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Bonsoir à tous !
Je suis étonné de ne trouver ici aucune annonce ni aucun compte-rendu de la sortie du Dictionnaire de la Mythologie et de la Religion celtiques, de Philippe Jouët, aux éditions "Yoran embanner".
Une préface de Venceslas Kruta, une introduction de Ph. Jouët de 46 pages, et des milliers de notices sur les personnages, les noms, les textes, les notions, qu'on trouve dans les traditions insulaires aussi bien que dans l'antiquité continentale. 1039 pages.

http://yoran-embanner.com/lgd-religion-celtiques.php

Je suis encore plus étonné de l'absence totale de réaction à cette annonce.

Il fut une époque ancienne où ce message aurait suscité moultes réactions, souvent vives et passionnées. On aurait fini par s'engueuler sur les hypothèses de Ph. Jouët, je vous aurait balancé des poissons à la figure, vous m'auriez dit qu'ils étaient pas frais, Agecanonix (je veux parler de Sed) m'aurait cassé sa canne sur la tête.... Aaaaah, c'était le bon temps ! C'est plus ce que c'était, l'Arbre celtique !

Bonjour Fergus,

Un fil où j'interrogeais les spécialistes de la mythologie celtique sur les ouvrages de cet auteur avait également tourné court assez rapidement, malgré quelques réponses intéressantes de plusieurs de ces spécialistes (voir ici).

J'en suis donc resté à ma première conclusion, à savoir "que les ouvrages de Philippe Jouet (sans tréma) ne constituent sans doute pas des contributions essentielles à cette thématique".

Cordialement.

C'est un peu court, pour un ouvrage de cette ampleur.

Philippe Jouët (avec tréma sur cet ouvrage) est docteur, diplomé de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Evidemment, ça ne suffit pas à en faire un prophète incontestable, mais la moindre des choses, c'est de le lire, et d'en dire quelque chose d'étayé. Un travail de 1040 pages, comprenant quelques milliers d'entrées, des références bibliographiques et philologiques précises, ne s'évacue pas d'un revers de la main comme s'il s'agissait du dernier roman de gare. A ce jour, à ma connaissance, aucun autre ouvrage de ce type n'existe dans le monde francophone, à part le Dictionnaire de Mythologie celtique de Persigoult, qui fait presque 3 fois moins de pages.

On peut ne pas être d'accord avec la grille de lecture de Ph. Jouët, et c'est mon cas. Encore faut-il dire pourquoi.
Ph. Jouët analyse les récits irlandais et gallois en faisant appel, quand c'est possible, à d'autres secteurs du monde indo-européen et en comparant les structures de ces récits les unes aux autres. Cette méthode, qui est celle de Dumézil, est d'un abord difficile. Elle nécessite une large érudition, et une volonté de compréhension des structures au-delà des formes immédiates. De ce point de vue, Jouët relève efficacement le défi.

Ce qui pèche, pour moi, c'est l'application de la théorie des trois cieux, de l'Aurore et des Dioscures divins, héritée de Jean Haudry. Non que cette théorie soit nulle et non avenue. Il me semble acceptable de mettre en regard un personnage ouvertement solaire, comme Trefuilngid Tre-eochair par exemple, avec l'astre solaire, et donc son parcours dans le ciel. Mais je pense que l'interprétation cosmologique que Haudry et Jouët font des mythes ne fait que déplacer le problème. Si l'on veut comprendre en profondeur les mentalités celtiques d'Irlande ou du monde brittonique, il ne sert à rien d'expliquer un symbole par un autre symbole. L'efficacité du mythe ne réside pas dans son explication rationnelle et naturelle, mais dans le modelage, la transformation qu'il opère dans l'auditeur comme dans le poète. Autrement dit, l'homme étant le microcosme dont l'univers est le macrocosme, il possède en lui les figures des récits mythiques, comme aussi les grands drames du monde cosmique : terre, ciel, soleil, lune, étoiles, aurores et crépuscules. La vie des astres répond à la vie des dieux (ou de leurs héritiers), mais qu'est-ce que cela signifie en profondeur ? Cela, Jouët ne l'aborde pas, parce qu'il reste, finalement, à l'extérieur des choses, et montre ainsi ce qu'est le "paganisme" de la Nouvelle Droite, dont Haudry a été l'un des principaux théoriciens : un matérialisme tout extérieur, et tout au plus une forme évoluée de l'interprétation naturaliste des religions qui règnait au XIX° et au début du XX° siècle.

Cette réserve faite, le Dictionnaire de Ph. Jouët est à mon avis un outil particulièrement utile à ceux qui cherchent à comprendre en profondeur la tradition celtique, dans son unité/diversité.

Il me semble avoir dit que je n'étais pas un spécialiste de la mythologie celtique et que j'attendais les avis motivés des spécialistes : en l'absence de ces avis, j'en ai tiré la conclusion un peu courte que j'ai rappelée. C'est tout.

PS: c'est Sedullos qui, dans le fil de discussion que j'ai rappelé, a indiqué que le nom de l'auteur s'écrivait sans tréma.

C'est vrai, le temps des poissons (frais/pas frais) est révolu ; que les échansons polytechniciens servent à boire à ceux qui ont encore soif.

@+

Salut,

Je n'ai pas réagi simplement parce que je n'ai pas ce livre. Impossible donc pour moi d'en dire quoi que ce soit, ça serait malhonnête.
Malheureusement aussi, étant dépourvu de budget livre pour... ouille aïe aïe... x temps, je ne suis pas près de mettre la main dessus, hélas.

A+

Patrice

Bonjour,
Pas lu non plus
Mais Pierre a commencé et pas mal avancé un dictionnaire des noms celtiques sur l'encyclopédie, tu n'as pas commenté non plus.