Page 2 sur 2

MessagePosté: Dim 07 Oct, 2007 19:41
de André-Yves Bourgès
Bonsoir,

En se reportant au texte latin (*), on s'aperçoit effectivement, comme l'a suggéré Patrice, que l'anedocte rapportée par Grégoire de Tours se réfère explicitement à la passio Symphoriani (Ferunt etiam in hac urbe [Autun] simulachrum fuisse Berecinthiae, sicut sancti martyris Simphoriani passionis declarat historia). L'évêque Simplicius dont il est ici question parait avoir vécu vers le milieu du IVe siècle.

Cordialement,

André-Yves Bourgès


(*) De simulachro Berecinthiae.

Ferunt etiam in hac urbe simulachrum fuisse Berecinthiae, sicut sancti martyris Simphoriani passionis declarat historia. Hanc cum in carpento pro salvatione agrorum ac vinearum suarum misero gentilitatis more deferrent, adfuit supradictus Simplicius episcopus, haud procul aspiciens cantantes atque saltantes ante hoc simulachrum; gemitumque pro stultitia plebis ad Deum emittens, ait: «Inlumina, quaeso, Domine, oculos huius populi, ut cognoscat, quia simulachrum Berecinthiae nihil est». Et facto signo crucis contra, protinus simulachrum in terram ruit, ac defixa solo animalia, quae plaustrum quo hoc vehebatur trahebant, moveri non poterant. Stupit vulgus innumerum, et deam laesam omnis caterva conclamat; immolantur victimae, animalia verberantur, sed moveri non possunt. Tunc quadringenti de illa stulta multitudine viri coniuncti simul, aiunt ad invicem: «Si virtus est ulla deitatis in statua, eregatur spontae, iubeatque boves, qui telluri sunt stabiliti, procedere. Certe si moveri nequit, manifestum est, nihil esse divinitatis in ea». Tunc accedentes et immolantes unum de pecoribus, cum viderent deam suam nullatenus posse moveri, relicto gentilitatis errore, inquesitumque antestitem loci, conversi ad unitatem eclesiae, cognoscentes veri Dei magnitudinem, sancto sunt baptismate consecrati.

MessagePosté: Dim 07 Oct, 2007 19:52
de DT
Salut à tous,
A Muskull et Alexandre,
vive le XIXe siècle !
A+

MessagePosté: Dim 07 Oct, 2007 21:32
de DT
Salut à tous,
A Muskull et à Alexandre, sachez bien qu'il ne s'agit que d'une provocation humoristique, afin de développer ce fil.
Car qu'est un simulacrum ? Que sont ces rituels territoriaux (pas vraiment agraires), mais prises de maîtrise du sol, invoquant diverses divinités, aussi bien militaires que fécondantes ?
A+

MessagePosté: Dim 07 Oct, 2007 22:39
de DT
Salut à tous,
Le texte en Latin ci-dessus semble faire plus référence à un rituel romain qu'à une persistance de traditions !
La balle est dans le camp adverse !
A+

MessagePosté: Dim 07 Oct, 2007 23:45
de André-Yves Bourgès
Bonsoir,

[je ne perçois pas pour ma part la note d'humour annoncée...]

"Simulacrum" désigne tout simplement une statue, ou plus exactement un mannequin qui représentait la déesse Berecynthia : on le voit quand à la suite du signe de croix opéré par Simplicius, cette statue - ou ce mannequin - roule à terre (simulachrum in terram ruit). Les témoins de la scène déclarent alors : "Si quelque pouvoir de nature divine réside dans cette statue, qu'elle se relève par elle-même et qu'elle ordonne aux boeufs qui se tiennent à cet endroit, d'avancer. Si elle ne peut se mouvoir, il est alors manifeste qu'il n'y a aucune divinité en elle". (Si virtus est ulla deitatis in statua, eregatur spontae, iubeatque boves, qui telluri sunt stabiliti, procedere. Certe si moveri nequit, manifestum est, nihil esse divinitatis in ea).

Je me suis permis de donner les sources latines, car pour discuter la valeur d'un témoignage, il vaut mieux disposer du témoignage en question plutôt que de commentaires (parfois oiseux) sur le commentaire du commentaire de ce témoignage.

Je pense que nous avons affaire à un culte officiel, rendu à une divinité officielle, à l'époque du Bas Empire. Ce culte avait-il déjà repris des élements de rituels plus anciens ? Existait-il antérieurement dans la "Panthéon" gaulois une déesse à laquelle on a pu facilement substituer Berecynthia ? Je laisse les spécialistes échafauder...

Cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Lun 08 Oct, 2007 6:37
de DT
Salut à tous,
Voir aussi l'arrivée à Rome de la Mater deum, et son immobilisation sur le Tibre.
A+

MessagePosté: Lun 08 Oct, 2007 8:42
de Patrice
Salut,

Problème: Cybèle semble avoir fait l'objet d'une fête particulière, propre à la Gaule. On fête la Magna Mater le 8 décembre à Lectoure et le 9 décembre à Lyon. Plusieurs inscriptions l'attestent. Hasard?

A+

Patrice

MessagePosté: Lun 08 Oct, 2007 16:23
de Muskull
Bonjour DT,
Je n'ai pas compris non plus ton trait d'humour mais c'est pas grave.
Pour M. Gimbutas (voir mon autre fil) l'aspect de la déesse attaché aux propriétés curatives ou bénéfique des eaux est la déesse en son épiphanie de chouette. C'est aussi intéressant par rapport aux traditions de guérisseurs aveugles et aux sources qui leur sont dédiées, aussi à la Minerve grecque.
Toujours selon Gimbutas, cet aspect de la déesse n'a jamais été "marié" à aucun dieu et a été nommé Reine en de nombreuses cultures comme par exemple Rigantona, Rhiannon, etc...
Elle ne peut donc être une "déesse mère" dont le concept semble restrictif.

MessagePosté: Lun 08 Oct, 2007 17:02
de Pierre
André-Yves Bourgès a écrit:je ne perçois pas pour ma part la note d'humour annoncée...

Muskull a écrit:Je n'ai pas compris non plus ton trait d'humour mais c'est pas grave.

DT a écrit:Vive le XIXème siècle


Quoique dépassés par de nombreux aspects, les ouvrages de cette époque contiennent malgré tout de très nombreuses informations...

:P

@+Fourbos