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MessagePosté: Mer 02 Avr, 2008 12:31
de Pierre
Bonjour à tous,

André-Yves Bourgès a écrit:"on" est un c..., comme "on" me l'a appris quand j'étais petit, ...


Cela est mathémagiquement indémontrable...

La suppression de l'un n'ayant jamais entraîné la suppression de l'autre :P

@+Pierre

MessagePosté: Mer 02 Avr, 2008 12:47
de Sedullos
Si on accepte comme authentiques les traditions rapportées par La Villemarqué, il faut accepter aussi les traditions véhiculées par les triades de la Myfyrian Archeology (1801-1807) et les Iolo manuscrits.

Dans un de ces textes, il est question d'une prison construite avec des os, ceux des Romains et des traîtres, prison qui est une des trois prisons où Arthur a été enfermé.

Il serait tentant (et périlleux) de faire un rapprochement avec l'ossuaire du trophée du sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre qui était totalement inconnu à l'époque.

MessagePosté: Mer 02 Avr, 2008 12:50
de Alexandre
Sedullos a écrit:Ce dragon-enseigne distinct des dragons ou griffons d'Excalibur indique clairement que ce personnage de Merlin est un militaire, un magister equitum. Ce statut me semble l'éloigner considérablement du personnage du fou des bois, de l'ermite et de l'interprétation chamanique à laquelle je ne crois pas.

Cela tend à me ramener une fois encore aux deux rois de Spartes, tous deux militaires dans la pratique, mais respectivement attachés à deux aspects de Zeus qui correspondent mythologiquement au roi et au sorcier, c'est à dire à Arthur et Merlin, et aussi à mon sens à Lug et Karnonos.
C'est à dire en définitive aux deux aspects de la 1e fonction, cette dernière étant bien perçue comme une seule et même fonction malgré ses deux aspects si antagonistes en apparence.

MessagePosté: Mer 02 Avr, 2008 12:58
de Pierre
Muskull a écrit:J'aimerais que l'on revienne au sujet ; c'est à dire, pour simplifier, au concept de "l'homme sauvage" et à ses déclinaisons dans l'imaginaire celtique.
Avec par exemple ce thème de la triple mort que l'on retrouve dans une gwerz bretonne dans l'article d'Ana Donnard ...


Salut Muskull,

Pourquoi ne le demande-tu pas à l'intéressée :wink:

(cf: Liste des membres)

@+Pierre

MessagePosté: Mer 02 Avr, 2008 14:44
de Muskull
Bonjour Pierre,
Si Ana passe elle interviendra je pense. :wink:

Un "homme sauvage" aux origines de Rome:
Dans la mythologie romaine, Faunus était le fils de Picus, petit fils de Saturne et père de Latinus, roi des latins (qu'il eut avec son épouse Fauna), lorsqu'Énée parvint en Italie. D'autres écrits prétendent qu'il est directement le fils de Saturne et Circé.

Protecteur des troupeaux, Faunus leur donne la fécondité et les défend contre les loups, d'où le nom de « Lupercus » qui lui est aussi souvent attribué (de Lupus : « loup »). C'est aussi un dieu prophétique dont la voix retentit dans le silence de la nuit pour prononcer des oracles.

Il lui arrivait aussi d'inspirer des cauchemars aux humains. Aussi lui donne-t-on le nom d’Incubis (« cauchemar »). C'était aussi un dieu qui rendait des oracles (d'où son qualificatif Fatuus, « le Devin »), dévoilant l'avenir grâce aux rêves ou aux voix surnaturelles émises par les bosquets sacrés ; il y en avait un près de Tibure et un autre sur l'Aventin.

On fête en son honneur les Lupercales. Le 15 février, douze luperques, prêtres de Faunus, sacrifiaient un bouc à leur dieu dans la grotte du Lupercal (au pied du Mont Palatin) où, selon la légende, la louve avait allaité Romulus et Rémus. Puis, vêtus uniquement d'un pagne en peau de bouc, ils couraient dans toute la ville de Rome ; ils étaient armés de lanières de peau de bouc avec lesquelles ils fouettaient les femmes qu'ils rencontraient sur leur passage pour les rendre fécondes. En 496, le pape Gélase Ier interdit cette fête païenne. Il choisit Valentin de Terni comme saint patron des fiancés et des amoureux, et décrète que cette date (le 14 février, jour de sa fête) lui serait consacrée.

Les apparitions spectrales et les sons terrifiants qu'on lui attribuait dans les régions boisées firent qu'on vit en lui un monstre aux jambes et aux cornes de chèvre. C'est pourquoi il fut assimilé au dieu arcadien Pan, et, comme dans le cas de ce dernier, l'idée naquit d'une pluralité de faunes que l'on assimila aux satyres grecs, mais que l'on considérait généralement comme plus doux.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Faunus

A noter aussi que la première quête de Gilgamesh est de vaincre le géant Humbaba, l'esprit gardien de la forêt de la "montagne des cèdres".

MessagePosté: Mer 02 Avr, 2008 17:57
de Sedullos
Re, Muskull, il y a un texte arthurien qui fait allusion à Faunus ou aux faunes, en relation avec un lac de Diane. Mais lequel ?

Ce passage a dû être repris par Guillaume Apollinaire dans son Enchanteur pourrissant.

MessagePosté: Mer 02 Avr, 2008 18:26
de Muskull
Trouvé :wink:
Niniane est dans la Suite du Merlin la “demoiselle Chasserece”. Elle fait irruption dans le cercle arthurien comme venue d’un autre monde, sa nature féerique étant signifiée au départ par le blanc cerf qu’elle poursuit (guide du passage entre les deux mondes) et son héritage de déesse de la fertilité par les trente meutes de chiens qui l’accompagnent. Elle reste à la cour, mais à un moment donné son père, le roi Norhomberlande, la réclame. Merlin, amoureux d’elle (qui ne l’aime pas) l’accompagne et la conduit au Lac de Diane, lui raconte l’histoire du tombeau où la déesse fait mourir Faunus[8] et lui construit un manoir qui a la vertu de rendre invisible. Ayant appris l’art de Merlin, Niniane l’utilise contre lui et, lorsque celui-ci lui montre le tombeau des amants elle le fait entrer dans le tombeau et scelle la lame de telle façon que nul ne le vit plus jusqu’à l’arrivée de Tristan (comme le raconte l’histoire de ce héros) ni nul ne l’a plus entendu sauf Bandemagu, le “brait étant le dernier cri pousse par Merlin dans la grande douleur d’être “livré à mort par engien de feme e que sens de feme a le sien contrebatu”.

[8] La Suite du Roman de Merlin, éd. Roussineau, I, 323-327.
http://www.fcsh.unl.pt/iem/medievalista ... merlin.htm

Article bien intéressant sur l'évolution des figures féminines... :131:

MessagePosté: Jeu 03 Avr, 2008 15:45
de Muskull
Bonjour,
Je n'ai pas trouvé de traduction ou de résumé intéressant de l'histoire de Suibhne (Buile Suibhne) mais le texte en anglais est là:
http://www.ucc.ie/celt/published/T302018/index.html

MessagePosté: Jeu 03 Avr, 2008 23:36
de Pan
Pour Muskull qui aime les hirsutes :wink: . Cunéiformisé au plus tôt à la toute fin du 3ème millénaire (époque d'Ur III). Extrait daté du premier quart du 2ème millénaire, époque paléo-babylonienne. Morceaux choisis par un âne :shock:



« (Et c’est là,) [dans la step]pe, (qu’)elle (Déesse Aruru) forma Enkidu-le-preux. Mis au monde en la Solitude, (aussi) compact que Ninurta. Abondamment [ve]lu par tout le corps, il avait une chevelure de femme aux boucles foisonnant comme un champ d’épis. Ne connaissant ni concitoyens, ni pays, accoutré comme Sumuqân (à la sauvage), en compagnie des gazelles. Il broutait ; en compagnie de sa harde, il fréquentait l’aiguade ; il se régalait d’eau en compagnie des bêtes. »

(...)

« Or, un chasseur – un poseur de pièges, tomba sur lui (Enkidu). Une première fois, une autre, une troisième, au bord de l’aiguade il tomba sur lui. Quand le chasseur l’eut vu, il en fut médusé ; et lorsque avec sa harde, Enkidu eut regagné son gîte, le chasseur demeura troublé, perplexe et sans mot dire, le cœur serré, le visage assombri de l’inquiétude qui lui était entrée au ventre : il avait le visage d’un qui revient de loin... Le chasseur, ayant alors ouvert la bouche, prit la parole et s’adressa à son père : “ Mon père, il y a un gaillard, venu du désert : c’est le plus fort du pays, le plus vigoureux ; sa musculature est aussi puissante qu’un bloc venu du Ciel ! Constamment, il vagabonde au désert ; constamment, il broute avec sa harde ; il hante constamment les abords de l’aiguade. J’en ai si peur que je ne l’ai pas approché ! Il a comblé les trappes que j’avais moi-même creusées ; arraché les filets que j’avais tendus, et détourné de moi gros et menu gibier ! Il ne me laisse plus battre la steppe !” Son père, ayant ouvert la bouche, prit la parole et s’adressa au chasseur : “ Mon fils, à Uruk demeure Gigameš. Personne n’est plus fort que lui ; sa musculature est aussi puissante qu’un bloc venu du Ciel ! Va le trouver, mon fils, et l’informer de la vigueur de cet être-humain. Il te donnera La Courtisane Lajoyeuse, que tu emmèneras avec toi à la chasse, lui expliquant combien ce gaillard est robuste. Lorsque sa harde arrivera à l’aiguade, elle ôtera ses vêtements, elle dévoilera ses charmes, et quand il la verra ainsi, il se jettera sur elle. Alors, sa harde, élevée avec lui, lui deviendra hostile.” (...) Le chasseur s’en fut donc, emmenant avec lui La Courtisane Lajoyeuse. Ils prirent route et tirèrent chemin, et, au bout de trois jours, arrivèrent au bon endroit. Chasseur et Courtisane, installés en leur coin, restèrent là, un jour, deux jours, aux abords de l’aiguade. Puis la harde arriva pour s’y abreuver : arrivèrent les bêtes pour se régaler d’eau. Enkidu en personne, naturel du désert, broutait en compagnie des gazelles ; en compagnie de sa harde, il s’abreuvait à l’aiguade, et se régalait d’eau en compagnie des bêtes. Lajoyeuse le vit, cet être humain sauvage, ce redoutable gaillard d’en pleine steppe : “Le voilà ! lui dit le chasseur. Dénude-toi, Lajoyeuse, découvre-toi le sexe pour qu’il y prenne ta volupté ! Et n’aie crainte de l’épuiser ! Il se jettera sur toi : laisse alors choir ton vêtement pour qu’il s’allonge sur toi, et fais-lui, à ce sauvage, ton affaire de femme !” (...) Et elle lui fit, à ce sauvage, son affaire de femme, tandis que, de ses mamours, il la cajolait, six jours et sept nuits, Enkidu, excité, fit l’amour à la Joyeuse ! Une fois soûlé du plaisir qu’elle lui avait donné, il se disposa à rejoindre sa harde. Mais, à la vue d’Enkidu, gazelles de s’enfuir, et les bêtes sauvages, de s’écarter de lui. Son corps vidé de force, il voulut s’élancer : ses genoux trop paralysés pour talonner les bêtes, Enkidu était affaibli, incapable de courir comme avant. Mais il avait mûri : il était devenu intelligent ! Aussi revient-il s’asseoir aux pieds de la Courtisane. Les yeux rivés sur son visage, il comprenait tout ce qu’elle lui disait. »


Bottéro Jean, L’épopée de Gilgamesh. Le grand homme qui ne voulait pas mourir, traduit de l’akkadien et présenté par Jean Bottéro, Ed. NRF Gallimard, coll. L’aube des peuples, 1992.

MessagePosté: Ven 04 Avr, 2008 11:41
de Alexandre
Merlin et Enkidu n'ont en commun que d'être en lien avec la nature sauvage. Enkidu n'est pas un sorcier mais un pur "homme des bois", jouet des dieux.

MessagePosté: Ven 04 Avr, 2008 14:05
de Muskull
Hello Pan !
C'est curieux comme dans ce texte l'on retrouve le concept que la découverte de la sexualité fait perdre le "paradis terrestre" comme dans la Génèse. Après avoir goûté au fruit interdit "ils découvrirent qu'ils étaient nus et se couvrirent des feuilles du jardin".
Sinon dans ce passage Gilgamesh est "le" citadin, Enkidu "le" sauvage et le chasseur le médiateur entre les deux domaines. Le but du complot divin étant de réduire l'ardeur destructrice de Gilgamesh par "trempage" dans l'humidité d'Enkidu en une gémellité active soli-lunaire.

MessagePosté: Ven 04 Avr, 2008 15:02
de Alexandre
Doucement...
Muskull a écrit:C'est curieux comme dans ce texte l'on retrouve le concept que la découverte de la sexualité fait perdre le "paradis terrestre" comme dans la Génèse. Après avoir goûté au fruit interdit "ils découvrirent qu'ils étaient nus et se couvrirent des feuilles du jardin".
C'est effectivement un grand classique, remarqué dès l'excavation du texte.

Muskull a écrit:Sinon dans ce passage Gilgamesh est "le" citadin, Enkidu "le" sauvage et le chasseur le médiateur entre les deux domaines. Le but du complot divin étant de réduire l'ardeur destructrice de Gilgamesh par "trempage" dans l'humidité d'Enkidu en une gémellité active soli-lunaire.

Kezako ? :?

MessagePosté: Ven 04 Avr, 2008 15:21
de Pan
Ce sont des morceaux choisis Muskull :wink: . Ce qui me semblait aussi pertinent, c'étaient les déconvenues (tu l'as souligné) d'avec les femmes, et Merlin n'y est pas étranger...
Les rapports entre l'Epopée et la Genèse sont patents et reconnus depuis longtemps. YD' en hébreu vaut pour "connaître" et "avoir un rapport sexuel". Elles nous apprennent tant :D .
Lire entre les lignes et découvrir que tout cela est l'œuvre d'une "pensée sauvage" (que j'aime entre toutes) émanant de chasseurs-cueilleurs ,repris par ces mêmes hommes qui plantèrent les premières graines et domestiquèrent leurs semblables à quatre pattes.

Pour la gémellité qui t'est chère :

« Les gens se rassemblaient et palabraient sur son compte : il ressemble à Gilgameš, de profil ! Plus petit de taille, mais aussi vigoureusement charpenté ! (...) Aux traits [ ] ( ?) : A Gilgameš, disait-on, bien que pareil à un dieu, a donc été donné un double. »

MessagePosté: Ven 04 Avr, 2008 15:32
de Alexandre
Pan a écrit:Pour la gémellité qui t'est chère :

« Les gens se rassemblaient et palabraient sur son compte : il ressemble à Gilgameš, de profil ! Plus petit de taille, mais aussi vigoureusement charpenté ! (...) Aux traits [ ] ( ?) : A Gilgameš, disait-on, bien que pareil à un dieu, a donc été donné un double. »

On est plus près du doppelgänger que du jumeau.

MessagePosté: Sam 05 Avr, 2008 7:50
de Muskull
Alexandre a écrit:On est plus près du doppelgänger que du jumeau.

Kezako ? :D

A Pan:
"Houri soit qui mâle y pense". :D :wink: