Le puits découvert à Paris en 1974, à l'occasion de travaux d'extension du Sénat, dans le quartier du Luxembourg, n'avait jamais fait l'objet d'une étude approfondie, son mobilier n'ayant pas été identifié lors de la fouille. L'examen de cette structure, qui n'a pas été creusée pour servir de puits à eau, met en évidence l'un des plus anciens ensembles archéologiques de la ville de Lutèce. Les ossements humains et le mobilier associés permettent de reconnaître, dans les restes déposés au fond du puits, un soldat du milieu du Ier s. av. notre ère. Équipé d'une épée gauloise, deux fibules en fer, d'une ceinture à boucle de bronze et de chaussures cloutées caractéristiques de l'armée romaine, l'homme était sans doute un auxiliaire des légions césariennes, l'une de ces recrues qui ont joué un rôle de premier plan dans la romanisation des élites gauloises.

L'analyse des différents éléments du remplissage (dynamique de comblement, classification et chronologie des mobiliers associés : nombreuses amphores italiques, céramiques, monnaie, faune, etc.) est menée avec la précision d'une véritable enquête policière. Quelle que soit son interprétation, cet ensemble clos représente un nouveau jalon pour aborder l'histoire primitive de la capitale.