bastidienne a écrit:Que pouvez-vous me dire sur la célébration de la Nuit Mère?
Merci
Selon les légendes, dans les origines de la création du monde et la théogonie grecque (ou généalogie des dieux), Gaia (la terre) et Ouranos (le ciel) ont pour mère Nyx (la nuit), née du Chaos :
E. Hamilton a écrit: ......D’abord il y eut Chaos, l’immensurable abîme,
......Violent comme une mer, sombre, prodigue, sauvage.
........................................................................Milton.
......La Nuit aux ailes noires
......Déposa un œuf né du vent
......Dans le sein sombre et profond de l’Erèbe.
......Et tandis que passaient les saisons,
......Vint celui que tout attendait,
......L’amour aux ailes d’or étincelantes.
.................................... ..........Aristophane.
......La terre, la toute belle aux seins épanouis,
......Se leva, elle qui est la base inébranlable
......De toutes choses. Et la blonde Terre mit d’abord au monde
......Le Ciel étoilé, son égal,
......Afin qu’il la recouvrit de tous côtés et devînt
......La demeure éternelle des dieux immortels.
.............................................................................Hésiode.
La mythologie, Edith Hamilton, Éditions Marabout, 1988, 416 pages, p. 69—70.
J. Chevalier, A. Gheerbrant a écrit:NUIT
Pour les Grecs, la nuit (nyx), était la fille du Chaos et la mère du Ciel (Ouranos) et de la Terre (Gaïa). Elle engendra également le sommeil et la mort, les rêves et les angoisses, la tendresse et la tromperie. Les nuits étaient souvent prolongées au gré des dieux, qui arrêtaient le soleil et la lune, afin de mieux réaliser leurs exploits. La nuit parcourt le ciel, enveloppée d'un voile sombre, sur un char attelé de 4 chevaux noirs, avec le cortège de ses filles, les Furies, les Parques. On immole à cette divinité chthonienne un agneau femelle noir.
...La même glyphe, chez les Maya, signifie la nuit, l’intérieur de la terre et la mort (THOH).
...La nuit est, dans la conception celtique du temps, le commencement de la journée, comme l’hiver est le début de l’année. La durée légale d’une nuit et d’un jour correspond en Irlande à vingt-quatre heures et, symboliquement, à l’éternité. Le nom gallois de la semaine est, étymologiquement, huit nuits (wythnos). La période des trois nuits de Samain du calendrier irlandais est retrouvée terme pour terme dans le calendrier gaulois de Coligny (Ain). D’après César (BG) les Gaulois comptent par nuit (OGAC, 9, 337, sqq. ; 18, 136 sqq).
Dictionnaire des Symboles, Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Éditions Seghers, 1974, tome III, 414 pages, p. 228.
La Samain débute la nouvelle année celtique au premier jour du mois noir ou novembre, en breton
miz du. Après vient décembre (
miz kerzu). La nuit mère, ou mère-nuit (
mamm-noz), doit correspondre à la nuit la plus longue de l’année ou solstice d'hiver autour du 21 décembre. C’est la saison la plus froide de l’année.
Force est de constater les coïncidences, rapprochements et similitudes universels employés pour
nuit (
nix en grec,
nox en latin,
noz en breton,
night en anglais,
natch en allemand,
noche en espagnol …).
Les nuits étaient souvent prolongées au gré des dieux, qui arrêtaient le soleil et la lune, afin de mieux réaliser leurs exploits. Gaia, Gaya, Gæa, Gê…, ou terre-mère, aurait-elle dans un caprice enfanté les longues nuits noires (
noz du) de l’hiver celtique (
giamonos, giamonios…), en grec
kheima, en latin
hiems, vieil irlandais
gaim, vieux gallois
gaem puis
gaeaf, gaélique écossais
geamhradh, vieux breton
guiam puis
goañv …?!
A noter que Saturne, divinité de la mythologie italique et romaine, protecteur des semailles et parfois aussi de la vigne, fut identifié pour des raisons obscures au Cronos des Grecs, maître du temps. Lors des fêtes saturnales ou
saturnalia, qui étaient célébrées entre le 17 et 24 décembre, régnaient la licence et le désordre.
e.