Priape (
Priapos, Priapus), dieu ithyphallique de la fécondité et de la fertilité, est, selon la tradition la plus courante, le fils de Dionysos et d’Aphrodite (Bacchus et Vénus des Romains). Héra, de jalousie, le rendit difforme à sa naissance.
Priape, dit-on, servait d’épouvantail pour les Romains, protégeait du mauvais œil et des voleurs, assurait la protection et la reproduction des troupeaux de moutons et de chèvres, des vergers et des jardins.
Il est assimilé à un nombre de divinités agrestes qui se fondent et se confondent dans le joyeux, bruyant de musique, de fous rires et de cris du
cortège dionysiaque (satyres, silènes, faunes, Silvain… ), et notamment au dieu Pan, mi-homme mi-animal, à pieds et tête de bouc, symbole des pulsions insanes et lubriques, doté d’un besoin sexuel non maîtrisé et perpétuel. Divinité des troupeaux, des chevriers et des bergers, des bois et des champs, surtout la nuit il effrayait bêtes et gens et donnait des cauchemars, d’où le mot « panique » et l'expression « terreur panique ».
Il est une statuette en bronze de Lousoi, trouvée dans un temple d'Artémis en Arcadie, datée du Vème siècle avant notre ère (Staatliche Museen de Berlin, représentant un Pan à tête de chèvre, se protégeant les yeux d’une main du soleil pour regarder au loin, prêt à bondir et à courir, l’autre main tenant peut-être un bâton ou une lance :

P
hoto : laudatortemporisacti Pour reprendre son troupeau dont il avait la garde, la colère guerrière du dieu Pan se manifeste lors d’une razzia (
Pastorales, II, 2, de Longus).
Le début du
Rhésos attribué à Euripide constitue le plus ancien témoignage que nous ayons sur la peur panique. La scène se déroule de nuit, dans le camp des Troyens. Il y a du bruit. Effrayées les sentinelles ont quitté leurs postes et répandent de fausses informations. Hector se demande si cela vient du dieu Pan : le dieu, dans sa folie, aurait-il suscité la terreur ?
A partir d’Énée le Tacticien (
Poliorcétique, XXVII), qui s’attache aux différentes méthodes, ruses ou tactiques à adopter lors d’une ville assiégée, plusieurs auteurs s’intéressent plus particulièrement à cette manifestation particulière et transmission collective de la panique dans le domaine militaire, qu’ils présentent comme une peur accompagnée de bruit et de désordre, s’emparant soudainement d’un campement, la nuit de préférence.
La panique désorganise. Les soldats angoissent, prennent peur, désertent leurs rangs si aucun commandement ne parvient pas à les calmer et les discipliner. Il peut arriver ce qui arriva aussi par une nuit sombre aux Gaulois de Brennus, après leur défaite devant Delphes :
Pausanias, dans son "Periegesis", X, XXIII, 6-8, a écrit: [6] Il n'y eut que les gardes de Brennus, tous gens choisis et d'une taille prodigieuse, qui résistèrent malgré le froid dont ils étaient transis et qui se faisait bien plus sentir à ceux qui avaient reçu des blessures. Mais voyant Brennus leur général dangereusement blessé et presqu'aux abois, ils ne songèrent plus qu'à le couvrir de leurs corps et à l'emporter. Ce fut alors que les barbares, pressés de toutes part, prirent la fuite, et pour ne pas laisser en la puissance des Grecs ceux qui étaient blessés ou qui ne pouvaient suivre, ils les tuèrent tous impitoyablement.
[7] Dans leur fuite ils campèrent où la nuit les surprit, et cette nuit-là même ils eurent une terreur panique ; car ainsi nomme-t-on ces frayeurs qui n'ont aucun fondement réel, parce qu'on les croit inspirées par le dieu Pan. L'horreur de la nuit leur fit donc prendre une fausse alarme. La crainte saisit d'abord un petit nombre de soldats qui crurent entendre un bruit de chevaux et avoir l'ennemi derrière eux.
[8] Mais bientôt elle se communiqua aux autres, et l'épouvante fut si générale que tous prirent les armes, et se divisant en plusieurs pelotons ils se battaient et s'entretuaient, croyant se battre contre les Grecs. Leur trouble était si grand qu'à chaque mot qui frappait leurs oreilles ils s'imaginaient entendre parler grec, comme s'ils avaient oublié leur langue. D'ailleurs, dans les ténèbres, ils ne pouvaient ni se reconnaître, ni distinguer la forme de leurs boucliers, si différente de celle des Grecs ; de sorte que chacun d'eux se méprenait également et à la voix et aux armes de celui qui lui était opposé. Cette erreur qui ne pouvait être qu'un effet de la colère des dieux, dura toute la nuit et causa aux barbares une très grande perte.
Selon des philosophes néo-platoniciens et auteurs chrétiens, la mort de Pan sonnait la fin des dieux païens, du paganisme, que remplaçait le christianisme.
On retrouvera aussi l'image du mâle à tête et barbichette de bouc ou de chèvre dans le "
goborchind" de la mythologie celtique irlandaise.
Quatre corporations ont adopté saint Luc l’Évangéliste comme patron. Les médecins, chirurgiens et établissements hospitaliers parce que la médecine était son premier métier ; les notaires parce qu’il écrivait avec un véritable talent d’historien précis et documenté ; les bouchers à cause du bœuf qui est son symbole et de la peau qui servait à relier les livres ; et les artistes peintres, sculpteurs et enlumineurs pour honorer sa réputation de peintre portraitiste de la Vierge.
Luc mourut âgé, vierge de corps et d’âme. Il n’eut jamais de femmes ni d’enfants, et est curieusement invoqué dans la guérison de l’impuissance et de la stérilité.