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Un couple de Gaulois et un couple de Grecs sont sacrifiés au Forum Boarium
(114/113 av. J.-C.)
 Lorsqu’une jeune femme dénommée Elbia mourut foudroyée, on retrouva son corps partiellement dévêtu. Cet événement fut considéré comme un prodige annonçant que des vestales avaient rompu leur vœu de chasteté. Peu de temps après, un esclave dénonça son maître et quelques autres, qui auraient séduit trois vestales : Aemilia, Licinia et Martia, lesquelles furent suppliciées. Les livres sibyllins furent consultés pour conjurer le mauvais sort que laissait entrevoir ce crime. A leur lecture, les devins trouvèrent un oracle prescrivant de sacrifier une nouvelle fois un couple de Gaulois et un couple de Grecs au Forum Boarium (Plutarque, Questions romaines, 83). Cet événement peut être aisément daté grâce au fragment 63 du livre XXX de l’Histoire romaine de Tite-Live, qui situe la condamnation des trois vestales au cours du consulat de Caius Porcius Cato (114-113 av. J.-C.). Aucun doute n’est permis puisque immédiatement après sont évoqués les consulats de Cnaeus Papirius Carbo (113-112 av. J.-C.) et de Marcus Livius Drusus (112-111 av. J.-C.).
Sources littéraires anciennes
| Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), LXIII : "En Thrace, mauvais succès du consul Porcius Caton contre les Scordisques. - Clôture du lustre par les censeurs : trois cent quatre-vingt-quatorze mille trois cent trente-six citoyens inscrits au cens. - Les vestales Aemilia, Licina et Marcia sont condamnées pour inceste. Toutes les circonstances de ce crime, sa découverte, sa punition, sont racontées dans ce livre. - Les Cimbres, nation vagabonde, portent la dévastation en Illyrie, et mettent en fuite le consul Papirius Carbon avec son armée. - En Thrace, le consul Livius Drusus remporte une victoire sur les Scordisques, peuple originaire de la Gaule."
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| Plutarque, Questions romaines, 83 : "Pourquoi les Romains, instruits que les Bletonésiens avaient immolé une victime humaine, mandèrent-ils les magistrats de ce peuple barbare, pour les en punir, et qu'ils les renvoyèrent absous, après qu'ils eurent appris d'eux qu'une loi de leur pays leur permettait ces sortes de sacrifices ? Pourquoi leur défendirent-ils d'offrir à l'avenir de telles victimes, tandis qu'eux-mêmes, peu d'années auparavant, avaient enterré, tout vivants, dans le marché aux boeufs, deux hommes et deux femmes, les uns grecs et les autres gaulois ? N'était-ce pas une grande inconséquence que de faire eux-mêmes ce qu'ils jugeaient criminel dans des Barbares ? Regardaient-ils comme impie de sacrifier des hommes aux dieux, et comme nécessaire d'en immoler aux génies ? Croyaient-ils coupables ceux qui faisaient ces sacrifices, d'après leurs lois et leurs usages, et ont-ils cru devoir eux-mêmes le faire, lorsque leurs livres sibyllins le leur ont ordonné ? On raconte à ce sujet qu'une jeune fille nommée Elbia, qui voyageait à cheval, fut frappée de la foudre. On trouva le cheval étendu mort, sans son harnais, et Elbia la moitié du corps découvert, comme à dessein, tandis que ses souliers, ses anneaux et son voile étaient épars de côté et d'autre, et sa langue hors de sa bouche. Les devins déclarèrent que ce prodige annonçait sur les vierges sacrées un grand opprobre qui serait découvert, et que partageraient des chevaliers romains. Peu de temps après, l'esclave d'un chevalier étranger dénonça trois vestales, nommées Émilie, Licinie et Martia, qui s'étaient laissé corrompre, et qui vivaient depuis longtemps dans un commerce criminel avec leurs séducteurs, du nombre desquels était Hutétius, maître de l'esclave dénonciateur. Elles furent convaincues et punies du dernier supplice. Mais le cas ayant paru atroce, les prêtres eurent ordre de consulter les livres sibyllins. Ils y trouvèrent des oracles qui prédisaient ces crimes, avec les malheurs qui en seraient la suite, à moins que, pour les prévenir, on ne sacrifiât à des génies deux Grecs et deux Gaulois, qu'on enterrerait tout vivants dans le lieu même." |
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