De l'Océan ; la route de l'étain (1ère partie)
 Les auteurs antiques n'ont pas jugé bon de conter cette partie du périple, probablement parce que celle-ci ne présentait rien d'exceptionnel. Il faut garder en mémoire que les principaux textes relatant l'expédition de Pythéas se retrouvent dans l'oeuvre de ses plus fervents contradicteurs et insistent sur les passages jugés tendancieux.
Il parait certain que l'expédition quitta le Lacydon, le port de Massalia, à bord d'un ou plusieurs navires, puis longea les côtes gauloises et ibériques. Pythéas passa les colonnes d'Hercules tenues par les carthaginois quinze jours et 7000 stades (selon Eratosthène repris par Strabon, soit environ 1300 km) après son départ. Nul ne sait s'il dû forcer le passage ou s'il fut rançonné. Toujours est-il qu'au-delà de ce seuil symbolique entre le monde connu des grecs et l'Océan Atlantique, il suivi la même route que celle suivie un siècle plus tôt par le Carthaginois Himilcon, dont le récit a été transmis par Pline l'ancien et Avienus (Ora Maritima).
L'expédition doubla rapidement le Promontoire sacré (Cap Saint-Vincent), cinq jours après avoir passé Gadès, longea les côtes ibériques, puis celles du Golfe de Gascogne dont il estima la concavité et ainsi découvrit la péninsule armoricaine. La seule référence existant évoquant cette partie du périple est le fait de Strabon.
| Strabon, Géographie, liv I, liv II: "Voguant de cap en cap, il remonta vers le nord le long des côtes d'Ibérie et Lusitanie, et, continuant de faire le tour de ces côtes, en comptant cinq jours de navigation depuis Gadès jusqu'au cap Sacré, il parcourut ainsi les côtes de l'Aquitaine et de l'Armorique qu'il doubla pour entrer dans le canal que l'on nomme aujourd'hui la Manche."
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Sur sa route, il passa probablement par Corbilon, ville indigène située à l'embouchure de la Loire pour obtenir des informations auprès de la population à propos de l'île de Bretagne d'où venait une partie de l'étain qui aboutissait à Marseille. Scipion Emilien en fera de même en 147 av. J.-C. lorsque s'est écroulée la suprématie carthaginoise en Méditerranée occidentale.
| Strabon, Géographie, Liv IV: "La Loire se décharge entre les Pictones et les Namnetes. Autrefois, il y avait sur ce fleuve une place de commerce nommée Corbilon : Polybe en parle à l'occasion des fables qu'avait débitées Pythéas au sujet de l'île de Bretagne. Les Marseillais, dit-il, dans un entretien qu'ils eurent avec Scipion, ayant été questionnés sur cette île, aucun d'eux n'eut rien à dire de remarquable. Il en fut de même des habitants de Narbonne et de Corbilon ; ils n'en étaient pas plus instruits que ces derniers, quoique ces deux villes fussent les plus considérables de ce pays. Pythéas seul osa débiter beaucoup de mensonges sur l'île de Bretagne."
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Les habitants de Corbilon, avares en révélations au temps de Scipion Emilien gardaient probablement le secret de la localisation exact des gisements d'étain des îles britanniques dans le but probable de conserver leur rôle d'intermédiaire privilégié.
Sources:
Julien Quiret pour l'Arbre Celtique
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