Odette Taffanel n'est plus!
Posté: Lun 04 Juin, 2012 12:01D’une manière romancée et captivante, en s’appuyant sur des documents de première main et des prises de contacts sur le terrain, Henri-Paul Eydoux, Hommes et dieux de la Gaule — Les récentes découvertes archéologiques, Éditeur Plon, 1961, pp. 83- 115, avait résumé, en quelques pages trop courtes, la vie de cette sœur et de son frère, petits viticulteurs devenus archéologues autodidactes, à Mailhac dans l’Aude :
Dans un petit village languedocien, la belle histoire d’Odette et Jean Taffanel.
Leur petite entreprise familiale de fouilles (douze siècles de l’histoire d’un village, l’oppidum de Cayla, une tombe chef, d’étranges rites funéraires… ) les avaient rendus familiers des plus patentés spécialistes de l’archéologie, et ils avaient acquis une réputation internationale.
Le style dit "mailhacien" a laissé son nom à une époque représentée par la sobriété et l'élégance des motifs géométriques, anthropomorphes ou zoomorphes, précisant le passage charnière de l'âge du Bronze à l'âge du Fer en Europe occidentale.
Dans un petit village languedocien, la belle histoire d’Odette et Jean Taffanel.
Leur petite entreprise familiale de fouilles (douze siècles de l’histoire d’un village, l’oppidum de Cayla, une tombe chef, d’étranges rites funéraires… ) les avaient rendus familiers des plus patentés spécialistes de l’archéologie, et ils avaient acquis une réputation internationale.
Le style dit "mailhacien" a laissé son nom à une époque représentée par la sobriété et l'élégance des motifs géométriques, anthropomorphes ou zoomorphes, précisant le passage charnière de l'âge du Bronze à l'âge du Fer en Europe occidentale.
lindependant.fr a écrit:
Odette Taffanel, archéologue jusqu'à son dernier souffle
Le 1/06/2012 à 06h00 par Véronique Durand
Il y a 2 ans le sous-préfet Christian Gueydan s'était ému du sort des Taffanel, dont le
logement était sinistré par les inondations du Répudre.
C'est une immense perte pour le monde scientifique. Odette Taffanel s'est éteinte mercredi à 97 ans à Mailhac, après une vie de labeur et de passion entièrement vouée à l'archéologie. Odette et Jean, son frère, issus du milieu paysan, ont découvert le site de Mailhac en travaillant une vigne, dans les années 30. En poursuivant leurs recherches à partir de la mise à jour de tessons de poterie, ils ont exhumé un site funéraire. Ce qui les a menés à l'étude de la Protohistoire, (1000 ans avant J-.C), période inconnue des chercheurs de l'époque. Odette eut l'immense mérite de pénétrer, en autodidacte dans le sacro saint CNRS, car son ouvrage "L'âge de fer en Languedoc" eut, entre 1955 et 1960, valeur de thèse. Ses publications ont connu un retentissement international. "Le cas d'Odette est unique explique Jean Guilaine, professeur au Collège de France. Son entrée au CNRS a été la reconnaissance de ses publications. Elle a construit sa réflexion scientifique seule, et est devenue une immense spécialiste par empirisme. Elle a révélé une face cachée de la préhistoire finale et de la protohistoire en Languedoc avec des fouilles étalées entre 1000 ans et 500 av J-C. Puis elle a étudié les différentes populations qui ont occupé l'oppidum du Caylar jusqu'à la période romaine. L'étude monographique, réalisée à partir de Mailhac a une portée générale".
Et maintenant ?
Le décès d'Odette Taffanel, survenu trois ans après celui de son frère, pose désormais la question que l'Etat a toujours repoussée. Celui du devenir de l'immense travail de cette archéologue hors pair. Le bâtiment et les collections ont été légués à l'Etat en 1973. Un don patrimonial rarissime bien encombrant pour le récipiendaire, qui n'a versé que 15 euros pour la conservation des objets de fouille ! Livré aux intempéries, le dépôt se détériore. "Odette tenait à la création d'un centre de recherche" se souvient Jean Guilaine. "La place des collections est à Mailhac. Il faut créer un lieu à la fois archéologique, historique et pédagogique qui honore la mémoire des très lointains ancêtres des Mailhacois, et celle des Taffanel, qui est prodigieuse". Odette Taffanel est partie sans avoir vu la concrétisation du travail scientifique d'une vie. Pourtant jusqu'à son dernier souffle, elle n'a cessé d'y croire.
