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MessagePosté: Mar 06 Jan, 2009 1:33
de Sedullos
André-Yves Bourgès a écrit:Cf. le quatrain en breton qui avait cours autrefois à Pont-Melvez :

Pont-Melveiz en ofern bred
Na lavaront pater ebed.
An eil a c'houl gant egile :
"Bleo ruz an deus da vugale ?
"

(Les Pont-Melvéziens à la grand'messe /ne disent aucune prière. /L'un demande à l'autre : / "Tes enfants ont-ils les cheveux rouges ?").

Extrait de Chez les moines rouges de Pont-Melvez, par Arthur Bourgès, Saint-Brieuc, 1951, p. 29.

Et bien sûr, pour une prise en compte de la dimension symbolique des couleurs au Moyen Âge, les différents articles et ouvrages de M. Pastoureau, notamment "Tous les gauchers sont roux", dont le titre résume une problématique des plus intéressantes.

Cordialement,

André-Yves Bourgès


André-Yves, les moines rouges, c'est bien les Templiers ?

MessagePosté: Mar 06 Jan, 2009 9:43
de Pierre
Salut à tous,

Les propos d'Alexandre ne me choque pas. Bien sur que dans l'antiquité on distinguait le bien et le mal, il n'y a qu'à voir le calendrier de Coligny où les jours peuvent être qualifier de "MAT" (favorable) ou "ANMAT" (défavorable). Mais il n'y a pas de cloisonnement ou de rejet, les divinités qu'elles soient bonnes ou mauvaises font parties d'un même tout. Et pour compliquer les choses, un dieu de type Apollon pourra être solliciter pour faire usage de sa faux, et un dieu de type Mars pour son bistouri....

Muskull, tu auras noté en lisant cette fiche de l'encyclopédie, que la base de ce travail était un texte de Mr Bernard Sergent, les deux premières colonnes étant pour la majeure partie de lui. Alexandre n'a fait qu'ajouter les trois dernières. Le coté "confort personnel" ..... Euh !!!!

@+Pierre

MessagePosté: Mar 06 Jan, 2009 10:08
de Sedullos
Salut à tous,

Pierre, la question n'est pas d'être choqué ou pas.

Que les dieux païens soient parfois ambivalents, c'est certain, cf Le surnom d'Apollon, L'oblique :wink:

Par contre, il faut bien distinguer la théurgie, l'intervention des dieux de la magie. Quant à la magie noire et ses corrélats, je pense aux poisons, leur utilisation quasi systématique est un signe de dégradation spirituelle.

Même une tradition plutôt bien vue en Occident, comme le bouddhisme tibétain n'y a pas échappé. Le Potala de Lhassa n'est pas sans rappeler certaines pratiques du "Champ des Devins". Même si on peut considérer les écrits d'Ossendowsky comme du roman, les faits qu'il rapporte à propos des hiérarchies bouddhistes mongoles et tibétaines sont réels.

Lorsque ce qui doît être et demeurer un centre traditionnel se change en lieu de pouvoir et de souffrance, l'inversion est déjà amorcée.

MessagePosté: Mar 06 Jan, 2009 10:13
de Sedullos
Pierre a écrit:Salut à tous,

Les propos d'Alexandre ne me choque pas. Bien sur que dans l'antiquité on distinguait le bien et le mal, il n'y a qu'à voir le calendrier de Coligny où les jours peuvent être qualifier de "MAT" (favorable) ou "ANMAT" (défavorable). Mais il n'y a pas de cloisonnement ou de rejet, les divinités qu'elles soient bonnes ou mauvaises font parties d'un même tout. Et pour compliquer les choses, un dieu de type Apollon pourra être solliciter pour faire usage de sa faux, et un dieu de type Mars pour son bistouri....

@+Pierre


La distinction entre MAT et ANMAT relève plus de la distinction entre bon et mauvais qu'entre le Bien et le Mal.

Les anciennes traditions accordaient une importance démesurée au fait de ne pas commettre d'erreur rituelle ou d'omission, cf les listes de dieux romains qui se terminent par une mention du type "et tous ceux et celles qu'on n'a pas nommés". Ce n'est pas de la politesse, c'est de la prudence rituelle :D

MessagePosté: Mar 06 Jan, 2009 14:10
de André-Yves Bourgès
Sedullos a écrit:André-Yves, les moines rouges, c'est bien les Templiers ?


Rien n'est moins sûr, car ils avaient été, lors de leur condamnation, remplacés/spoliés dans leurs possessions par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dit de Rhodes, dit de Malte, dont l'uniforme comprenait aux derniers siècles de l'Ancien régime une soubreveste rouge.

L'histoire de la commanderie de Pont-Melvez n'est pas connue au temps des Templiers : la documentation la plus ancienne et qui a été remarquablement éditée et utilisée par J. Laurent dans sa thèse sur la quevaise remonte seulement au XVe siècle et concerne évidemment les chevaliers de Rhodes, puis de Malte.

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Mar 06 Jan, 2009 16:25
de Sedullos
Merci, j'en étais resté aux commentaires de Hersart de la Villemarqué.

MessagePosté: Lun 12 Jan, 2009 13:23
de ejds
Alexandre a écrit:Quiconque a lu Testard sait que les cheveux roux prédisposent à devenir sorcier. Il y a donc tout lieu de s'attendre à ce que le dieu sorcier soit roux.

Préjugé simplet et croyance tenace parmi les on-dits maléfiques ou bénéfiques, cheveux naturels ou teintés, du rouge au roux, l’essentiel : :?

ROUGE

3. […] Hormis quelques comparaisons relatives à la beauté corporelle, le rouge est toujours, en Irlande par exemple, la couleur guerrière par excellence et le vocabulaire gaélique connaît deux adjectifs très courant pour le désigner : derg et ruadh. Les exemples existent par centaines, si ce n'est par milliers, et le Dagda dieu-druide, est dit Ruadh Rofhessa rouge de la grande science.

---Quelques textes, dont surtout le récit de la Destruction de l'Auberge de Da Derga connaissent encore des druides rouges ; ce qui est une référence à leurs capacités guerrières et à la double fonction qui leur est assignée, à la fois de prêtres et de guerriers.

---La Gaule a honoré de son côté un Mars Rudiobus et un Rudianus (rouge) (WINI passim OGAC, 12, 452-458).


ROUX

Le roux est une couleur qui se situe entre le rouge et l’ocre : un rouge terreux. Il rappelle le feu, la flamme, d’où l’expression de roux ardent. Mais au lieu de représenter le feu limpide de l’amour céleste (le rouge), il caractérise le feu impur, qui brûle sous la terre, le feu de l’Enfer, c’est une couleur chtonienne.

---Chez les Egyptiens, Set-Typhon, dieu de la concupiscence dévastatrice, était représenté comme roux, et Plutarque raconte qu’à certaines de ses fêtes l’exaltation devenait telle qu’on précipitait les hommes roux dans la boue. La tradition voulait que Judas eût les cheveux roux.

---En somme, le roux évoque le feu infernal dévorant, les délires de la luxure, la passion du désir, la chaleur d’en bas, qui consument l’être physique et spirituel. --------------------- J.R.


Dictionnaire des Symboles, Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Éditions Seghers, 1973, tome IV, 448 pages, p. 128 et p. 130.


Il y a suffisamment matière à dire avec l’imaginaire celtique et surtout, d’après la littérature médiévale, sur les sombres et terrifiantes descriptions de Cuchulainn, et sur la décoloration multicolore ou "perruquée" de sa chevelure.

Deux auteurs, dont les textes ont déjà été abordés dans le forum (A. Grenier et M.-L. Sjœstedt-Jonval), s'interrogent ainsi sur sa transformation, sorte de transe psychotique et ensorcelée : :shock:

A. Grenier a écrit:Image

V. — LES MONNAIES GAULOISES

---[...] Les déformations les plus fantastiques se trouvent sur les statères des peuples armoricains : l’œil, projeté en avant, semble sortir de la tête, une sorte de haste surmonte le crâne, comme un faisceau lumineux, les traits deviennent des ornements géométriques contournés. On a cru récemment pouvoir reconnaître dans ces déformations désordonnées quelques-uns des traits qu’en Irlande, l’épopée médiévale prête au héros Cûchulaïnn.

---Dans sa fureur guerrière, Cûchulaïnn, est saisie de contorsions qui font de lui un être méconnaissable : « Il avala un de ses yeux dans sa tête au point qu’à peine un héron sauvage aurait réussi à l’amener du fond de son crâne à la surface de sa joue ; l’autre saillit et alla se placer sur sa joue à l’extérieur. Sa bouche se convulsa fantastiquement, ses joues se retirèrent si bien que son gosier devient visible… Sa chevelure se tordit alentour de sa tête comme des rameaux d’épine rouge dans les trous d’une haie… Une pomme se serait fichée sur chacun de ses cheveux à cause du hérissement tordu qui s’élevait de sa chevelure au-dessus de lui. La lune du héros sortit de son front, aussi longue, aussi épaisse que la pierre à aiguiser d’un guerrier, aussi large que le nez… Aussi haut, aussi épais, aussi robuste, aussi fort, aussi long que le mât d’un grand navire amiral, était le jet de sang noir qui s’éleva juste au milieu du sommet de sa tête, perpendiculairement, si bien qu’il s’en formait une noire nuée druidique, semblable à la fumée qui sort d’un palais royal… » Ces traits qui sont du domaine de l’imagination pure, remarque Mme Sjoejstedt : émanations sortant de la tête, hérissement de la chevelure mêlée de motifs globuleux, déplacement de l’œil, flots de feu jaillissant de la bouche, surtout « la lune du héros » sortant de son front ou le jet de sang noir qui s’élève perpendiculairement au sommet de sa tête, trouvent d’exacts correspondants dans les figures du droit des statères armoricains. Serait-ce les monnaies qui auraient inspiré les fantasmagories de l’épopée ou bien monnaies et épopées ont-elles leur origine commune dans la tradition légendaire des Celtes ?


Les Gaulois, Albert Grenier, Petite bibliothèque Payot, 1970, 368 pages, pp. 222-4.

M.-L. Sjœstedt-Jonval a écrit:---LÉGENDES ÉPIQUES IRLANDAISES ET MONNAIES GAULOISES.

— RECHERCHES SUR LA CONSTITUTION DE LA LÉGENDE DE CUCHULAINN


------------------------------------------ II

---[...] 5° Le « retournement » du héros dans sa peau, en sorte que « ses pieds, ses tibias et ses genoux vinrent se placer derrière lui, ses talons, ses mollets et ses fesses devant lui » (LU, 6447) a des analogues non seulement dans la littérature irlandaise, mais dans le folklore international. Cf. Talland Etair (R.C., VIII, p. 54) : Ba dochraid dano a delb na ingine .i. a da traigid 7 a da glún inna diaid a da escait 7 a dá sáil rempe « Hideuse était l’apparence de la fille (Leborcham), à savoir : ses pieds et ses genoux derrière elle, ses fesses et ses talons par devant ». De même de Domoll dans le Tochmar Emire (R. C., XI, p. 444, l. 30). Le diable a, lui aussi, les genoux à rebours, s’il faut en juger par sa réponse à Saint-Moling (Stokes, Goid.², p. 180-181) : Foremdim tairniud form beolu, siar atat mo glúne « Je ne puis me prosterner, mes genoux sont par derrière ». Mais peut-être n’y a-t-il ici qu’une allusion aux pieds de bouc du diable (cf. aussi Thurneysen, Heldensage, p. 508, n. 1). C’est une croyance assez généralement répandue dans le folklore oriental et européen que certains êtres démoniaques ont ainsi le bas du corps retourné par rapport au haut (cf. Gaidoz, Mélusine, VI, p. 171, VII, pp. 39 et 63, VIII, p. 77). A un ordre de conceptions analogue se rattachent sans doute des représentations comme la statuette aux jambes retournées du Musée d’Athènes (n° 7877) étudiée par Perdrizet (Mélusine, IX, p. 193, et cf. p. 317).

---La description du « retournement » de Cuchulainn trahit l’influence de croyances de ce genre. Il faut cependant distinguer des cas ou nous avons une conformation naturelle, quoique monstrueuse, le cas de Cuchulainn, où il y a une contorsion, une sorte de tour de force (cles) exécuté par le héros. Dans ce dernier cas, nous avons affaire à un mouvement, non à une structure, et on peut songer à la stylisation d’une danse guerrière avec position rétroflexe.

---Les représentations de personnages qui paraissent danser avec position rétroflexe, sont fréquente sur les pièces de l’Est de la Gaule (Treveri). Elles se rencontrent sporadiquement plus à l’Ouest, ainsi sur ce demi-statère des Veliocasses (Pl. I, n° 14 = B. N. 7258) où le mouvement est indiqué assez naïvement pour qu’on ait l’impression que le bas du corps du personnage est retourné par rapport à la tête. Faut-il voir dans la singulière contorsion de Cuchulainn, non une imagination gratuite, mais l’interprétation d’une figure semblable, ultérieurement stylisée sous l’influence de faits de folklore analogues à ceux que nous venons de citer ?

------------------------------------------ III

--- L’apparence habituelle du héros prête par ailleurs à rapprochement avec les figures des pièces armoricaines, et en particulier avec cette même « tête d’Ogmios », où nous avons déjà retrouvé quelques-uns des éléments caractéristiques des « contorsions ».


La légende de Cuchulainn et les monnaies gauloises,
M.-L. Sjœstedt-Jonval, Études celtiques, juin 1936, n°1, 192 pages, p. 20-1.

M.-L. Sjœstedt-Jonval a écrit: ------------------------------------------ VI

---Il semble donc que la plupart des traits singuliers qui font de Cuchulainn un être à part dans le monde épique irlandais s’expliquent si l’on admet une influence exercée par les types monétaires armoricains sur la légende du héros. Il est en revanche certains traits dont il faut chercher l’explication dans un ordre de faits différent, quoique, à vrai dire, connexe. A propos des taches multicolores qui décorent les joues du héros, nous avons cité non seulement les tatouages des têtes armoricaines, mais encore, les pastels dont se peignaient les Bretons du temps de César (cf. p. 27). D’autres détails dans le portrait du héros évoquent plus précisément encore des traits de mœurs qui nous transportent en pleine antiquité celtique, brittonique ou continentale.

---1° Dans la description de la chevelure (cf. p. 21 sq.) le trait le moins singulier n’est pas la couleur ; « trois nuances de cheveux sur lui : brune au ras de la tête ; rouge sang au milieu ; un diadème d’or recouvrant le tout ». Cette description est passée, telle quelle, dans la Fled Bricrenn, § 45, où elle est transférée à Laegaire Buadach. Qu’elle ait paru aussi singulière aux poètes irlandais qu’à nous-mêmes, c’est ce qui ressort d’un passage de la Togáil Bruidne Da Derga, où elle s’accompagne de variantes et de commentaires curieux :

---TBDD, § 105 (R. C., XXII, 214) = LU, 7519 : tri fuilt forsin mac sin ; it é tri fuilt ón .i. folt úani 7 folt corcorda 7 folt fororda. Nocon fetur sa indat ilgné dochuirther in folt fair nó indat tri fuilt failet fair. « Trois chevelures sur ce garçon (Lé Fri Flaith fils de Conaire) ; telles sont ces trois chevelures : une verte? une pourpre et une très dorée. Je ne sais s’il s’agit de différentes nuances que revêt la chevelure, ou s’il a trois chevelures sur lui ».

---Cette chevelure paraît être considérée comme une disgrâce, et non comme une beauté, ainsi que le témoigne le paragraphe suivant :

---TBDD, § 106, (R.C., XXII, p. 282) : Ní Indóig lim cid trú dáig na n-ilgnee filet forsind fult fil fair 7 inna ndath n-écsamail docorethar in folt fair. « Je ne doute pas qu’il soit misérable à cause de l’aspect multicolore de sa chevelure et des couleurs disparates que revêt cette chevelure ».

---On a cherché à expliquer par des conceptions mythiques cette triple coloration. On y a vu le symbole de la nature solaire du héros. (Rhys, Hibb. Lect., p. 437). Nous y voyons tout simplement la description réaliste d’une chevelure naturellement foncée, décolorée de façon brutale et répétée. Avec les racines brunes contrastent alors le milieu du cheveu, d’un roux ardent, et, pour peu que la chevelure soit portée longue, ce qui est ici le cas (p. 22) les pointes, décolorées à l’excès, prennent un ton blond qui va en s’éclaircissant.

---On sait que les Gaulois pratiquaient des décolorations répétées (συνεχώς, dit Diodore) : cf. Pline, N. H., 28, 191 : Prodest et sapo Gallorum hoc inventum rutilandis capillis, et Diodore, V, XXVIII, I : […]

---Le trait avait frappé les historiographes classiques. Quoi d’étonnant à ce qu’il ait impressionné bien davantage les Irlandais qui ignoraient sans doute par quel artifice les Gaulois donnaient à leur chevelure cette apparence rutilante mais bigarrée.

---Peut-être cette observation permet-elle d’expliquer une expression énigmatique qui se rencontre dans le récit de l’exil de Labraid (voir plus haut p. 3) : R. C., XX, p. 430, l. 3 : in breacmacraid thiri Armenia « les jeunes gens bigarrés de la terre d’Arménie ». On a vu que, derrière le nom de l'Arménie, se dissimule ici le nom de quelque région de la Gaule, terre des Ménapiens ou, plus vraisemblablement, Armorique (voir p. 4). Si on comprend : « les jeunes gens à la chevelure bigarrée », on a là un indice du fait que les Celtes continentaux, du moins les Celtes naturellement bruns, comme ceux d’Armorique, étaient caractérisés, aux yeux des Irlandais, par une chevelure multicolore, qu’ils devaient à l’usage de la décoloration.

---Les trois couleurs de cheveux de Cuchulainn ne seraient dons pas autre chose que la stylisation d’un trait observé sur nature et senti comme caractéristique d’un type ethnique étranger (Gaulois).


La légende de Cuchulainn et les monnaies gauloises,
M.-L. Sjœstedt-Jonval, Études celtiques, juin 1936, n°1, 192 pages, p. 45-7.

e.

MessagePosté: Lun 12 Jan, 2009 14:11
de Alexandre
ejds a écrit:
Alexandre a écrit:Quiconque a lu Testard sait que les cheveux roux prédisposent à devenir sorcier. Il y a donc tout lieu de s'attendre à ce que le dieu sorcier soit roux.

Préjugé simplet et croyance tenace parmi les on-dits maléfiques ou bénéfiques, cheveux naturels ou teintés, du rouge au roux, l’essentiel : :?

Je ne suis pas sûr que tu ais bien compris : Ce n'est pas un on-dit mais un archétype. Il n'y a pas lieu de porter un jugement.

MessagePosté: Mar 13 Jan, 2009 19:38
de Muskull
Alexandre a écrit:Je ne suis pas sûr que tu ais bien compris : Ce n'est pas un on-dit mais un archétype. Il n'y a pas lieu de porter un jugement.

Ah ! J'ai une autre définition d'un archétype, le Rouge oui mais les roux ?
Pourquoi ne pas pouvoir porter de jugement sur les théophanies du feu et du sang archétypaux dans les mythes ? Tabou ?
La ressource est pourtant richissime...

MessagePosté: Mar 13 Jan, 2009 21:18
de Alexandre
Muskull a écrit:Ah ! J'ai une autre définition d'un archétype, le Rouge oui mais les roux ?

La distinction est sans objet : la plupart des langues, y compris l'anglais et l'allemand, ne distinguent pas ces deux termes.

Muskull a écrit:Pourquoi ne pas pouvoir porter de jugement sur les théophanies du feu et du sang archétypaux dans les mythes ? Tabou ?
La ressource est pourtant richissime...

Parce que le propos ici est scientifique, pas normatif : on n'est pas là pour dire si les croyances sont justes ou non.

MessagePosté: Ven 16 Jan, 2009 11:40
de ejds
Alexandre en réponse à Muskull a écrit:
Muskull a écrit:Ah ! J'ai une autre définition d'un archétype, le Rouge oui mais les roux ?

La distinction est sans objet : la plupart des langues, y compris l'anglais et l'allemand, ne distinguent pas ces deux termes.

- Rouge : latin, ruber (rougeâtre, rubeus) ; anglais red ; allemand rot...

- Roux : latin rufus ; allemand rothaarig ; anglais ginger (brun-roux, auburn)…

Pour des raisons particulièrement esthétiques ou médicinales, des produits capillaires étaient employés dans l’Antiquité méditerranéenne. Ainsi l’henné, qui, selon la couleur naturelle de la chevelure, donne des variantes d'éclats du blond, des reflets roux cuivrés, des mèches virant de l’auburn au rouge...

Ce qui pourrait expliquer les caractéristiques de la chevelure insolite de Cuchulainn : :?

M.-L. Sjœstedt-Jonval a écrit:On a cherché à expliquer par des conceptions mythiques cette triple coloration. On y a vu le symbole de la nature solaire du héros. (Rhys, Hibb. Lect., p. 437). Nous y voyons tout simplement la description réaliste d’une chevelure naturellement foncée, décolorée de façon brutale et répétée. Avec les racines brunes contrastent alors le milieu du cheveu, d’un roux ardent, et, pour peu que la chevelure soit portée longue, ce qui est ici le cas (p. 22) les pointes, décolorées à l’excès, prennent un ton blond qui va en s’éclaircissant.

e.

MessagePosté: Ven 16 Jan, 2009 12:22
de Pan
Ce qui pourrait expliquer la chevelure excentrique de Cuchulainn : :?

M.-L. Sjœstedt-Jonval a écrit:On a cherché à expliquer par des conceptions mythiques cette triple coloration. On y a vu le symbole de la nature solaire du héros. (Rhys, Hibb. Lect., p. 437). Nous y voyons tout simplement la description réaliste d’une chevelure naturellement foncée, décolorée de façon brutale et répétée. Avec les racines brunes contrastent alors le milieu du cheveu, d’un roux ardent, et, pour peu que la chevelure soit portée longue, ce qui est ici le cas (p. 22) les pointes, décolorées à l’excès, prennent un ton blond qui va en s’éclaircissant.


C'est d'une tristesse ! :wink:

Juste pour y mettre mon sabot, je pense qu'il aurait beaucoup à dire sur les fils de menstruées aux cheveux roux (domaine IE ou sémitique). Les seuls êtres se permettant d'avoisiner une femme pendant ses périodes sont bien entendu les dieux et d'autres créatures plus rampantes ;).

Un exemple explicite dans le Mahabharata (raconté 4 fois dans le poème !), recueilli par Dumézil (Mythe et Epopée, 3 vol., pp. 155-156) :

Kunti, femme de Pandu, a appris de Siva comment contraindre les dieux... C'est dans sa jeunesse qu'elle voulut contraindre le Soleil...

Quand vînt le temps de ses règles (...) elle assista, captivée, au lever du disque solaire dans toute sa gloire. "Que veux-tu de moi ? Je suis prêt à te satisfaire." Un peu effrayée, l'enfant ne veut rien de plus : qu'il s'en aille comme il est venu ! C'est impossible, répond le dieu, découvrant brusquement ses intentions ; il ne peut se retirer sans avoir joui d'elle (...) - et elle se donne...


Karna, le fils qui lui naîtra de cette union pour le moins "impure", sera ensuite subordonné à ses frères, il est le "fils du cocher". Lorsqu'on lit Dumézil sur les deux mères du soleil (cf Rome), Nuit et Aurore, peut-être devinons-nous les couleurs bigarrées de ces "héros"

Nuit noire, Aurore rouge (rousse) et Midi blond !

:roll:

MessagePosté: Ven 16 Jan, 2009 13:18
de Sedullos
Hello, Pan,

Karna a la particularité d'être "livré" avec une cuirasse intégrée au niveau de la poitrine, cf le thorax grec signifiant cuirasse et thorax ; d'où le passage horrible où on lui retire sa cuirasse en l'écorchant vif :evil:

MessagePosté: Ven 16 Jan, 2009 18:28
de Euriel
ejds a écrit:- Rouge : latin, ruber (rougeâtre, rubeus) ; anglais red ; allemand rot...

- Roux : latin rufus ; allemand rothaarig ; anglais ginger (brun-roux, auburn)…

Alexandre a raison, ici on ne distingue pas à l'origine le roux du rouge. Que signifie d'ailleurs l'allemand rothaarig ?

MessagePosté: Ven 16 Jan, 2009 18:48
de Alexandre
Euriel a écrit:Que signifie d'ailleurs l'allemand rothaarig ?

Aux cheveux roux.
C'est précisé en toutes lettres dans mon dictionnaire Harraps, et on devrait trouver de même dans tous les dictionnaires possibles.