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Forêt

MessagePosté: Sam 06 Nov, 2004 14:15
de Tei
Salut à tous !

J'aimerai connaitre l'équivalent celte des Dryades grecques (Divinités des forêt et des arbres).

Merci à tous,

Tei. :wink:

MessagePosté: Ven 07 Jan, 2005 21:48
de Tei
je relance !

MessagePosté: Sam 08 Jan, 2005 0:46
de Orgenomeskos
Il ne semble pas y avoir eu un dieu spécifique aux forêts, mais dans certains cas un dieu assimilé à un massif forestier...on connait par exemple Arduinna pour la forêt des Ardennes, Abnoba, pour la forêt Noire, mais dans ces deux cas, les divinités peuvent être également vues comme étant le massif montagneux également...

Par contre, il y avait des dieux "arbre", on connait par exemple deus Fagus, deus Sex Arbores, deus Robur théonymes latins désignant des dieux pyrénéens, Abellio "le pommier", ou encore Alisanus "l'alisier" et un éventuel Marti Viduco (Delamarre, vidu "forêt"...)

Cette dernière observation peut être interessante si tu te reporte au fil qui était consacré aux "territoires celtiques", en effet, les frontières "floues" qui séparaient les différentes cités pouvaient être des forêts (le meilleur exemple étant la cité des parisii), ou autres obstacles naturels. La forêt était le domaine des dieux, pourquoi pas celui du "dieu du peuple" ou "de la guerre", l'équivalent de Mars!

J'espère avoir pu te renseigner!

MessagePosté: Sam 08 Jan, 2005 11:14
de Tei
Orgenomeskos a écrit:J'espère avoir pu te renseigner!


Effectivement, merci !

MessagePosté: Sam 08 Jan, 2005 23:33
de lopi
Le nom de dryade vient du mot grec drus, « chêne ». Ces divinités étaient considérées comme protectrices des forêts et des bois. Eurydice, femme d'Orphée, était une Dryade.
On représente ces nymphes sous la forme de femmes dont le corps, dans sa partie inférieure, se termine en une sorte d'arabesque, exprimant par ses contours allongés un tronc et les racines d'un arbre. La partie supérieure sans aucun voile est ombragée d’une abondante chevelure qui flotte sur les épaules au gré des vents. La tête porte une couronne de feuilles de chêne. Parfois on met une hache entre leurs mains parce qu’on croyait que ces nymphes punissaient les outrages faits aux arbres dont elles avaient la garde.

Les Hamadryades étaient des nymphes dont le destin dépendait de certains arbres avec, lesquels elles naissaient, et mouraient, ce qui les distinguait des dryades. Callimaque nous parle d’une nymphe d’un chêne angoissée pour son arbre qui vient d’être frappé par la foudre. C'était principalement avec les chênes qu'elles avaient cette union. Elles n'en étaient cependant pas absolument inséparables. Dans Homère, on les voit s'échapper des arbres où elles sont enfermées, afin d'aller sacrifier à Vénus dans les grottes avec les Satyres. Selon Sénèque, elles quittaient aussi leurs chênes pour entendre le chant du divin Orphée.
Reconnaissantes pour ceux qui protégeaient les arbres (elles demandaient parfois l’aide de héros - Rhoecos, Chrysopélée), elles punissaient sévèrement ceux qui s’y attaquaient. Témoin Érysichthon, qui ne craignait pas la colère des dieux, qui décida, malgré les avertissements divins de couper un bois consacré à Déméter. Il fut puni par une faim dévorante, et finit par se dévorer lui-même…
Les Hamadryades n'étaient pas immortelles ; on dit qu’elles mourraient quand l’arbre mourrait, ou bien qu’elles vivaient dix « vies de palmiers » soit neuf mille sept cent vingt ans !

On peut associer à ces Nymphes, les Méliades : nymphes qui habitaient les bois ou bosquets de frênes. Ces divinités sont nées, par Gaïa, des gouttes du sang répandu par Ouranos lors de sa mutilation-castration par Cronos. (C’est des frênes que naquit selon Hésiode, la race de bronze, race dure et guerrière). Les Méliades passaient pour protéger sous leur feuillage, les enfants.

J’ai trouvé sur un site – mais je n’ai pas eu confirmation, qu’une autre source ( ?) disait que leur mère était Mélie, fille de l'Océan, qui fut aimée d'Apollon dont elle eut aussi deux fils, Térénus et le devin Isménus.
On retrouverait alors, comme dans le monde celtique, une relation entre le bois et la divination (et la médecine).

L’importance du bois se lit à de multiples niveaux dans le domaine celtique :
dans des noms de peuples : Eburons, Eburonvices - if, Lemovices – orme..
dans des noms de Dieux : le « dieu Sixarbres » pour la divinisation d’un bouquet d'arbres, du dieu Vosegus pour la forêt vosgienne et le relief de son massif….
dans le décor accompagnant des dieux….
Cette importance se traduisait par des pratiques rituelles. Nous ne les connaissons pas, quelques indices dans les Vies des Saints ? :
Dans la Vie de Saint Amator, le futur Saint Germain suspendait à un pin d’une grande beauté les têtes d’animaux qu’il avait tués à la chasse.
Au VIIe siècle, Saint Eloi faisait les recommandations suivantes : Ne portez point des flambeaux aux temples des idoles, aux pierres, aux fontaines, aux arbres, ni aux carrefours et ne faites pas des voeux à aucune de ces choses.
Et puis ce passage de Lucain, à propos d'une forêt près de Marseille : « Il y avait un bois sacré... Il n'est point occupé par des Pans... mais par des sanctuaires de dieux aux rites barbares ; des autels sont dressés sur des tertres sinistres et tous les arbres sont purifiés par le sang humain... Le peuple n’en approche pas pour rendre le culte (aux dieux) sur place…» (Pharsalia, III, 399-425).
Donc dans ce bois, ni Pans, ni Satyres, ni Nymphes...
A+
Lopi

MessagePosté: Dim 09 Jan, 2005 21:30
de Tei
Hum... donc, si je comprends bien, il n'y a pas d'équivalent des "nymphes" chez les celtes.

Car dans vos deux posts, vous parlez de forêts ou de bois en général, et non d'arbres "un par un", car il y avait une Nymphe pour chaque arbre, comme tu le dis, je crois, Lopi.

En revanche, tu parles des Hamadryades, je n'avais jamais entendu parler de ce nom, car je sais que si un arbre venait à être coupé par un homme, l'homme était persécuté par la nymphe en charge de cet arbre (C'est d'ailleur pour cela que les bûcherons étaitent très croyants et très bien payés), par contre, si un arbre était détruit par les dieux (en l'occurence la foudre), la nymphe "renaîssait" avec un autre arbre.

Ais-je bien compris ?

A+, Tei.

MessagePosté: Dim 09 Jan, 2005 22:30
de lopi
Les Dryades sont des nymphes de bois ou de forêts.
Les Hamadryades sont rattachées à un arbre.
Dans le domaine celtique, il semble comme le disait Orgenomeskos, que le dieu soit rattaché à un massif forestier.
A priori, pas de nymphes ou équivalent pour un arbre en particulier.

Mais les croyances populaires transmises dans les vies de saints sont troublantes...
A+
Lopi

MessagePosté: Lun 10 Jan, 2005 19:00
de Tei
lopi a écrit:Mais les croyances populaires transmises dans les vies de saints sont troublantes...


Pourrais-tu expliciter un peu plus s'il te plaît ?

Merci, Tei. :wink:

MessagePosté: Lun 10 Jan, 2005 19:03
de lopi
Ben, en fait c'est que j'aimerai qu'on me l'explique aussi....

MessagePosté: Lun 10 Jan, 2005 20:32
de Orgenomeskos
non non non :wink: , je ne disais pas qu'il n'y a pas de dieu attaché à un arbre en particulier au contraire!

Parcontre je relevais l'absence de dieu "des forêts" au sens large.

" les croyances populaires transmises dans les vies de saints " sont justement riches en exemple d'arbres (un par un comme tu le dis Tei) honorés par les païens.

Laissez moi un petit moment que je vous en trouve des exemples ! :wink:

MessagePosté: Lun 10 Jan, 2005 21:09
de Orgenomeskos
Il y a par exemple une histoire contée par Sulpice Sévère concernant Saint-Martin et le pin honoré par les éduens dans la région d'Autun...C'est encore un pin qui est honoré à Auxerre par...Saint-Germain :!: ce qu'il lui valu des remontrances par l'évèque Amator. Lorsque ce dernier fit abattre l'arbre, Germain le poursuivi avec des hommes en arme :shock:

Rappelons également que les capitulaires de 789 condamnent encore et toujours "les insensés qui allument des chandelles et pratiquent toute sorte de superstitions autour des arbres, des pierrse et des fontaines"

En fait c'est assez long, mais il y a des dizaines d'autres récits...dont certains, il me semble ont été regroupés ici par Patrice.

Les croyances populaires ont conservé le souvenir d'êtres fabuleux, que l'on pourrait assimiler aux nymphes: les fées...J. Brosse (Mythologie des arbres, 1989) évoque longuement ce fait, notamment les Fatae gauloises "incontestables héritières des Parques, mais qui sont plus ou moins confondues avec les Matres ou Matrones"

MessagePosté: Lun 10 Jan, 2005 21:18
de lopi
oui c'est ça que je trouve troublant.
D'un côté, pas de nymphe dans le domaine celtique, mais quelques dieux de massifs forestiers
de l'autre, des vies de saints qui témoignent de pratiques cultuelles évoquant la présence de nymphe ou de dieux, individualisé en un arbre.

MessagePosté: Lun 10 Jan, 2005 22:38
de Orgenomeskos
Mais tu oublies les dieux que j'ai cité plus haut

Par contre, il y avait des dieux "arbre", on connait par exemple deus Fagus, deus Sex Arbores, deus Robur théonymes latins désignant des dieux pyrénéens, Abellio "le pommier", ou encore Alisanus "l'alisier"


Ne sont-ils pas des dieux spécifiques à des "arbres sacrés"?

en ce qui concerne les dieux de "massifs forestiers", il y en a des traces tardives. Saint Maurille par exemple, évèque d'Angers qui évangélisa le Comminge. Un des sanctuaire des païens était un haut rocher sue lequel poussait un bouquet d'arbre. N'oublions pas non plus l'évangélisation des forëts, avec construction de monastères, défrichages...mais également, les bois reçoivent des vocables Saint-Martin, Saint-Pierre...
L'histoire des premiers évangélisateurs de la Gaule est régulièrement entrecoupée de retraites en des lieux sauvages (Saint-Eptade par exemple)

(C'est idiot, je le sais, mais c'est au cours de mes toutes récentes lectures que j'ai découvert que "sauvage" vient de latin sylva :oops: ).

En gros rien n'indique la présence d'un "dieu de la forêt" (au sens large), mais il semble y avoir des dieux assimilés aux grands massifs forestiers ainsi que des dieux assimilés à des arbres remarquables (équivalent d'Yggdrasill?), le tout étant attesté par les sources gréco-latines (Lucain, Tite-Live, César...) et chrétiennes (entre le IVe et le XIXe siècle)

MessagePosté: Lun 10 Jan, 2005 23:40
de lopi
En gros rien n'indique la présence d'un "dieu de la forêt" (au sens large), mais il semble y avoir des dieux assimilés aux grands massifs forestiers ainsi que des dieux assimilés à des arbres remarquables (équivalent d'Yggdrasill?), le tout étant attesté par les sources gréco-latines (Lucain, Tite-Live, César...) et chrétiennes (entre le IVe et le XIXe siècle)

OK d'acc
les bois reçoivent des vocables Saint-Martin, Saint-Pierre...

Orgenomeksos, peux-tu développer cet aspect.
Merci
Lopi

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 1:51
de Orgenomeskos
Un peu fatigué là... :88: , rapidement, cela peut se résumer à une phrase célèbre du Pape Grégoire le Grand pronocée vers 573, suite à l'échec flagrant des conciles de Tours et Orléans notamment, visant à réduire le paganisme.

Retrancher tout à la fois dans ces esprits incultes est une entreprise impossible. Gardez-vous de détruire les temples : détruisez seulement les idoles, remplacez-les par des reliques


H. Dontenville a évoqué ce fait, à propos de certains mégalithes de Bretagne et Sainte-Marie-Madeleine...
Voilà un lien où je cite le texte en question:

(message du 06 déc. 5.43 pm)

http://teemsa.free.fr/forum/viewtopic.php?t=101&postdays=0&postorder=asc&start=15

Je vais essayer de trouver des exemples plus centrés sur la forêt pour demain...juré!