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Parution : Le Cycle d'Harold, Anne DUDANT

MessagePosté: Dim 01 Juil, 2007 15:50
de Guillaume
Bonjour à tous,

J'ai été contacté par e-mail par Anne DUDANT il y a plusieurs semaines maintenant, et je me permets de vous citer une partie de son message initial. Nul doute qu'il risque de provoquer des réactions sur ce forum !

Bonjour Guillaume,
j'aime beaucoup votre site: l'arbre celtique. Franchement épatant. Il y a juste une petite erreur au niveau des conclusions. La culture celtique s'est
réellement maintenue dans les hautes sphères de la société normande, flamande et anglo-saxonne jusqu'au XIe siècle au sein de confréries secrètes, tel les confréries guerrières. Je viens d'en avoir la preuve
en terminant une étude sur la tapisserie de Bayeux et je peux vous assurer que, dans sa conception interne comme externe, cette oeuvre conserve en elle-même un nombre incroyable de vieux mythes celtique. (par exemple, au niveau narratif, l'histoire d'Harold est basée sur le mythe indo-européen du Guerrier Impie). Le livre s'intitule "le cycle d'Harold, chevalier de la Table Ronde et Guerrier Impie". En tant qu'archéologue et historienne de l'art, je peux vous assurer que le livre (comme les références utilisées) est tout à fait sérieux même s'il plonge parfois dans
le symbolisme et l'ésotérisme.


Voici des informations plus précises sur ce livre

LE CYCLE D’HAROLD, Chevalier de la Table Ronde et Guerrier Impie
Edité par : NOX
livre cousu, couture fil de lin, 32,00 EURO TVAC
128 p., 210 mm x 297 mm,
illustrations couleurs et N/B
date de parution : mars 2007
ISBN : 978-2-9600692-0-4

RESUME
L’auteur, historienne de l’art, se penche sur la Tapisserie de Bayeux et nous révèle ses structures internes, sa face cachée, de manière à voir et comprendre cette composition textile brodée au XIe siècle longue de 70 mètres. Séquences par séquences, elle offre une lecture inédite et celtisante de cette « histoire » qui se déroule sur une période symbolique d’un an et se divise selon les douze signes du zodiaque.

ARGUMENTAIRE
Après une première approche consacrée aux structures qui régissent l’œuvre et permettent d’en dégager les diverses composantes, l’ouvrage retrace, séquence par séquence, l’histoire qui se déroule durant une période symbolique d’un an et se divise selon les 12 signes du zodiaque. Les premiers signes zodiacaux sont consacrés au champion des Anglais : Harold. Pour oser prétendre à la couronne d’Angleterre, celui-ci est envoyé en France au sein d’une confrérie guerrière prestigieuse. Au terme d’une initiation à la fois guerrière et spirituelle et après avoir échangé maints serments, Harold retournera en Angleterre. Elu roi en 1066 à la mort d’Edward, la confrérie va cependant le considérer comme un parjure et le juger incapable de régner. Parallèlement aux préparatifs d’une invasion de l’Angleterre, un nouveau monde s’édifie pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos dans lequel le péché du roi Harold l’a plongé. Après une série de combats sans vraiment de victoire ni de défaite et où interviennent les anciens dieux du panthéon celtique, la triple mort du roi Harold marque la victoire du duc de Normandie et de la Confrérie.

Si le cycle d’Harold s’achève avec sa mort, un autre cycle est déjà en place car à peine achevée l’année est tout entière à recommencer. Cette nouvelle approche fait de la tapisserie de Bayeux la dernière des grandes épopées indo-européennes.

Les éditions Nox
rue du Parc, 7, 6690 Vielsalm, Belgique
Tel : (32) 473 70.82.09 Fax : (32) 80.21.41.84
Email : editions_nox@yahoo.fr
Compte bancaire : 063-2473651-01
IBAN BE36-0682-4736-5181
BIC (code SWIFT) GKCCBEBB

Vous trouverez également ci-joint des captures de la 1ère et 4e de couverture, ainsi qu'une capture des références qui montrent que l'ouvrage est sérieux (en plus d'être très bien illustré et très bien composé).

Je pense qu'il serait intéressant que ceux qui ont déjà lu ce livre apportent leurs critiques. Peut-être même qu'Anne DUDANT serait prête à répondre à vos questions sur ce forum ?

MessagePosté: Dim 01 Juil, 2007 16:54
de Muskull
Hello Guillaume ! :D
Voilà quelque chose des plus intéressantes que ce "guerrier impie". Cette tapisserie serait donc un autre "mutus liber" médiéval qui, de plus, explicite certains thèmes de la mythologie celtique tardive ; je le lirais avec le plus grand plaisir.
En tant qu'archéologue et historienne de l'art, je peux vous assurer que le livre (comme les références utilisées) est tout à fait sérieux même s'il plonge parfois dans
le symbolisme et l'ésotérisme.

Miam, miam ! :lol:

P.S. le symbolisme et l'ésotérisme ne seraient donc pas sérieux ? 8)

MessagePosté: Dim 01 Juil, 2007 18:29
de Sedullos
Salut,

Hum, hum, je me râcle la gorge...

Tout cela m'apparaît bien étrange.
J'ai lu récemment (mais où ?) qu'il manquait 3,5 m à la fameuse tapisserie.

Harold me semble plus un parjure qu'un impie et ce n'est pas à tout à fait la même chose. Dans quel autre récit trouve-t-on le récit indo-européen du guerrier impie ? Harold porte un nom germanique, pourquoi invoquer un référent celtique ? La présence de Bretons au côté des Normands de l'autre Guillaume :) peut-il le justifier ? Il y a aussi des Flamands.

La broderie de la reine Mathide contient un peu de texte, ce n'est donc pas véritablement un "mutus liber", mon cher Muskull.

MessagePosté: Dim 01 Juil, 2007 19:02
de Alexandre
Sedullos a écrit:Dans quel autre récit trouve-t-on le récit indo-européen du guerrier impie ?

Il a été beaucoup écrit sur le sujet. Pour commencer, tu pourras t'attaquer au mythe de la gigantomachie chez les Grecs.

MessagePosté: Dim 01 Juil, 2007 20:03
de Muskull
Sedullos a écrit:
La broderie de la reine Mathide contient un peu de texte, ce n'est donc pas véritablement un "mutus liber", mon cher Muskull.

Ce cher "monsieur je sais tout et on ne me la fait pas" notera que d'autres mutus liber contiennent des graphies.
Commencer à faire le procès d'un livre sans l'avoir lu, je trouve ça un peu fort de café. Un peu d'humilité est de mise...

MessagePosté: Dim 01 Juil, 2007 20:42
de Fergus
J'ai pu avoir ce livre entre les mains, lors d'un récent voyage en Gaule Belgique :wink: , et je vous assure que les quelques pages que j'ai pu lire sont très intéressantes. Il y est question d'interprétations symboliques d'éléments graphiques de la tapisserie, jusqu'ici négligés car considérés comme uniquement "ornementaux", faute d'en comprendre les thèmes.
A priori, je trouve assez hasardeux de revendiquer un héritage celtique pour ce qui pourrait être une parenté indo-européenne, mais après tout, pourquoi pas ? Le 11° siècle est celui où la "Matière de Bretagne" apparaît vraiment, et s'apprête à inonder toutes les cours d'Europe. J'ai hâte de lire entièrement cet ouvrage.

MessagePosté: Lun 02 Juil, 2007 9:58
de Sedullos
Salut,

Muskull, je n'ai pas fait de procès avant de lire le livre, j'ai juste manifesté un certain étonnement : contexte germanique avec référent celtique.

Ok pour le mutus liber, certains contiennent du texte.

Du point de vue symbolique, il y a plein d'éléments intéressants : Guillaume tient une massue sur plusieurs "vignettes".

Que Harold soit un guerrier impie pourquoi pas mais chevalier de la Table Ronde, cela reste étonnant...

MessagePosté: Lun 02 Juil, 2007 11:29
de Patrice
Salut,

Effectivement, je suis assez sceptique aussi sur l'emploi du terme celtique dans ce contexte qui oppose d'une part une armée hétéroclite guidée par d'anciens Scandinaves (à l'époque de Guillaume, on va encore apprendre le Danois à Bayeux), et d'autre part des Anglo-Saxons.

Le mythème du guerrier impie est indo-européen, il n'est pas nécessaire de le restreindre à une seule branche, à moins d'avoir des éléments qui s'y rapporte réellement.

Bref, il faut voir. On ne sait jamais.

A+

Patrice

MessagePosté: Lun 02 Juil, 2007 11:38
de Sedullos
On est en plein contexte scandinave et daté.

L'armée d'Harold II est épuisée par un retour à marche forcée vers le sud alors qu'elle vient d'affronter et de vaincre l'armée norvégienne de Harald Haardraade à Stamfordbridge le 25 septembre 1066. Guillaume débarque trois jours après et la bataille d'Hastings a lieu le 14 octobre 1066.

Les gardes de Harold portent la grand hache danoise à deux mains et sont pour une part des Danois.

MessagePosté: Mar 03 Juil, 2007 17:18
de Fergus
Certes. Et personne ne le nie. Mais rien n'empêche d'admettre qu'il puisse y avoir une influence "bretonne" sur les Normands du XI° siècle. Les frontières entre cultures ne sont jamais étanches, et la culture bretonne était, à cette époque, très florissante.

A mon avis, voyons d'abord les arguments de la dame.

MessagePosté: Mar 03 Juil, 2007 22:57
de Sedullos
Salut, Fergus,

Ok pour l'influence bretonne : il y avait des Bretons dans l'armée de Guillaume le Bâtard et l'un des épisodes du récit graphique est le siège de Dinan.

Ce qui m'interroge le plus, c'est cette histoire de confrérie guerrière :D
Rien que pour ça, je vais jeter un oeil sur le Cycle d'Harold.

Et si Anne Dudant veut venir sur l'arbre, il n'y a pas de souci : je lui offre ma protection :127:

MessagePosté: Mar 17 Juil, 2007 18:58
de anne dudant
Bonjour et grand merci à Sudellos pour sa protection. Je compte dessus. Qu’il se rassure, il ne manque pas 3,5 m à la tapisserie de Bayeux. Si elle représente le cycle de vie d’Harold, il est logique qu’elle commence avec sa « naissance » (le debut de sa quête) et se termine avec sa mort (sa triple mort suivant l’idéologie trifonctionnelle indo-européenne). Toute quête est une initiation et celle-ci doit se faire au sein d’une société. Dans le cas des guerriers, des confréries existaient déjà au 2eme millénaire et elles étaient nombreuses dans le monde celtique (tout comme à l’heure actuelle). La première moitié de la tapisserie nous conte l’initiation et l’enseignement que recevaient les guerriers d’élite au XIe siècle et le cadre de celle-ci révèle la confrérie qui les dispensait. Harold, guerrier anglo-saxon initié, vient parfaire sa formation en Ponthieu avant d’être envoyé en Normandie et en Bretagne. Ce qui traduit l’importance de cette société envers laquelle, suivant l’usage, il est amené à prêter 7 serments.A la mort du roi Edward, élu roi par les pairs du royaume, il accepte la couronne sans l'accord de cette confrérie et, de ce fait, se parjure 7 fois. Comme la confrérie avait un autre candidat pour le poste (le duc Guillaume de Normandie, un de ses dignitaires), elle va essayer de se débarrasser d’Harold en remettant au goût du jour un mythe dont elle connaît la puissance en tant qu’arme de propagande politique : celui du Guerrier Impie. Mythe indo-européen que les Romains avaient déjà utilisé à l’encontre de personnages historiques (comme César ou Julien l’Apostat) et non seulement de héros légendaires (comme Achille ou Cuchulainn). Bien sûr, on peut penser qu’ils avaient lu Suétone mais la manière dont ce mythe est mis en scène dans la tapisserie démontre la survivance consciente et l’emploi délibéré de ce thème indo-européen dans la pensée médiévale.
Maintenant, pour Fergus et l’héritage celtique, j’ajouterai que les dieux qui, comme dans l’Iliade, accompagnent et viennent au secours des troupes françaises (et que la tapisserie nous montre naturellement de façon voilée) sont des dieux du panthéon celtique. C’est principalement le Jupiter gaulois brandissant la roue, celui qu’on retrouvait à l’époque romaine en train de terrasser l’Anguipède sur le sommet d’une colonne. Quant aux Anglo-saxons, ils sont placés sous la protection d’un dieu guerrier dont l’attribut est la grande hache saxonne. Mais, ma foi, je ne sais si ce dieu dont je ne connais pas le nom est germanique, nordique ou british. A vous de choisir.

MessagePosté: Mar 17 Juil, 2007 19:10
de Patrice
Salut,

Je tutoie d'office puisque c'est la règle tacite ici...

Quelle est donc cette confrérie sur laquelle les textes sont silencieux?

Où se trouve l'image du Jupiter à la roue sur la tapisserie? Je n'ai pas de reproduction intégrale chez moi...

Enfin, pour toi, cette tapisserie est finalement plus un récit épique qu'une histoire, c'est cela?

A+

Patrice

MessagePosté: Mar 17 Juil, 2007 19:23
de Jacques
Pour voir la tapisseire en entier : http://panograph.free.fr/BayeuxTapestry.html

cycle d'Harold

MessagePosté: Mer 18 Juil, 2007 15:18
de anne dudant
Salut Patrice,
Disons que la tapisserie est une épopée épique et initiatique.
Cette confrérie était (disons aussi) celle de « Turold ». Ce nom, qui signifie « le pouvoir de Thor », est inscrit dans un cadre placé au-dessus de la tête du nain palefrenier. Naturellement ce n’est là qu’un « surnom » car le vrai nom de cette société secrète devait naturellement rester secret sous peine de mort.

La tapisserie montre Jupiter à plusieurs reprises sous la forme de la voyelle « O » placé au centre d’un nom. Ce « O » représente la roue divine, le Soleil, son attribut canonique avec la lance. Outre cette représentation abstraite du dieu qu’on retrouve en 17 occurrences (17 nombre sacré), il arrive qu’on le voit « en chair et en os » par exemple dans la séquence 46.
Merci à Jacques pour le site renseigné, il est très bien mais sans numérotation donc fais le défiler pendant « un certain temps » jusqu’à ce que t’apparaisse (juste avant la maison qui brûle) Willelm assis sur une tour de fondation avec en face à lui un « envoyé » cape rouge et genou plié, tenant une lance et touchant de sa main le « O » du nom HarOld. Qu’il puisse ainsi toucher la roue enflammée indique sa nature solaire et immortelle. L’inscription qui surmonte cette scène : « hic :nvntiatiatvm est :willelmo de harold : » ne fait pas du livre, cher Muskull, un liber mutus et si son sens premier n’apporte pas grand chose de plus à l’image, sache qu’il en possède au moins 3 autres (les fameux 4 sens que recèlent tous textes ésotériques antiques) . La portion de texte coincée entre l’oriflamme de Willelm et la lance du nuntius « -tiatvm es de haro » est l’anagramme de « mvtatio rhedae » qu’on peut traduire par (maintenant Willelm est) « le changement de la roue » ; Qualifier Willelm de « celui qui fait tourné la roue cosmique », de Cakravartin, de héros exceptionnel, signifie que, étant placé au centre, il est devenu le moyeu de la roue, qu’il ne participe plus au mouvement des choses mais dirige ce mouvement par sa seule présence, parce qu’en lui se reflète l’activité du ciel. Il a une fonction essentiellement ordonnatrice est régulatrice, c’est-à-dire une fonction d’équilibre et d’harmonie (Dharma). Il a pour attribut la Justice et la Paix.
Le messager qui délivre un tel « message » à Willelm ne peut être que le Dieu moteur de la grande roue de l’univers, le Jupiter gaulois qui vient lui-même s’agenouiller devant le futur maître de l’univers.

Un autre exemple de la présence de ce dieu est donné un peu plus loin, à la fin de la bataille.
Il est le cavalier qui, arrivant par la droite s’apprête à décapiter un soldat barbu et isolé qui tient à 2 mains sa grande hache. Ce soldat figure le « Temps » d’Harold et ce cavalier qui n’est pas assis sur sa selle mais sur l’encolure de son cheval, dont les pieds ne sont pas placés sur dans les étriers mais traînent jusqu’à terre, jambes mêlées à celle du cheval est le cheval androcéphale. Ce cheval à tête d’homme qu’on retrouve sur de nombreuses monnaies gauloises foulant parfois un homme des pieds est une figure du dieu-soleil. Ce dieu préfigure le cavalier terrassant le géant anguipède, c’est le gardien de l’ordre cosmique.