J'ai eu l'occasion d'assister à la première édition du concours international d'injures en langue bretonne, en la salle des fêtes de Prat, commune située en plein cœur du Trégor. Salle comble !
Parmi les personnes en lice, Marie-Hélène, femme de la petite cinquantaine, que je connais assez bien, et qui adore le théâtre en général et le théâtre populaire en particulier, en plus d'être professeur bilingue breton-français.
L'une des scenettes l'opposait à un monsieur du même age environ.
C'est elle qui porte l'insulte la première :
"
Te, da blev a zo berr; da vragou a zo berr; tout an traou a zo berr ennout !"
" Toi, tes cheveux sont courts; ton pantalon est (trop) court; tout est court chez toi !"
Je vous laisse apprécier le sous-entendu flagrant !
Éclat de rire général dans la salle.
Que peut bien lui répondre le monsieur ainsi interpellé ?
Réponse : "
Penaos a c'hoarez se, te, gast kozh ?"
" Comment peux tu savoir çà, toi, vieille pute ".
Redoublement des éclats de rire !
Et que peut répondre une femme à une telle question, sauf à avouer une liaison avec le monsieur en cause.
Marie-Hélène s'est contentée de sourire : elle n'avait plus rien à répliquer.
Le point est donc resté au monsieur.
Bien sur, me direz vous, ça n'est pas très raffiné. Mais en vérité, c'est l'humour populaire et villageois dans sa plus pure extraction. Et ça fait du bien de rire un peu; ça décoince, et c'est bon pour la santé.
JC Even