Des trois expositions à découvrir ces temps-ci à Paris sur le thème de l'Antiquité :
I —
Alexandre Le Grand au musée du Louvre du 13 octobre 2011 au 16 janvier 2012. Exposition quelque peu décevante et fade en regard du parcours et l’étendu de ses conquêtes (Inde, Egypte... ), mais qui est compensée par quelques éléments, pour exemples, de la couronne en feuilles de chêne en or découverte dans la tombe d’Héraklès (?) fils d’Alexandre le Grand (le chêne était associé à Zeus). Et les
epistomion, couvre bouche en or, retrouvés dans les tombes de guerriers…
II —
Pompéi - un art de vivre au Musée Maillol, du 21 septembre 2011 au 12 février 2012.Empreinte des influences et richesses grecques, on y retrouve aussi, quelques siècles plus tard, les mêmes appliques de lit à tête de mulet en bronze incrusté d’argent, ou encore l'œnochoé, joli petit vase en bronze en forme de tête de femme sur l'affiche ci-dessus (première moitié du Ier siècle après J.-C.), ressemble fortement à celui en terre cuite de l’exposition d’Alexandre.
III —
Les Gaulois,
à la Cité des Sciences, du 19 octobre 2011, au 2 septembre 2012.
Les abords sont en plein chantier et la signalétique pêche une fois entré dans le grand hall. Il faut demander son chemin et faire un effort pour la découvrir quelque part au 2ème étage. Malgré quelques imperfections scénographiques, bien vite oubliées, par sa durée, l’exposition mérite la première place du podium, la palme du battage médiatique par l'ampleur de ses efforts d’information et d'animation (voir photos
Le Parisien).
Déclinaison sur trois espaces, trois thèmes :• le premier dans un espace bien trop petit en cas d'affluence, surtout en période de vacances scolaires. Fragmenté sans sens de visite, il est un cheminement désordonné de pâles copies sur le thème "Gaulois et gauloiseries" de gravures, peintures, publicités... , et que des encadrements à la feuille d’or essayent d’enjoliver et rendre chic, à défaut d'en mettre plein la vue.
Salle assaisonnée d'une cacophonie d’opérette et d’Henri Salvador, où l'on est bousculé et ne traîne pas ; qui mériterait d'être agrandie pour pallier, non pas seulement au bêtisier des croyances à l'emporte-pièce, mais surtout, en parallèle, faire connaître en parallèle la chronologie des grands précurseurs de l'archéologie gallo-celtique (C. Jullian... ).
• Un escalier rond vous entraîne rapidement au deuxième étage vers l’espace découverte et fouilles archéologiques, et son dédale de tentes de chantiers. L’opportunité de voir à quoi ressemble la reconstitution d’un
murus gallicus… Et surtout la possibilité de s’admirer dans une glace et de se prendre en photo dans le personnage assis et casqué, équipé de sa côte de maille et de ses armes.
• Puis l’on redescend dans une salle plongée dans une semi-obscurité, scintillantes de toutes ses vitrines et reflets des objets exposés, les dernières découvertes de Corent (la petite lunule en or… ), les menues pièces de monnaies du trésor de Laniscat, les copies (quel dommage !) des statues de Paule, du chaudron de Gunterstrup, du calendrier de Coligny, du casque d’Agris... Plus loin la reconstitution de tombes, dont celle émouvante d’une misérable
esclave (?), prisonnière de ses entraves de fer aux pieds, ici-bas comme dans l’au-delà.
Et, le must ! Les pièces maîtresses de l'exposition ! Attiré par un son lourd et grave, dans la petite salle à droite, les impressionnants et fantasques carnyx à tête de serpent et de sanglier et le casque au cygne de Tintignac vous dévisagent du coin de l'œil. Une reconstitution par projection sonore et visuelle de l’enfouissement de ces objets avec armes est proposée.
Et, comme tout doit finir dans la bonne humeur, pour finir un petit film cocasse de 15 mn, achève le parcours et qu’il faut prendre le temps de regarder ne serait ce que pour la qualité graphique et le jeu des acteurs (toutous toutefois s’abstenir !).
A l’extérieur sur la droite, un espace animation-vidéo permet aux visiteurs, les grands comme les minots hauts comme trois pommes, d’être confrontés aux questions/réponses épineuses de l'animateur du genre : «
Qui a dit : Nos ancêtres les Gaulois ? » Un monsieur répond :
Napoléon III.
« C’est une observation ! », assène une dame.
Ou bien ainsi proposé : «
Les Gaulois sont-ils des Celtes ? Les Celtes sont-ils des Gaulois ? » Ceux qui savent qu’existaient la Celtique (la future Gaule Lyonnaise), la Belgique et l’Aquitaine, trouveront à redire ou seront à la peine de répondre.
Les Cahiers Science & Vie : Les Gaulois, une offre spéciale lecteurs est proposée dans le magazine : une place offerte pour l’exposition pour une place achetée.