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dodo

MessagePosté: Sam 25 Déc, 2004 21:55
de lopi
Le rite d'incubation ou iatro mantique des Grecs (de iatros guérisseur, et mantis devin) existait-il en Gaule indépendante ?

Ce rituel, étroitement lié aux sanctuaires des sources, était pratiqué dans les grands sanctuaires d'Asclépios (comme ceux d'Epidaure ou d'Oropos), par des prêtres médecins, les Asclépiades (Hippocrate est issu d'une famille d'Asclépiades). Le patient était mis en "condition" par toute une série de rites (ablutions, bains, offrandes, sacrifices, ingestion de décoctions de plantes...), puis il était "invité au sommeil".
Au cours de son sommeil, les songes permettaient au patient d'entrer en contact avec le dieu tutélaire qui lui indiquait l'origine de son mal et la thérapeutique à utiliser. Il communiquait celle-ci au médecin à son réveil. Recevant du dieu, sans intermédiaire, le remède de son mal, le patient se trouve ainsi placé dans les meilleures conditions psychologiques pour espérer la guérison.

On sait qu'en Gaule gallo-romaine, il existait des pratiques similaires.
Un bas-relief découvert à Santosse et conservé au Musée de Beaune (Esp, III, 2042) représente ainsi selon J-J.Hatt une patiente recevant Apollon en songe.
A Grand également une stèle sur laquelle figure une inscription SOMNO IVSSVS

On sait d’après Nicandre de Colophon (transmis par Tertullien De Anima, 57) que les Celtes pratiquaient l'incubation oraculaire en passant la nuit auprès des cendres de leurs morts.
Apollon est très lié au médical, à l’eau, à la divination.

Dans les textes irlandais :
Le songe du roi Muirchertach. Le roi se réveilla et dit que sa vision fut rapportée à son frère de lait, au fils de Saignen, le druide, à savoir Dub Da Rind ; et il rendit le jugement. "Le navire dans lequel tu as été", dit-il, "c'est le navire de la souveraineté sur la mer de l'âge et c'est toi qui conduisait la souveraineté. Et c'est le bateau qui sombra pour que vint la fin de ton âge. Le griffon aux fortes serres qui t'a emporté dans son nid, c'est la femme qui est en ta compagnie, pour t'enivrer, pour te mettre dans son lit et pour te retenir dans la maison de Cleitech afin qu'elle soit incendiée sur toi. Le griffon cependant, qui tombera avec toi, c'est la femme qui mourra à cause de toi. Voilà le sens de cette vision", dit-il.

La Maladie de Cuchulain Ils (les quatre cinquièmes de l’Irlande - les Ulates ne sont pas admis) firent alors le festin du taureau pour savoir par ce moyen à qui ils donneraient la royauté. Le festin du taureau se faisait donc ainsi, c’est-à-dire qu’on tuait un taureau blanc et un homme seul devait consommer à satiété de la viande et du bouillon, d’endormir de cette satiété et une parole de vérité était chantée sur lui par quatre druides : il voyait dans son rêve l’aspect de l’homme qui devait être élevé à la royauté, par son apparence, son caractère, son allure et le travail qu’il faisait...
Le texte ne précise pas qui est cet homme consacré, C-J. Guyonvarc’h pense qu’il s’agit d’un devin
D’Arbois de Jubainville a signalé la ressemblance avec l’incubation grecque.

Tout un chacun pouvait-il accéder à ces rituels ou s’agissait-il seulement d’un homme particulièrement consacré ?

MessagePosté: Dim 26 Déc, 2004 14:23
de Muskull
Salut Lopi :)

Un article de Nora K. Chadwick ( en perfide) qui apporte des éléments intéressants. :wink:
http://www.geocities.com/Athens/Delphi/ ... osnai.html

Et répond peut-être à ta dernière question (il me semble mais je ne suis pas très dégourdi en saxon :wink: ).

MessagePosté: Dim 26 Déc, 2004 14:36
de lopi
Bel article merci Muskull.
Imbas forosnai est l'apanage des initiés.
Mais la iatromantique était pratiqué par les patients - non-initiés- mais mis en condition.

MessagePosté: Dim 26 Déc, 2004 15:39
de Patrice
Salut Lopi,

Il y a un fragment d'inscription à Grand, une dédicace à Apollon, suite à un ordre du dieu dans un songe.
C'est une inscription sur plaque de marbre, donc quelque chose d'assez luxieux. Cependant, il peut s'agir d'une pratique importée, car très courante dans les santuaires guérisseurs grecs.

A+

Patrice

MessagePosté: Dim 26 Déc, 2004 21:17
de lopi
Oui c'est luxe marbre blanc. Elle daterait du IIIe siècle et elle a été faite pour le tribun Cosinius.
Albert Grenier proposait comme lecture : Deo Apollini Granno Cosinius Tribunus Somno Iussus
Votum Solvit Libens Merito.
Il ne fait aucun doute qu'à cette époque les pratiques aient été importées.
Mais avant?

Songes

MessagePosté: Mar 28 Déc, 2004 11:27
de ejds
Songes
« Qui habite les songes ne meurt jamais. »
Georges Schéhadé, Les Poésies, Gallimard.

Artémidore d'Ephèse
Originaire de Daldis, en Lydie (Turquie), contemporain d’Adrien, c'est au cours de la première moitié du IIe siècle ap JC qu' Artémidore écrivit son "Onirocriticon" ou Clef des Songes, cinq livres sur l’interprétation critique des songes, le plus complet et le plus consciencieux exposé sur ce sujet de l'Antiquité. Notions savantes, vues profondes au milieu d’idées superstitieuses et croyances ténébreuses dont les grands esprits de l’Antiquité subissaient le joug. Il avait lu tous ses devanciers et parcouru l'Italie, la Grèce et l'Asie Mineure pour interroger les exégètes des rêves.

Dans l'Antiquité, on a attribué la source des rêves à des dieux, à des esprits ou à des forces surnaturelles. Pour Artémidore, il existe deux types de rêves: les "ordinaires", le rêve est un conseil ou une solution provenant d'ailleurs, exprimant des sensations physiques, des souhaits ou des craintes (au minimum 90% des rêves) ou un "avertissement" pour l'avenir, et qui sert à prédire le futur, c'est-à-dire une prophétie.
Certains médecins de l'Antiquité, tel Hippocrate, le fondateur de la science médicale, étaient aussi versés dans l'art de l'oniromancie, car il leur arrivait de se servir des rêves de leurs patients pour prévoir, diagnostiquer et guérir, possiblement, certaines maladies.

Critiques oniriques : :shock:

http://www.reves.ca/reves/reveartemidore.htm

Sanctuaires et cultes de guérison
(bas-reliefs et ex-voto gréco-romains) : :shock: :shock:

http://hsc.virginia.edu/hs-library/hist ... /textd.htm

e.

MessagePosté: Mar 28 Déc, 2004 14:23
de lopi
Aristote disait, et est-ce une interrogation qu'aurait pu avoir un druide : Dieu ne saurait s'adresser au "premier venu " pour lui faire des révélations exceptionnelles. Car, enfin, cela choque le bon sens que Dieu parlât à n'importe qui, et que le premier venu fût, plus que le sage, en mesure de prédire l'avenir.

Yavait aussi, les oneirôgmos, rèves érotiques, assez réservés au médecins...
A propos d'Artémidore, voici une ses constatations : (Rèver d') Avoir des oreilles d'ânes n'est de bon augure que pour un philosophe, parce que l'âne ne se laisse convaicre et ne cède pas facilement. Pour tous les autres, celà signifie servitude et misère. :wink:

MessagePosté: Mar 28 Déc, 2004 22:03
de Pan
Mon cher Lopi,

Peut-être n'était-ce pas directement adressé à moi, mais je t'en remercie, je ne la connaissais pas. Tu serais si bon de me donner les références.
On trouve de telles assertions dans le Talmud.

Jason se porte bien? :wink:

Morphée

MessagePosté: Ven 31 Déc, 2004 21:14
de ejds
Petits songes sylvestres d’une grande nuit d’hiver...
Entre cette fin d’année qui s’endort dans les bras de Morphée et une nouvelle qui s’éveille avec peine, nous rappelle à ceux que le grand Océan a cruellement meurtri et lancé dans les affres de la douleur et de la détresse. :cry: :cry:

Pour les Celtes, la grande nuit sacrée ou Samain: le nouvel an celte et la fête de ceux qui sont partis dans ce grand sommeil, qu'on appelle la mort, avait lieu au début du "miz du" ou mois noir. Cet espace temps fugace, de liesse et d’ivresse, où s'efface le voile du Sidh, et lorsque, en illusion, l’autre-monde rencontre et entrelace celui des vivants. Le passé, les légendes, le culte des Ancêtres et des proches défunts, les verbes se diluent, s’unissent, s'exaspèrent, se conjuguent à l’imparfait, dans le présent de ce neither world évanescent, entre la joie d’une mauvaise année qui finit et l’angoisse d’une nouvelle année qui commence.
Avec la conquête romaine, Samain, du vieux celtique samonios ou encore de l’écossais samhuinn, qui signifie extrémité ou fin de l'été, se combinait naturellement au fil des siècles aux célébrations romaines du mois d’octobre, les Feralia où l’on célèbrait le souvenir des morts.
Puis dans le calendrier Julien, comme pour bien démarquer la relation du temps et des défunts, la fin de l’année celte ira se confondre avec celle du 31 décembre et, en 1752, la saint Sylvestre remplacera la saint Gabriel.

Thanatos, Hypnos et Morphée
Dans le monde méditerranéen, l’art médicinal s’exerçait aussi par des pratiques incantatoires, rites divinatoires et remèdes ad hoc, fleurs de l'oubli, plantes du sommeil, herbes du mal et du bien...
Pour les Grecs, Thanatos était le dieu de la mort, son frère jumeau Hypnos était le dieu du sommeil. Ils étaient les fils de Nyx (Nuit) et d'Erèbe, gouffre insondable où demeure la mort. Chaos était le nom de l’abyme.
Thanatos et Hypnos séjournaient dans ce monde souterrain, d'où les rêves eux aussi, montaient vers les hommes. Ils passaient par deux portes, l'une faite de corne pour les rêves véridiques, l'autre d'ivoire pour les rêves mensongers.

Hypnos
Homère qualifie à juste titre, Hypnos de " Seigneur des Dieux et de tous les hommes !" Les Grecs le représentaient sur les sarcophages ou sur les vases, comme un jeune enfant aux yeux fermés, protégés par des ailes, le bras appuyé sur une lampe renversée.
Ovide dans ses Métamorphoses IX, 592, nous fait une longue description du domaine d'Hypnos (Somnus) et latinise les noms :
- « ...le dieu du Sommeil avait sa demeure dans le sombre pays des Cimmériens, au fond d'une vallée profonde où jamais le soleil ne brillait, où toutes choses étaient drapées d'une ombre crépusculaire, et où la lune ne s'y montrait jamais pendant la nuit. Aucun coq n'y chantait, aucun chien de garde n'y brisait le silence, les branches n'y bruisaient pas dans le vent et jamais la clameur des voix n'y rompaient la paix.
Ce peuple qui ont leur pays, leurs villes, vit sous les nuées dans les brumes que jamais les rayons du rayon n'ont percées. Sur ces malheureux pèse une nuit funèbre. Un seul son s'y faisait entendre celui du lent et paisible Léthé, le fleuve de l'Oubli, dont les eaux murmurantes incitent au sommeil. »

En sa sombre demeure où les rayons du soleil n'entraient jamais, Somnus (Hypnos) aux lourdes paupières, le père des Songes somnolait sur sa couche moelleuse, entouré de ses innombrables fils, les Rêves. Il endort ceux qui osent l'approcher en les touchant de sa main pleine de fleurs de pavot ou en les éventant de ses ailes. Il procure un repos paisible et des rêves légers. Son pouvoir s'exerce aussi sur les dieux.
Devant la porte fleurissaient les pavots...

Morphée : des maux aux mots
Hypnos eut un fils, Morphée qui fut le dieu des rêves et des songes. La mythologie nous raconte que Morphée, versé dans l'art de se transformer en n'importe quelle forme humaine, avait deux grandes ailes qui battaient rapidement et sans bruit pour aller dans toutes les régions du monde et qu'il avait le pouvoir d'entrer dans les rêves de n’importe quel dormeur.

Morphée (en latin Morpheus), dont Pausanias nous dit qu'il aurait été foudroyé par Zeus pour avoir révélé des mystères sacrés aux simples mortels, laissera son nom en médecine au mot morphine et à la morphologie, qui est entre autre l’étude typologique et scientifique des formes du corps humain (relative à la santé, à la personnalité…), mais aussi l’étude, l’évolution de la structure des mots et des variations de leur forme : :shock:

http://cf.geocities.com/anthroponymes/j ... ~mainFrame

ejds

MessagePosté: Mar 04 Jan, 2005 17:04
de lopi
Morphine, Morphée, la couleuvre d'Epidaure, la médecine et les rèves...

Pour Pan, la référence : I, 24
Si ça t'intéresse, je t'envoie ce qu'il y a sur les ânes dans Artémidore sur ton perso ce soir ou demain le temps de scanner.
La clef des songes (Onirocriticon) Artémidore Trad A. J. Festugière Bibliothèque des textes philosophiques Librairie philosophique J. Vrin Paris 1975

A+
Lopi

MessagePosté: Mer 05 Jan, 2005 18:32
de lopi
Chez les Grecs donc, le rève du premier rèveur venu pouvait être interprété. Les portiques d'incubation étaient là pour que les rêves soient directement inspirés des dieux. Mais ce sont des initiés qui interprétaient les rèves. Ainsi c'est Esacos qui interpréta le rêve d'Hécube (enceinte de Paris). Esacos avait appris l'interprétation des rêves de son grand père maternel Mérops...

Chez les Gaulois, s'il ne fait aucun doute que l'interprétation du rêve était l'apanage des druides, le rève devait-il être celui d'un druide? a-t-on des pistes là-dessus?

A+
Lopi

MessagePosté: Mer 05 Jan, 2005 19:01
de Muskull
Ben moi, avec quatre druides autour de moi qui récitent ou chantent "des paroles de vérités" qui sont sans doute des prières "dans le langage des dieux", j'aurais du mal à dormir, trop tendu... :lol:

Que peut-on dire en manque d'information ?
La logique comparative, le bon sens ethnologique ?
Alors il est possible que dans les grandes occasions on utilisait des "médiums", des êtres plus sensibles que d'autres aux "messages" et qui auraient été sans doute chamans en d'autres sociétés mais qui en des sociétés où le "clérical" était une 'instituation' sociale devenaient "marginaux".
Je répète mais il faut répéter...

Il y a des êtres plus doués pour la musique, pour l'écriture, pour la spéculation philosophique, pour les maths, etc...
La science contemporaine parle d'autisme pour les personnes plus sensibles à "un autre réel" et vend à millions de dollard les oeuvres de quelques uns qui ont créé simplement pour dire qu'ils étaient de ce monde, eux aussi.

Quelqu'un ici peut-il essayer de définir ce qu'est un être humain "normal", ce qui, actuellement, dans ce mondialisme qui vacille, est l'état "normal" de l'être humain ?

MessagePosté: Dim 13 Jan, 2008 17:37
de ejds
broceliande-pays.com a écrit:Barenton la fabuleuse

http://www.broceliande-pays.com/?Barenton-la-fabuleuse

L’image idéale de l’ancienne légende colportée par
les bardes bretons.

Promenons-nous dans les bois pendant que le fou n’y est pas...

Dans la pénombre, rien ne ressemble plus à une forêt qu’une autre forêt, à une fontaine qu’à une autre fontaine, un barde dans une forêt à un autre barde ... Mais faut-il sursauter à la moindre ombre ou brise dans les branches ? Aubade au barde, hommage à l’eubage, escape au bord de l’eau.

Mais gare au flou, gare au foul !

LA FRANCE SAUVAGE

Une forêt enchantée :
Brocéliande


Autre forêt mythologique, et plus célèbre encore, la forêt de Paimpont est un véritable musée de l’imaginaire, en plein air, qui plus est. Il faudrait pouvoir la parcourir avec dans la tête, tous les Romans de la Table Ronde et, à la main, le livre de Jacques Boulenger qui a nouvellement rédigé Merlin l’Enchanteur, Lancelot du Lac, le Saint Graal et la mort d’Artus, les quatre grands chapitres de l’histoire illusoire et vivante de cette forêt illustre.

Huit mille hectares, dit-on entourent le bourg de Paimpont, et se mirent dans quatorze étangs des plus impressionnants, véritables miroirs sur lesquels flottent des brouillards en écharpes incertaines et dans l’eau desquels se brouillent d’étonnantes histoires à rêver debout. Mais il faut un bon guide pour démêler le double écheveau des routes dites ici lignes forestières et des méandres d’une histoire à épisodes. Pour parcourir avec profit les quatre volumes des aventures des Chevaliers de la Table Ronde et les sous-bois qui recèlent le Lac de Diane, le Hameau de Folle-Pensée, la Fontaine de Jouvence, le Perron de Merlin.

[…] Au cœur de cette chapelle, les fonts baptismaux sont désignés sous le nom de Fontaine de Jouvence.

A vrai dire, avoue le bon recteur, cette unda regenerans n’est là que pour rappeler l’authentique Fontaine de Jouvence qui se trouve dix-huit kilomètres plus loin, près de Saint-Malon. Très exactement au hameau de la Ville-Moysan. C’est en fait un trou d’eau dans lequel vous pouvez toujours boire. Mais il ne faut pas la confondre avec la Fontaine de Barenton qui se trouve à l’orient du hameau de Folle-Pensée.

C’est la vraie source sacrée de la forêt de Brocéliande et tout porte à croire que les druides déjà la vénéraient pour ses vertus particulières. En effet, quelque temps qu’il fasse, son eau se maintient à température constante (10°) et malgré sa fraîcheur elle semble éternellement bouillir : c’est qu’elle est sans cesse traversée par des bulles d’azote pur qui glougloutent comme celle d’un générateur d’aquarium. De plus, le fond en est naturellement tapissé de sable rouge qu’on prenait jadis pour les charbons ardents qui la faisaient bouillir. Il y avait de quoi l’honorer. Et la tradition veut que ses vertus curatives (nulles selon la médecine moderne) aient poussé les druides à fonder là un établissement hospitalier à l’usage des fous que l’eau guérissait : c’est l’étymologie de Folle-Pensée.

La patrie de Merlin l’enchanteur

Bien qu’il s’agisse là d’un des lieux les plus sacrés de l’ancienne Armorique, la Fontaine de Barenton fut longtemps délaissée, abandonnée. Ce n’est que récemment que ses abords furent dégagés et nettoyés, comme le fameux Perron de Merlin, cette dalle lisse et plate, sur laquelle était assise Viviane, la fée en forme de pucelle quand Merlin l’aperçut et en tomba fou amoureux.

Il y a beaucoup de déraison dans ces aventures de héros. Mais cette folie n’était peut-être que seconde vue et prophétie, troisième œil et télépathie. L’histoire officielle suggère que Merlin lui-même serait un barde, un eubage comme l’a chanté Blaise Cendrars, né vers 475 et qui, après une crise mentale, se serait retiré au fond d’une forêt. Ayant goûté de l’eau bienfaisante, il aurait recouvré la raison, mais quelle raison ?
................

[…] Puisque nous nous laissons guider ici, dans ce voyage aux enfers, par la sibylle Étymologie, citons le Pertus Neanti, le pertuis de Néant. Néant est un bourg situé à l’orée de la fameuse forêt de Brocéliande déjà citée ; le nom de cette localité a poussé les « empiriques » à y voir l’entrée d’un refuge celtique analogue à l’Agartha, ce royaume si mystérieux qu’il ne figure même pas dans le Larousse Universel.

Histoire et guide de la France secrète,
par Aimé Michel et Jean-Paul Clébert, Encyclopédie Planète, 1968, 464 pages, pp. 316—318 et 412.

MessagePosté: Lun 14 Jan, 2008 13:08
de ejds
lopi a écrit:A Grand également une stèle sur laquelle figure une inscription SOMNO IVSSVS

Aux malades en quête de guérison ou aux âmes inquiètes affluant au " sanctuaire le plus beau du monde " à Grand et dédié à Apollon Grannus : :shock:

Prestigieux sanctuaire de la Gaule

Comme l’atteste l’inscription somno jussus, recueillie en 1935, les pèlerins
étaient invités à pratiquer l’incubation, passant la nuit sous le portique, dans
l’attente de l’apparition du dieu et de ses prescriptions, ou de ses oracles.


Somno jussus : il ma été ordonné
pendant mon sommeil.