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MessagePosté: Jeu 31 Jan, 2008 18:18
de Sedullos
Bricta, il n'y a pas de souci :)

MessagePosté: Jeu 31 Jan, 2008 19:01
de Muskull
Sedullos a écrit:Bricta, il n'y a pas de souci :)

Le souci étant une fleur (aussi) j'imagine un possible froncement de sourcil de notre belle italienne. :D
J'ai souvenir en ma famille d'un amoureux persan qui offre des chrysanthèmes (fleurs solaires pour lui) à sa dulcinée bretonne pour qui c'étaient des fleurs pour les morts. :lol: :79:
Il faut noter que certains aussi veulent "décorer" la spiritualité "celtique" d'arts bien plus lointains comme les Védas ou ce genre de choses lointaines, très lointaines, très, très lointaines...

MessagePosté: Mar 05 Fév, 2008 14:41
de ejds
Ecco, buongiorno Bricta e popula :) !

Pierre a écrit:Dans l'encyclo c'est le nom de chaque dé qui est en souligné. Dans cette fiche, il est d'ailleurs précisé que les Nautes sont les dédicants. La dédicace latine qui figure sur ce même dé, le confirme "NAVTAE - PARISIACI
PVBLICE - POSIERV|N[T]
" (La communauté des Nautes Parisiaques ont érigé).

A noter que le pilier des Nautes, qui représente une assimilation des divinités gallo-gréco-romaines, est composé de quatre dés, ou plutôt très lourds cubes ou blocks de pierre superposés, chacun de quatre faces qui en se dépliant, semblent raconter une histoire.

D’après un document fourni par le Musée national du Moyen Âge - Thermes et hôtel de Cluny, le block ou niveau II est particulièrement parlant : :shock:

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Côté gauche, dessins de Dom J. Martin (1726), et côté droit : dessins J.-P. Adam (1985),

Musée national du Moyen Âge - Thermes et hôtel de Cluny.


TIB . CAESARE . AVGIOVIOPTVM . MAXSVMO. MO.
NAVTAE . PARISIACI . PVBLICE . POSIERVNT
EVRISES
SENANI V. EILO


La dédicace ou ex-voto qui peut se traduire par quelque chose comme : A Tibère, César Auguste, et au très bon, très grand Jupiter, monnayé avec les possessions publiques des Nautes Parisiens ... Elle se lit comme une forme d’allégeance et de soumission des Parisii à l’Empire et une promesse solennelle faite à son empereur : Tibère, Tiberius Julius Cæsar, (v. 42 av. J.-C. à 37 ap. J.-C.). Fils adoptif d’Auguste, empereur de 14 à 37 ap. J.-C., il affermit les institutions, maintint les frontières et réorganisa les finances. Il accrut les privilèges et les droits du Sénat, avant de se heurter à l’opposition des sénateurs.

Iovi, qui est une variante écrite de Jupiter (Zeus), roi des dieux et des hommes, est la déité dominante du pilier. Joël Schmidt souligne l’importance de Jupiter et son incarnation dans la personne des empereurs : :shock:

J. Schmidt a écrit:JUPITER. Pendant toute la durée de l’Antiquité romaine, Jupiter demeura le plus grand de tous les dieux, le souverain du Ciel et de la Terre. Vénéré primitivement en tant que divinité des Éléments — le temps, la foudre, le tonnerre, la lumière —, portant des surnoms, épithètes suggestives, telles que Fulminator, Fulgurator, Tonitrualis, Pluvius, Tonans, il absorba peu à peu les petites déités locales de l’Italie, et ses attributions, ainsi que ses représentations, prirent une ampleur nouvelle et multiforme. L’État romain, centralisé à l’extrême, avait besoin d’un dieu qui, sur le plan religieux, assurerait et fortifierait son unité. Jupiter devint en quelque sorte un dieu politique, garantissant les lois, les traités, les serments, soutenant Rome dans ses guerres. […] Il portait le nom d’Optimus Maximus et les consuls, au moment de leur entrée en charge, imploraient son aide et son indulgence. Si forte était la prééminence de Jupiter dans l’État romain qu’elle ne fut pas éclipsée par l’introduction de Zeus dans son panthéon. S’il est vrai qu’on attribua au premier les mythes sans nombre du second, il n’en n’est pas moins sûr que Jupiter conserva, jusqu’à la fin du paganisme, son importance politique. Il continua d’assurer un lien unique entre les diverses cités de l’Empire romain, qui toutes possédaient leur temple et leurs statues dédiés à Jupiter. Le dieu s’incarna lui-même dans la personne des empereurs, qui, pour augmenter leur prestige, n’hésitèrent pas à s’attribuer ses titres.


Dictionnaire de la Mythologie grecque et romaine, Joël Schmidt, Librairie Larousse, 1965, 320 pages, pp. 174—5. Réédition Larousse-Bordas, 1998.

Après la mémorable défaite des Parisii contre Labienus en 52 av. J.-C., Lutecia était fortement militarisé et représentait une place forte en soutien aux avants postes principalement situés sur les lignes germaniques.

Sur le block ou niveau II, on retrouve comme trois générations. Sur les deux premières faces, des gens d’armes autochtones ou peut-être aussi un détachement d’auxiliaires étrangers d'après leur genre de bonnet, faciès et équipement. Jeunes guerriers imberbes suivis de barbus d'âge mur, armés jusqu’aux dents et à l’allure patibulaire et dissuasive, ils sont plus certainement les préposés de la corporation des Nautes et les garants et gardiens des voyageurs, des marchandises précieuses, des entrepôts, des bateaux, du bon paiement des impôts et du trafic fluvial civil et ou militaire ... Troupe de protection fluviale, composée de guerriers plutôt que de marins, assignés à des tâches différentes, avec une lance dans une main et un bouclier dans l’autre, difficile de manœuvrer un bateau dans les méandres tumultueuses et dangereuses du long fleuve Sequana, la Seine.

La troisième face du block pouvant représenter les veteratore in causis publice satis, vétérans rompus dans les affaires publiques, civiles et ou militaires, les anciens, devenus décideurs, négociateurs ou donneurs d’ordres de la corporation (senani ou senant ; veilo ou vetlo, v. eilo ou v. etlo) et siégeant très probablement au Sénat parisien.

En aparté, de prime abord et à contrario, leur présentation n’est pas s’en évoquer l'étude menée par J. Cow et S. Reinanch sur l'ancienne légion composée de trois rangs : :?

-- I - Les hastati au premier rang, ou troupe de choc composé de jeunes soldats (juniores), offensifs, bien entraînés et extrêmement efficaces.
-II - Les principes dans la force l’âge viennent en deuxième rang et en renfort.
III - Les triarii sont les soldats les plus vieux (seniores), veterani milites plus expérimentés et défensifs sont alignés sur le troisième et dernier rang.

J. Cow et S. Reinach a écrit:§§ 172—176. L'ARMÉE EN CAMPAGNE


172. (a) La Légion. — La formation de l’armée à l’époque royale n’est pas clairement indiquée dans nos sources ; les auteurs la comparent à la phalange macédonienne, qui était un bataillon uniforme, mais ils nous disent en même temps que les différentes classes de soldats avaient des armes différentes. Il y a là une contradiction évidente qu’il nous suffira de signaler.

Après l’époque de Camille, et probablement par suite des réformes qu’il introduisit, la légion fut disposée sur trois lignes comprenant chacune un certain nombre de rangs. Les jeunes gens (hastati) étaient placés en avant, les hommes faits (principes) derrière les hastati, et les plus âgés (triarii ou pilani) en troisième ligne. Ces noms ont dû être empruntés à quelque organisation antérieure, car dans la légion postérieure à Camille, les hastati n’ont pas de hasta, les principes ne sont point placés en avant et les pilani n’ont pas de pilum. Au contraire, les hastati ou principes (aussi nommés antepilani) portaient des pila (javelots), tandis que les triarii portaient des hastae (lances.) […]

173. L’armée de Marius. — Comme dans l’armée de Marius, les distinctions d’âge et de cens furent supprimées, l’ordre de bataille dut être modifié en conséquence. Les rangs des hastati, principes, etc., et les groupes de manipules et de centuries continuèrent à subsister, mais l’ensemble de la légion fût divisé en dix cohortes commandées chacune par le plus âgé des centurions 1 et possédant un étendard. La légion entière reçut aussi un étendard, qui était un aigle en argent (aquila) et, depuis l’époque de César, elle porta un numéro distinctif. Dès lors chaque légion, comme les régiments modernes, conserva son identité et commença à avoir son identité propre. [...]

1. Un centurion commençait sa carrière en qualité de posterior dans la 10e manipule des hastati et servait successivement dans les dix manipules, d’abord comme posterior, puis comme prior. Il entrait alors dans la section suivante, celle des principes, et arrivait ainsi, après avoir passé par toutes les manipules, à être primipilus, c’est-à-dire centurio prior dans le premier manipule des triarii.


Minerva, Dr James Cow et Salomon Reinach, Librairie Hachette et Cie, 1890, 336 pages, pp. 230—3.


Pour EVRISES, EURISES ..., je sèche mais je cherche ! :?

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e.

MessagePosté: Mar 05 Fév, 2008 20:18
de Sedullos
Salut, ejds, merci pour ton post,

les Eurises sont les dédicants, les donateurs < du verbe gaulois ieuru = "a offert, a consacré." cf, Delamarre D.L.G., 188-189

Va et ne sèche plus ! :lol:

MessagePosté: Mar 05 Fév, 2008 22:54
de ejds
Sedullos a écrit:les Eurises sont les dédicants, les donateurs < du verbe gaulois ieuru = "a offert, a consacré." cf, Delamarre D.L.G., 188-189.

Concrètement, la dédicace du pilier des Nautes ayant été écrite en mots et caractères latins, y a t'il d'autres dédicaces utilisant ce mot : Eurises ? :?

e.

MessagePosté: Mar 05 Fév, 2008 23:50
de DT
Salut à tous,
@ ejds,
La traduction de la dédicace que tu donnes me semble plus compliquée ; il semblerait qu'il s'agit plutôt d'une action publique sur un lieu public ; de même TIB CAESARE AUG me semble être un ablatif, et donc cela ne peut pas être "à", mais "sous, en l'honneur de", puis vient ensuite la véritable dédicace à IOM.
Le monde antique était profondément ritualisé et juridiquement organisé.
Les premières lignes étaient honorifiques, mais ne mêlaient pas ce qui peut être divus et ce qui est deus.
A+

MessagePosté: Mer 06 Fév, 2008 0:21
de Sedullos
A ejds, je ne pense pas que le rapprochement des Nautes avec la légion manipulaire soit pertinent. Les hastati ne sont pas les seuls juniores, il y aussi en avant les vélites avec leurs javelines.

Cela fait quatre "lignes" : en fait 2 rangs de triarii, 2 de principes, 2 de hastati et 3 de vélites selon un schéma de Connoly.

Mon interprétation des deux groupes armés de la lance et du bouclier, au vu justement de leur armement de base, irait plutôt dans le sens d'un rappel du temps où les citoyens bénéficiant d'un statut relativement égalitaire mais hiérarchisé selon l'âge, ici les dédicants et les jeunes, se devaient de porter les armes.

MessagePosté: Mer 06 Fév, 2008 20:17
de Matrix
bj je suis d'accord avec Sedullos
d'ailleurs je crois que Lambert ou Delamarre (j'ai pas les bouquins sous les yeux) a étudié cette dédicasse en concluant pour "Eurises" = donnateurs
a comparer avec Ieuru = a offert

MessagePosté: Jeu 07 Fév, 2008 0:04
de Sedullos
Salut, Matrix, Delamarre cite Lambert aux pages indiquées plus haut.

MessagePosté: Ven 08 Fév, 2008 12:40
de ejds
Pour se reconcentrer sur les Nautes : parmi l’équipage d’un navire on peut reconnaître à bord les classiarii ou epibatæ (soldats armés pour combattre), les nautæ ou nautœ (matelots) et les remiges (rameurs) : :?

A. Adam a écrit:MARINE.

Les Romains mettaient autant de célérité à équiper une flotte qu’à la construire ; ils prenaient pour matelots et rameurs (nautœ vel remiges) des esclaves et des affranchis qu’on appelait indistinctement SOCII NAVALES, Tit.-Liv. XXI. 49. 50. XXII. II. XXVI. 17, et CLASSICI, XXVI. 48. — Curt. IV. 3. 18. Quelquefois les citoyens et les alliés étaient tenus d’armer un certain nombre de ces marins, proportionnément à leur fortune, et même parfois de leur fournir des vivres et la solde pendant un temps déterminé ; des subsides remplacèrent pour eux ces réquisitions dans plusieurs circonstances, Tit.-Liv. XXIV. II. XXVI. 35.

Les soldats des légions combattirent d’abord sur mer comme sur terre ; mais dès que les Romains eurent établi un service de mer régulier et fixe on y employa les troupes particulières (milites in classem scripti), Tit.-Liv. XXII. 57. Ces soldats portaient le nom de CLASSIARII ou EPIBATÆ, Cœs. Passim. — Suet. Galb. 12. — Tacit. Annal. XV. 51 ; on attachait moins de considération à leurs services qu’à ceux des soldats légionnaires, Suet. ibid. — Tit.-Liv. XXVII. 23. — Tacit. Hist. I. 87. Quelquefois on composa les équipages d’esclaves affranchis, Suet. Aug. 16. Dans certaines circonstances, on armait aussi les rameurs, Tit.-Liv. XXVI. 48. XXXVII. 16.

Dans les derniers temps, on contraignit les alliés et les pays conquis de fournir un certain nombre de navires complètement équipés et armés, Cic. Verr. V. 17, etc., Tit.-Liv. XXXVI. 43. XLII. 48 ; on ne demandait à plusieurs que des munitions, des armes, des cordages et des hommes, XXVIII. 45. […]

Les récompenses distribuées après une victoire navale étaient les mêmes que celles qu’on accordait aux troupes de terre ; les punitions, la solde, les vivres étaient entièrement semblables, Tit.-Liv. XXIII, 21. 48.

ANTIQUITES ROMAINES,
ou tableau des mœurs, usages et institutions des Romains;
par Alexandre Adam, Chez Verdière, 1826. Seconde édition, Tome second, p. 215—24.

Indispensables particulièrement au bon fonctionnement logistique et sécuritaire de l'Empire, on attachait pourtant moins de considération aux services des troupes marines de mer ou de fleuves qu’à celles des légionnaires. Plus amples détails sur Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio : CLASSIARII, CLASSICI.

e.

MessagePosté: Ven 08 Fév, 2008 17:34
de Sedullos
Ejds,

Intéressant mais tout cela concerne la marine de guerre romaine sur mer :wink:

Les Nautes, ce sont des mariniers* sur un fleuve, la Seine en l'occurence.

*On notera que je n'ai pas dit des marins d'eau douce :lol:

MessagePosté: Sam 09 Fév, 2008 23:45
de Matrix
On notera que je n'ai pas dit des marins d'eau douce

je l'avais déjà... "nauté" :lol:

MessagePosté: Dim 10 Fév, 2008 19:30
de Sedullos
Salut à tous,

Ceux qui sont intéressés par les Parisii peuvent se reporter à

Les Parisii, entre Gaule Belgique et Gaule Celtique : Peuplement et territoire / Nathalie Ginoux et Matthieu Poux, pp. 226-243 in

Territoires celtiques : Espaces ethniques et territoires des agglomérations protohistoriques d'Europe occidentale : Actes du XXIVe colloque international de l'AFEAF, Martigues, 1-4 juin 2000 / sous la direction de Dominique Garcia et Florence Verdin.- Paris : Errance, 420 p.

MessagePosté: Mar 19 Fév, 2008 13:12
de ejds
...............................Image

...........................................................EVRISES / EURISES

Il n’est pas aisé de décrypter une dédicace latine mais le moindre petit dictionnaire franco-latin de poche permet de dire qu’eurises n’existe pas en latin dans son entier. A défaut de donner du fil à retordre, les hésitations, le manque d'évidences, les réflexions pertinentes des uns et les réponses tout aussi impertinentes des autres ne manquent pas autant dans les livres que sur le Web, mais de là à dire qu’il doit s’agir d’une déclinaison de verbe « gaulois », d’une ou de divinités gauloises, si ce n'est d'une hybridation fantaisiste de mots grecs et latins, ou alors d’une grossière traduction à la vite du latin vers le gaulois ... On peut aussi bien s’arrêter à dire : — « Euh ! Je ne sais pas ! ». :(

Ce peut-être l’un de ces nombreux mots où la racine grecque eu, en latin euge, et qui veut dire bien, bon eur, large …, et qui entre dans la composition de mots tels que eubages, euhages, euhagis (Ammien Marcellin, XV, 8). Evates, ovates, évoluant ou donnant en latin vates, vatis : devin, prophète.

La deuxième partie du mot eurises n’est plus à faire : rex, regis en latin, rix en gaulois, roi, souverain, monarque ; rixa, rixe, querelle, lutte, débat.

Sans tous les nommer mais en cherchant un peu, la signification du mot eurises peut s'agir aussi, à convenance et tout bonnement, d'un nom propre ou de personnes ayant vraiment existées tel Euripides, auteur dramatique de la Grèce antique (480-406) ou encore Eurycles Gaius lulius qui a aidé Auguste à la bataille navale d’Actium en 31 av. J.-C. (un détachement de quatre cents Gaulois, garde rapprochée de Cléopâtre, devint l’année suivante celle du roi Hérode).

On trouve aussi bon nombre de personnages dans la mythologie : :?

- Euménides, Erinnyes ou Érinyes : les déesses « bienveillantes » ou, c’est selon leur humeur, les furies.
- Eumides : fils d'une Thespiade et d’Héraclès, l’hercule romain et qui est une des figures du pilier et protecteur de la navigation.
- Euryades : un des poursuivants de Pénélope, épouse d'Ulysse.
- Eurybates : messager d’Ulysse.
- Eurydice : l'épouse d'Orphée qui participa aussi à l'expédition des Argonautes.
- Eurysakes ou Eurysace : fils d'Ajax, le porteur du large bouclier. Eu, en grec bien, bon ; eur, signifiant large, eurises, les navigants parisiens, milites, classiarii ou epibata, (la milice armée protégeant les mariniers, leurs bateaux et cargaisons, les rives et riverains …) ; peut évoquer quelque chose comme les "bons protecteurs", les "bons guerriers aux larges boucliers", les "bons gardiens" ..., de l'ordre public, des lieux et pratiques religieuses. Sous Auguste et sous Tibère, les troupes de marine étaient tenues en médiocre estime. Les capitaines et les équipages appartiennent tous à la familia imperatoris et ne semblent pas avoir été organisé militairement.
- Eurysthée : cousin d’Héraclès, fils du dieu Zeus (Jupiter).
- Euryte : l’un des Argonautes, mais aussi le nom d’un des géants qui firent la guerre à Zeus, mais qui fut battu par Héraclès ...

Comme regroupement de personnes on connaît les Eupatrides : les « bien-nés » ou gens de bonne naissance. Cette classe, dans les débuts de la république d'Athènes, était de ceux qui ont reçu une éducation distinguée qui pouvaient être admis aux dignités publiques et étaient les vrais représentants de l'État. Les privilèges furent conservés plus tard à des familles nobles qui avaient les sacerdoces et le soin des choses religieuses. Diodore l'explique :

Diodore a écrit:Bibliothèque historique de Diodore de Sicile

Tome premier

XVIII. […] Les Athéniens, disent-ils, sont les seuls Grecs qui appellent leur ville "Asty", nom emprunté à l'Asie d'Égypte; de plus, leur organisation politique a le même ordre, et divise, comme chez les Égyptiens, les citoyens en trois classes. La première se compose des "eupatrides", qui, comme les prêtres en Égypte, sont les plus instruits et dignes des plus grands honneurs. La seconde classe comprend les possesseurs de terres, qui devaient avoir des armes et défendre l'État, comme en Égypte les cultivateurs qui fournissent des soldats. La dernière classe renferme les ouvriers occupés à des arts manuels et payant les charges publiques les plus nécessaires; un ordre semblable existe aussi chez les Égyptiens.

Pour des raisons de contrôle administratif, Octave (Auguste), né en 63, empereur de 31 av. J.-C.–14 ap. J.-C., fils adoptif et héritier de César, divisa les provinces en deux grandes catégories : celles dont il laissait la direction au Sénat, et qu’on appela pour cela provinces sénatoriales, celles dont il se réserva la direction, et qu’on appela provinces impériales :

L’ADMINISTRATION IMPÉRIALE.


Organisation des provinces ; les frontières. — Afin de se rendre compte sur place et par lui-même des besoins des provinciaux, Auguste fit de nombreux voyages au milieu d’eux, ou y envoya les plus sûrs de ses conseillers.

Or le plus grand bienfait qu’on put accorder aux provinces, c’était de les délivrer de la tyrannie de leurs gouverneurs. Pour y parvenir, il fallait enlever à ceux-ci l’impunité et procurer un moyen sûr de faire écouter leurs doléances à Rome.

Auguste commença par diviser les provinces en deux grandes catégories : celle dont il laissa la direction au Sénat, et qu’on appela pour cela provinces sénatoriales ; celles dont il se réserva la direction, et qu’on appela provinces impériales.

Il y eut d’abord 10 provinces sénatoriales, à savoir : l’Afrique, l’Asie, la Bithynie, l’Illyrie, la Macédoine, la Crète et Cyrène, la Sicile, la Sardaigne et la Corse, et la province de Bétique en Espagne, et 10 provinces impériales : l’Égypte, Chypre, la Cilicie, la Syrie, la Germanie inférieure, et la Germanie supérieure, les quatre provinces de Gaule, (Narbonnaise, Aquitaine, Lugdunaise et Belgique). Au Sénat les provinces les plus riches et les plus peuplées, en même temps que les plus soumises et les plus rapprochées de Rome. A Auguste les plus pauvres, les plus éloignées, les dernières soumises, les plus difficiles à gouverner. Situées presque toutes aux frontières, les provinces impériales avaient besoin de garnisons permanentes, qui absorbaient toutes les forces de l’État, placées ainsi entre les mains d’Auguste. D’autre part, cette division des provinces sénatoriales et impériales était une distinction de pure forme. En vertu de son pouvoir suprême, Auguste exerçait un droit de surveillance également étendu sur le unes et les autres.

Les provinces impériales étaient gouvernées par des légats d’Auguste faisant fonctions de préteurs, anciens consuls ou anciens préteurs, nommés par Auguste et révocables par lui. Les provinces sénatoriales étaient gouvernées par des pro-consuls, tirés au sort pour un an, parmi les sénateurs. Ces proconsuls choisissent eux-mêmes leurs agents, questeurs ou légats. Mais leurs attributions sont purement administratives, et Auguste peut toujours leur demander compte de leur gestion. Grâce à cette dépendance absolue des agents de Rome dans les provinces, à leur responsabilité nettement établie, les provinciaux jouirent d’une administration régulière.

Les assemblées provinciales. — Ils trouvaient encore dans la réorganisation des assemblées provinciales une autre garantie pour leurs intérêts. Non pas qu’on puisse dire que les assemblées provinciales sous l’empire romain annoncent, même très obscurément, notre système représentatif. Non, l’antiquité ne le connut pas, et ces assemblées provinciales avaient surtout un caractère religieux, comme le fameux Conseil des Gaules, organisé par Auguste à Lyon, en l’an 12. Cependant ces assemblées pouvaient envoyer des députés à Rome. Elle pouvait aussi décréter des remerciements ou des blâmes pour les gouverneurs, émettre des vœux comme nos conseils généraux. Si mince qu’il fût, l’obstacle ou la crainte du vote des assemblées provinciales pouvait parfois arrêter la rapacité ou la tyrannie d’un gouverneur.

Histoire sommaire de l’Antiquité, G. Ducoudray, Librairie Hachette et Cie, 1905, 392 pages, pp. 331—2.

Au premier siècle de notre ère, et dans un Empire en plein essor économique, les provinces étaient administrées selon un nouveau mode de gestion de la société, inspiré sur les anciens systèmes de classes, respectant les dieux et les coutumes locales. Faute mieux, les semblants des fondements, les structures existantes des institutions, des corporatismes, des entrepreneurs et des décideurs locaux, et surtout des affairistes, amenèrent à un contrôle et une soumission totale à Rome mais où chacun finit par y trouver son compte.

Ce renversement transforma l’ancienne structure originelle de la tribu gauloise du siècle précédent, conduite par un petit chef de tribu, contrôlée par une assemblée locale du peuple ou Sénat, mais d'où les représentants du druidisme n’étaient plus vraiment écoutés ou écartés. L’autorité passe à une nouvelle forme d’aristocratie ou d’oligarchie consentante selon une hiérarchie des privilèges, une richesse et compétence des savoirs-faire. La religion ancestrale et ses dieux, aussi importante soit-elle, est remise à l'honneur, mais à genoux, devant Rome et son auguste et divin représentant.

Pour les personnages influents des Gaules, éduqués à la mode de Rome, il est de bon ton de latiniser ses noms et prénoms.

e.

MessagePosté: Mar 19 Fév, 2008 15:40
de Sedullos
Salut à tous,

ejds, au risque de paraître impertinent, 8) je me permets de te faire remarquer que Xavier Delamarre, Pierre-Yves Lambert et quelques autres ne sont pas des lectures périphériques et accessoires, lorsqu'on s'intéresse à la civilisation, à la religion et à la langue celtiques.

Le Gaffiot, l'A.F.P. sont des références sérieuses mais pas forcément les mieux appropriées pour traiter d'une stèle où apparaissent une partie du panthéon gaulois, des hommes portant des armes gauloises, désignés par un terme qui pourrait bien être du gaulois. :D