devant toi les étendues,
Que ton pied souvent viola,
Tremblent, et s’ouvrent, éperdues.
Redeviens ton maître, va-t’en !
Cabre-toi, piaffe, redéploie
Tes farouches ailes, titan,
Avec la fureur de la joie.
Retourne aux pâles profondeurs.
Sois indomptable, recommence
Vers l’idéal, loin des laideurs,
Loin des hommes, ta fuite immense.
Cheval, devance l’aquilon,
Toi, la raison et la folie,
L’échappé du bois d’Apollon,
Le dételé du char d’Élie !
Vole au-dessus de nos combats,
De nos succès, de nos désastres,
Et qu’on aperçoive d’en bas
Ta forme sombre sous les astres.

II

Mais il n’est plus d’astre aux sommets !
Hélas, la brume sur les faîtes
Rend plus lugubre que jamais
L’échevèlement des prophètes.
Toi, brave tout ! Qu’au ciel terni
Ton caprice énorme voltige ;
Quadrupède de l’infini,
Plane, aventurier du vertige.
Fuis dans l’azur, noir ou vermeil.
Monstre, au galop, ventre aux nuages !
Tu ne connais ni le sommeil,
Ni le sépulcre, nos péages.
Sois plein d’un implacable amour.
Il est nuit. Qu’importe. Nuit noire.
Tant mieux, on y fera le jour.
Pars, tremblant d’un frisson de gloire.
Sans frein, sans trêve, sans flambeau,
Cherchant les cieux hors de l’étable,
Vers le vrai, le juste et le beau,
Reprends ta course épouvantable.

III

Reprends ta course sans pitié,
Si terrible et si débordée
Que Néron se sent châtié
Rien que pour l’avoir regardée.
Va réveiller Démogorgon.
Sois l’espérance et l’effroi, venge,
Rassure et console, dragon
Par une aile, et, par l’autre, archange.
Verse ton souffle auguste et chaud
Jusque sur les plus humbles têtes.
Porte des reproches là-haut,
Égal aux dieux, frère des bêtes.
Fuis, cours ! Sois le monstre du bien,
Le cheval démon qui délivre !
Rebelle au despote, au lien,
De toutes les vérités ivre !
Quand vient le déclin d’un tyran,
Quand vient l’instant des lois meilleures,
Qu’au ciel sombre, éternel cadran,
Ton pied frappe ces grandes heures.
Donne à tout ce qui rampe en bas,
Au barde qui vend Calliope,
Au peuple voulant Barabbas,
À la religion myope,
Donne à quiconque ignore ou nuit,
Aux fausses gloires, aux faux zèles,
Aux multitudes dans la nuit,
L’éblouissement de tes ailes.

IV

Va ! Pour vaincre et pour transformer,
Pour que l’homme se transfigure,
Qu’il te suffise de fermer
Et de rouvrir ton envergure.
Sois la bonté, sois le dédain ;
Qu’un incompréhensible Éole
Fasse parfois sortir soudain
Des foudres de ton auréole.
Ton poitrail resplendit, on croit
Que l’aube, aux tresses dénouées,
Le dore, et sur ta croupe on voit
Toutes les ombres des nuées.
Jette au peuple un hennissement,
À l’échafaud une ruade ;
Fais une brèche au firmament
Pour que l’esprit humain s’évade.
Soutiens le penseur, qui dément
L’autel, l’augure et la sibylle,
Et n’a pas d’autre adossement
Que la conscience immobile.
Plains les martyrs de maintenant,
Attendris ton regard sévère,
Et contemple, tout en planant,
Leur âpre montée au Calvaire.

V

Cours sans repos, pense aux donjons,
Pense aux murs hauts de cent coudées,
Franchis, sans brouter les bourgeons,
La forêt-vierge des idées.
Ne t’attarde pas, même au beau.
S’il est traître ou froid, qu’il t’indigne.
La nuit ne fait que le corbeau,
La neige ne fait que le cygne,
Le soleil seul fait l’aigle. Va !
Le soleil au mal est hostile.
Quand l’oeuf noir du chaos creva,
Il en sortit, beau, mais utile.
Immortel, protège l’instant.
L’homme a besoin de toi, te dis-je.
Précipite-toi, haletant,
À la poursuite du prodige.
Le prodige, c’est l’avenir ;
C’est la vie idéalisée,
Le ciel renonçant à punir,
L’univers fleur et Dieu rosée.
Plonge dans l’inconnu sans fond !
Cours, passe à travers les trouées !
Et, du vent que dans le ciel font
Tes vastes plumes secouées,
Tâche de renverser les tours,
Les geôles, les temples athées,
Et d’effaroucher les vautours
Tournoyant sur les Prométhées.
Vole, altier, rapide, insensé,
Droit à la cible aux cieux fixée,
Comme si je t’avais lancé,
Flèche, de l’arc de ma pensée.

VI

Pourtant sur ton dos garde-moi ;
Car tous mes songes font partie
De ta crinière, et je ne voi
Rien sur terre après ta sortie.
Je veux de telles unions
Avec toi, cheval météore,
Que, nous mêlant, nous parvenions
À ne plus être qu’un centaure.
Retourne aux problèmes profonds.
Brise Anankè, ce lourd couvercle
Sous qui, tristes, nous étouffons ;
Franchis la sphère, sors du cercle !
Quand, l’oeil plein de vagues effrois,
Tu viens regarder l’invisible,
Avide et tremblant à la fois
D’entrer dans ce silence horrible,
La nuit grince lugubrement ;
Le mal, qu’aucuns rayons n’éclairent,
Fait en arrière un mouvement
Devant tes naseaux qui le flairent ;
La mort, qu’importune un témoin,
S’étonne, et rentre aux ossuaires ;
On entrevoit partout au loin
La fuite obscure des suaires.
Tu ne peux, étant âme et foi,
Apparaître à l’horizon sombre
Sans qu’il se fasse autour de toi
Un recul de spectres dans l’ombre.

VII

Tout se tait dans l’affreux lointain
Vers qui l’homme effaré s’avance ;
L’oubli, la tombe, le destin,
Et la nuit, sont de connivence.
Dans le gouffre, piège muet,
D’où pas un conseil ne s’élance,
Déjoue, ô toi, grand inquiet,
La méchanceté du silence.
Tes pieds volants, tes yeux de lynx
Peuvent sonder tous les Peut-êtres ;
Toi seul peux faire peur aux sphinx
Et leur dire : ah çà, parlez, traîtres !
D’en haut, jette à l’homme indécis
Tous les mots des énigmes louches.
Déchire la robe d’Isis,
Fais retirer les doigts des bouches.
Connaître, c’est là notre faim.
Toi, notre esprit, presse et réclame.
Que la matière avoue enfin,
Mise à la question par l’âme.
Et qu’on sache à quoi s’en tenir
Sur la quantité de souffrance
Dont il faut payer l’avenir,
Dût pleurer un peu l’espérance !

VIII

Sois le trouble-fête du mal,
Force le dessous à paraître.
Tire du sultan l’animal,
Du dieu le nain, l’homme du prêtre.
Lutte. Aiguillon contre aiguillon !
La haine attaque, guette, veille ;
Elle est le sinistre frelon,
Mais n’es-tu pas la grande abeille !
Extermine l’obstacle épais,
L’antagonisme, la barrière.
Mets au service de la paix
La vérité, cette guerrière.
L’inquisition souriant
Rêve le glaive aidant la crosse ;
Pour qu’elle s’éveille en criant,
Mords jusqu’au sang l’erreur féroce.

IX

Si le passé se reconstruit
Dans toute son horreur première,
Si l’abîme fait de la nuit,
Ô cheval, fais de la lumière.
Tu n’as pas pour rien quatre fers.
Galope sur l’ombre insondable ;
Qu’un rejaillissement d’éclairs
Soit ton annonce formidable.
Traverse tout, enfers, tombeaux,
Précipices, néants, mensonges,
Et qu’on entende tes sabots
Sonner sur le plafond des songes.
Comme sur l’enclume un forgeur,
Sur les brumes universelles
Abats-toi, fauve voyageur,
Ô puissant faiseur d’étincelles !
Sers les hommes en les fuyant.
Au-dessus de leurs fronts funèbres,
Si le zénith reste effrayant,
Si le ciel s’obstine aux ténèbres,
Si l’espace est une forêt,
S’il fait nuit comme dans les bibles,
Si pas un rayon ne paraît,
Toi, de tes quatre pieds terribles,
Faisant subitement tout voir,
Malgré l’ombre, malgré les voiles,
Envoie à ce fatal ciel noir
Une éclaboussure d’étoiles.

Victor Hugo « Chansons des rues et des bois »

MessagePosté: Mer 21 Sep, 2005 17:36
de Muskull
P.S.
Du cou de celle-ci sortent Pégase, le cheval ailé, et Amphion, le Géant, qu’elle a conçus avec Poséidon.
Robert Davreu.

Ne pas oublier Amphion, le jumeau de Pégase, ni Poseïdon. :wink:
La lourdeur et la grâce ?
Un amphion en chimie est un ion à charge contraire. Contriaire à quoi, on se le demande. :D

Mais :
AMPHION
« Puis je vis Antiope [...] qui se vantait d’avoir dormi aux bras de Zeus ; elle en conçut deux fils, Amphion et Zéthos, les premiers fondateurs de la Thèbes aux sept portes, qu’ils munirent de tours, car, malgré leur vaillance, ils ne pouvaient sans tours habiter cette plaine. » Ces traits relevés par Ulysse lors de sa descente aux Enfers (Odyssée, XI, 260-265) suffiraient à immortaliser Amphion. Pourtant il en est d’autres qui ne sont pas moins dignes d’être remarqués : né à Éleuthères, en Béotie, Amphion fut exposé sur une montagne où un berger le recueillit en même temps que son frère. Mais, tandis que Zéthos passait maître dans les arts où la vigueur physique surtout est requise, Amphion s’adonnait à la musique grâce à la lyre qu’il avait reçue d’Hermès. Par cette alliance de force pure et de noblesse, de courage et de douceur, de dureté au labeur et de facilité gracieuse, les deux frères purent venger leur mère de l’esclavage et des mauvais traitements auxquels l’avait réduite son oncle Lycos, qui régnait alors sur Thèbes, et succéder à ce dernier sur le trône de la cité dont Crion avait fondé l’agora. Les murailles qui firent leur renommée, c’est eux-mêmes qui les élevèrent, Zéthos transportant les pierres sur son dos, Amphion les attirant à lui aux accents de sa lyre. Plus tard, ce dernier épousa Niobé, la fille de Tantale, et l’on dit qu’Apollon le perça de ses flèches, soit en raison de sa haine contre les Niobides, soit parce qu’Amphion, devenu fou, avait tenté de détruire un de ses temples.

Citation encore de Robert Davreu. (enseignant à Paris VIII)
Aussi du même auteur :
TANTALE, mythologie
Généralement, Tantale passe pour un fils de Zeus et de Ploutô, elle-même fille de Cronos ou d’Atlas. Il régnait en Phrygie, ou en Lydie, sur le mont Sipyle. Pindare nous dit (Olympiques, I, 87) que « si vraiment d’un mortel les Clairvoyants de l’Olympe firent cas, c’était bien de lui, Tantale ». Admis aux banquets des dieux, extrêmement riche, il avait épousé l’une des filles d’Atlas, la Pléiade Dioné (on lui donne parfois une autre épouse : Euryanassa, fille de Pactole). « Pourtant, ajoute Pindare, digérer ce grand bonheur, il ne l’a pas pu, et de suffisance il s’attira un fléau imparable. » Sur la nature de ce supplice, comme sur son motif exact, les versions toutefois diffèrent. Le récit le plus célèbre est celui du livre XI de L’Odyssée (vers 582 à 592) : on y voit Tantale en proie à une faim et une soif éternelles : plongé dans l’eau jusqu’au cou, il ne peut jamais s’abreuver car le liquide fuit dès qu’il tente d’y tremper les lèvres ; de même que la branche chargée de fruits, au-dessus de lui, quand il lève le bras. Chez Pindare, c’est une énorme pierre qui est placée par Zeus au-dessus de sa tête, toujours sur le point de tomber, et pourtant éternellement en équilibre (cf. aussi Platon, Cratyle, 395 d). Quant au motif, on dit tantôt que Tantale aurait révélé aux hommes les secrets divins, tantôt qu’il aurait dérobé aux Immortels du nectar et de l’ambroisie pour en donner à ses amis ; ou bien encore qu’il aurait servi aux dieux, en guise de mets, son propre fils, Pélops, pour éprouver la clairvoyance de ceux-ci.
On connaît deux autres Tantale, tous deux descendants du premier : l’un est son arrière-petit-fils par l’intermédiaire de Thyeste, lui-même fils de Pélops ; l’autre, son petit-fils, par l’intermédiaire de sa fille, Niobé, épouse d’Amphion.

"Les oiseaux qui ne connaissent pas l'eau douce ont le bec dans l'eau salée toute l'année." proverbe persan.

MessagePosté: Mer 21 Sep, 2005 21:30
de lopi
Amphion est le fils de Zeus et d'Antiope! Je ne vois pas ses références aux textes pour une telle affirmation! C'est sûr, c'est bien tentant, au niveau symbolique de les associer : les attributs d'Hermes, la communication entre le ciel et la terre.
Le frère de Pégase est Chrysaor, l'homme à l'épée d'or. Leurs parents : Poséïdon et Méduse, elle-même fille de Typhon et de la vipère Echidna.
Mais on retrouve Hermes, qui avait prèté à Persée ses sandales ailées pour tuer la Méduse.
On retrouve ici ce qu'il y a de plus bas, le Tartare, les ailes pour monter vers le ciel. La communication entre les hommes est peut-être un clef, par Hermes...
A+
Lopi

MessagePosté: Jeu 22 Sep, 2005 4:27
de Muskull
Effectivement, pourquoi Davreu parle d'Amphion, un lapsus étonnant ?
C'est pas d'Hésiode en tout cas...
Né du sang de la Méduse, Chrysaor conçut avec Callirhoé le célèbre Géryon.
La Théogonie d'Hésiode évoque Chrysaor qui apparut armé d'une épée d'or (Th. 283 ), avec Pégase , lorsque Persée trancha la tête de Méduse (Th. 281 ). Chrysaor s'unit avec Callirhoé, Océanide, et de leur union naquit le célèbre Géryon , le plus fort des mortels, que tua Héraclès . Hésiode répète par deux fois cet épisode mythologique (Th. 980 , 287 ).
Le nom de Chrysaor, signifie, en grec ancien, épée d'or, étymologie que précise Hésiode (Th 283 ).

Image
Ogmios / Hermes
http://www.logodaedalia.com/ogmios.htm
http://logodaedalia.chez.tiscali.fr/hercule_alciat.htm

Cheval oiseau

MessagePosté: Jeu 22 Sep, 2005 10:44
de ejds
Du cheval oiseau
Chez Homère, les chevaux sont les fils du vent…

Xénophon est un auteur Grec qui vécut vers la fin du Ve et début IVe siècles avant notre ère. À la fois chef de guerre, historien, philosophe et romancier avant l’heure, passionné de cheval, il a également écrit des traités techniques sur les scènes de chasse, de guerre ou de la vie quotidienne :

http://www.memo.fr/Dossier.asp?ID=250

Ses propos bien nuancés et terre à terre dédramatisent le monde des dieux et animalisent celui des humains : :shock: :?

Des chevaux et des hommes.
Sur les couples hommes-chevaux
et femmes-juments chez Xénophon


Parallèlement, il existe quelques occasions où Xénophon a comparé des êtres humains à des animaux, réels ou mythiques, afin de mettre en relief les vices ou les qualités de leurs caractères.

Parallèlement à cet intérêt aristocratique pour le cheval ou le chien, il est des cas où deux animaux sont comparés symboliquement afin de relever chez l’un les qualités normalement attribuées à l’autre. Ainsi, dans le Commandant de cavalerie, le cavalier est comparé à un être ailé :« Mais ceux [chevaux et cavaliers] qu’on a instruits et habitués à sauter les fossés, à franchir les murs, à escalader les talus, à descendre sûrement les hauteurs et à dévaler rapidement les pentes, ceux-là diffèrent autant de ceux qui sont inexercés que les oiseaux sur les animaux terrestres.»

Il ne s’agit pas de la seule occurrence d’une telle comparaison chez Xénophon. Ainsi, dans un passage de la Cyropédie, il rappelle que l’on comparait la vitesse de la poste à cheval, instaurée par Cyrus, à celle de la grue.13 Dans ce cas, Xénophon reconnaît qu’il s’agit d’une hyperbole et cette comparaison n’est que rhétorique; l’association à la grue est une façon de bien mettre en lumière la vitesse du courrier. Par contre cette comparaison revient dans la Cyropédie (IV,3,15) où cette fois, le cavalier à cheval est décrit comme un être ailé et, alors que le fantassin doit se servir de flèches afin d’atteindre le gibier ou le guerrier à distance, le cavalier peut voler jusqu’à sa proie et la frapper de sa main: […].

L’association entre cheval et l’oiseau n’est pas une invention de Xénophon. Chez Hérodote, nous voyons Darius, lorsqu’il reçoit du roi Scythe un curieux cadeau, composé d’une taupe, d’une grenouille, d’un oiseau et de cinq flèches, s’exclamer sans hésitation «l’oiseau ressemble beaucoup au cheval»: […]. L’interprétation de Darius était fausse, mais cela ne fait que rendre plus manifeste le fait que l’association entre le cheval et l’oiseau ait paru naturelle à Hérodote qui veut démontrer comment l’interprétation la plus conforme au sens commun (l’oiseau est tout comme un cheval) peut malgré tout être fausse.15 Xénophon, qui connaissait Hérodote,16 aura tout naturellement inséré par deux fois dans la Cyropédie, une association entre l’oiseau et le cheval, déjà familière à l’esprit grec et déjà associée au territoire perse. De plus, le cheval et l’oiseau sont aussi liés dans l’imaginaire religieux, comme en atteste le mythe de Pégase.17

Pour Xénophon, le cheval et l’oiseau étaient vraiment comparables, à cause de leur célérité commune. Le cheval est plus qu’un simple quadrupède, il est vitesse et liberté incarnées. Ces qualités font en sorte que non seulement Xénophon admire la vitesse du cheval, mais il rêve aussi d’en tirer parti.

17 Cf., Hésiode, Cf Théogonie 276 sq.; Pindare, Olympique XIII, 60sq; Isthmique VI,44. Chez Homère, les chevaux sont les fils du vent : Iliade XVI, 149-151 ; XIX, 400 ; XX, 219-224.

http://www.svenska-institutet-rom.org/pecus/lallier.pdf

Louis L’Allier
Université Laurentienne

Et pour récompenser Pan, notre rétif âne mascotte mais pas paon hihan, et qui braie facilement de contrariété à l'approche d'un moindre taon (sur ton lie-de-vin) :
les ânes de l’armée de Darius : :?:lol:

Histoire d'Hérodote
Livre 4 – Melpomène

http://www.mediterranees.net/geographie ... omene.html

CXXIX. Ce qui est bien étonnant, c'est que le cri des ânes et la figure des mulets favorisaient les Perses, et étaient désavantageux aux Scythes quand ils attaquaient le camp de Darius. Il ne naît en effet, en Scythie, ni âne ni mulet, comme je l'ai dit plus haut ; et même on n'en voit pas un seul dans tout le pays, à cause du froid. Les ânes jetaient, par leurs cris, l'épouvante parmi la cavalerie des Scythes. Il arrivait souvent que celle-ci allait à la charge ; mais si, sur ces entrefaites, les chevaux les entendaient, ils dressaient les oreilles d'étonnement, et reculaient troublés, parce qu'ils n'étaient accoutumés ni aux cris ni à la figure de ces animaux. Mais c'était un faible avantage.


e.

MessagePosté: Jeu 22 Sep, 2005 13:25
de lopi
Et pour récompenser Pan, notre rétif âne mascotte mais pas paon hihan, et qui braie facilement de contrariété à l'approche d'un moindre taon (sur ton lie-de-vin) :
les ânes de l’armée de Darius :

Citation:
Histoire d'Hérodote
Livre 4 – Melpomène

http://www.mediterranees.net/geographie ... omene.html

CXXIX. Ce qui est bien étonnant, c'est que le cri des ânes et la figure des mulets favorisaient les Perses, et étaient désavantageux aux Scythes quand ils attaquaient le camp de Darius. Il ne naît en effet, en Scythie, ni âne ni mulet, comme je l'ai dit plus haut ; et même on n'en voit pas un seul dans tout le pays, à cause du froid. Les ânes jetaient, par leurs cris, l'épouvante parmi la cavalerie des Scythes. Il arrivait souvent que celle-ci allait à la charge ; mais si, sur ces entrefaites, les chevaux les entendaient, ils dressaient les oreilles d'étonnement, et reculaient troublés, parce qu'ils n'étaient accoutumés ni aux cris ni à la figure de ces animaux. Mais c'était un faible avantage.

e.


On va entendre un HIHAN terrible :wink:

MessagePosté: Jeu 22 Sep, 2005 17:02
de Pan
HI HANNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN

...et Zeus leur doit tant :wink:

MessagePosté: Jeu 22 Sep, 2005 19:32
de Muskull
On en attendait pas moins :lol:
Expérience : Après avoir entendu cet été un âne léonard puis un âne capiste, je puis affirmer qu'ils ont le même accent très tonique.
Il y a une petite histoire comme ça en orient :
Nasruddin (personnage très important dans l'oralité populaire) pour enseigner un point précis à un groupe d'élèves se présenta à eux montant un âne "à l'envers".
Certains bien sûr se désolèrent de l'image que présentait leur maître à tout un chacun, d'autres s'amusèrent de sa distraction, d'autres encore se concentrèrent et essayèrent de comprendre la leçon en utilisant leur cerveau "comme d'un muscle"...
Nasruddin dit :
- Seuls ceux qui ont pensé que c'était l'âne qui était à l'envers pourront me suivre dans un domaine particulier des études. :D
Image

MessagePosté: Jeu 22 Sep, 2005 20:22
de lopi
Darius, lorsqu’il reçoit du roi Scythe un curieux cadeau, composé d’une taupe, d’une grenouille, d’un oiseau et de cinq flèches, s’exclamer sans hésitation «l’oiseau ressemble beaucoup au cheval»: […]. L’interprétation de Darius était fausse, mais cela ne fait que rendre plus manifeste le fait que l’association entre le cheval et l’oiseau ait paru naturelle à Hérodote qui veut démontrer comment l’interprétation la plus conforme au sens commun (l’oiseau est tout comme un cheval) peut malgré tout être fausse


La réponse de Darius est vraie!
Le symbolisme de la grenouille et de la taupe offertes à Darius est avant tout chtonien. On a vu l'importance des flèches rattachés dans leur symbolisme à celui du cheval (ou du centaure) - les plaies qui font rejoindre le sol. L'oiseau est celui qui rejoint le ciel. Abattre l'oiseau dans les airs avec sa flèche, c'est faire redescendre sur terre le messager du ciel.
Le cheval est issu de cette terre profonde (Tartare..), puis Pégase s'envole vers le royaume de Zeus : alors un fond commun? les Perses, les Scythes, les Grecs, et les Celtes (cf la représentation symbolique du cheval et le chaudron de Gundestruc).
A+
Lopi

MessagePosté: Ven 23 Sep, 2005 23:02
de lopi
Pierre, tu pourrais mettre sur le fil ce tableau du fameux chaudron encore fumant, ce tableau représentant les cavaliers?

MessagePosté: Sam 24 Sep, 2005 6:59
de Pierre
Salut à tous,


Celui ci ?

Image


source: http://jfbradu.free.fr/

MessagePosté: Sam 24 Sep, 2005 19:37
de lopi
Le cheval psychopompe, monture des âmes immortelles, après le bain.
et notion d'ascencion.