On arrive toujours à se débrouiller...
29 janvier :
* Saint Gildas le Sage
* Saint Dallan Forghaill
* Sainte Blath de Kildare
* Sainte Triphina de Bretagne
* Saint Voloc d'Ecosse
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Saint Gildas le Sage, Abbé-évêque
(Badonicus)
Né vers 520; mort vers 570 (certains érudits pensent qu'il serait mort aussi tôt qu'en 554).
Gildas a dû naître dans la basse vallée de Clydeside en Ecosse. On l'appelle souvent "Badonicus" parce qu'il naquit l'année où les Britons battirent les Saxons à Bath. Son père était de la famille règnante d'un petit royaume sur les frontières de la Northumbrie, avec Dumbarton pour capitale, mais il fut envoyé sur les rives de la Clyde au monastère de Llaniltut ou Llantwit, dans le sud du Pays de Galles, où il fut formé par saint Illtyd (6 novembre), ensemble avec saint Samson (28 juillet) et saint Paul Aurélien (12 mars), bien qu'il fut beaucoup plus jeune. Des moines Irlandais fort célèbres devinrent ses disciples, dont saint Finnian (12 décembre). Il fit un pélerinage en Irlande pour consulter ses saints contemporains de ce pays, et rédigea des lettres pour des monastères éloignés. Il semble avoir eu une influence considérable sur le développement de l'Eglise Irlandaise.
Quand Gildas eu achevé sa formation à Llantwit, il partit pour l'Irlande pour continuer ses études, allant d'un centre monastique à l'autre. Il fut probablement ordonné prêtre en Irlande et repartit vers le nord de la Brittonie, enseignant et prêchant dans son pays natal. La renommée de son fructueux ministère fit qu'Ainmeric, un roi d'Irlande, l'invita pour restaurer la discipline et avoir une Liturgie ordonnée dans les monastères, et il enseigna un temps à l'école d'Armagh.
A son retour en Brittonie, il assista saint Cadoc à Llancarven et l'accompagna quand il partit pour la Bretagne, ou l'Armorique comme on l'appelait en ce temps. Gildas fit aussi le pélerinage de Rome, on a encore un récit de sa visite qu'il fit à Cadoc en chemin. Il emportait avec lui une bourse en cuir, et quand il l'ouvrait, il en sortait une cloche, ayant la forme d'un couvercle carré. La cloche était faite de métal martellé, un mélange d'argent et de cuivre, et avait un si doux tintement que Cadoc la voulut pour le monastère qu'il batissait à ce moment-là. Gildas lui répondit qu'elle était destinée pour Saint-Pierre de Rome, mais quand il la présenta au pape de Rome à son arrivée dans la sainte ville, la cloche ne sonna plus du tout. A son retour, il appela Cadoc et lui donna la cloche, qui dès lors se mit à resonner aussi doucement qu'auparavant. Gildas apprit par cet indident que ses oeuvres devaient être accomplies parmi son propre peuple.
On se souvient surtout de lui en Grande-Bretagne pour son histoire de l'Eglise de ce pays, entre le départ des Romains et l'invasion des Saxons. Elle a probablement été rédigée à Glastonbury vers 540 et est titrée "De Excidio et Conquestu Britanniae," ou "la Ruine de la Grande-Bretagne"; il dit que la cause de ce qui est arrivé à la Grande-Bretagne provient de la décadence de ses dirigeants et de son clergé.
Cet ouvrage met à nu et critique sévèrement les vies des dirigeants et clercs de Brittonie, blamant leur relachement moral qui mena au triomphe des envahisseurs Anglo-Saxons. Bien que l'on aie critiqué la férocité de ses invectives rhétoriques, la large érudition scripturaire qu'il révèle est incontestée. On y voit aussi qu'il avait une grande consaissance de Virgile et d'Ignace (17 octobre). Son oeuvre sera citée par saint Bède (25 mai).
Il est considéré comme le premier historien Anglais. Il vécut comme ermite durant quelque temps sur l'île Flatholm dans le canal de Bristol, où il copia un Missel pour saint Cadoc (25 septembre), et pourrait avoir rédigé son "De excidio". Gildas , à son retour de son pèlerinage à Rome, fonda un monastère sur une île près de Rhuys (Rhuis ou Morbihan) en Bretagne, qui deviendra le centre de sa vénération. Bien qu'il vécut quelque temps sur une petite île de la baie du Morbihan, il assembla des disciples autour de lui, et ne semble pas s'être coupé entièrement du monde; il voyagea vers d'autres lieux en Bretagne.
Le "De excidio", qui aura énormément d'influence durant le Haut Moyen-Age, pourrait ne pas avoir été intégralement rédigé par Gildas. Quelques éléments pourraient avoir y été ajoutés peu après son époque. L'ouvrage est exemplatif de la littérature classique et de l'antique littérature Chrétienne qui était alors disponible en Angleterre. Les écrits de Gildas furent utilisés par Wulfstan (19 janvier), archévêque d'York, au 11ième siècle, dans son "Sermon sur le Loup" adressé au peuple Anglais, durant le règne désordonné du roi Ethelred l'Impréparé.
Il passa donc quelque temps comme ermite sur l'île Flatholm dans le canal de Bristol puis émigra vers la Bretagne où il fonda un monastère en un lieu qui porte à présent son nom, Saint-Gildas-de-Rhuys. Endroit qui, selon Pierre Abelard qui devait en devenir abbé par la suite, n'était pas à l'époque fort salubre. Sa tombe se trouve derrière l'autel dans l'actuelle église, et ses reliques sont dans la Sacristie.
Quelques anciens martyrologes Irlandais commémorent sa fête, comme le fait aussi le Missel Leofric (vers 1.050) et les calendriers Anglo-Saxons entre les 9ième et 11ième siècles. (Attwater, Bénédictins, Bentley, Gill, Farmer, Walsh, White).
On le représente avec une cloche près de lui. (White).
Medieval Sourcebook : Oeuvres de Gildas (en anglais) :
http://www.fordham.edu/halsall/basis/gildas-full.html
Dans son livre "
Les Saints qui guérissent en Bretagne", vol 1 & 2
http://www.amdg.be/saintsbretagne1.html
M. Hippolyte Gancel nous apprend que saint Gildas est invoqué contre toutes les rages, y compris celle des dents, les peurs et peurs nocturnes, les convulsions, pour aider les enfants qui tardent à marcher, troubles d'origine nerveuse (certaines des sources sont réputées pour cela).
Chapelles et/ou fontaines à Magoard (Côtes d'Armor), Cast (Finistère, canton de Châteaulin), Lanildut (Finistère, canton de Ploudalmézeau, chapelle à l'Aber-Ildut), Gueltas (Morbihan, canton de Pontivy), Saint-Connec (Côtes d'Armor, canton de Mûr-de-Bretagne, village de Tréhouët), et bien entendu, Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan, canton de Sarzeau, où se trouve son tombeau)
Vie de saint Gildas par le frère dominicain Albert le Grand, en français du 17ième siècle :
http://perso.wanadoo.fr/pennker/saints/sgildas.htm
dans les pages "Saints de Bretagne par Albert le Grand" du site de A. Stervinou.
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Saint Dallan Forghaill, Martyr
(de Cluain Dallain)
Né dans le, Irlande; mort en 598. Dallan, un parent de Saint Aidan de Ferns (31 janvier) et érudit renommé de par sa propre étude. L'intensité de son étude affaiblit ses yeux au point qu'il en devint aveugle.
En 575, Dallan était le Barde en Chef d'Irlande, sa position était seconde après le haut-roi en honneur. Quand le roi d'Irlande, Aedh MacAinmire, convoqua l'Assemblée de Drumceat pour abolir la guilde des bardes et ses privilèges, saint Columba (9 juin) argumenta avec succès que les bardes étaient nécessaires pour préserver l'histoire de la nation, et qu'il serait prudent de punir les bardes qui abusaient plutôt que de détruire tout l'ordre.
En reconnaissance de la défense des bardes par Columba, saint Dallan composa un panégyrique, "Amra Choluim Kille" ou "Eloge de Columba". La légende tente de justifier le language volontairement obscur et difficile en disant que par humilité, Columba n'accepta qu'on la rédige que si elle était incompréhensible pour les Irlandais. Saint Dallan composa aussi l' "Eloge de Senan".
Dallan réorganisa et réforma l'ordre des Bardes, et initia un système scolaire strictement supervisé, qui encouragea la culture de la langue Gaélique et la conservation de sa littérature. L'ordre en lui-même resta actif jusqu'en 1738, quand mourrut Turlough O'Carolan, le dernier des grands bardes Irlandais et le compositeur de l'hymne "Star Spangled Banner" (hymne national des USA, ndlr). Jusqu'à ce moment-là, les bardes avaient participé à toutes les célébrations Irlandaises majeures.
Il est vénéré comme martyr parce qu'il fut assassiné à Inis-coel (Inniskeel) par des pirates ayant dévasté le monastère. (Bénédictins, D'Arcy, Healy, Kenney, Montague, Montalembert, Muirhead).
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Sainte Blath de Kildare, Vierge
(Flora)
Morte en 523. Sainte Blath était la soeur laïque qui servait comme cuisinière au couvent de Sainte Brigitte à Kildare. Elle y acquit une réputation de sainteté, et de sa manière de cuisiner, on disait que manger pain et lard à la table de Brigitte était meilleur qu'un banquet n'importe où ailleurs. (Bénédictins, D'Arcy).
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Sainte Triphina de Bretagne, Veuve
6ième siècle, on la fête parfois au 5 juillet. Sainte Triphina fut la mère d'un enfant-martyr, Saint Tremorus (7 Novembre). Elle passa le restant de ses jours dans un couvent en Bretagne. (Bénédictins).
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Saint Voloc d'Ecosse, évêque (Walloch)
Mort vers 724. Saint Voloc était un évêque missionnaire Irlandais qui oeuvra en Ecosse. (Bénédictins).
La partie la plus haute de la vallée du Don a été habitée depuis l'Age du Bronze, vers l'ouest jusqu'à Corgarff. Plus bas, un affluent du Don, les eaux du Buchat, ont créé une gorge belle et fertile jusqu'au nord de l'ancienne montagne sainte de Strathdon - Ben Newe.
Saint Walloch fut un missionnaire Celtique dont l'église principale était à Logie-in-Mar au milieu des principales implantations Pictes qui devaient être connues sous le nom de Cro-mar. Loin vers le nord de Glenbuchat nous entr'apercevons la présence de l'Eglise Celtique à Kilvalauche, quelque part dans la forêt de Badeneoin (NJ 333190), qui est mentionnée sur une charte de 1507 (1). Ce nom pourrait difficilement signifier autre chose que l'église de saint Walloch. Du même document nous apprenons que Culbalauche, la retraite de saint Walloch, se trouvait dans le voisinage. Avant 1473, la chapelle de Glenbuchat était une dépendance de Logie-Mar, le lien avec saint Walloch se trouvant ainsi confirmé par l'argument le plus solide en sa faveur. Incidentellement, on obtient aussi une confirmation par un document (2) qui dit que saint Walloch, en plus de ses autres fondations ecclésiales à Dunmeth (Glass) et à Balvenie, avait une église à Strathdon.
Nous n'avons aucune indication fiable sur la période précise des travaux de saint Walloch. Le Bréviaire d'Aberdeen le place au 5ième siècle, alors que Camerarius indique sa mort en 733. Le Bréviaire donne un intéressant récit du mode de vie de saint Walloch, couplé à un tableau peu flatteur des gens qu'il tentait de convertir :
"Il préféra une pauvre petite maison, faite d'assemblage de roseaux et de clayes, plutôt qu'un palais royal. En cela il mena une vie de pauvreté et d'humilité, méprisant en tout les dignités de ce monde, afin de pouvoir atteindre une plus grande récompense au Ciel. Mais le peuple qu'il avait choisit de convertir à la Foi en Christ, et qu'il y parvint par ses prédications et exhortations, nul n'hésiterait à le décrire comme brutal, indocile, indécent dans ses manières et sans vertu, incapable d'écouter facilement la parole de vérité, et leur conversation relevait plus de celle de brutes que de celle d'êtres humains."
Saint Walloch aurait été un des derniers missionnaires à avoir été envoyés vers le nord-est depuis le centre de saint Ninian à Whithorn (Candida Cassa). Bien qu'il y était familièrement appelé "Walloch l'étranger", on ignore son origine et sa nationalité. A la porte de sa fondation à Logie-in-Mar, juste hors du cimetière, on trouve un monolithe de 5 pieds 6 pouces de haut, appelé "Walloch's Stone". La "Fête de Walloch", "Walloch's Fair", était populaire dans tout le district et se déroulait le jour de sa fête, le 29 janvier.
Une source (3) nous rapporte une histoire différente, disant que le saint dont on retrouve le nom corrompu en Wolok, latinisé Volocus, serait Faelchu, 13ième abbé d'Hy (Iona) de 716 àl 724. Il était de la race de Conall Gulban, l'ancête de la célèbre lignée de Cenel Conaill et de plusieurs saints d'Irlande, dont saint Columba lui-même. Né en 664, Faelchu avait 73 ans quand, le samedi 29 août il fut appelé à la chaire occupée autrefois par saint Columba. Il est vrai que l'on pense que Fedlimid, 14ième abbé d'Hy (722-?) fut assistant abbé, nommé pour prendre soin des affaires du fait du grand âge de Faelchu.
Walla Kirk (église de Walloch), comme on appelait l'église de Dunmeth-in-Glass se trouvait sur un endroit perdu des rives du Deveron, mais à présent on n'en trouve plus que quelques monticules. Des superstitions y courraient, même après la Déforme, car en 1648 les ministres de Strathbogie "ordonnent de censurer toutes les superstitions à Wallak Kirk". A cent yards à l'est de l'église coulait autrefois une Source Saint Wallach. On y trouve une pierre avec un trou dedans, dans lequel les gens enfonçaient des épingles pour demander la santé au saint. Du fait de l'extension de l'agriculture, la source a été détournée, et l'eau jaillit plus loin en bas sur la rive, la pierre restant là en vain. Dans le voisinage du cimetière, où une passerelle franchit le Deveron, on trouve Wallach Pot, un bassin dans la rivière qui ferait 14 pieds de profondeur. Un quart de miles plus loin au bord de la rivière on trouve une longue trouée dans le rocher, appelé Saint Wallach's Bath. Les enfants malades y étaient plongés dans l'eau. On jettait aussi des morceaux de leurs vêtements et des pièces de monnaie dans le bain comme offrande. S'il y a quoique ce soit de vrai dans la tradition qui présente l'ermitage de Saint Wallach sur un proche monticule, alors si c'est vrai, il a dû arriver ici nombre d'années avant son abbatiat à Hy.
1. Registrum Magni Sigilli, 1424-1513, No. 3159.
2. David Camerarius, De Scotorum Fortitudine (1631) p.94
3. Mackinlay, Ancient Church Dedications in Scotland, (1914) p. 143
Sources:
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Attwater, D. (1983). The Penguin Dictionary of Saints, 2nd edition, revised and updated by Catherine Rachel John. New York: Penguin Books.
Benedictine Monks of St. Augustine Abbey, Ramsgate. (1947). The Book of Saints. NY: Macmillan.
Bentley, J. (1986). A Calendar of Saints: The Lives of the Principal Saints of the Christian Year. NY: Facts on File.
Farmer, D. H. (1997). The Oxford Dictionary of Saints. Oxford: Oxford University Press.
Healy, J. (1902). Ireland's Ancient Schools and Scholars. Dublin: Sealy, Bryers and Walker.
Kenney, J. F. (1929). Sources for Early hHstory of Ireland, vol. 1, Ecclesiastical. New York: Columbia University Press.
Montague, H. P. (1981). The Saints and Martyrs of Ireland. Guildford: Billing & Sons.
Montalembert. (1863). Monks of the West. Paris.
Muirhead, L. R. (ed.). (1962). Benn Blue Guide to Ireland. London: Ernest Benn Limited.
Walsh, M. (ed.). (1985). Butler's Lives of the Saints. San Francisco: Harper & Row.
White, K. E. (1992). Guide to the Saints, NY: Ivy Books