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MessagePosté: Mar 19 Fév, 2008 16:02
de DT
Salut à tous,
Je vais dire sans doute des bêtises ; mais à l'époque n'existaient pas les SMS, je crois donc plus facilement à une erreur de transcription, de mauvaise adaptation phonétique d'un ensemble comme "ieuru" (consacré) à Es(us ?).
A+

MessagePosté: Mar 19 Fév, 2008 21:50
de Alexandre
Qui dit mauvaise adaptation phonétique dit adaptation d'une langue étrangère. En terre gauloise, il faudrait que ce soit une adaptation du latin.
A partir de quel mot ?

Je suis d'accord avec Sedullos : si l'on veut voir en ieuru un mot latin ou grec, il faut produire le terme dont il serait l'adaptation, et pas seulement le préfixe grec ευ- que l'on peut mettre à toutes les sauces tant il est fréquent en grec.
Le plus simple, et de loin, est d'y voir un mot gaulois, et donc de revenir vers le Delamarre.

MessagePosté: Mer 20 Fév, 2008 0:00
de DT
Salut à tous,
Salut Alexandre,
Justement j'allais dans le sens de Sedullos. Peut-être me suis-je mal exprimé. Je suppose une contraction de référents "galates" (ieuru+es...), plutôt que "gaulois" (car désormais je préfère utiliser ce terme de Galates plus proche des appellations d'origine). Je ne fais aucune référence à du Grec ou du Latin.
Je suppose simplement des formes de langue celtique transposées maladroitement.
A+

MessagePosté: Mer 20 Fév, 2008 1:17
de Sedullos
DT, j'avais bien compris. :D

On ne saura jamais la langue que parlait le graveur des inscriptions.

MessagePosté: Sam 23 Fév, 2008 13:28
de Pierre
ejds a écrit:Ce peut-être l’un de ces nombreux mots où la racine grecque eu, en latin euge, et qui veut dire bien, bon eur, large …, et qui entre dans la composition de mots tels que eubages, euhages, euhagis


Au sujet des Eubages, vois les Druides de CJG, page 441

@+Pierre

Ieureka !

MessagePosté: Sam 23 Fév, 2008 14:32
de Matrix
Slt DT
voici les inscriptions avec Ieuru (mais y en a plein d'autres !!!)

Ieuru
Il a offert. Formule de dédicace

Inscription d’Alise : « martialis dannotali ieuru ucuete sosin celicnon… » = M. fils de D. a offert à Ucuetis ce pilier votif.

Inscription de Vaison : « segomaros uilloneos tooutious namausatis eirou belisami sosin nemeton » = S fils de U. citoyen de Nîmes a offert à Belisama ce sanctuaire.

Inscription de Naintré : « ratin briuatiom frontu tarbetis[o]nios ieuru » = F. fil de T. a offert le rempart aux gens du gué.

Incription de St Germain-Source-Seine : « aresequani ariíos iourus lucio[n] nertecoma[ri] » = Les riverains de la Seine et Arios ont offert à L. fils de N.

Inscription de Lezoux : « e…ieuri rigani rosmertiac » = J’ai offert à la reine et à Rosmerta.

Les correspondances sont délicates :
Relation avec un Protoceltique *Eior- ? = donner/offrir
cf Indo Européen Peporh- (chute du P) ?
Grec Pernemi (Je vends)

Gallois Roi’r (?). Irlandais Ro-ir (A offert) et Irlandais Ernaid (Il offre) ?.

a replacer en forum linguistique svp

Matrix
qui Ieuru dans les brancards :lol:

MessagePosté: Lun 07 Avr, 2008 12:55
de ejds
La glose est une annotation qui, en marge ou entre les lignes, explique un mot difficile ou éclaircit un passage obscur. L’extrait suivant explique les rapports entre le mot irlandais íúrad et le mot gaulois ieuru, en latin dedit, fecit.

Dediticus, a, um (deditus)
: rendu de bonne foi à merci, soumis sans condition. Dediticius, ii, affranchis déditices (libres mais privés du droit de cité ; à titre de peine ou parce qu’affranchis par un maître déditice), et tel qu’il est défini par exemple par Salluste, Guerre de Jugurtha.

Revue celtique a écrit:-------------------------------------- Chronique.
---------------------------------IV .


---Le Rev. Edmund Hogan, S. J., Stanislaus’College, Tullamore, a inséré dans The irish ecclesiastical Record, 3e série, volume VIII, n°8, août 1887, pages 739-744, une dissertation sur le mot íúrad, donné jusqu’à présent comme une glose du latin factum est, et par lequel on a cherché à expliquer le gaulois IEURU, si connu des épigraphistes français.

Le R. P. Hogan croit que le sens véritable de íúrad est occideret, est que l’interprétation admise jusqu’ici pour ce mot irlandais est le résultat d’une erreur du scribe qui aurait mis la glose sur un mot différent de celui sur lequel il aurait dû la placer. Le scribe avait devant lui le Livre d’Armargh, f° 189 verso, colonne I ; il venait d’inscrire la glose cimbidi au-dessus de la ligne 2 sur le mot custodias, il voulait écrire íúrad sur le mot suivant, occiderent, qu’il lisait occideret, sans n avant le t, et par distraction il a écrit íúrad, neuf lignes plus bas, sur le mot accederent. Factum est se trouve dans la ligne qui est immédiatement au-dessus de celle qui contient le mot accederent, et voilà pourquoi on a cru que íúrad était la glose de factum est. Il n’y aurait donc aucun rapport entre íúrad et le gaulois ieuru (dedit, fecit).

J’ignore quelle sera la solution définitive à laquelle s’arrêteront les grammairiens ; mais on ne peut contester que l’observation ne soit ingénieuse et que l’auteur ne connaisse la littérature de son sujet 1.

I. Comparez un article de M. Thurneysen, Revue celtique, t. VI, p. 94-96 ; une note de M. Kuno Meyer, même tome, p. 191-192 ; une note de M. Thurneysen, ibid., p. 371.


Revue celtique, Éditions F. Vieweg, Tome VIII, 1887, p. 535.

e.