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Janus
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Concile de Tours II, canon 23, trad. Jean Gaudemet et Brigitte Basdevant, in Les canons des conciles mérovingiens (VIe-VIIe siècles), 1989, Paris, Cerf.
Nous avons appris, en vérité, qu'il se trouve certaines gens,
adeptes de l'antique erreur, qui fêtent les Kalendes de janvier, alors
que Janus fut un païen: c'était un roi, certes, mais il ne pouvait
être Dieu. Or quiconque croit en un seul Dieu, le Père régnant
avec le Fils et l'Esprit, ne peut être dit intégralement chrétien
s'il observe, sur ce point-là, des usages du paganisme. Il y a aussi
des gens qui, à la fête de la Chaire de saint Pierre, offrent des
potages aux morts, et qui, rentrant à la maison après la messe,
retournent aux erreurs des païens et prennent, après le Corps du
Seigneur, des mets consacrés aux démons. Nous conjurons tant les
pasteurs que les prêtres de veiller attentivement à ce que, s'ils
voient des gens persister dans cette sottise, ou accomplir auprès de
je ne sais quelles pierres ou arbres ou sources, lieux choisis par les païens,
des rites incompatibles avec l'esprit de l'Église, ils les chassent de
l'église par leur sainte autorité et ne laissent pas participer
au saint autel ceux qui gardent des observances païennes. Qu'y a-t-il en
effet de commun entre les démons et le Christ ? C'est là ajouter
aux délits qui méritent condamnation plutôt que les effacer.
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