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MessagePosté: Dim 29 Juin, 2008 12:06
de ejds
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Merci André-Yves pour cette image : "Dixit insipiens, il a dit l'insensé !" En lisant dans une boule de cristal ? Mais que représente la forme sur la masse ?

A noter que l'ordre chronologique donné aux bas-reliefs, tableau des contraires, et dont le sens (et essence) de lecture dans son ensemble, s'il en est, n'est pas le même à Chartres qu'à Paris : :?


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notredamedeparis.fr a écrit: PORTAIL DU JUGEMENT

Les Vertus (au-dessus) et les Vices (au-dessous) correspondant. Côté Nord
de gauche à droite : Humilité et Orgueil, Prudence et Folie, Pureté et Injustice, Charité et Avarice, Espérance et Désespoir, Foi et Impiété. NDP

Image

http://notredamedeparis.fr/Portail-du-J ... article=42


architecture.relig.free.fr a écrit:L'art religieux du XIIIe siècle

Livre III - Le miroir moral

Tableau des couples ennemis

Image----------------Image
La foi et l'idolâtrie à droite, la prudence et la folie à gauche
(Notre-Dame de Paris)


Foi -----------Idolâtrie
Pudeur ---- - Débauche
Patience ---- Colère
Humilité ---- Orgueil
Sobriété ---- Luxure
Charité ----- Avarice
Concorde --- Discorde

http://architecture.relig.free.fr/male13e.htm

e.

MessagePosté: Dim 29 Juin, 2008 19:02
de Muskull
Bonsoir,
Juste en passant une petite chronologie médiévale (dont les temps des cathédrales) pour savoir qui de l'oeuf ou de la poule comme le disait si bien André-Yves. :wink:
http://fr.encarta.msn.com/media_1026184 ... rance.html

MessagePosté: Dim 29 Juin, 2008 20:37
de André-Yves Bourgès
ejds a écrit: "Dixit insipiens, il a dit l'insensé !" En lisant dans une boule de cristal ? Mais que représente la forme sur la masse ?


Sans doute la déraison a-t-elle perdu la boule ! Ceci étant, la question sur la "décoration" de la massue reste posée...

A noter que l'ordre chronologique donné aux bas-reliefs, tableau des contraires, et dont le sens (et essence) de lecture dans son ensemble, s'il en est, n'est pas le même à Chartres qu'à Paris.


Mais Vertus et Vices y sont bien représentées s'opposant par deux. De toutes façons, seuls les sept Vertus principales (trois théologales et quatre cardinales) et les sept péchés capitaux font partie, me semble-t-il, du Canon de l'Eglise (comme il se voit dans le catéchisme). Cela laissait donc un peu de latitude à l'artiste...

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Lun 30 Juin, 2008 11:14
de ejds
Euh ! A voilà mais où avais-je la tête ? Qui cherche un peu en apprend beaucoup :

-------------------------------------Le Fou ou l'Athée.

----------------------------------------- N°. LIX. — PLANCHE 24.

---Nous avons fait copier, sur le même manuscrit, la grande lettre du psaume Dixit insipiens in corde suo non est Deus, qui nous donne la figure du fou ou de l'athée. C'est une des plus anciennes représentations que nous connaissions de ce personnage ; il tient une marotte terminée par une espèce de tête de satyre et porte une boule à la bouche en blasphémant le Seigneur qui se montre pour le confondre (1).

--- (I) Nous avons vu, dans le riche cabinet de M. C. Leber, un manuscrit, au moins aussi ancien que celui-ci, où le fou dessiné en tête du même psaume porte, au lieu de marotte, une espèce de houlette. Chez ce dernier, le manteau entrouvert laisse voir toute sa nudité. Ce genre d'indécence a longtemps caractérisé la figure du fou ; tel est par exemple celui représenté sur le célèbre jeu de cartes attribué à Charles VI. — Sur une bible manuscrite de la bibliothèque de l'arsenal, on trouve aussi l'athée ou le fou tenant en main la boule du monde qu'il vaudrait bien avaler.

Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie, chez Alfred Caron imprimeur-libraire, 1840, Tome III, 497 pages, p 384.

Du jeu de cartes ou Tarot attribué à Charles VI le Bien-Aimé ou le Fol (1368-1422), dix-sept cartes sur soixante-dix-huit sont conservées. Comme quoi, on peut parfois avoir de beaux rôles à jouer : être roi, aimé et fou à la fois ! :

bnf.fr a écrit:Image

Tarot dit de Charles VI : Le Fou

http://expositions.bnf.fr/renais/arret/3/index.htm

Coiffé d'un capuchon à pointe et oreilles d'âne, il gesticule et grimace en agitant un chapelet de grelots, tandis que trois enfants lui lancent des pierres et qu'un quatrième lui saisit une jambe. En partie dévêtu, sa grande collerette à pointes virevoltant, il annonce son arrivée par le son des grelots, comme un personnage marginal.

Figure populaire dans l'art depuis la fin du XVe siècle, son image avait été diffusée par l'ouvrage illustré de l'humaniste Sébastien Brant, La Nef des fous, sorti des presses de l'imprimeur bâlois Johannes Bergmann, le jour de carnaval 1494. Dürer y avait collaboré. Ce livre satirique, qui connut la célébrité dans toute l'Europe, mettait en scène une centaine de fous, symbolisant chacun un travers du siècle. Le fou de Brant figure celui qui dévie de la voie de la raison et s'écarte de Dieu, contribuant ainsi à la désagrégation du monde.

Sans s'éloigner de l'interprétation de Brant, le personnage du fou recouvrait d'autres aspects plus divertissants. Le fou de cour, personnage artificiel, connu depuis l'Antiquité, le bouffon, jouait un rôle comique auprès d'un souverain. Dans la même fonction mais auprès d'un public plus varié, le fou accompagnait les jongleurs, les troubadours dans les villes et les campagnes, cultivant la facétie, le mime, le comique.

Un simple d'esprit, un fou véritable, par ses attitudes burlesques, ses propos grivois, distrayait aussi. Ce n'était plus celui qui faisait rire volontairement mais celui dont on riait.

Ce personnage à plusieurs facettes inspira les artistes qui multiplièrent les interprétations. Il intervint dans les jardins d'amour et dans des scènes érotiques isolées où il symbolisa la luxure, dans les scènes de genre, dans des marges de manuscrits. Sa représentation fut plus rarement diffusée en Italie qu'en Europe du Nord. Le Fou du Tarot dit de Charles VI, par sa tenue licencieuse, son visage grimaçant et les réactions qu'il suscite, s'apparente au fou de Sébastien Brant.

Le Fou n'est jamais numéroté dans le jeu de tarots. Il est censé évoluer en dehors de la procession carnavalesque, la suivant et s'agitant le long du défilé.


Il est une autre variante cocasse de l'enluminure de psaume en Dixit... , représentation du fou champêtre, non pas fou de dieu, mais loin s'en fout de dieu. Allez hue ! A dada et à contresens de la lecture du texte, il trotte bravement le monde. Il confirme que le bonheur n'est décidément pas dans un lieu de culte, dans une Nef ou dans l'Arbre... , mais à cheval et dans le pré (ce bon docteur Festus ne nous contredira pas !) : :D

rowane.de a écrit:Der Narr und der Tod

http://www.rowane.de/html/der_narr_und_der_tod.htm

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MessagePosté: Lun 30 Juin, 2008 18:51
de Muskull
Muskull a écrit:Bonjour Anne,
Oui pour la "transversalité" mais avant séparer les 6 icônes en trois niveaux, les deux du bas correspondant à l'oeuvre au noir. et ensuite on grimpe si l'on a le temps. :wink:
Les trois niveaux étant superposables comme différents niveaux de lecture, les transversalités deviendront évidentes.
Je commence en bas: L'orgueil est ce qui a causé la chute de Satan. Ne voulant par reconnaître l'importance de la nature terrestre d'Adam il s'est trouvé exilé dans l'horizontalité...
Le corbeau représente le travail de régénération par la contemplation des erreurs successives dues à l'orgueil. Cette idée est proche de la gravure de Dürer, "Mélancolia". L'oeuvre au noir correspond à la lutte contre le "moi dominant" pour "se connaître soi-même", on regarde vers le bas pour reconnaître la part la plus "terrestre" en nous mais l'idée de l'oiseau, de l'aérien est déjà là.

Excusez-moi de me citer pour la continuité de l'interprétation qui semble pour le moins laisser "de marbre". :wink:
Si vous le voulez bien passons au second dyptique et surtout en préalable à cet "homme sauvage". En l'analysant de plus près, voyant que le rameau de chêne est franchement coupé, très terre à terre j'ai pensé à un porcher qui avec sa massue fait tomber de la nourriture des cimes de l'arbre pour ses bêtes. Nous avons deux porchers dans les textes mythiques: Eumée qui accueille Ulysse au retour de sa "navigation" et les compagnons du même Odysseus transformés en porcs par Circée mais aussi le porcher du mabinogion de Math qui conduit Gwyddion vers Lleu et de sa "rédomption".
Faut-il mettre les points sur les i ? Le corbeau, rapace et nécrophage lui aussi dans le tableau précédent est appelé dans "l'oeuvre au blanc" à ressurgir de la décomposition.
Dans cet icône particulier nous avons selon mon interprétation la "chute" mais cette fois nourricière, un espèce de prémisse de l'arbre de vie que nous allons retrouver plus haut avec l'image du serpent enroulé sur la "verge". Après avoir regardé vers le bas de sa nature, l'opérateur de l'alchimie spirituelle regarde vers le haut mais agresse le ciel car la provende tarde à venir.

Par mes propos je ne cherche en rien à prouver que le créateur de cette cartouche ait été alchimiste ou même conseillé par un maître, quoique. :?
Mais les archétypes comme l'a démontré Jung dans une démarche que je considère comme scientifique resurgissent de façon impromptue, parfois; ce n'est qu'une question de lecture.
Je tente simplement de me mettre à la place d'un gnostique de ces temps où l'ésotérisme de la religion chrétienne existait encore car j'ai pas mal, et longtemps travaillé ces domaines inusités par la "faculté" française. 8)

Si mon analyse sommaire retient votre intérêt, je poursuivrais l'escalade vers le phénix et les palmes du "roi". Sinon à quoi bon ? :wink:

Re: Chartres

MessagePosté: Lun 30 Juin, 2008 20:09
de André-Yves Bourgès
André-Yves Bourgès a écrit:Indécrottable tenant des techniques de l'érudition "classique", toujours accordant la prééminence au texte et à sa critique, peu à l'aise sur le terrain de l'histoire de l'art, quand il s'agit de déterminer ce que la représentation donnée par l'artiste emprunte à des modèles antérieurs, je ne suis probablement pas le mieux à même d'apporter la contradiction ; mais il me semble bien que la représentation dont nous parlons (que j'ai appelé "la Déraison s'armant d'une massue pour abattre des glands") présente une incontestable ressemblance avec la figurine de nombreuses initiales des manuscrits du psaume Dixit insipiens, notamment avec celle ci ; et que c'est moins vers "l'oiseau dans les flammes" que vers la divinité dans les nues que cette allégorie devait, non pas "pointer le doigt", mais élever le globe ou la boule qu'elle porte sur la plupart de ses représentations.

Une autre tentative d'interprétation est proposée par A. Belkin dans un très intéressant article.


Cette autocitation pour te redire, cher Muskul, que mon "formatage" intellectuel ne me permet pas d'aller plus loin, pour le moment, qu'une interprétation "traditionnelle" de telles représentations allégoriques. Les "cartons" qui ont servi à l'exécution de ces cartouches (au masculin) étaient-ils déjà dans les dossiers des maîtres d'oeuvre ? ou s'agissait-il de copies, à l'instar de celle qui figure dans le recueil de dessins exécutés par Villard de Honnecourt, comme l'a rappelé ejds ; et qui à leur tour en assuraient la transmission. Cette "chaîne" peut donc sans doute remonter assez loin, peut-être même jusqu'à des modèles de la basse Antiquité ; mais, comme je l'ai dit je ne suis pas suffisamment connaisseur pour en juger. En tout état de cause, en l'absence d'une véritable "traçabilité", je pense qu'il sera difficile de privilégier telle ou telle interprétation. Je pense également qu'il conviendrait de poursuivre une telle démarche sur un autre fil et sur une autre partie du forum, car nous risquons fort de nous éloigner de l'histoire et de l'archéologie, non ?

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

Chartres

MessagePosté: Mar 01 Juil, 2008 1:08
de anne dudant
Salut Muskull,

Il est certain que cette série de bas-relief est polysémique. Et l'Alchimie est un sens courant -mais pas nécessairement anagogique. Seulement, prends en compte tous les panneaux, vices comme vertus, pour être absolument crédible.
Comme on n'est pas tous sclérosé par l'Aula Maior, trace ! On suivra peut-être jusqu'en Enfer ! :twisted:
Si tu veux voir le Grand Oeuvre résumé en un seul tableau, regarde la Chute d'Icare de Bruegel http://www.pieter-bruegel.com/salles/icare.htm

anne

MessagePosté: Mar 01 Juil, 2008 18:43
de Muskull
Bonjour,
Oui André-Yves, ce fil serait sans doute mieux en symbolisme car l'on s'éloigne un peu de l'historiographie du départ. :?
Une petite mise au point: la lecture du symbolisme peut être foisonnante au point de s'y perdre mais avec un vecteur comme la "verticalité" (des déclinaisons à l'archétype), la lecture devient plus signifiante.
C'est Jung qui a remis en mémoire en Occident cette orientation particulière (celle des gnostiques entre autres) alors qu'elle était toujours vivante en Orient (Rûmi et Ibn Arabî par exemple). Cette lecture se fait par les liens entre les choses, non par les choses elles-mêmes, ces "transversalités" dont parle Anne.
Un petit exemple: suivons le "bois" qui est le signe vivant de la verticalité. Nous avons la massue, le rameau, la verge au serpent enroulé et les palmes au sommet. Palmes qui représentent dans l'iconographie chrétienne l'entrée de Jésus à Jérusalem (comme un roi). la posture de l'icône supérieure est d'ailleurs royale. Il porte le phénix, l'oiseau de feu, dont les ailes peuvent compléter le "caducée suggéré plus bas et le rendre actif. Le phénix est aussi l'une des représentations de la pierre philosophale qui loin d'être le "caillou" des spagyristes est l'âme humaine transformée par le "Travail" pouvant transformer d'autres âmes par "contact".
L'arbre de vie: présent dans le rameau de chêne car fructifiant. Présent dans la verge où s'enroule un serpent tel un axis mundi. L'on connaît très bien l'image chrétienne du serpent tentateur qui s'enroule autour de l'arbre de la connaissance interdite et qui provoque la chute et la "mitose" d'Adam. "Le chuchoteur furtif qui murmure au tréfond des humains" dit le Coran. Présent aussi dans les palmes car elles sont le jaillissement vital de la verge roide du palmier...
Bref, voilà une "transversalité" intéressante surtout si l'on sait que pour les anciens le feu est "contenu" dans le bois et qu'un rien suffit à le manifester, c'est aussi l'art du phénix. :wink:

P.S. Pierre, c'est selon ton jugement et ton bon vouloir si tu souhaites transférer ce fil en "religion". 8)

Re: Chartres

MessagePosté: Mar 01 Juil, 2008 19:08
de André-Yves Bourgès
anne dudant a écrit:Comme on n'est pas tous sclérosé par l'Aula Maior, trace !


Chère Anne,

"sclérosé" est peut-être un peu fort, non ?

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Mar 01 Juil, 2008 19:50
de André-Yves Bourgès
Muskull a écrit:Nous avons la massue, le rameau, la verge au serpent enroulé et les palmes au sommet. Palmes qui représentent dans l'iconographie chrétienne l'entrée de Jésus à Jérusalem (comme un roi).


Je dirais plutôt comme un "triomphateur" : les palmes sont celles du triomphe romain.

Dans Matthieu, 21, 8, on a seulement des rameaux coupés aux arbres (sans doute y avait'il des palmiers bien sûr, mais pas seulement) que la foule étale sur la route, à l'instar de ses vêtements :
Plurima autem turba straverunt vestimenta sua in via, alii autem cædebant ramos de arboribus, et sternebant in via.

Chez Jean 12, 12, le sens est profondément changé : la foule réunie pour la Fête à Jérusalem, ayant appris l'arrivée de Jésus, se saisit de palmes (rameaux de palmiers) et sort de la ville à sa rencontre pour (l'ac-)-clamer :
turba multa quæ venerat ad diem festum, cum audissent quia venit Jesus Jerosolymam, acceperunt ramos palmarum, et processerunt obviam ei, et clamabant : Hosanna, benedictus qui venit in nomine Domini, rex Israël.

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Mer 02 Juil, 2008 18:43
de Muskull
Merci André-Yves pour ces précisions importantes. Je dois avouer que je ne connais pas bien du tout les écritures chrétiennes.
Je viens de voir que la verge/serpent pouvait être celle de Aaron, l'image figure d'ailleurs dans un chant de Guillaume de Machaut : Le lay de nostre Dame.
Si que li juif, par folour,
Vivent en trop grant errour,
D'une pierre sans liquour.
Moÿses faisoit
Yaue issir qui decourit,
Dont un peuple soustenit;
Sa verge en serpent muoit;
Ce scevent plusour.

Ne porta fruit, fueille et flour
Une verge sans humour,
Toute seche et sans verdour,
Qu'Aaron tenoit:
Ce contre nature estoit.
Aussi Diex naistre voloit
De vous Vierge et si feroit
Bien chose gringnour.

http://www.medieval.org/emfaq/composers ... t/l10.html

D'ailleurs Aaron figure parmi les rois entourant sainte Anne portant Marie enfant avec son livre (n'en déplaise aux bertons :wink: ) sur le grand vitrail de l'entrée occidentale de la cathédrale (entrée principale).
Dans l'ordre et de gauche à droite: Melchisédech, David, Anne et Marie, Salomon et Aaron. Je me demandais d'ailleurs ce que Aaron faisait là à la place de son frère Moïse *. :?
Ainsi curieusement, la cathédrale semble dédiée, non à la Vierge, mais à sa mère dont on sait qu'elle est une "invention" occidentale en l'honneur de l'archaïque déesse mère celtique.

*Encore un exemple de gémélitude avec l'un des enfants "sauvé des eaux" cher Patrice (cf: le dossier "lugien"). :wink:

P.S. L'iconographie chrétienne nous montre aussi Jésus entrant à Jérusalem en "triomphateur" ou acclamé comme le nouveau roi de la descendance de David juché "en amazone" sur un âne, animal doux et patient s'il en est. Ceci pour réveiller notre ami Pan qui doit batifoler dans les champs de luzerne. :lol:

MessagePosté: Mer 02 Juil, 2008 19:03
de Muskull
Je tente de vous passer la photo de la description précédente ainsi que la vue générale du vitrail. Excusez la mauvaise qualité de l'image, je n'avais pas emporté mon trépied. :oops:
Les deux vues viennent de la même photo d'origine.

MessagePosté: Mer 02 Juil, 2008 23:23
de André-Yves Bourgès
Muskull a écrit: Je dois avouer que je ne connais pas bien du tout les écritures chrétiennes.


Et pourtant littérature chargée de symboles, s'il en est !

Ainsi curieusement, la cathédrale semble dédiée, non à la Vierge, mais à sa mère dont on sait qu'elle est une "invention" occidentale en l'honneur de l'archaïque déesse mère celtique.


Je sens poindre le fameux temple des Carnutes et le mythe des origines développé à partir de la fin du Moyen Âge par les Chartrains, tel le chanoine Henri Chicot, ami de Gerson...

P.S. L'iconographie chrétienne nous montre aussi Jésus entrant à Jérusalem en "triomphateur" ou acclamé comme le nouveau roi de la descendance de David juché "en amazone" sur un âne, animal doux et patient s'il en est.


Cette image est comme la "résonance" évangélique de ce qu'on trouve chez Zacharie, 9, 9 :
"Exulte de joie, fille de Sion! réjouis toi, fille de Jérusalem! Voici que ton roi vient à toi, juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse".
(Exsulta satis, filia Sion; iubila, filia Ierusalem. Ecce rex tuus venit tibi iustus et salvator ipse, pauper et sedens super asinum et super pullum filium asinae).

Là encore, il est intéressant de mesurer comment le texte de Jean s'éloigne de celui des autres évangélistes ; mais c'est une autre histoire...

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Jeu 03 Juil, 2008 0:00
de anne dudant
Pardon André-Yves,
Pour les frileux, il suffit parfois d'enfiler un pull-over. Profitons des soldes ! :D et puis je trouve intéressant de voir Muskull appliquer à l'art la théorie de la synchronicité de Jung.

Cher Muskull,
Es-tu descendu dans la crypte de Chartres prier la Vierge Noire ? Elle doit beaucoup plus à Ana, la déesse, qu'à Marie, mère-toujours-vierge du Christ. Il me semble d'ailleurs que sur le vitrail son visage est noir... Qu'elle soit entourée par deux rois et deux prêtres vétéro-testamentaire est également fort parlant ':44:'

anne

MessagePosté: Jeu 03 Juil, 2008 11:05
de André-Yves Bourgès
anne dudant a écrit:Cher Muskull,
Es-tu descendu dans la crypte de Chartres prier la Vierge Noire ? Elle doit beaucoup plus à Ana, la déesse, qu'à Marie, mère-toujours-vierge du Christ. Il me semble d'ailleurs que sur le vitrail son visage est noir...


La Vierge la plus noire de la cathédrale de Chartres n'est pas la "véritable" Vierge Noire, dont la statue est une copie de celle qui fut détruite à la Révolution.

Dans les deux cas de figure, la représentation ne laisse pas de doute : il s'agit bien de la sainte Vierge et de l'Enfant Jésus...

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès