Je reviens sur le livre de Franck qui est le sujet de ce fil.
Les reconstitutions et restitutions sont de très bonne qualité. Elwin félicitait les artisans, je pense que Franck a dû réaliser lui-même une bonne partie des armes et des équipements, sauf les cottes de mailles qui sont fabriquées par les Leuki.
La question des confréries et des symboles sur les fourreaux de fer, lyre zoomorphe, couple de griffons et triscèles est abordée en relation avec l'existence de différents types de confrérie, voire même d'une hiérarchisation distinguant les jeunes des anciens et de certains types de guerriers, cf le mythe des guerriers nus.
Je constate que Franck a opté pour la dénomination de griffon plutôt que de dragons affrontés en connexion avec le symbolisme du rapace prédateur.
Les pages 126-136 traitant de la bataille, des formations et des expérimentations réalisées sont remarquables.
Tout autant que l'honnêteté de l'auteur qui explique que la phalange gauloise offensive pose problème, le long mais étroit bouclier plat est gênant pour marcher et encore plus pour courrir les derniers mètres avant le choc ; ayant eu eu l'occasion de participer à plusieurs de ces expérimentations, je confirme.
Franck Mathieu livre plusieurs hypothèses intéressantes, notamment une sur l'existence probable d'une piétaille constituée de formations de trois guerriers, des fantassins pauvres armés de lances attaquant à trois un seul guerrier. Et la remarque très sensée que vu de loin par un observateur méditerranéen, cela accentuait l'idée de pagaille se dégageant d'une armée celtique.
Des observations comme celles-ci,
Le guerrier gaulois en contient des dizaines et je trouve excellente cette distanciation critique par rapport aux sources classiques. Franck est parti d'un constat fait par André Rapin et quelques autres, des types qui portent de telles armes ne peuvent pas être sans organisation, sans tactique et sans efficacité.
Après on peut discuter tel ou tel point, voire pinailler sur un détail, l'essentiel est de restituer une vision objective sur l'aspect militaire de la société celtique qui n'est jamais très éloigné des autres aspects religieux, économique ou social.