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Salut,

En lisant un texte mis en ligne par l'Institut für Sprachwissenschaft (Indogermanistik) de Vienne (STIFTER D., 2008) j'apprend que cinq inscriptions peintes, dont trois supposées gauloises ont été mises au jour lors des fouilles menées au niveau d'une villa découverte à Meikirch (Suisse). Cette transcription paraît tirée d'un article publié en 2004 par FUCHS M., et al., (2004 - "5. Villa romana: Wandmalereien", in: Peter J. Suter et al., Meikirch. Villa romana, Gräber und Kirche [transl. Silvia Hirsch and Marianne Ramstein], Bern: Archäologischer Dienst des Kantons Bern, 85–150.)

Texte de Stifter D., cf. p.25
http://www.univie.ac.at/indogermanistik/download/Old%20Celtic%202008/oldcelt2008_7_gaulishB.pdf

Transcription par FUCHS et al., 2004
nr. 1: ṬEND[EPOM]ẠṆDVODVRO (Latin?)
nr. 2: CATẸṆI MIO TOMAPOBI
nr. 3: […]ḌỌSES[.]Ṿ[.]ỌḌ[..]ỌDEṚNṬṂ[.]R[..]ONṢ[.] (= Lat. […]dos e s[e]u[ir]o d[e su]o derit m[a]r[ti]on s[.]?)
nr. 4: IṢỌṾṂỌNDVOCEDE
nr. 5: ḤOC EṢṬ CAPRATINA (Latin)

Il n'y a aucune référence pour ces inscriptions, ni aucune traduction proposée. L'un d'entre vous possède t'il des informations sur ces inscriptions ?

Salut, Orgenomeskos

Des pistes sur ce forum : ce texte commente apparemment des peintures murales

Orgenomeskos a écrit:Transcription par FUCHS et al., 2004
nr. 1: ṬEND[EPOM]ẠṆDVODVRO (Latin?)

Cette inscription est placée au dessus de l'image qui représente un cheval ou un poney (gaulois mandus), d'où sans doute l'interprétation [epom]anduoduro, où on retrouve la forme originelle, attestée au IVème siècle, de la ville de Mandeure (Doubs) : Epomanduodurum.

La deuxième inscription, CATẸṆI MIO TOMAPOBI, est illustrée par un taureau.

La troisième, […]ḌỌSES[.]Ṿ[.]ỌḌ[..]ỌDEṚNṬṂ[.]R[..]ONṢ[.] (= Lat. […]dos e s[e]u[ir]o d[e su]o derit m[a]r[ti]on s[.], surmonte l'image d'un artisan portant tablier et taillant à pierre montrant une maison.

La quatrième, IṢỌṾṂỌNDVOCEDE, semble représenter un homme coiffé d'un chapeau cônique, montrant le bas de son corps en relevant son vêtement devant trois statues ithyphalliques sommairement façonnées.

La cinquième, ḤOC EṢṬ CAPRATINA, correspond à une chèvre semblant fouler des raisins dans une cuve. Capratina est à la fois proche du nom latin de la chèvre (capra) et du surnom de Junon (Caprotina).
Ce surnom de Juno Caprotina viendrait, selon des auteurs latins (voir ce site), d'un épisode ancien de l'histoire de Rome, au cours duquel des femmes esclaves auraient enivré des assaillants dans leur camp, et prévenu le sénat romain du haut d'un figuier sauvage (caprificus).
On retrouve ici le thème de la chèvre et du vin, qui semble représenté dans l'image de l'animal dans la cuve à raisin et le commentaire ḤOC EṢṬ CAPRATINA.

Tiens, tiens...
« Les enduits peints de la villa de Meikirch (canton de Berne, Suisse) »
Samedi 12 mai 2007 : conférence dans le cadre du Séminaire d'archéologie romaine provinciale organisé à Mandeure (Franche-Comté, F) par le Prof. Jean-Yves Marc de l'Université Marc Bloch de Strasbourg, UMR 7044 et l'Université Albert-Ludwig de Fribourg en Brisgau, « Mandeure et la porte de Bourgogne »ici
Un rapport avec ṬEND[EPOM]ẠṆDVODVRO ?

Trouvé là :
« Sur une peinture murale retrouvée vers Bâle (Villa de Meikirch), le nom d’Epomanduodorum (Mandeure) figure avec la représentation de trois enseignes militaires dont l’une est surmontée du buste d’un Empereur et au premier plan il y a le dessin d’un superbe petit cheval. Jules César étant le premier a réunir tous les pouvoirs (dictateur, consul à vie, grand pontife et imperator) faut-il voir dans cette peinture la commémoration de son triomphe (par Ocravien son fils adoptif et premier empereur) en liaison avec la victoire d’Alésia-Epomanduodurum ? »

Merci beaucoup Jacques, cette peinture murale est magnifique. C'est extrêmement intéressant d'avoir les inscriptions associées à ces peintures.