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MessagePosté: Lun 05 Fév, 2007 20:24
de Fergus
6 février :

* saint Mel d'Ardagh
* Saints Melchu et Munis de Lough Lee
* saint Jacut et saint Guethenoc
* saint Mun de Lough Ree

saint Mel (Mael, Melchno) d'Ardagh et saint Melchu, évêques et Martyrs.
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Morts vers 488-490. Mael et son frère Melchu (plus Munis et Rioch) étaient 2 enfants parmi les 17 fils et 2 filles de Darerca, la soeur de saint Patrick, soeur qu'on fête le 22 mars, et de son mari Conis. Tous leurs enfants sont connus pour avoir embrassé la vie religieuse. Mael et Melchu, ensemble avec leurs frères Muinis et Rioch, ont accompagné Patrick en Irlande et se sont joints à son travail de missionnaire.

Patrick a ordonné Mael et Melchu évêques. On sait que Patrick a nommé Mael évêque d'Ardagh, et Melchu au siège d'Armagh (ou inversement). Il y aurait quelqu'indice que Melchu ait pu être évêque sans siège épiscopal attitré et qu'il aurait pu succéder à son frère. Quelques ragots ont circulé parce que Mael habitait avec sa tante Lipait mais les 2 ont pu démontrer leur innocence de manière miraculeuse auprès de saint Patrick, qui leur recommanda d'habiter à part.

Selon une vénérable tradition, Mael a admis sainte Brigitte en religion. Pendant le rite, il parcourut par inadvertance la consécration épiscopale, et saint Macaille (25 avril) protesta. Le toujours serein Mael, cependant, était convaincu que c'était arrivé selon la Volonté de Dieu et insista que la consécration soit tenue valide.

Brigitte et certains vierges partirent avec elle recevoir le voile de l'évêque Mael à Telcha Mide. Il était heureux de les voir. Par humilité, Brigitte était restée en arrière afin d'être la dernière à recevoir le voile. Une rose rouge tomba sur sa tête, du faîte du toit de l'église. L'évêque Mael dit alors : "Avance-toi, O sainte Brigitte, que je puisse orner ta tête du voile avant les autres vierges." Elle s'avança alors. Et par une grâce du Saint-Esprit, c'est le rituel d'ordination épiscopale qui fut lu sur elle! Macaille dit que l'ordination épiscopale ne devrait pas être donnée à une femme. L'évêque Mael répondit : "Je n'ai aucun pouvoir en la matière. C'est Dieu qui a conféré cette dignité à Brigitte, au devant de toute (autre) femme."
C'est pourquoi depuis lors les hommes d'Irlande rendent les honneurs épiscopaux au successeur de Brigitte.

Cette histoire tient très probablement au fait que le système diocésain romain était inconnu en Irlande. Les monastères ont formé le centre de la vie Chrétienne dans l'Eglise primitive d'Irlande. Par conséquent, abbés et abbesses pouvaient avoir tenu certaines des dignités et fonctions d'un évêque sur le Continent. L'évidence de ceci peut être également constatée aux synodes et aux conciles, comme celui de Whitby, qui a été convoqué par Saint Hilda. Des femmes ont parfois dirigé un double monastère; dirigeant donc des hommes et des femme. Brigitte, en tant que première parmi les abbesses, pourrait avoir rempli quelques fonctions semi-épiscopales, comme prêchant, recevoir les confessions (sans absolution), et diriger les Chrétiens avoisinants.
_________________________________

Rien n'est connu avec certitude absolue sur ces saints; cependant, Mael a un culte fort répandu à Longford, où il était le
premier abbé-évêque d'un monastère richement doté qui a prospéré durant des siècles. La cathédrale de Longford
est dédiée à Mael, comme l'est une université.

La crosse qu'on pense avoir appartenu à saint Mael est maintenant conservée à l'Université de saint Mael dans un
reliquaire en bronze sombre, autrefois décoré avec de la dorure et des pierres colorées. Il a été retrouvé au 19ième siècle à Ardagh près de la vieille cathédrale de saint Mael.

Les diverses sources sont parfois confuses. C'est possible que Mael était l'évêque d'Armagh et/ou que Melchu et Mael ne sont qu'une seule et même personne. (Attwater2, Bénédictins, Coulson, Curtayne2, D'Arcy, Delaney, Farmer, Healy, Henry2, Montague, Ryan).


Saint Jacut et saint Guethenoc
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Cinquième siècle.
Fils des saints Fragan et Gwen (5 juillet) et frères du bien connu et vénéré saint Gwenaloe (Winwaloee; 3 Mars -- frère jumeau de Jacut), Jacut et Guethenoc sont devenus des disciples de saint Budoc (9 décembre), comme lui ont été chassés de leur Grande-Bretagne natale par les envahisseurs Saxons (Bénédictins, Encyclopaedia).


Saint Mun de Lough Ree, évêque
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5ième siècle. On dit qu'il serait un autre neveu de saint Patrick, qui le consacra évêque de l'actuel Comté de Longford. Il finit ses jours comme ermite sur une île dans le Lough Ree. (Bénédictins).

MessagePosté: Lun 05 Fév, 2007 21:44
de André-Yves Bourgès
Bonsoir,

La vita et les miracula des saints Jacut et Guézennec ont été publiés par les bollandistes [BHL 4113-4114] d’après un manuscrit du XIIIe siècle : c'est une composition dont H. Guillotel et B. Merdrignac s’accordent à placer l’époque de rédaction au XIIe siècle et qu’ils attribuent à un moine de l’abbaye Saint-Jacut-de-l’Isle [aujourd’hui la commune costarmoricaine de Saint-Jacut-de-la-mer] ; le texte attend encore son commentateur moderne, qui saura le resituer par rapport au dossier littéraire très fourni de saint Guénolé. L’hagiographe prétend avoir procédé à la réfection d’un texte plus ancien dont le manuscrit avait subi l’outrage du temps : s'il a certes démarqué la vita de saint Guénolé par Wrdisten, il a également rapporté des traditions locales, notamment celle qui met en scène un certain Caradec (Caradocus), distinct du saint honoré particulièrement en Léon. De même à propos du maître de Jacut, Guézennec et Guénolé, l'hagiographe semble suivre celui de saint Turiau qui travaillait vers 859-869 et qui situe l'ermitage de Budoc [Budogan] dans l'île de Lisbica : comme l'a fait remarquer B. Tanguy, Lisbica (<* Inis-bican) semble bien correspondre à l'île des Hebihens (< Isle Bihan) située juste en face de Saint-Jacut-de-la-Mer. La tradition jacutienne a donc en l'occurrence toute chance d'être aussi ancienne que celle qui figure dans la vita de saint Guénolé (vers 880) et qui assigne comme résidence à Budoc, l'île Laurea, probablement une des îles de l'archipel de Bréhat, en tout cas située au large des côtes du Goëllo.

Cordialement

André-Yves Bourgès
www.hagio-historiographie-medievale.fr

MessagePosté: Mar 06 Fév, 2007 21:21
de Fergus
Merci André-Yves de ces commentaires.

7 février :

* Saint Ronan de Kilmaronen
* Saint Meldon de Péronne
* Saint Tressan de Mareuil


Saint Ronan de Kilmaronen, évêque
(Ruadan, Ruadhan)
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Saint Ronan, un évêque Ecossais de Kilmaronen, a été erronément identifié avec le moine Irlandais mentionné par le Vénérable Bède (25 mai) comme le défenseur du système Romain pour le calcul de la date de Pâque au Concile de Whitby. La source Saint Ronan's Well à Innerleithen, Peeblesshire, fut popularisée par une des nouvelles de sir Walter Scott. Selon la tradition, Ronan vint dans cette vallée et en chassa le démon. Cet évènement est commémoré chaque année en juillet à la fin des jeux "Saint Ronan's Games", quand un écolier reçoit un bâton pastoral, et est choisit pour représenter le saint comme "le bastonneur du diable" (Farmer).

Saint Meldan de Péronne, évêque.
(Medon)
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6ième siècle. Un Irlandais qui mourrut à Péronne, France, où il vécut en ermite, et dont plusieurs paroisses lui sont dédiées.
(Bénédictins)


Saint Tressan de Mareuil
(Tresain)
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Mort en 550. Saint Tressan avait 4 ou 5 frères, dont Saint Gibrian (cfr 8 mai) et 3 soeurs, qui sont partis d'Irlande vers la France pour annoncer l'Evangile à la gloire de Dieu, dans le diocèse de Reims. Le nom des autres sont : Helan, Germanus, Abrn (qui pourrait être Gibrian), Petran, Franca, Promptia et Possena - les variations dans les noms sont habituelles. Tressan y a travaillé comme gardien de porcs, puis a été ordonné à la prêtrise par saint Remigius (cfr 1er octobre), qui fournit à sa famille des lieux de retraite convenables d'où ils pourraient aller propager la Foi. Tressan est devenu vicaire de Mareuil-sur-Marne, et le saint patron d'Avenay, en Champagne. Son culte est fort répandu et a été bien suivit dans la région de Reims.
(Benedictins, D'Arcy, Encyclopaedia, Fitzpatrick, Kenney, Montague, O'Hanlon).

Saint Tresan et proto-culte des Sept-Saints de Bretagne

MessagePosté: Mer 07 Fév, 2007 12:11
de André-Yves Bourgès
Bonjour,

La fontaine Sainte-Eugénie, à proximité du bourg de Morieux (22), « qui voyait affluer le deuxième dimanche de mai, jour du pardon, de nombreux pèlerins », paraît en effet avoir été primitivement dédiée à sept saints, peut-être les irlandais « venus s’établir en Champagne au temps de Clovis qui avaient pour nom Gibrian, Helan, Tresan, Germain, Veran, Abran et Petran » ; l’église de Morieux est en effet placée sous le patronage de saint Gobrien, lequel pourrait n’être ici que le substitut de saint Gibrian, « fêté en Champagne le 8 mai, soit à une date très voisine de celle de sainte Eugénie » (cf. B. Tanguy, Dictionnaire des noms de communes, trêves et paroisses des Côtes-d’Armor, p. 154).

Pour ma part, je pense que le culte des Sept-Saints de Bretagne a pu connaître dès les premières décennies du XIIIe siècle un succès d’estime dont témoignent, outre les autels qui leur étaient consacrés dans les différentes cathédrales bretonnes , l’érection de plusieurs « basiliques » placées sous leur invocation collective : ainsi en est-il du sanctuaire que différents testaments aristocratiques rédigés au XIIIe siècle permettent de localiser à l’est du diocèse de Saint-Brieuc, sans doute à Morieux, comme le confirment les indices rapportés ci-dessus ; mais, tandis que les cathédrales ont continué de drainer les foules pérégrines à l’occasion de l’exposition des reliques de leurs fondateurs respectifs, l’oubli précoce et complet dans lequel a sombré le sanctuaire de Morieux, pourtant l'un des plus notables atteste que le pèlerinage suscité par l’Église autour du culte des Sept-Saints de Bretagne n’a jamais provoqué un véritable engouement au sein des populations bretonnes : pratique dévotionnelle factice en association avec un culte tardif, lui même superficiellement substitué et en même temps irréductible aux différents cultes d’autres groupes de sept saints, concurrencé par des stratégies plus efficaces engagées par l’Église pour subvertir les dévotions populaires, le pèlerinage n’a pas perduré beaucoup au-delà de la période où la société bretonne a connu l’apogée de son acculturation chrétienne, dans les premières décennies du XIVe siècle.

Bien cordialement

André-Yves Bourgès
www.hagio-historiographie-medievale.fr

MessagePosté: Mer 07 Fév, 2007 14:43
de Taliesin
Bonjour,

D'après André Oheix (« Le culte des sept saints de Bretagne au Moyen Âge. » Etudes d’hagiographie bretonne, Nantes : Librairie Durance, 1913), le culte des septs saints bretons semble plus ancien que cela : ils sont en effet mentionnés dans le manuscrit de Paris (13ème siècle) de la Chanson de Roland :

Piriax les guine a une vert enseingne
Il est escript as. VII. sains de Bretaingne
Cil qui requierent saint Iaque en Espaingne

Ce manuscrit, dit de Paris, fut en fait composé en Lorraine, et il dérive non pas de la version assonancée d'Oxford, mais d'une version rimée du milieu du 12ème siècle, provenant sans doute des régions occidentales de la France et dont nous ne possédons que des remaniements des 13ème et 14ème siècles, parmi eux le manuscrit de Paris. (pour un résumé de la tradition rolandienne, voir dictionnaire des lettres françaises, le Moyen Âge, p. 1300)

Le culte des septs saints remonterait donc au moins au milieu du 12ème siècle.

MessagePosté: Jeu 08 Fév, 2007 10:08
de Fergus
8 février :

* saint Oncho de Clonmore
* sainte Kigwe de Monmouthshire


Saint Oncho de Clonmore, le Poète
(Onchuo)
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Mort vers 600. Saint Oncho était un pèlerin Irlandais, poète et gardien des traditions Celtiques, et un collectionneur de saintes reliques. Pendant qu'il poursuivait sa recherche de mémoriaux de saints Irlandais, il mourrut au monastère de Clonmore, alors dirigé par saint Maidoc, et son corps fut enchâssé avec les reliques qu'il avait récoltées. (Bénédictins).

Sainte Kigwe , Vierge
(Kewe, Ciwa, Kuet, Kywere )
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Epoque inconnue(5ième siècle?). Sainte Kigwe est probablement identique à sainte Ciwa, une sainte du 6ième ou 7ième siècle vénérée dans le Monmouthshire; elle ne doit pas être confondue avec sainte Cuach, nourrice de l'Irlandais saint Ciaran (5 mars). Elle est la sainte patronne de Saint-Kew en Cornouailles brittonique, appelé auparavant Docco en l'honneur de Saint Congar (13 février), dont l'abbaye fut détruite avant la fin du premier millénaire. Avant le 14ième siècle, Kigwe le remplaça comme saint patron. Selon Roscarrock, Kigwe était la soeur de Congar, mais lorsqu'elle rendit visite à son frère dans sa cellule d'ermite, "il ne voulut pas la recevoir jusqu'à ce qu'il aie vu un sanglier lui obéir miraculeusement, après quoi il discuta avec elle, et elle fit preuve d'une rare vertu et sainteté, qu'après sa mort, elle fut une sainte réputée et eut une église dédiéer." On écrit aussi son nom Ciwg, Cwick, Kigwoe, etc. Elle est présente dans le Martyrologe d'Exeter et dans les calendriers Gallois. (Bénédictins, Farmer).

MessagePosté: Jeu 08 Fév, 2007 22:54
de Fergus
9 février :

-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=
* saint Teilo de Llandaff
* saint Muirdach MacRobartaigh
* saint Alto d'Altomuenster
* saint Cronan le Sage
* saint Cuaran le Sage
* saint Eingan de Llanengan
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=

Saint Teilo de Llandaff, Evêque.
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Né près de Penally près de Tenby, Pembrokeshire; mort vers 580. Il y a assez de preuves, assez de documents et des noms d'endroit et des dédicaces, pour prouver que saint Teilo était largement vénéré dans le Pays de Galles et la Bretagne méridionale. Son nom peut être écrit Teilio, Teilus, Thelian, Teilan, Teilou, Teliou, Elidius, Eliud, Dillo, ou Dillon. Il était sans aucun doute un homme d'église influent, dont la principale fondation monastique et le centre de son ministère étaient Llandeilo Fawr dans le Carmarthenshire.

Quelques faits sont assez certains. Teilo a été instruit par saint Dyfrig (Dubricius; 14 novembre) et un Paulinus, probablement Paul Aurélien (12 mars) par qui il a rencontré saint David (Dewi). Pendant qu'il était à l'école, ses camarades avaient suggéré que son nom viendrait du mot grec Helios, le soleil, et il n'y a aucun doute que dans sa vie ultérieure il soit considéré comme une flamme ardente, illuminant et réchauffant l'Eglise du Pays de Galles.

On nous apprend entre autres choses que Teilo est allé avec saint David et saint Paterne (16 avril) en pélerinage à Jérusalem, et partage avec eux le titre des "Trois Visiteurs Bénis de Grande-Bretagne". Il est aussi relaté que pendant le "fléau jaune", appelé ainsi "parce que tous ceux qu'il touchait, il les laissait jaunes et exsangues," il est allé en Bretagne et est resté avec saint Samson (28 juillet) à Dol. Là-bas ils "ont planté un grand verger d'arbres fruitiers, long de 3 "miles", reliant Dol à Cai, qui est toujours appelé d'après leurs noms." Après quelque temps passés avec son ami saint Samson à Dol, il a été l'hôte de Budic, un roi de Bretagne, qui avait épousé sa soeur Anaumed. Après 7 ans et 7 mois, il est retourné à Llandaff, emmenant son neveu Oudoceus avec lui, qui devait plus tard lui succéder.

**********************************************
Par les prières de Saint Teilo et de tous les Saints du Pays de Galles,
Christ notre Dieu, fait nous Miséricorde et sauve-nous!


***********************************************

La majeure partie des écrits concernant saint Teilo a été composée aux intérêts du siège médiéval de Llandaff, qui le réclamait comme son 2ième évêque. Vers 1130, Geoffrey (Galfridus), un prêtre de Llandaff, a composé une "vita" de Teilo sous forme d'un sermon. Une version plus longue de cette vie, altérée pour ajouter l'importance au diocèse de Llandaff, se trouve dans le "Liber Landavensis."
Teilo est le patron co-titulaire de la cathédrale de Llandaff avec saints Pierre, Dubricius, et Oudoceus (Euddogwy). Ce dernier était le neveu de Teilo et son successeur à Llandaff.

"Les Evangiles de saint Chad" (2 mars) (écrits dans le sud-ouest de Mercia +/- vers 700) sont devenus la propriété d'une église de saint Teilo; des notes marginales montrent qu'au 9ième siècle, Teilo était vénéré dans le Pays de Galles méridional comme le fondateur d'un monastère appelé la "Familia Teliavi." Le livre lui-même a été considéré comme appartenant à Teilo; la malédiction de Dieu et du saint est invoquée sur ceux-là qui ne respecteraient pas les accords contenus dedans.

Une des paroles de sagesse attribuées à saint Teilo est, "ce n'est pas bon de combattre contre Dieu", et il est réputé avoir répondu la question de Saint Cadoc "quelle est la plus grande sagesse dans un homme?" avec les mots, "se retenir de blesser autrui quand en a le pouvoir." Quand le saint mourru à Llandeilo Fawr le clergé discuta contre ceux de Penaly et Llandaff pour la conservation de son corps, mais finalement ils consentirent à laisser la décision à Dieu. Le lendemain matin ils découvrirent que le corps était devenu 3 corps, et que donc ils pourraient en conserver un entier pour relique. Son biographe fait comprendre que pour lui, le véritable corps allé à Llandaff et a été transporté dans la Cathédrale actuelle. Il repose sur le côté sud du presbytère, en dessous d'une fenêtre Normande, avec une effigie d'un évêque sur le tombeau, qui date du 14ième siècle. Le tombeau de saint Teilo, sur lequel on prête des serments, est dans la Cathédrale de Llandaff. Il a été ouvert en 1850. L'intérieur il y avait un dossier d'une autre ouverture, en 1736: "la personne enterrée a l'air d'être évêque par son baton pastoral et sa ceinture." Le baton s'est désintégré mais la crosse d'étain est restée. Dans les temps médiévaux c'était la coutume de prêter des serments solennels "sur le tombeau de Saint Teilo et sur toutes les saintes reliques présentes dans l'église".

Hors du Pays de Galles, saint Teilo est surtout vénéré à Landeleau (diocèse de Quimper), Bretagne. Sa fête est toujours observée dans l'archidiocèse de Cardiff et sur l'Ile de Caldey (Attwater, Bénédictins, Farmer, Husenbeth, Walsh).

Tropaire de saint Teilo ton 4
Comme une fontaine de la vraie Foi,/
tu as répandu les eaux vivifiantes du Salut, O Hiérarque Teilo./
C'est pourquoi, nous t'implorons,/
intercède auprès du Christ notre Dieu/
afin qu'Il sauve nos âmes.


Kondakion de saint Teilo ton 1
O enseignant de la pure doctrine, joie des monastères/
et compagnon du pélerinage de saint Dewi vers Jérusalem,/
durant lequel tu fût élevé à l'épiscopat, très pieux père Teilo,/
nous célébrons en ton honneur, priant d'obtenir la grâce pour marcher dans tes pas
.


saint Marianus Scotus, Abbé.
(Muirdach MacRobartaigh ou Muiredach MacGroarty)
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Né dans le Donegal, Irlande; mort en 1088. La famille noble de MacRobartaigh est reliéée aux O'Donnels, qui étaient les gardiens héréditaires du Cathach (le Livre de Combat de Colmcille). Muirdach partit en 1067 en pélerinage vers Rome avec quelques compagnons. Sur le chemin du retour, il a été persuadé de devenir Bénédictin à l'Abbaye de Michelsberg (près de Bamberg), Allemagne. Extraordinaire enlumineur et copiste, l'abbesse Emma le prendra à son service. Une partie de ses oeuvres, les Epitres Pauliniennes, se trouve à la Bibliothèque Impériale à Vienne, Autriche. La qualité et la quantité de ses habiles productions, inspirées par l'Esprit Saint lui ont valu une réputation de sainteté.
Dans 1078, il a fondé et est devenu l'abbé de l'abbaye de saint Pierre à Regensburg et attira d'autres moines d'Irlande.
Le succès fit qu'il fallu 10 ans après en construire encore un autre. De cette façon, Muirdach est connu comme fondateur de la congrégation des 12 "Ecossais", c'est à dire des monastères Irlandais en Allemagne méridoniale. (La raison pour le terme "écossais" est qu'il a été utilisé du temps des Romains pour les Irlandais. Même 200 années après l'établissement de la monarchie écossaise, le terme a été ordinairement utilisé pour désigner des Irlandais)
[saint Straddles, vie de Muirdach, après le Grand Schisme d'Occident qui brisa la Chrétienté en 2]


saint Alto d'Altomuenster, Abbé.
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Mort vers 760. Alto était un moine Irlandais, qui a traversé l'Allemagne vers 743 et a vécu comme ermite dans une forêt proche d'Augsburg. Le roi Pépin, entendant parler de la sainteté d'Alto, lui a donna la terre là-bas sur laquelle Alto fonda le monastère d'Altomuenster, en Bavière Supérieure. Saint Boniface (5 juin) en consacra l'église en 750. En l'an 1000, selon la tradition, Alto apparut dans une vision au roi de Bavière et lui a demanda de restaurer l'abbaye, ce que fit le roi. Altomuenster, qui a été une abbaye de Brigittine durant 5 siècles, existe encore. (Bénédictins, Montague).

Saint Alto est représenté en évêque avec le Christ-Enfant et un calice. De temps en temps il est montré avec saint Virgile de Salzburg (27 novembre) ou sainte Brigitte. (Roeder).


saint Cronan le Sage, Evêque. Huitième siècle (?).
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Le saint évêque Irlandais Cronan est appelé "le sage" parce qu'il systématisa la loi canonique Irlandaise. Il était un grand liturge et très modeste. Cronan est peut-être identique à saint Ronan évêque de Lismore. (Bénédictins, Encyclopaedia).


saint Cuaran le Sage, Evêque.
(Curvinus, Cronan)
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Mort après 700. Saint Cuaran était un autre évêque Irlandais connu pour sa sagesse. Il a dissimulé son statut épiscopal afin de devenir simple moine à Iona, où, cependant, il a été reconnu par saint Columba (9 juin). (Bénédictins).


saint Eingan de Llanengan, Ermite
(Einganor Eneon, Einion, Eneon, Anianus).
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Sixième siècle (Mort vers 590); jour de fête parfois le 21 avril. Le Britannique (ou Scotus) saint prince Eingan ou Eneon Bhrenin, partit de Cumberland pour le Pays de Galles, où il termina ses jours comme ermite à Llanengan, proche de Bangor. Il est dit être un fils du chef Cunedda, dont la famille compte pas moins de 50 saints. (Bénédictins).

Digression : sur le culte des Sept-Saints de Bretagne

MessagePosté: Ven 09 Fév, 2007 17:18
de André-Yves Bourgès
Bonjour,

Sur le culte des Sept-Saints de Bretagne, l'état le plus récent de la question figure dans l'excellente étude (au demeurant un peu polémique) de J.-C. Cassard, "Le Tro Breiz, un mirage historiographique ?", dans "Hauts Lieux du Sacré en Bretagne, Brest, 1997 (=Kreiz, Etudes sur la Bretagne et les pays celtiques, 6), p. 93-119 [voir en particulier p. 106-111].

La mention des "Sept-Saints de Bretagne" dans la Chanson de Roland est le témoignage d'un "regroupement sanctoral", pas de l'existence d'un culte organisé : ce culte n'est attesté qu'au XIIIe siècle (dans l'état actuel de la documentation).

Cordialement


André-Yves Bourgès
www.hagio-historiographie-medievale.fr

MessagePosté: Ven 09 Fév, 2007 20:09
de Muskull
Juste une question :
Rien à voir avec les 7 saints du Vieux Marché dont "l'importation" serait beaucoup plus tardive n'est-il pas ?
Quid des 7 dormants ? :?

MessagePosté: Ven 09 Fév, 2007 21:42
de Fergus
10 février :

Saint Erluph de Werden, évêque & Martyr
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Mort en 830. Saint Erluph fut un des 10 évêques de Werden, Germanie, qui étaient d'origine Irlandaise. Erluph vint en Germanie comme missionnaire et devint le 3ième évêque de Werden, succédant à Saint Tanco (16 février). Comme son prédécesseur, il fut tué par une révolte de païens. En 1630, ses reliques furent découvertes avec celles d'autres évêques durant les réparations de la vieille cathédrale. Les restes furent encapsulés dans un coffret et replacés sous le maître-autel jusqu'à ce que l'évêque Francis William s'enfuie avec en 1659, vers Regensburg (Ratisbone), dans la crainte des envahisseurs Suédois. (Bénédictins, D'Arcy, Fitzpatrick, Kenney, O'Hanlon).

Les Sept-Saints (suite)

MessagePosté: Ven 09 Fév, 2007 22:30
de André-Yves Bourgès
Bonsoir,

la chapelle actuelle des Sept-Saints (en Vieux-Marché) est un édifice construit au début du XVIIIe siècle sur un dolmen, formant conséquemment une crypte.

Dès 1707, le patronage est celui des "Sept saints dormants martyrs" : L. Massignon [« la crypte des VII Saints Dormants d’Ephèse au Stiffel, en Plouaret, puis en Vieux-Marché », dans Mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord, t. 86 (1957), p. 116-150] prétendait reconnaître là le culte des Sept- Dormants d’Ephèse, ce qui est très possible ; cependant, le célèbre arabisant n’a jamais pu apporter d’argument péremptoire au soutien d’une thèse qui visait surtout à justifier l’organisation sur place d’un rassemblement islamo-chrétien. En effet on ne peut pas non plus exclure les tentatives d’implantation en Bretagne du culte des Sept-Dormants de Marmoutier par les prieurés locaux de l’abbaye tourangelle ; mais ce groupe de sept saints a pu être à son tour substitué par d’autres. Ainsi à Kergrist (Morb.), autrefois possession du prieuré Saint-Martin de Josselin, on honorait saint Mérec et ses six frères , dont la légende locale s’abreuve aux sources du merveilleux : abandonnés par leur mère dès leur naissance, les sept frères auraient été allaités par un animal magique de couleur blanche, chèvre ou biche ; plus tard ils seraient tous devenus évêques.

Cordialement

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Ven 09 Fév, 2007 23:11
de Marc'heg an Avel
Muskull a écrit:Juste une question :
Rien à voir avec les 7 saints du Vieux Marché dont "l'importation" serait beaucoup plus tardive n'est-il pas ?
Quid des 7 dormants ? :?


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à Muskull :

Je vais te trouver çà, en page du Vieux-Marché, en trégor, canton de Plouaret.

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à Fergus :

Excellent fil.


JCE :)

MessagePosté: Sam 10 Fév, 2007 14:56
de Agraes
L'article sur Gildas présente quelques lacunes.


Saint Gildas le Sage, Abbé-évêque
(Badonicus)

Né vers 520; mort vers 570 (certains érudits pensent qu'il serait mort aussi tôt qu'en 554).


Cette datation, basée sur l'entrée de Badon dans les Annales Cambriae (516), est généralement considérée comme fausse. Badon a vraisemblablement eu lieu avant 500, on donne souvent la date de 495 ou 496. Gildas dit lui même être né l'année de cette bataille, 44 ans avant qu'il écrive son ouvrage. Hors il s'adresse à Maelgwn Gwynedd, mort en 548 de la peste. Le De Excidio ne peut donc avoir été écrit après cette date.

Gildas a dû naître dans la basse vallée de Clydeside en Ecosse. On l'appelle souvent "Badonicus" parce qu'il naquit l'année où les Britons battirent les Saxons à Bath.


Bath est un des sites candidats de la bataille de Badon, mais repose essentiellement sur le fait que la ville se nommait Badanceaster. C'est son nom Anglo-Saxon, pas son nom brittonique ni latin.

Son père était de la famille règnante d'un petit royaume sur les frontières de la Northumbrie, avec Dumbarton pour capitale,


La Northumbrie n'existait pas à l'époque. Tout le Nord de la (Grande-)Bretagne était aux mains des Bretons jusqu'à la ligne du mur d'Antonin. Pour situer l'Alcluyd, le mieux est de parler de la région de Glasgow.

Il est considéré comme le premier historien Anglais.


Historien Anglais !!! Il se retournerait sous sa tombe s'il entendait ça ! Le terme britannique, désignant un habitant de la (Grande-)Bretagne indépendament de son peuple d'origine, conviendrait mieux.


Fergus, je sait que tu n'es pas l'auteur de ces articles, mais pourrais tu le contacter à fin de lui soumettre ces quelques commentaires ? :wink:

MessagePosté: Sam 10 Fév, 2007 18:42
de Fergus
Je l'ai précisé un peu plus haut, l'auteur de ces textes emploie parfois des noms modernes pour désigner des lieux anciens : Angleterre pour Grande-Bretagne, Allemagne pour Germanie, France pour Gaule...
Le site où je trouve ces textes est un site belge francophone, qui traduit visiblement ces textes de l'anglais. Quant à l'auteur initial, j'ignore qui il est.

MessagePosté: Sam 10 Fév, 2007 19:43
de André-Yves Bourgès
Bonsoir à tous,

Le même problème de "terminologie" se retrouve également dans l'édition française du Dictionnaire des saints par les Bénédictins de l'abbaye de Ramsgate, publié chez Brépols : au début, ça surprend et puis on s'y fait ; le principal intérêt des notices qui sont rapportées dans ce dictionnaire ou (si j'ai bien compris) de celles qui figurent sur le site belge dont nous fait profiter Fergus est de fournir un canevas ou un résumé commode sur lesquels il est toujours possible de broder les fils de l'érudition...

Au sujet de (saint) Gildas, il faut bien sûr consulter la thèse de F. Kerlouégan, publiée sous le titre "Le De Excidio Britanniae de Gildas. Les destinées de la culture latine dans l'île de Bretagne au VIe siècle", Paris, Publications de la Sorbonne, 1987 [ lxviii + 603 + 225 p.]

Une commode traduction française du corpus littéraire gildasien (Vies et oeuvres) a été donnée en 1997, aux éditions du Pontig, Sautron , par Christiane M.J. Kerboul-Vilhon.

Cordialement

André-Yves Bourgès
www.hagio-historiographie-medievale.fr