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Mutinerie des légionnaires, terrifiés à l'idée de faire campagne en Bretagne (43 ap. J.-C.)
 La campagne d'Aulus Plautius à destination de l'île de Bretagne démarra de manière tout aussi surprenante que catastrophique. En effet, bien que cette île soit fréquentée par les Gaulois depuis toujours et connue des Romains depuis près d'un siècle, les légionnaires confiés à Aulus Plautius furent pris de panique à l'idée de s'y rendre. D'après Dion Cassius, ils redoutaient d'aller combattre "hors du monde habitable" et cette peur les poussa à se mutiner, faisant prende un sérieux retard à cette offensive (Histoire romaine, LX, 19). Ça n'est qu'après s'être sentis insultés par le fait que Tiberius Claudius Narcissus (affranchi de l'empereur Claude), ait essayé de les haranguer, qu'ils reprirent finalement la marche. Bien que l'allusion faite par Dion Cassius soit relativement courte et anecdotique, elle est riche en enseignements sur l'état d'esprit des légionnaires (Histoire romaine, LX, 19).
Les légionnaires poursuivirent finalement leur route jusqu'à Gesoriacum d'où ils s'embarquèrent pour la Bretagne.
| Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 19 : "Plautius eut peine, pour cette expédition, à emmener ses troupes de la Gaule : les soldats, persuadés qu'ils allaient combattre hors du monde habitable, s'irritèrent et refusèrent d'obéir, jusqu'au moment où Narcisse, envoyé par Claude, voulut monter sur le tribunal de Plautius et les haranguer ; alors, irrités bien plus encore de cette prétention, ils l'empêchèrent de parler, en poussant subitement et tous ensemble le fameux cri " Io ! Saturnales ", attendu qu'au temps des Saturnales, les esclaves, pour célébrer la fête, changent de rôles avec leurs maîtres ; et aussitôt ils suivirent volontairement Plautius. Ils partirent donc, après un long retard causé par cette mutinerie, partagés en trois corps, de peur d'être repoussés s'ils tentaient d'aborder sur un seul point."
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