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Approfondissements : les légendes celtiques

Camma



  • Plutarque, Des vertus des femmes, VI, Les Celtes, XX, Camma, trad. Edm. Cougny, 1986, Paris, Errance.

Parmi les plus puissants tétrarques de la Galatie, il y en avait deux qui étaient unis par quelque lien de famille, c'étaient Sinatos et Synorix. Le premier, Sinatos, avait pris pour femme une jeune fille nommée Camma, aussi remarquable par la beauté de son corps que par sa fraîcheur de jeunesse, mais plus admirée encore pour ses vertus: car elle n'avait pas seulement de l'honnêteté et de l'amour pour son mari, mais de la prudence et de la grandeur d'âme; et elle avait gagné au plus haut point l'affection de ses sujets par sa bienveillance et sa bonté. Ce qui la mettait encore plus en vue, c'est qu'étant prêtresse d'Artémis, divinité en très grande vénération chez les Galates, on la voyait toujours dans les pompes et dans les sacrifices magnifiquement parée. Synorix en devint amoureux, et comme il ne pouvait, du vivant de son mari, ni la séduire ni lui faire violence, il fit une chose abominable, il tua Sinatos en trahison.

Puis, sans même laisser passer beaucoup de temps, il demanda la main de Camma qui faisait du temple sa demeure habituelle et supportait, non pas d'une façon piteuse et basse, mais d'un cœur ferme et sachant attendre l'occasion, la déloyauté de Synorix. Il devenait pressant en ses prières, et les raisons de belle apparence semblaient ne lui pas manquer: supérieur en toutes choses à Sinatos, s'il l'avait tué, c'était par amour pour Camma et non par quelque autre cause criminelle. D'abord, les refus de la femme ne furent pas trop cruels, puis elle sembla peu à peu mollir, d'autant que ses parents et ses amis insistaient auprès d'elle, pour servir Synorix et faire leur cour à cet homme dont la puissance était grande, employant la persuasion et même la violence. Enfin elle consentit et fit appeler Synorix: il fallait que les accords et les fiançailles se fissent devant la déesse. Il arrive, elle l'accueille de bonne grâce et le conduit à l'autel; là, elle fait une libation avec une coupe, boit elle-même une partie de la liqueur, et l'invite à boire à son tour. C'était de l'hydromel empoisonnée.

Quand elle vit qu'il avait bu, elle poussa un cri éclatant, et se prosternant devant la déesse: " Je te prends à témoin, dit-elle, ô divinité très sainte, c'est pour arriver à ce jour que j'ai survécu au meurtre de Sinatos, sans trouver durant tout ce temps rien de bon dans la vie que l'espoir de la vengeance; maintenant que je la tiens, je descends vers mon époux. Pour toi, ô le plus exécrable des hommes, que tes proches te préparent, au lieu d'une couche nuptiale, une tombe ". A ces mots, le Galate, sentant déjà le poison agir et remuer tout son corps, monta sur son char, croyant que le mouvement et l'agitation lui feraient du bien. Mais il en descendit tout de suite, et s'étant mis dans une litière, il mourut sur le soir. Camma passa toute la nuit, et ayant appris que Synorix n'était plus, elle s'en alla de ce monde de bon cœur et avec joie.




  • Plutarque, De l'amour, XXII, trad. Edm. Cougny, 1986, Paris, Errance.

Les exemples abondent chez vous qui accompagnez le dieu [l'Amour] dans ses chœurs et dans ses fêtes: encore ne serait-il pas juste de passer sous silence Camma, [l'héroïne] de la Galatie. Cette femme, remarquable entre toutes par sa beauté, avait épousé le tétrarque Sinatos. Sinorix, le plus puissant des Galates en devint amoureux: il tua Sinatos parce que, lui vivant, il ne pouvait ni la forcer, ni la séduire. Camma, dans son malheur, eut pour refuge et pour consolation le ministère sacré qui l'attachait à Artémis et qui était héréditaire dans sa famille. Le plus souvent elle demeurait auprès de la déesse, sans recevoir personne, bien que plus d'un roi, plus d'un dynaste demandât sa main. Mais Sinorix lui-même ayant eu l'audace de lui faire parler de mariage, elle ne recula pas devant cette tentative; point de reproches au sujet du passé; elle feignit de croire que c'était par amour, par désir (de la posséder), et non par quelque autre mobile criminel qu'avait été poussé Sinorix.

Il vint donc plein de confiance et fit sa demande de mariage. Et Camma alla au-devant de lui, et, la main dans sa main, elle le conduisit à l'autel de la déesse. Là, avec une coupe qui contenait, à ce qu'il semble, de l'hydromel empoisonné, elle fit une libation, puis ayant bu à peu près la moitié de la liqueur, elle donna le reste au Galate. Quand elle vit qu'il avait bu, elle jeta un cri éclatant, et appelant par son nom celui qui Ètait mort: " O mon époux bien-aimé, dit-elle, pour attendre ce jour, j'ai vécu loin de toi dans la douleur. Maintenant, reçois-moi avec joie, je t'ai vengé du plus lâche des hommes, heureuse, après avoir été ta compagne dans la vie, d'être la sienne dans la mort ! " Sinatos, emporté dans une litière, expira peu après, et Camma, ayant encore vécu ce jour-là et la nuit [suivante], mourut, dit-on, de bon cœur et avec allégresse.

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