http://forum.arbre-celtique.com

Non , c'est pas ça et loin de l'être.

Séléné.C a écrit:Autrement dit =
Wicca = démarche ésotérique, selon dates, objets etc. ayants des vertus supposées magiques
Neodruides = volonté ou espoir de suivre fidèlement une tradition religieuse ou de la restituer
C'est ça ?

Oui c’est bien ça...

Merci Auetos

La religion, diraient certains, est une forme de magie...
Mais c'est aussi, et j'imagine, dans le contexte, surtout, un facteur de rassemblement spirituel.

Les pratiques magiques n'excluent pas cet aspect, dès lors qu'il est question de les effectuer en groupe
Mais il y a un côté "agir sur"
Je ne connais pas les pratiques wiccanes, mais le traité du grand Albert mélange les formules et gestes magiques et les objets naturels supposés à tort ou à raison avoir tel ou tel pouvoir... Ce qui m'évoque un truc qui va sûrement (encore) m'attirer les foudres de certains... A savoir que dans "l'expédition d'Alunys", BD heroic fantasy, une jeune herboriste qui rêve d'être la première femme de la planète à se voir accorder le droit d'enseigner la magie, découvre que les formules magiques et les danses qui viennent s'ajouter aux préparations à base de plante n'ont en fait aucun pouvoir (est-ce pour ça qu'elle renonce à son idée?)
Pas forcément vrai : ça joue sur le mental, donc ça a un pouvoir.

Cette magie du placebo, on la retrouve dans la religion...

La différence serait le passage (ou pas) de l'expert en plantes, fragments d'animaux et minéraux magiques... Eléments qui se retrouvent dans des techniques médicinales traditionnelles

Salut,

La religion, la théurgie qui se fonde sur l'intervention de la divinité, et la magie blanche et noire, la sorcellerie sont des choses différentes.
Tout mélanger n'aide pas à comprendre.

Il y a dans la question d'une comparaison entre druidisme historique, néo druidisme et wicca, la question fondamentale du rapport à l'écriture.
L'écriture était proscrite par les druides pour transmettre la connaissance. Or la magie gallo-romaine repose sur une acculturation : l'usage de l'écriture pour accomplir la magie noire. On constate en parallèle, la déviation irlandaise des filid, les poètes qui écrivent pour accomplir de la magie blanche et noire. Le point de rupture se situe là et il est lié à la question de la transmission.

En 1939, Georges Dumézil a écrit un article sur la question des druides et de l'écriture, il l' a repris plus tard en y joignant l'étude d'un conte gallois, l'histoire de Cilman à la jambe noire ainsi qu'un conte d'Hoffmann. Cilman, un sorcier, va voler à un démon, pour le compte d'un chevalier, un livre de magie, en usant d'une épée avec la garde en croix qui lui permet de triompher tout en noircissant sa jambe. Le couple chevalier / sorcier poursuit le couple roi /druide selon Dumézil, ce qui suppose un ancrage social que l'on peinerait à trouver dans la wicca.

L'histoire du livre conquis par Cilman pourrait être rapprochée d'un récit de fantasy, une aventure d'Elric de Melniboné et de son ami Tristelune, les héros de Michael Moorcock, à ceci près que si la quête de Cilman est couronnée de succès, celle d'Elric et Tristelune échoue dans sa finalité.

Le Livre des Dieux Morts tombe en poussière dans les mains d'Elric.

Dumézil rapproche le livre de Cilman des "pierres de Gwyddon Ganhebon, sur lesquelles se lisaient tous les arts et toutes les sciences du monde", mentionnées dans une triade de la Myvirian Archeology of Wales, troisième série, p. 409, n°97

La tradition druidique et l'écriture : Le vivant et le mort de Georges Dumézil, pp. 325-338, in Georges Dumézil, Cahiers pour un temps, Centre Georges Pompidou ; Pandora éditions, 1981.

http://books.google.fr/books/about/Georges_Dum%C3%A9zil.html?id=YNMoAAAAYAAJ

A propos le titre de la nouvelle de Michael Moorcock est Tandis que rient les dieux !

La religion est avant tout une spiritualité...
Je suis bouddhiste zen, je considère ça comme une religion, mais je ne crois pas à une divinité transcendante. Seulement à la part de divin qui est en chaque être. Quoi qu'il en soit, la force spirituelle a parfois des effets impressionnants... C'est la magie des effets de foule et du placebo.

Par contre... Je prends cette fois en exemple un souvenir de lecture du grand Albert version extraits en livre poche = porter un anneau à l'intérieur duquel a tété gravé un mot bizarre, et sur lequel on a chanté une incantation, ça n'aidera à séduire les filles plus facilement que si le gars y croit (on peut supposer que c'est le cas) et qu'il y gagne en assurance (en admettant que ça soit ça qui n'allait pas avant).

Loin de moi l'envie de tout mélanger... Mais la frontière entre magie et religion n'est pas forcément si nette qu'il y parait, surtout si la magie se pratique en groupe. D'ailleurs, dans les religions dites primitives on trouve des rapports plus ou moins étroits avec la magie et la médecine

Ton histoire de chevalier et de sorcier m'évoque surtout une bipolarité entre pouvoir des choses matérielles et pouvoir des choses spirituelles.
Les histoires où le guerrier pour accomplir sa quête chez un magicien, doit se faire aider par plus faible que lui ne sont pas si rares (ça peut être un plus faible plus instruit ou bien plus instinctif, c'est variable)
Concernant les clivages sociaux... Pas d'avis, faute de savoir à quelle période il faudrait se référer pour trouver une base au conte. Quand à la wicca, je ne connais pas assez


Edit (tu as reposté)
Le cycle d'Elric = connais le nom, mais jamais lu

Par contre...
Quand j'étais enfant, j'ai lu un conte rapportant la quête d'un chevalier et de son écuyer au pays des brumes, pour ramener une plante magique. Le roi étant obligé par un mauvais enchanteur à lui fournir cette plante, sinon représailles magiques... Mais quand ils arrivent, la plante vient de mourir, victime d'une maladresse de son gardien, vieux et malade. Avant de mourir, le gardien explique que les brumes auraient fait perdre ses pouvoir à l'enchanteur, alors l'écuyer enferme un peu de vapeur dans la boite où il devait mettre la plante.
Un autre cas de "tombe en poussière" mais pas de la même façon...

http://www.decitre.fr/livres/Le-cycle-d-Elric.aspx/9782258066823

Avant d'atteindre la caverne du Chaos où se trouve le Livre des Dieux Morts, Elric affronte le Géant des Brumes

Sedullos a écrit:Avant d'atteindre la caverne du Chaos où se trouve le Livre des Dieux Morts, Elric affronte le Géant des Brumes

Pas de géant dans le conte de mes souvenirs...
Mais les brumes font partie de la symbolique des passages vers l'Autre Monde