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Vous êtes dans Approfondissements > Le druidisme / Rites et classe sacerdotale : inventaire des textes anciens / Le culte des arbres et des forêts
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Approfondissements : le druidisme

Le culte des arbres et des forêts



  • Concile d'Arles, 442-506, c. 23, trad. Christine Delaplace, " Les origines des églises rurales ", Histoire et Sociétés Rurales, n°18, p. 26

Un évêque ne doit pas permettre que dans son diocèse, les infidèles allument des torches ou bien vénèrent les arbres, les fontaines ou les rochers. S'il néglige de détruire ces habitudes, il sera rendu coupable de sacrilèges. Le maître du lieu ou le régisseur s'il se refuse, après avertissement, de remédier à cet état de choses, sera privé de la communion.




  • Strabon, Géographie, XII, 5, 1, trad. François Lasserre, 1981, Paris, Les Belles Lettres.

Les trois peuples [Trocmes, Tolistobogiens, Tectosages] parlant la même langue et ne différant en rien sous tous les rapports, ils se divisèrent chacun en quatre fractions intitulées chacune tétrarchie et possédant chacune son propre tétrarque, avec un juge et un chef d'armée subordonnés à celui-ci, ainsi que deux sous-chefs d'armée. Le conseil assistant les douze tétrarques se composait de trois cent hommes qui tenaient assemblée dans le lieu appelé Drunemetos. Il avait à juger des affaires de meurtre, tandis que les autres étaient du ressort des tétrarques et des juges.




  • Lucain, La Guerre civile, III, 399-452, trad. A. Bourgery, 1926, Paris, Les Belles Lettres.

Il y avait un bois sacré, qui, depuis un âge très reculé, n'avait jamais été profané, il entourait de ses rameaux entrelacés un air ténébreux et des ombres glacées, impénétrables au soleil. Il n'est point occupé par les Pans, habitants des campagnes, les Sylvains maîtres des forêts ou les Nymphes, mais par des sanctuaires de dieux aux rites barbares; des autels sont dressés sur des tertres sinistres et tous les arbres sont purifiés par le sang humain. S'il faut en croire l'antiquité admiratrice des êtres célestes, les oiseaux craignent de se percher sur les branches de ce bois et les bêtes sauvages de coucher dans les repaires; le vent ne s'abat pas sur les futaies, ni la foudre qui jaillit des sombres nuages. Ces arbres qui ne présentent leur feuillage à aucune brise inspirent une horreur toute particulière.

Une eau abondante tombe des noires fontaines; les mornes statues de dieux sont sans art et se dressent, informes, sur des troncs coupés. La moisissure même et la pâleur qui apparaît sur les arbres pourris frappent de stupeur; ce que l'on craint ainsi, ce ne sont pas les divinités dont une tradition sacrée a vulgarisé les traits; tant ajoute aux terreurs de ne pas connaître les dieux qu'on doit redouter! Déjà la renommée rapportait que les tremblements de terre faisaient mugir le fond des cavernes, que des ifs courbés se redressaient, que les bois, sans brûler, brillaient de la lueur des incendies, que des dragons, enlaçant les troncs, rampaient çà et là. Les peuples n'en approchent pas pour rendre leur culte sur place, ils l'ont cédé aux dieux. Que Phébus soit au milieu de sa course ou qu'une nuit sombre occupe le ciel, le prêtre lui-même en redoute l'accès et craint de surprendre le maître de ce bois.

Cette forêt, César ordonne d'y porter le fer et de l'abattre. Car, voisine des travaux et intacte de la guerre précédente, elle se tenait très épaisse au milieu des monts dénudés. Mais les mains tremblèrent aux plus braves; vaincus par la majesté redoutable du lieu, ils craignaient, s'ils frappaient les troncs sacrés, que les haches ne revinssent sur leurs propres membres. Quand César vit les cohortes paralysées et clouées sur place, il osa le premier saisir une hache, la brandir et fendre du fer un chêne perdu dans les nues, puis il déclara, quand le tranchant se fut enfoncé dans le tronc violé: " Maintenant, pour que personne de vous n'hésite à renverser la forêt, croyez que c'est moi qui ai fait un sacrilège. " Alors toute la troupe obéit aux ordres, non qu'elle eût banni la crainte et recouvré la tranquillité, mais elle avait mis en balance la colère des dieux et celle de César.

Les ormes tombent, on abat le fût noueux de l'yeuse et le cyprès qui atteste des deuils non plébéiens. Alors pour la première fois, ils dépouillèrent leur chevelure et sans feuillage, ils laissèrent pénétrer le jour; malgré la poussée, les troncs se soutinrent dans leur chute. Les peuples gaulois gémirent à cette vue, mais les guerriers assiégés exultent. Qui pourrait pense, en effet, qu'on offense les dieux impunément? Mais la fortune sauve plus d'un coupable et les dieux ne savent s'irriter que contre les malheureux. Quand il y eut assez de bois coupé, on l'emporte sur des chariots trouvés dans les champs et les laboureurs, voyant les boeufs enlevés à la charrue recourbée, pleurèrent l'année perdue par l'abandon du sol.




  • Tacite, Annales, XIV, 29-30, trad. J.L. Burnouf, 1903, Paris, Hachette.

Après lui, les Bretons eurent pour gouverneur Suetonius Paullinus, que ses talents militaires et la voix publique, qui ne laisse jamais le mérite sans rival, donnaient pour émule à Corbulon. [...] L'île de Mona [Anglesey], déjà forte par sa population, était encore le repaire de transfuges: il se dispose à l'attaquer, et construit des navires dont la carène fût assez plate pour aborder sur une plage basse et sans rives certaines. Ils servirent à passer les fantassins; la cavalerie suivit à gué ou à la nage, selon la profondeur des eaux.

L'ennemi bordait le rivage: à travers ses bataillons épais et hérissés de fer, couraient, semblables aux Furies, des femmes échevelées, en vêtements lugubres, agitant des torches ardentes; et des druides, rangés à l'entour, levaient les mains vers le ciel avec d'horribles prières. Une vue si nouvelle étonna les courages, au point que les soldats, comme si leurs membres eussent été glacés, s'offraient immobiles aux coups de l'ennemi. Rassurés enfin par les exhortations du général, et s'excitant eux-mêmes à ne pas trembler devant un troupeau fanatique de femmes et d'insensés, ils marchent en avant, terrassent ce qu'ils rencontrent et enveloppent les barbares de leurs propres flammes. On laissa garnison chez les vaincus, et l'on coupa les bois consacrés à leurs atroces superstitions; car ils prenaient pour un culte pieux d'arroser les autels du sang des prisonniers et de consulter les dieux dans des entrailles humaines.




  • Florus, Tableau de l'Histoire romaine de Romulus à Auguste, I, 45, trad. Paul Jal, 1967, Paris, les Belles Lettres.

Les trouvant [les Gaulois], aux jours de fête et dans les lieux de réunion, rassemblés en foule dans les bois sacrés, il [Vercingétorix] les excita, en leur tenant de fiers discours, à revendiquer le droit qu'ils avaient à recouvrer leur liberté d'autrefois.




  • Stace, Silves, I, 4, trad. M. Guiard, 1860, Paris, Firmin-Didot (collection Nisard).

Alors le dieu qui, près de la cime escarpée des Alpes [Mont Genèvre, sanctuaire à Apollon et Albiorix], marque de son nom révéré les bois d'Apollon, jette un regard sur son illustre élève, qu'il avait hélas! trop longtemps oublié [...].




  • Martial, Epigrammes, I, 50, trad. Nisard, 1860, Paris, Firmin-Didot.

Le poète invite aux douceurs de la vie champêtre Licinianus partant pour l'Espagne.

Vous, dont les peuples de la Celtibèrie ne tairont pas le nom, vous, l'honneur de notre Espagne, vous verrez donc, Licinianus, la haute Bilbilis célèbre par ses eaux et par ses armes, le vieux Caunus couvert de neige, le sacré Vadavéron isolé au milieu des autres montagnes, les délicieux bosquets de la charmante Botrode, aimée de l'heureuse Pomone. Vous nagerez dans les eaux tièdes et lentes du Congedus, et dans les lacs, paisibles demeures des Nymphes; puis vous viendrez rafraîchir votre corps fatigué dans le lit peu profond du Salon, dans les eaux qui donnent au fer une trempe si solide.




  • Martial, Epigrammes, IV, 55, trad. Nisard, 1860, Paris, Firmin-Didot.

A Lucius

[...] nous, enfants des Celtes et des Ibères, ne rougissons pas de célébrer, dans des vers dictés par la reconnaissance, les noms moins harmonieux de notre terre natale. Chantons Bilbilis [...]; le bois sacré de chênes verts du Baradon, promenade recherchée du marcheur même le plus paresseux [...].




  • Panégyrique de Constantin, XXI-XXII, trad. Edouard Galletier, 1952, Paris, Les Belles Lettres.

C'est avec raison que tu [Constantin] as honoré ces temples augustes de dotations si riches qu'ils ne regrettent plus les anciennes offrandes et que tous les temples déjà semblent t'appeler de leurs vœux, en particulier celui de notre Apollon [le temple d'Aquae Nisinciis, aujourd'hui Saint-Honoré près d'Autun], dont les eaux brûlantes punissent les parjures que tu dois plus que personne détester.

Dieux immortels, quand nous accorderez-vous ce jour où cette divinité si bienfaisante [Constantin], après avoir partout établi la paix, viendra là-bas aussi visiter les bois sacrés d'Apollon, son temple vénéré et les bouches fumantes de ses fontaines, dont les eaux jaillissantes couvertes de buée par leur douce tiédeur sembleront sourire à tes yeux, Constantin, et s'offrir d'elles-mêmes à tes lèvres. Tu admireras sûrement là-bas aussi le sanctuaire de ta divinité protectrice et ces eaux chaudes issues d'un sol qui ne porte pas la moindre trace de feu : rien n'est désagréable dans leur saveur ou leurs émanations, mais au goût et à l'odorat elles rappellent la pureté des sources froides. Là encore tu feras des présents, tu établiras des privilèges, bref tu rendras son prestige à ma patrie en multipliant les marques de vénération pour le lieu même.




  • Dion Cassius, Histoire romaine, 62, 6-7, trad. personnelle.

Quand elle [Bouddica] eut fini de parler, elle procéda à une sorte de divination, laissant s'échapper un lièvre d'un pli de sa robe; et comme il courut dans une direction qu'ils considéraient comme de bon augure, toute la multitude s'exclama de joie, et Bouddica, levant la main vers le ciel, dit: " je te remercie, Andrasta, et fait appel à toi, comme une femme parle à une femme. [suit un long discours contre les Romains]. Mais pour nous, Maîtresse, puisses-tu être notre seule conductrice ". [...]

Tout cela, ils le firent en accompagnement de sacrifices, de banquets et de comportements impudiques, pas uniquement dans tous leurs autres lieux sacrés, mais particulièrement dans le bois d'Andate. C'était pour eux le nom de la Victoire, et ils en faisait l'objet d'une vénération exceptionnelle.




  • Pline, Histoire Naturelle, XVI, 249-251, trad. Jacques André, 1962, Paris, Les Belles Lettres.

Il ne faut pas oublier non plus à ce propos l'admiration des Gaulois [pour le gui]. Les druides, - c'est le nom qu'ils donnent à leurs mages - n'ont rien de plus sacré que le gui et l'arbre qui le porte, pourvu que ce soit un rouvre. Le rouvre est déjà par lui-même l'arbre qu'ils choisissent pour les bois sacrés, et n'ils n'accomplissent aucune cérémonie religieuse sans son feuillage, au point que l'étymologie de leur nom de druides pourrait passer pour grecque. C'est un fait qu'ils regardent tout ce qui pousse sur ces arbres comme envoyé du ciel, et y voient un signe de l'élection de l'arbre par le dieu lui-même.

On trouve très rarement du gui [de rouvre] et, quand on en a découvert, on le cueille en grande pompe religieuse ; ce doit être avant tout au sixième jour de la lune, qui marque chez eux le début des mois, des années et des siècles, qui durent trente ans, jour choisi parce que la lune est déjà dans toute sa force sans être à mi-cours. Ils l'appellent dans leur langue " celui qui guérit tout ". Ils préparent selon les rites au pied de l'arbre un sacrifice et un festin religieux et amènent deux taureaux blancs dont les cornes sont liées alors pour la première fois.

Un prêtre, vêtu de blanc, monte dans l'arbre, coupe le gui avec une serpe d'or et le reçoit sur un sayon blanc. Ils immolent ensuite les victimes en priant le dieu de rendre son présent propice à ceux auxquels il l'a accordé. Ils croient que le gui, pris en boisson, donne la féminité à tout animal stérile, qu'il est un remède contre tous les poisons. Tant les peuples mettent d'ordinaire de religion dans des objets frivoles !




  • Sulpice Sévère, Vie de saint Martin, 13, trad. Jacques Fontaine, 1996, Paris, Cerf.

Un autre jour, en certain village, il avait détruit un temple fort ancien, et entrepris d'abattre un pin tout proche du sanctuaire. Mais alors, le prêtre de ce lieu et toute la foule des païens commencèrent à lui opposer de la résistance. Et ces mêmes gens, qui pourtant - par la volonté du Seigneur - n'avaient pas bougé pendant la démolition du temple, ne supportaient pas que l'on coupât l'arbre. Martin s'employait à leur faire observer qu'une souche n'avait rien de sacré : ils devaient plutôt suivre le Dieu qu'il servait lui-même; il fallait couper cet arbre, car il était consacré à un démon. Alors l'un d'eux, plus hardi que les autres : " Si tu as, dit-il, quelque confiance en ce Dieu que tu déclares adorer, nous couperons nous-mêmes l'arbre que voici, et toi, reçois-le dans sa chute. Et si ce Seigneur, que tu dis être le tien, est avec toi, tu en réchapperas. "

Alors, gardant une confiance intrépide dans le Seigneur, Martin s'engage à le faire. A ce moment, toute cette foule de païens donnèrent leur accord à un tel défi, et ils se résignèrent facilement à la perte de leur arbre, pourvu que sa chute écrasât l'ennemi de leurs cérémonies. Et comme le pin penchait d'un côté, en sorte que l'on ne pouvait douter du côté où il devait s'abattre une fois coupé, on place Martin attaché, selon la volonté des paysans, à l'endroit où personne ne doutait que l'arbre dût tomber. Ils se mirent donc à couper eux-mêmes leur pin avec une allégresse et une liesse extrêmes. La foule des spectateurs étonnés se tenait à l'écart. Et déjà le pin vacillait peu à peu, et, sur le point de tomber, il menaçait de s'abattre.

A l'écart les moines pâlissaient ; épouvantés par l'approche du danger, ils avaient perdu toute espérance et toute foi, et n'attendaient plus que la mort de Martin. 8. Mais lui, confiant dans le Seigneur, attendait intrépidement. Le pin, dans sa chute, avait déjà fait entendre un craquement, déjà il tombait, déjà il s'abattait sur lui, quand Martin élève sa main à la rencontre de l'arbre et lui oppose le signe du salut. Mais alors - on eût cru l'arbre repoussé en arrière dans une sorte d'ouragan -, il s'abattit du côté opposé, de sorte qu'il faillit écraser les paysans qui s'étaient tenus en lieu sûr. Mais alors, une clameur s'élève au ciel, et les païens demeurent stupéfaits d'étonnement, les moines pleurent de joie, tous à l'unisson proclament le nom du Christ ; et l'on vit bien que, ce jour-là, le salut était arrivé pour ce pays. Car il n'y eut à peu près personne, dans cette immense foule de païens, qui ne réclamât l'imposition des mains et n'abandonnât l'erreur impie pour croire au Seigneur Jésus.

Et il est vrai qu'avant Martin fort peu de gens, et même à peu près personne, n'avait reçu dans ces pays le nom du Christ. Mais les " vertus " et l'exemple de Martin lui donnèrent tant de force qu'il ne s'y trouve plus un seul endroit qui ne soit rempli d'églises ou d'ermitages en très grand nombre. Car là où il avait détruit des sanctuaires païens, il construisait aussitôt des églises ou des ermitages.




  • Vie de saint Sever, trad. E.-A. Pigeon, dans Vies des saints du diocèse de Coutances et Avranches, 1898, Avranches.

Comme Corbecène était idolâtre et observait les cérémonies de son culte, il avait près de sa demeure un grand chêne consacré au démon, et sous lequel il immolait à ses dieux des veaux et des chèvres. Ce chêne, usé par les années, fut renversé par les tempêtes. Des personnes vivantes disent l'avoir vu ; le chêne actuel a repoussé de ses racines.




  • Synode diocésain d'Auxerre, canon 3, trad. Jean Gaudemet et Brigitte Basdevant, in Les canons des conciles mérovingiens (VIe-VIIe siècles), 1989, Paris, Cerf.

Il n'est pas permis de célébrer dans les maisons particulières des offrandes privées, ni des veillées pour les fêtes des saints ; ne de s'acquitter de vœux parmi les fourrés, ni au pied des arbres sacrés, ni près des sources ; mais si quelqu'un a fait un vœu, qu'il aille veiller à l'église et s'acquitte de ce vœu au profit de la matricule des pauvres ; et qu'il ne se permette aucunement de fabriquer des objets sculptés : soit un pied, soit un bonhomme de bois.




  • Grégoire le Grand, Epistolae, VIII, 4 (MGH, Epistolae, t. II; p. 7).

Brunigildae reginae Francorum ... Hoc quoque pariter hortarnur, ut et ceteros subiectos vestros sub disciplinae debeatis rnoderatione restringere, ut idolis non irnniolent, cultores arboruni non existant, de anirnaliurn capitibus sacrificia sacrilega non exhibeant, quia pervenit ad nos, quod rnulti christianorurn et ad ecclesias occurrant et, quod dici nefas est, a culturis doernonurn non abscedant.




  • Karlomanni principis capitulare Liptinense (an 743), trad. Edouard Salin, La civilisation mérovingienne, 1959, Paris, Picard.

Confirmant une ordonnance de son Père, [Carloman] décrète que quiconque aura, en quelque manière, observé les coutumes païennes, sera condamné à une amende de quinze sous...

IL - Récapitulation des superstitions et des coutumes païennes.

" Des sacrilèges commis auprès des sépultures.
" Des sacrilèges commis au-dessus des défunts, cela se nomme dadsisas.
" Des obscénités accomplies en février.
" Des Petites maisons : cela se nomme fanis
" Des sacrilèges commis dans les églises.
" Du culte des forêts que l'on nomme Nimidas
" De ce que l'on lait au-dessus des pierres.
" Des cultes de Mercure et de Jupiter.
" Des sacrifices offerts à l'un des saints.
" Des phylactères et des cordons en bandages.
" Des sacrifices aux fontaines.
" Des incantations.
" Des présages tirés soit des excréments ou des oiseaux ou des chevaux a ou des boeufs, ou des éternuements.
" Des devins ou des sortilèges.
" Du feu allumé par frottement du bois, cela se nomme nodfyr
" De la cervelle des animaux.
" Des présages païens tirés du foyer ou avant d'entreprendre quelque affaire.
" Des lieux mal famés que l'on honore comme sacrés.
" De la demande que les fidèles adressent des invocations à sainte Marie.
" Des fêtes en l'honneur de Jupiter ou de Mercure.
" De l'éclipse de lune que l'on nomme Vinceluna.
" Des tempêtes et des cornes et des limaces.
" Des sillons tracés autour des habitations.
" De cette course païenne qu'ils appellent Yrias, vêtements ou chaussures déchirés.
" De ce que certains font, pour eux-mêmes, de défunts quelconques, des saints.
" Des images faites de farine répandue.
" Des images faites de tissus.
" De l'image qu'ils portent à travers la campagne.
" Des pieds et des mains faits de bois suivant le rite païen.




  • Concile de Tours II, canon 23, trad. Jean Gaudemet et Brigitte Basdevant, in Les canons des conciles mérovingiens (VIe-VIIe siècles), 1989, Paris, Cerf.

Nous avons appris, en vérité, qu'il se trouve certaines gens, adeptes de l'antique erreur, qui fêtent les Kalendes de janvier, alors que Janus fut un païen: c'était un roi, certes, mais il ne pouvait être Dieu. Or quiconque croit en un seul Dieu, le Père régnant avec le Fils et l'Esprit, ne peut être dit intégralement chrétien s'il observe, sur ce point-là, des usages du paganisme.

Il y a aussi des gens qui, à la fête de la Chaire de saint Pierre, offrent des potages aux morts, et qui, rentrant à la maison après la messe, retournent aux erreurs des païens et prennent, après le Corps du Seigneur, des mets consacrés aux démons. Nous conjurons tant les pasteurs que les prêtres de veiller attentivement à ce que, s'ils voient des gens persister dans cette sottise, ou accomplir auprès de je ne sais quelles pierres ou arbres ou sources, lieux choisis par les païens, des rites incompatibles avec l'esprit de l'Église, ils les chassent de l'église par leur sainte autorité et ne laissent pas participer au saint autel ceux qui gardent des observances païennes. Qu'y a-t-il en effet de commun entre les démons et le Christ ? C'est là ajouter aux délits qui méritent condamnation plutôt que les effacer.




  • Césaire d'Arles, Sermons, LXXXVI, trad. Dag Norberg, in Manuel pratique de latin médiéval, 1980, Paris, Picard.

Exhortez toujours, je le répète, vos fils et toutes vos familles à mener une vie chaste, pieuse et sobre, incitez-les aux bonnes œuvres par vos exemples aussi bien que par vos exhortations. Surtout, où que vous soyez, chez vous ou en voyage, dans un festin ou dans la solitude, n'ayez jamais à la bouche de paroles indécentes ou obscènes, mais plutôt invitez sans cesse vos voisins et vos proches à rechercher la correction et l'honnêteté dans leurs propos, de peur que leur langue, qui devrait louer Dieu, ne leur inflige des blessures, s'ils calomnient et médisent, s'ils dansent et entonnent des chansons impudiques et obscènes pendant les fêtes sacrées. Car ils sont des malheureux, des misérables ceux qui dansent sans crainte et sans rougir juste devant les églises des saints.

Même s'ils viennent à l'église chrétiens, ils s'en retournent païens, car la coutume de danser est un reste du culte païen. Vous voyez déjà ce que vaut ce chrétien qui, venu à l'église pour prier, néglige la prière et n'hésite pas à proférer les formules sacrilèges des païens; demandez-vous tout de même, mes frères, s'il est juste que de cette bouche chrétienne où pénètre le corps du Christ, il sorte une chanson obscène, une espèce de poison diabolique. Surtout, faites à autrui ce que vous voudriez qu'on vous fît et ne faites à personne d'autre ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît. En exécutant ce commandement, vous pouvez délivrer votre âme de tout péché, car même celui qui ne sait pas lire peut avoir ces deux commandements présents à l'esprit et, avec l'aide de Dieu, il peut et il doit les réaliser dans sa vie.

J'ai beau être persuadé que, guidés par Dieu, vous avez su corriger et faire disparaître de ces lieux cette coutume funeste, reste du culte impie des païens, toutefois si vous connaissez encore des gens qui se chargent de la plus repoussante des souillures en se déguisant en vieille femme ou en cerf, réservez-leur un châtiment si sévère qu'ils se repentent d'avoir commis un sacrilège. Et si vous savez que certains ont gardé l'habitude de pousser des hurlements quand la lune est à son déclin, tancez-les eux-aussi, en leur montrant qu'ils commettent un péché grave en s'imaginant qu'ils peuvent, par leurs hurlements ou leurs maléfices d'une audace sacrilège, secourir la lune qui s'obscurcit aux temps fixes selon la volonté de Dieu. Et si vous voyez encore quelques-uns adresser des vœux aux fontaines ou aux arbres ou interroger, comme nous l'avons dit, des magiciens, des devins ou des enchanteurs, ou suspendre à leur cou, ou au cou de leurs proches, des amulettes diaboliques, des caractères magiques, des herbes ou des pièces d'ambre, blâmez-les avec la dernière sévérité, en leur disant que tous ceux qui commettent ce péché perdent le sacrement du baptême.

Nous avons aussi entendu dire qu'il y a des hommes et des femmes aveuglés à tel point par le diable que le cinquième jour de la semaine les hommes ne travaillent pas dans les champs et les femmes ne filent pas la laine, et nous affirmons devant Dieu et ses anges que tous ceux qui agissent ainsi seront, s'ils ne corrigent pas cette idolâtrie si grave par une longue et dure pénitence, condamnés à brûler là où le diable brûlera. Car ces malheureux, ces misérables qui en l'honneur de Jupiter s'abstiennent de travailler le cinquième jour s'adonnent certainement aux mêmes travaux le dimanche, sans honte et sans inquiétude. Châtiez donc très sévèrement tous ceux qui à votre connaissance vivent ainsi. S'ils ne veulent pas se corriger, ne leur parlez pas et ne mangez pas avec eux. S'ils vous appartiennent, vous devez même les fouetter afin que ceux qui ne pensent pas au salut de leur âme craignent au moins la meurtrissure de leur corps. Nous autres, chers frères, nous vous avertissons avec la sollicitude d'un père, connaissant bien notre propre péril. Si vous voulez nous écouter, vous nous causez une grande joie, et vous parviendrez heureusement au royaume des cieux. Que celui qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit au siècle des siècles daigne nous accorder ce don. Amen.




  • Reginon de Prüm, De synodalibus causis et disciplinis exxlesiasticis, II, 5, trad. Pierre Riché in Ecoles et enseignement dans le Haut Moyen Age.

42. On doit demander s'il y a des magiciens, des aruspices, des devins, des enchanteurs.
43. Si. quelqu'un fait des vœux près des arbres, des fontaines, des pierres comme s'il s'agissait d'autels, s'il dépose une chandelle ou quelques présents comme si c'était un endroit sacré qui puisse déterminer le bien ou le mal.
Si quelque bouvier, berger ou chasseur prononce des incantations diaboliques sur le pain et les herbes et sur des ligatures impies, S'ils les cachent dans un arbre ou les jettent aux carrefours afin de délivrer les animaux de l'épidémie ou faire périr ceux du voisin.
46. Si quelqu'un a bu du sang ou a mangé quelque chose tué et lacéré par une bête.
48. Si quelqu'un a bu un liquide dans lequel une belette, une souris ou quelque animal impur s'est noyé.
51. Si quelqu'un suit la coutume des Kalendes de janvier qui est une invention païenne, s'il observe les jours, la lune, les mois, les heures et s'il croit que cela lui apportera du bien ou du mal.
52. Si quelqu'un commençant un travail prononce des paroles ou fait des gestes magiques, et non, comme l'Apôtre le demande, fait tout au nom du Seigneur. Nous ne devons pas invoquer les démons à notre aide mais Dieu. En récoltant les herbes médicinales il faut dire le Symbole et l'Oraison dominicale, rien d'autre.
55. Si quelqu'un chante la nuit sur les tombes des chants diaboliques et semble se réjouir de la mort et si on fait des veillées funèbres en dehors de J'église.
86. Il faut connaître les actions des confréries et des confraternités qui existent dans la paroisse.
87. Si on ose chanter et danser auprès des églises.
88. Si quelqu'un, entrant dans l'église, a l'habitude de bavarder, n'écoute pas attentivement les paroles divines et quitte l'église avant la fin de la messe.

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