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Encyclopédie Celtique

Roucillus

Les personnages Celtes
Nom:Roucillus
Peuple:Allobroges
Etymologie:Le petit honteux / sans gloire
Date:Milieu du Ier s. av. J.-C.
Evénement:Guerre des Gaules & guerre civile.


Roucillus - Notable de la cité des Allobroges, il n'est connu que par de courtes allusions faites dans la Guerre civile de César. Fils d'Abducillus, qui fut longtemps à la tête des Allobroges, conjointement avec Aegus, son frère, il prit part à la guerre des Gaules (58-51 av. J.-C.) au service de César. S'étant illustrés par leur bravoure, à l'issue de ces conflits, Aegus et Roucillus se virent confier les plus hautes magistratures, dans leur cité. En effet, il était devenu d'usage que les autorités romaines désignent les dirigeants gaulois, aussi bien dans les territoires nouvellement conquis, que dans la province de Gaule transalpine (Arbabe, 2017). En outre, ils intégrèrent le Sénat sans en avoir encore l'âge, et perçurent des terres prises à l'ennemi - probablement prises aux Helvètes (1) - et d'importantes sommes d'argent. Naturellement, Aegus et Roucillus s'engagèrent aux côtés de César lors de la guerre civile de 49 av. J.-C. Peu de temps après la bataille de Dyrrachium (48 av. J.-C.), ils furent accusés d'avoir détournés la solde et le butin des cavaliers allobroges, qui s'en plaignirent (César, Guerre civile, III, 59). Ils furent réprimandés par César, mais aucunement punis pour ces faits. Rapidement, ils inspirèrent un prochain mépris de la part des soldats de l'armée de César et craignirent finalement d'être châtiés ultérieurement. Dans ces circonstances, ils conspirèrent, et finalement partirent avec leurs hommes rejoindre l'armée de Pompée. Cette perte affaiblit notablement César, puisque ces deux transfuges étaient ses protégés, jouissaient d'une grande renommée et surtout étaient instruits de tous les préparatifs de son armée (Guerre civile, III, 60-61). L'Histoire n'a pas retenu ce qu'il advint de Roucillus, par contre Aegus fut finalement tué peu avant la bataille de Pharsale (48 av. J.-C.), lors d'un combat de cavalerie (Guerre civile, III, 79).

Cet homme n'est connu que par deux mentions dans l'oeuvre de César sous les formes Raucillus (Guerre civile, III, 59) et Roucilli (Guerre civile, III, 79), ce qui a conduit à des transcriptions diverses ; Raucillus ou Roucillus. X. Delamarre (2007) estime tentant de la rapprocher de la racine *rauco- / rouco-, qui renvoie sans doute à *rucco- (< rudsco- < roudsco-) qui se rapporte à la "rougeur / honte". Ce premier composé est suivi de la dérivation hypocoristique *-illos, ce qui invite à traduire le composé *Rouc(o)-illos par "le petit honteux / sans gloire".


Notes

(1) Les "terres prises sur l'ennemi" furent sans doute prises aux Helvètes sur la rive droite du Rhône (Rémy, 2000).


Sources littéraires anciennes

César, Guerre civile, III, 59 : "Il y avait dans la cavalerie de César deux frères Allobroges, Roucillus et Egus, fils d'Abducillus, lequel avait longtemps tenu le premier rang dans sa nation ; c'étaient des hommes d'un rare courage, et ils avaient admirablement servi César dans toutes les guerres des Gaules. César, pour les récompenser, leur avait confié, dans leur pays, les plus importantes magistratures ; il les avait fait recevoir au sénat, malgré l'usage établi ; il leur avait donné dans la Gaule des terres prises sur l'ennemi et de grandes sommes d'argent ; enfin, de pauvres qu'ils étaient, il les avait rendus très riches. Ils n'étaient pas moins, pour leur valeur, chéris de l'armée qu'estimés de César mais, fiers de ses bontés, et pleins de cette arrogance grossière qui n'appartient qu'à des Barbares, ils méprisaient leurs compatriotes, retenaient la solde de leurs cavaliers, et faisaient passer chez eux tout le butin. Ceux-ci, irrités de ces injustices, vinrent en corps trouver César et se plaignirent hautement ; ils ajoutaient de plus que leurs chefs produisaient de faux états du nombre des cavaliers, et en détournaient la paie."

César, Guerre civile, III, 60 : "César, qui ne croyait pas le moment bien choisi pour punir, et qui d'ailleurs avait beaucoup d'égards pour leur bravoure, se contenta de les reprendre en particulier de ce qu'ils mettaient ainsi leurs cavaliers à rançon ; il leur dit d'attendre tout de son affection et de juger de l'avenir par ses bienfaits passés. Cette réprimande ne laissa pas que de leur attirer le mépris et la haine de toute l'armée ; ce qu'ils comprirent aisément, tant par les reproches d'autrui que par le témoignage de leur propre conscience. Dans cette situation, la boute, et peut-être la crainte que leur châtiment ne fût que différé, les décida à nous quitter, à tenter une nouvelle fortune, et à essayer de nouvelles amitiés : ils communiquèrent leur dessein à quelques gens de leur suite, auxquels ils crurent pouvoir confier un si noir complot, et résolurent d'abord, comme on le sut plus tard, après la guerre, de tuer C. Volusénus, préfet de la cavalerie, afin de ne pas se présenter à Pompée sans lui apporter un gage de leur dévouement. Mais, comme l'entreprise était trop difficile, et qu'ils ne trouvèrent pas l'occasion favorable, ils se bornèrent à emprunter le plus d'argent possible, sous prétexte de restituer à leurs cavaliers ce qu'ils leur avaient retenu par fraude; et, après avoir acheté un grand nombre de chevaux, ils se rendirent au camp de Pompée avec leurs complices."

César, Guerre civile, III, 61 : "Comme ils étaient de grande naissance, équipés d'une manière brillante, qu'ils avaient amené avec eux une suite nombreuse et beaucoup de chevaux, qu'ils étaient renommés pour leur courage, que César les avait honorés de sa faveur, et que leur arrivée était un événement peu ordinaire, Pompée les promena dans tous les postes et les montra avec orgueil à son armée car jusqu'alors personne, ni soldat, ni cavalier, n'avait quitté César pour se rendre vers Pompée, au lieu que tous les jours il venait des soldats du camp de Pompée vers César, surtout parmi ceux qui avaient été tirés de l'Épire, de l'Étolie, et des autres contrées que César avait soumises. Ces deux transfuges étaient instruits de tout ; ils connaissaient les parties de nos retranchements qui n'étaient pas achevées, et celles que les hommes de l'art ne trouvaient pas assez fortes ; ils avaient observé le moment favorable pour l'attaque, la distance des forts et des postes, le plus ou moins de vigilance des troupes, suivant le caractère et le zèle de ceux qui les commandaient, et ils avaient fait part de tout à Pompée."

César, Guerre civile, III, 79 : "César ignorait encore cette circonstance. De plus, les lettres envoyées par Pompée dans toutes les provinces et les villes avaient grossi outre mesure le succès de Dyrrachium : le bruit courait que César, après avoir perdu presque toutes ses troupes, fuyait devant Pompée. Ces bruits avaient rendu les chemins peu sûrs et détaché quelques villes de son parti ; d'où il arriva que plusieurs courriers, que César et Domitius s'étaient réciproquement envoyés, ne purent achever leur route. Heureusement quelques Allobroges, amis de Roucillus et d'Écus, que nous avons vus passer dans le parti de Pompée, rencontrèrent des éclaireurs de Domitius, et, soit vanité, soit reste d'habitude, pour avoir fait ensemble la guerre dans les Gaules, ils leur racontèrent tout ce qui s'était passé, et leur apprirent le départ de César et l'arrivée de Pompée. Ainsi averti, Domitius, quoiqu'il eût à peine quatre heures d'avance sur Pompée, dut à ses ennemis d'échapper au péril ; il marcha vers Éginium à l'entrée de la Thessalie, et rencontra César qui venait le joindre."


Sources:
  • E. Arbabe, (2017) - La politique des Gaulois - Vie politique et institutions en Gaule chevelue (IIe siècle avant notre ère-70), Éditions de la Sorbonne, Paris, 440p.
  • X. Delamarre, (2007) - Noms de personnes celtiques dans l'épigraphie classique, Errance, Paris, 240p.
  • B. Rémy, (2000) - "À propos du Rhône comme limite de la cité de Vienne au Haut-Empire (en amont de Lyon)", Revue archéologique de Narbonnaise, tome 33, pp.55-60
  • Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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