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Interprétation du Pilier des Nautes

MessagePosté: Lun 19 Nov, 2007 13:31
de matthaeus
Bonjour,
Je voudrais connaître les références des ouvrages traitant entièrement ou partiellement le sujet du Pilier des Nautes parisien.
J'ai développé une interprétation personnelle concernant les étages Cernunnos/Smertrios/Castor/Pollux et Iovis/Volcanus/Esus/Tarvos Trigaranus.
Et ce, en recoupant les textes celtes tardifs, les reliefs gaulois et les écrits de Georges Dumézil.
J'aimerais vérifier si des spécialistes m'ont devancé, et aussi savoir si quelqu'un est intéressé par mon interprétation personnelle ou non.

MessagePosté: Lun 19 Nov, 2007 14:26
de Patrice
Salut,

Tu peux toujours développer ton propos ici, comme cela il sera possible de savoir si ça a déjà été dit avant.

A+

Patrice

MessagePosté: Lun 19 Nov, 2007 15:42
de Sedullos
Salut, bienvenue sur le forum,


Il y a quelques pages sur le pilier des Nautes dans :

A la rencontre des dieux gaulois, un défi à César : exposition / direction Simone Deyts.- Paris : Réunion des musées nationaux, 1999.- 151 p. Texte de Henri Lavagne, pp. 38-39


En 2003, j'avais mis ces références sur le forum d'Aremorica :

Les Celtes : Histoire et dictionnaire / Venceslas Kruta .- Laffont, 2000, p. 713

Recueil des inscriptions gauloises. Volume II, Fascicule 1, Textes gallo-étrusques, Textes Gallo-latins sur pierre / Michel Lejeune. - CNRS, 1988, pp. 157-176

http://www.gaulois.org/forum-aremorica2/viewtopic.php?t=2041&postdays=0&postorder=asc&highlight=nautes&start=0

MessagePosté: Lun 19 Nov, 2007 20:07
de Muskull
Bonsoir matthaeus et bienvenue :)
Je suis aussi très intéressé par ton analyse mais je présume qu'elle doit être longue, alors juste un fragment ?

En complément des références de Sedulos, je citerais aussi le travail très controversé de J.J. Hatt jugé trop naturaliste par les spécialistes mais dont certains aspects sont éclairants. :wink:

MessagePosté: Lun 19 Nov, 2007 22:17
de Curmisagios
Je vous rappelle cette animation sur le site de la ville de Paris :

http://www.paris.culture.fr/fr/ow_pilier.htm

Mon interprétation...

MessagePosté: Mar 20 Nov, 2007 1:48
de matthaeus
Bonsoir à tous,
Voici mon interprétation des deux premiers blocs du Pilier des Nautes.

Description du premier bloc :
- Un bas-relief représente le dieu SMER..., que l'on interprète comme étant Smertrios. Le dieu tient dans sa main gauche un serpent qu'il menace avec une massue qu'il tient de sa main droite. Ces deux ennemis se trouvent au sommet d'un arbre.
- Un bas-relief représente le demi-dieu d'origine grecque CASTOR, doté de ses attributs guerriers.
- Un bas-relief représente le dieu ...ERNUNNOS, que l'on interprète comme étant Cernunnos, portant des torques sur les cornes. Ce bas-relief se situe au dos de celui de Smertrios.
- Un bas-relief représente le demi-dieu d'origine grecque POLLUX, doté de ses attributs guerriers. Ce bas-relief se situe au dos de celui de CASTOR

Description du deuxième bloc:
- Un bas-relief représente le dieu latin Jupiter sous le vocable IOVIS. Le dieu est doté d'un sceptre, de la foudre et semble accompagné d'un aigle
- Un bas-relief représente le dieu latin VOLCANUS. Vulcain est doté de ses attributs latins, le marteau et la pince
- Un bas-relief représente le dieu ESUS. Le dieu frappe un arbre avec ce que l'on penserait être une serpe ou une hache.
-Un bas-relief représente le TARVOS TRIGARANUS, un taureau caché dans la forêt et accompagné de trois oiseaux que l'on pourrait considérer comme des grues (d'où le qualificatif de "trigaranus").

Il me semblerait que ces deux blocs du Pilier des Nautes aient une grande importance mythologique: ils illustrent deux mythes importants concernant les deux figures majeures du panthéon celtique, le dieu-roi Lugos et le dieu-prêtre Taranis/Esus/Toutatis.

Salomon Reinach a démontré que les bas-reliefs d'ESUS et du TARVOS TRIGARANUS ne formaient qu'un seul et même thème. Je reprends son raisonnement et le complète.

Le bas-relief du dieu ESUS relate un mythe que l'on retrouve illustré sur la pierre de Trèves, où un bûcheron abat un arbre sur lequel se cache un taureau et trois grues. Ce bas-relief représente une version abrégée de l'histoire relatée par le Pilier des Nautes. Ce qui prouve que ce mythe était connu et reconnu par de nombreux Celtes du nord.

Pourquoi ESUS abat-il ou élague-t-il un arbre ? Quel est le but de son action ? Je pense que ESUS veut atteindre le TARVOS TRIGARANUS, afin d'en extraire la divine immortalité et en faire profiter les autres dieux et les hommes. ESUS reconnaît le taureau comme étant divin au fait qu'il est accompagné de trois grues, oiseaux par excellence de l'autre monde, incarnations des êtres du sidh. Les Celtes ont d'ailleurs beaucoup développé le thème du taureau à trois cornes, signe de son appartenance à l'autre monde, résultant d'un jeu de mot entre garan- et karn-. ESUS décide d'atteindre le taureau divin, et pour ce il doit soit trancher les branches des arbres qu'il le sépare de la bête (Pilier) ou abattre l'arbre qui porte l'animal (pierre). L'arbre en réalité figure l'arbre cosmique qui porte l'univers, au sommet duquel se trouve l'autre monde. Le taureau aux trois grues, animal divin et primordial, est un produit du sidh, représenté par des feuillages. Voilà pourquoi ESUS cherche à abattre l'arbre ou à élaguer des branches pour atteindre un taureau divin, qui se cache dans les feuillages.

Mais que fait ensuite ESUS avec le taureau ? Je pense que le dieu tue le taureau et remplit un chaudron ou un vase avec son sang, afin d'en faire profiter les dieux et les hommes. Le sang du taureau ne peut qu'être bénéfique.

Le dieu SUCELLOS a pour attribut un marteau et un vase. Il peut être aussi représenté avec un tonneau. Je pense que ce dieu est l'aspect accompli du dieu ESUS après le sacrifice du taureau. L'attribut des deux dieux, la hache/serpe et le marteau sont facilement interchangeables. Leurs noms à caractère positif, ESUS "le bon" et SUCELLOS "le bon frappeur" les rapprochent d'autant plus. Leur pendant irlandais, le DAGDA "le dieu bon" a pour attributs la masse du juge des morts (tuant par un bout dans notre monde et ressuscitant par l'autre dans l'autre monde) et le chaudron d'immortalité. Le marteau du dieu prêtre est l'attribut du juriste, qui offre l'immortalité aux vertueux. D'où vient l'immortalité qu'offre le dieu juste ? Du sang du taureau divin. La parèdre de SUCELLOS, NANTOSUELTA est présente comme servante du dieu et de son pouvoir de pourvoyeur d'immortalité.

Dans les cultures indo-européennes, plus spécifiquement indo-iraniennes, le taureau est souvent une incarnation du dieu SOMA (religion védique) - HAOMA (religion avestique), divinité cultuelle qui est à la fois le dieu sacrifié dont le sang constitue l'ambroisie des autres dieux et la plante dont le suc composerait l'un des ingrédients élémentaires d'une boisson hallucinogène favorisant le lien avec les dieux. Le Soma/Haoma n'est pas un taureau mais il est généralement comparé à un bovin et son sang à du lait. Le dieu a fini par fusionner avec sa représentation imagée.

Dans les religions officielles, le dieu prêtre, qui porte le nom de Mitra/Mithra "l'ami", n'est pas responsable du sacrifice du taureau. Dans les védas, le sacrificateur est anonyme. Le roi de l'âge d'or, Yama "le jumeau", fils de Vivasvat, un aspect du soleil, sacrifie un taureau aux dieux et obtient de régner sur le royaume des morts. Dans l'Avesta, le même roi, sous le nom de Yima, fils de Vivanhat, est tenu pour le sacrificateur du Haoma. Dans le tardif Mithraisme, né en Cilicie d'un mélange de courants mazdéistes, zoroastriens et grecs, le dieu Mithra conserve ce côté sacrificateur en immolant le taureau, incarnation du Haoma. Mais ce sacrifice fait aussi naître les plantes nourricières des hommes. Il semble qu'il y ait confusion entre deux actes primordiaux indo-européens dans l'Avesta : 1) le dieu-roi Ahura Mazda (correspondant avestique de LUGOS), évhémérisé en Yima, sacrifie son frère bovin pour créer le monde physique 2) le dieu-prêtre Mithra (correspondant avestique d'ESUS) sacrifie un taureau qu'il poursuit dans l'autre monde et tire de son sang la boisson de l'immortalité des dieux et la plantes. Les Védas ont minoré ces actes.

En Scandinavie, dans le Hymiskviða, les liens entre le dieu Tyr et le chaudron sont évidents. Tyr (racine *Tiuz du PIE *dyewos) est le dieu germanique de la justice, manchot pour avoir osé laisser sa main dans la gueule du loup Fenrir.

Les dieux chargent le dieu des océans Aegir de leur préparer un festin, mais ce dernier ne peut pas car il ne possède pas de brassin. Tyr pense que son père, le géant Hymir, doit posséder de nombreux chaudrons pour les tirer d'affaire. Il s'y rend avec Thor, dieu de la foudre et du tonnerre, grand tueur de géants. A leur arrivée, ils se cachent sous une cuve grâce au concours de la mère du maître des lieux. Mais le soir, lors du souper, Thor se montre à la table des géants. Il mange, à lui seul, deux bœufs rôtis. Le lendemain, Thor et Hymir s'en vont pêcher, le dieu met à son hameçon, comme appât, la tête du meilleur taureau d'Hymir et attrape ainsi le Jormungandr, ou Serpent du Midgard, incarnation des océans. La lutte entre le dieu et le monstre fut si effrayante que Hymir, effrayé, tranche la ligne de Thor. Ils ne ramènent que deux baleines. A leur retour, le géant soumet encore le dieu à quelques épreuves. Thor brise une coupe apparemment incassable en la lançant contre la tête d'Hymir. Thor et Tyr s'enfuient en emportant le chaudron. Hymir et d'autres Géants de la glace les rattrapent, mais aucun ne survivent aux coups furieux du dieu du tonnerre.

A la base, le rôle de Tyr devait être plus important que celui d'un simple guide pour Thor. On y voit le dieu-juriste partir pour l'autre monde, la demeure de Hymir (un nom proche de celui de Yama-Yima), car lui seul sait où se cache le chaudron. Son rôle de sacrificateur a disparu de la légende. Il y est accompagné par le dieu de la foudre et du tonnerre, Thor qui retrouvera son ennemi de toujours, le Serpent du Midgard. Dans le Hymiskviða, deux autres mythes primordiaux indo-européens se téléscopent : 1) le mythe de Mitra/Mithra sacrificateur du taureau et détenteur de l'immortalité 2) la lutte mortelle entre le dieu du tonnerre et le serpent voleur du Soma (cp. Indra et Vrtra dans le védisme, Θrætona et Azi Dahaka dans le Hom Yasht de l'Avesta, Teshub Tarhun et Illuyankas dans la mythologie hittite). Contrairement à ces dieux victorieux, Thor ne tue pas le serpent libéré par Hymir, mais l'appâte avec une tête de taureau, qui, je le rappelle, est une incarnation du Soma, avalé par Vrtra dans les Védas et par Azi Dahaka dans l'Avesta.

Il est intéressant de noter que les mythes germaniques et scandinaves débutent par la naissance du géant Ymir et d'une vache qui l'abreuve de son lait. Odhinn, Vé et Vili, les premiers dieux, finissent par tuer Ymir et la vache. Du corps du géant, ils créent les différents mondes portés par l'arbre Yggdrasilr. La ressemblance entre Ymir, le premier géant, et Hymir, le maître de maison, est frappante. Odhinn, Vili et Vé sont aussi les créateurs du premier homme et de la première femme.

Tous ces mythes ont quelque ressemblance avec l'acte d'ESUS.

ESUS tue le taureau pour créer la boisson des dieux. Sur le Pilier des Nautes, cette figure indigène est accompagnée de deux figure latines, Jupiter et Vulcain. A travers Jupiter, nous reconnaissons le dieu TARANIS, dieu de la foudre et maître de la roue solaire. Le druide Mog Ruith "serviteur de la roue" est le pendant évhémérisé de cette figure. A travers Vulcain, c'est le dieu Mitra/Mithra que nous retrouvons, car ce dieu est le protecteur du feu cultuel.
Les bas-reliefs ESUS, IOVIS et VOLCANUS décrivent les aspects du même dieu druide, détenteur de l'immortalité, maître de l'univers humain et divin, protecteur du culte. Des aspects différents du dieu druide se retrouvent dans la Pharsale de Lucain. L'auteur décrit la triade comme cruelle, demandant des sacrifices. Mercure Toutates est honoré de la manière suivante: un homme est noyé, tête en avant, dans un tonneau plein. Esus Mars est honoré de la manière suivante : un homme est suspendu dans un arbre jusqu'à ce que ses membres se détachent. Taranis Dis Pater est honoré de la manière suivantes : des hommes sont brûlés dans un baquet en bois. Tous ces crimes que Lucain leur imputent sont liés à des bassins et à des arbres, qui font partie des motifs légendaires du dieu ESUS. ESUS, TARANIS et TOUTATIS forment différents aspects du même dieu druide, d'où ces mêmes motifs légendaires employés pour des dieux considérés comme distincts et pris pour des sacrifices horribles par les Latins et les Grecs.

Cette triade se retrouve dans de nombreuses cultures indo-européennes : Mitra/Mithra (dieu souverain des contrats, dieu prêtre et dieu juriste)-Bhaga/Baga (dieu souverain mineur du partage)-Aryaman/Airyaman (dieu souverain mineur protecteur de la société et de l'hospitalité) chez les Védiques et les Avestiques, Iuppiter Optimus Maximus (roi des dieux)-Terminus (dieu des chemins et des frontières de propriété)-Iuventus (dieu des jeunes guerriers) chez les Romains, Odhinn (roi des dieux)-Vili ("volonté"; mais je pense qu'il pourrait avoir un lien avec le scandinave vel, l' anglais well, l'allemand wohl "bien"; donne à l'homme l'intelligence et le mouvement)-Vé ("maison, sanctuaire", donne à l'homme l'apparence et les perceptions du monde extérieur)

TARANIS, "tonnant", serait le nom de la divinité en tant que maître de la foudre, du feu, et du temps. Il est l'aspect gouverneur du dieu druide, celui qui régit. ESUS, "bon", serait le nom de la divinité en tant que juge des morts et détenteur de l'immortalité, SUCELLOS n'étant qu'un aspect d'ESUS. Il est l'aspect partageur du dieu druide, celui qui donne aux dieux et aux hommes. TOUTATIS ou TEUTATES, "père de la tribu", serait le nom du dieu druide en tant que protecteur de la société, force de cohésion. En somme, ESUS-TARANIS-TOUTATIS est le prototype du druide, régent de la société des hommes et des dieux.

Pour les nautes parisiens, ce dieu méritait bien cette deuxième place sur leur pilier votif. Malgré le syncrétisme gallo-romain, ils avaient conscience que sous ses aspects aux noms multiples se cache un seul et même dieu

Il se fait tard...La suite demain :
- Sur le culte du Soma celtique, deuxième partie de mon interprétation du deuxième bloc du Pilier des Nautes, et du culte qu'ont dû sûrement pratiquer les nautes parisiens en l'honneur de IOVIS/VOLCANUS/ESUS
- Sur la protection divine du Soma celtique, troisième partie de mon interprétation, où transparaît le rôle de NANTOSUELTA et où j'essaie de trouver du sens au premier bloc du Pilier des Nautes, celui de SMERTRIOS/CASTOR/POLLUX/CERNUNNOS

Je sais que c'est assez long ... Alors ?

Re: Mon interprétation...

MessagePosté: Mar 20 Nov, 2007 11:24
de Alexandre
Il y a des choses intéressantes dans ce que tu dis. Mais j'aurais besoin de quelques précisions :

matthaeus a écrit:Dans les cultures indo-européennes, plus spécifiquement indo-iraniennes, le taureau est souvent une incarnation du dieu SOMA

Tu peux me donner des références ?

matthaeus a écrit:TARANIS, "tonnant", serait le nom de la divinité en tant que maître de la foudre, du feu, et du temps. Il est l'aspect gouverneur du dieu druide, celui qui régit. ESUS, "bon", serait le nom de la divinité en tant que juge des morts et détenteur de l'immortalité

Je ne connais aucune religion indo-européenne qui confonde en un seul dieu les archétypes du dieu législateur (Esus), du dieu guerrier au marteau (Taranis) et de l'homme déifié roi des morts.

hello

MessagePosté: Mar 20 Nov, 2007 21:45
de matthaeus
Bonsoir,
Je dis aussi "Le Soma/Haoma n'est pas un taureau mais il est généralement comparé à un bovin et son sang à du lait. Le dieu a fini par fusionner avec sa représentation imagée."

Tu pourrais consulter le Hom Yasht de l’Avesta et les textes du Rg Veda concernant Soma. Le Haoma-Soma y est comparé au taureau à de nombreuses reprises. Ces textes sont directement accessibles sur Internet.

Alexandre a écrit:Je ne connais aucune religion indo-européenne qui confonde en un seul dieu les archétypes du dieu législateur (Esus), du dieu guerrier au marteau (Taranis) et de l'homme déifié roi des morts.


Le marteau de Thor et celui de Taranis ne sont pas les mêmes bien qu’ils représentent tous les deux la foudre. La foudre de Thor est une arme de seconde fonction, qui frappe les ennemis des dieux et qui permet de faire tomber la pluie fécondante, libérée par cette action. Celle de Taranis est une arme de première fonction, l’arme du juge, du ciel qui frappe, qui choisit les élus ou qui punit les méchants, en les envoyant dans l'autre monde. Ces utilisations de la foudre sont différentes.

Le roi des morts est un aspect évhémérisé du dieu souverain de première fonction. je ne fais que remarquer la ressemblance entre l'acte sacrificateur de cette divinité et celui du dieu druide, actes qui n'ont pas le même résultats. Les Celtes et les Germains sont d'ailleurs les seuls indo-européens à avoir conservé ces deux thèmes, sans les fusionner (comme les Avestiques), les minorer (chez les Védiques) ou les supprimer (chez les Grecs et les Romains).

MessagePosté: Mer 21 Nov, 2007 1:46
de Alexandre
J'ai effectivement trouvé quelques statues du dieu Soma montant un taureau, ainsi que ceci :
"Oh Soma, clarifie-toi en taureau aimant les dieux" RV IX,6,1
"Sperme de taureau" RV IX,19,4
"Les sept fleuves coulent selon ton instruction, ô Soma ; pour toi coulent les vaches laitières." RV IX,66,6

Ton idée de faire du taureau aux trois grues une allégorie du breuvage d'immortalité est donc recevable.

Toutefois, je te rappelle que le combat contre le serpent pour la délivrance du soma est le fait d'Indra, qui n'est pas un dieu souverain mais un dieu guerrier. C'est pourquoi - jusqu'à plus ample informé - je reste sceptique quant à ta distinction entre le marteau de Taranis et celui de Thor.

MessagePosté: Mer 21 Nov, 2007 9:49
de Pierre
Alexandre a écrit:Ton idée de faire du taureau aux trois grues une allégorie du breuvage d'immortalité est donc recevable.


Alexandre,

N'as tu pas compris la cause du pétage de plomb d'hier ? Ne peux-tu pas de contenter de dire que l'idée de Mattheus est intéressante. Car là, tu donnes l'impression de : "délivrer des certificats de recevabilité"... Soignes la forme :wink:

@+Pierre

MessagePosté: Mer 21 Nov, 2007 11:35
de Alexandre
D'accord, je reformule : Je ne sais pas si cette idée est bonne, mais elle est intéressante et mérite vraiment d'être approfondie.

Ce serait bien si on pouvait afficher les illustrations du pilier. A moins qu'elles ne soient déjà sur l'encyclopédie ?

MessagePosté: Mer 21 Nov, 2007 11:44
de DT
Salut à tous,

Pour une première approche, voir ici:
http://jfbradu.free.fr/celtes/les-celtes/cadre-art-gallo-rom.htm

A+

MessagePosté: Mer 21 Nov, 2007 12:01
de Alexandre
On a déjà évoqué sur ce forum l'amanite tue-mouche et la possibilité qu'elle soit la vraie nature du soma. Si quelqu'un peut nous remettre le fil...

MessagePosté: Mer 21 Nov, 2007 14:46
de Patrice
Salut,

Quelle est la divinité masculine qui, dans le RigVeda, n'est pas comparée à un taureau?
Indra, Parjanya, Rudra le sont, par exemple.

A+

Patrice

MessagePosté: Mer 21 Nov, 2007 17:28
de Muskull
"La lune (Artemis), qui avait pour domaine la naissance, les anciens l'appellaient Melissa (abeille) parce que la lune étant un taureau et son ascension le taureau, les abeilles étaient engendrées par le taureau. Et les âmes qui migraient vers la terre étaient engendrées par le taureau."
Porphyre
On retrouve aussi dans les écrits d'Ovide et de Virgile cette idée d'abeilles (ou de papillons) naissant du taureau.
Les abeilles, le miel, l'hydromel, il y aurait une idée mais plus dans la continuité...
En astrologie le taureau correspond aussi à la puissance générative de la nature en Mai d'où l'idée de renaissance.
Je pense aussi que c'est dans ce concept de renaissance qu'avait lieu le sacrifice du taureau chez les "celtes", sacrifices dans des fosses en l'honneur des divinités souterraines (dont l'eau), rien n'atteste que son sang était recueilli. Le sacrifice du Haoma est plus du type "sacrifice partage" tels les festins de roi Luern.
Idée de renaissance aussi dans le sacrifice du taureau pour l'élection d'un nouveau roi dans les légendes irlandaise.
D'ailleurs, dans le taureau aux 3 grues il y a cette même idée de renaissance cyclique avec les oiseaux de la déesse (migrateurs à cous de serpents) dont le retour et les danses nuptiales annonçaient le renouveau.

Mais l'on retrouve ce renouvèlement de l'alliance entre les hommes et les dieux dans le sacrifice du Haoma mais de manière solaire. C'est pourquoi je suis un peu sceptique sur cet aspect de l'interprétation.