Salut à tous,
J'ai parcouru les posts. Pour ma part je connais bien Yves Lebechenec et E. Cargneluti. Nous avons eu et avons toujours de nombreuses discussions sur le maniement de l'armement gaulois. Leur démarche n'est pas inintéressante et se rapproche de ce que fait B. Lopez avec ACTA : mettre au service de l'expérimentation le savoir faire de spécialistes du combat. Mais dans ce type d'exercice, je pense qu'il est intéressant de confronter deux sources : les résultats obtenus par les dits "professionnels" du combat et les résultats de parfait néophytes. Je peux vous dire qu'il intéressant de noter que bien souvent les résultats s'accordent. Ce qui prouve entre autre qu'il n'y a pas 50 façons de manier une lance, une épée ou encore un bouclier, tout vient des capacités de la personne elle même, au même titre qu'un sport ou certains courent plus vite que d'autres ! Ainsi un spécialiste du combat comme peut l'être un Sikh aura sans doute moins de mal à se familiariser avec une autre arme blanche que ses armes traditionnelles qu'un débutant...
Pour ma part je serais plutôt pour former de parfaits débutants car ils ne sont pas "pervertis" par d'autres expériences...
Seul problème à toutes ces expériences, le décalage avec la réalité de l'époque en question : la bataille ! Souvent ces expériences sont menées avec trop peu de personne ce qui permet -sans protocole précis et sans discipline- d'exécuter des mouvements qui ne peuvent l'être dans le cadre de la bataille en raison de l'encombrement de l'espace et, d'autre part, l'absence de danger réel aujourd'hui comme je l'ai déjà plusieurs fois expliquer. Le fauchage avec la lance est l'exemple le plus flagrant ou encore les larges mouvement exécuter avec l'épée. Pour mener à bien ce genre d'expérience dont les résultats ne seront jamais complets (une arme est faite pour tuer, nous ne pouvons le faire dans le cadre d'une expérience !!!), il faut dissocier maniement et capacité de destruction.
Dans le premier cas il faut mettre au point un certains nombre d'exercices et se borner à les exécuter je dirais presque "bêtement", ce qui peut demander de l'entraînement. Le second cas demande la mise en place de cibles permettant de reproduire les conditions réelles du combat...
Pour le premier cas concernant le maniement, l'entraînement est nécessaire : par exemple une arme qui focalise beaucoup d'attention le fameux pilum. Ceux qui s'y sont essayés ont constaté la difficulté de balancer un tel engin. Pour une expérience correcte, il faudrait qu'une équipe s'entraîne durant plusieurs mois à lancer cette arme avant de réaliser les tests proprement dits, car comme on le sait, à partir d'une certaine époque, les légionnaires s'entraînaient.... je pense qu'il en est de même pour le reste...
Pour les cibles permettant de mesurer les capacités d'une arme on peut imaginer un exercice avec un déplacement de celle ci ! En effet la capacité offensive d'une pointe de lance est différente suivant que le porteur se déplace vers une cible fixe ou qu'il se déplace vers une cible se déplaçant également vers lui -les vitesses s'additionnent- ce qui simule le déplacement de l'adversaire qui attendait rarement qu'on lui tombe dessus.
Ce genre de recherche demeure un travail de longue haleine. J'avais moi même mener des tests -avec un parfait amateurisme - de destruction de différentes armes sur de simples planches de contre plaqué. Le but n'était pas de donner un résultat définitif pouvant être appliquer, mais plutôt de défricher et obtenir un premier résultat permettant d'en mener d'autres.
Par exemple, courir sur une distance de 8m vers la planche et ficher une lance avec un fer de type "classique" dans celle ci ! Résultat : le fer s'enfonce dans la planche de contre plaqué de 1cm d'épaisseur et ressort de 5mm environ de l'autre côté, pour le retirer, il faut mettre la planche au sol, poser le pied dessus et tirer la lance... Ou encore un coup de taille avec une épée dans la même planche résultat : la lame s'enfonce de 3/4cm dans le bord de la planche et peut y rester coincée, etc.