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MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 14:03
de Alexandre
Pas mal.
Au fait, que signifierait mat-(isco) ?

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 14:17
de Pierre
Alexandre a écrit:Pas mal.
Au fait, que signifierait mat-(isco) ?


Pas évident en fait,

Il y a à l'origine un terme qui désignant l'eau a fini par désigner l'animal vivant dans l'eau (on le voit avec poisson et piscine, ou la même racine désigne ce qui contient de l'eau, et ce qui vit dans l'eau).

Macon (ancienne Matisco) sur les bords de la Saöne, peut tout aussi bien désigner un lieu riche en poissons (bonne en poissons), ou un lieu où les eaux sont profitables (bonnes eaux).

@+Pierre

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 14:38
de Alexandre
Je parlais de mat-, pas de iscos...
L'indo-européen dialectal occidental *piskos = poisson n'a jamais désigné l'eau. C'est en réalité très probablement un dérivé de la racine *s-peyg- = inciser, d'où peindre (latin pingo, vieux norrois , sanskrit pinkte, etc.), en particulier suivant un motif en taches (vieil anglais specca), et le mot a probablement dû désigner en premier lieu la truite, du fait des motifs sur ses écailles.

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 15:01
de Marc'heg an Avel
En tout cas, en breton : mat veut dire : bon.

*mat-isco > bonne eau ?

Si ça peut servir !

JCE :)

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 16:12
de Alexandre
Marc'heg an Avel a écrit:En tout cas, en breton : mat veut dire : bon.

Le vieux breton serait plus utile...

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 17:51
de Taliesin
bonjour

bon en vieux-breton = da, qui s'est conservé en gallois.

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 18:05
de Sedullos
Salut,
je ne le trouve pas dans le Vocabulaire vieux-breton de Joseph Loth.

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 19:54
de Scrupulum
Bonjour!

Pour en revenir à Icovellauna, j'ai pu lire les quelques pages que Lacroix lui consacre dans son récent ouvrage (p.54-56)
(merci Pierre :wink: )

Il traduit par Icovellauna par 'Celle qui commande l'eau'. Pour lui:
:arrow: la racine Ic- est une racine qui est associée au théonyme lié aux sources (par ex: les déesses Ica et Icauna, que Pierre nous a déjà citée)
:arrow: et uellaun- garde son sens de 'chef'

Il rejette donc l'étymologie Ic- signifiant 'pic' ou 'pivert'... Certains d'entre vous ne seront peut-être pas d'accord, mais je trouve ça plutôt convaincant. On reste dans l'idée d'une divinité souveraine et le rapport que la déesse entretient avec l'eau est signifié.
Mais évidemment, je ne me place pas du point de vue de la linguistique...

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 20:15
de Muskull
Dans les mythes les plus anciens (que je connaisse) l'eau résurgeante et aussi celle des rivières et l'eau qui vient du ciel étaient dissociées mais toutes deux sous la protection d'une déesse, des soeurs parfois.
Les eaux du ciel ont été masculinisées plus tôt dans les mythes I.E. (le dieu de l'orage).

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 20:19
de Pierre
Muskull a écrit:Les eaux du ciel ont été masculinisées plus tôt dans les mythes I.E. (le dieu de l'orage).


Tonnerre de dieu Muskull,

As tu déjà vu le dieu Taranis représenté avec un arrosoir :lol:

@+Pierre

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 20:30
de Muskull
Pierre a écrit:
Tonnerre de dieu Muskull,

As tu déjà vu le dieu Taranis représenté avec un arrosoir :lol:

@+Pierre

Ben voui en fait car si les eaux "horizontales" étaient féminines et fécondes, les eaux "verticales" étaient fécondantes et assimilées au sperme du dieu de l'orage. :wink:
C'est pour cela qu'il est intéressant d'imaginer ce que pouvait être la fécondité et la création de la vie d'un point de vue entièrement féminin. 8)

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 20:47
de Pierre
Scrupulum a écrit:(par ex: les déesses Ica et Icauna, que Pierre nous a déjà citée)


Bonsoir scrupulum,

Il ne faut pas s'emballer avec la déesse Ica.

CIL 13, 00800
Maxsumo(!) Ateu/lae f(ilio) Maiori Maxsum(i!) f(ilio) / Icae Congonnetiaci f(ilio) / Fabatus Maxsumi(!) f(ilius) et Comnitsiae / matri Secundo Maxsumi(!) f(ilio) Celtae / sorori / Metellus l(ibertus) de suo feci(t) mac()

Je ne vois pas de théonyme dans cette inscription :shock:
Mais Lacroix précise bien qu'il s'agit d'un anthroponyme.

L'autre inscription est a prendre avec des pincettes, la celticité est quand même douteuse...

CIL 03, 03031
M(arcus) / Vipsanus / M(arci) l(ibertus) / Faustus / Icae / v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito)

@+Pierre

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 21:25
de Patrice
Salut,

Ca y est, j'ai retrouvé où Claude Sterckx avait parlé de cette déesse:

Claude Sterckx, Essai de dictionnaire des dieux, héros, mythes et légendes celtes, fasc. II, 2000, Mémoires de la Société Belge d'Etudes Celtiques.

A la p. 57: "Très vraisemblablement 'Qui améliore la santé' (cf. irl. icc 'guérison', gall. iach, br. iac'h 'sain' ".

Sinon, à la p. 55, il admet sans problème la celticité d'Ica, connue par deux inscription d'Istrie.

A+

Patrice

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 21:44
de Pierre
Bonsoir Patrice,

Ma perfidie a encore frappé, je t'ai laissé chercher alors que j'avais la réponse depuis le début. C'est une des sources citées par Mr Lacroix.

Guérison ? Ca collerait. Mais quid des Icoranda ?

Je prends note pour Ica :wink:

@+Pierre

MessagePosté: Mer 21 Mar, 2007 21:53
de Patrice
Salut,

Le hic est que ico- dans icoranda n'est qu'une hypothèse. La plupart du temps, dans les formes anciennes, on a equo-. Ce qui justifie le passage régulier à des formes comme Egrandes ou Yvrande.

A+

Patrice