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Vous êtes dans Approfondissements > Les légendes celtiques / Inventaire des textes anciens / Chiomara
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Approfondissements : les légendes celtiques

Chiomara



  • Plutarque, Des vertus des femmes, VI, Les Celtes, XXII, Chiomara

Il arriva par le passé que Chiomara, femme d'Ortiago, fut faite prisonnière de guerre avec les autres femmes, du temps où les Romains, sous Gnaeus [189 av JC] triompha des Galates en Asie. L'officier qui obtint sa garde utilisa sa bonne fortune comme les soldat le font, et la déshonora. Il était, naturellement, un homme ignorant, avec aucun contrôle de lui-même quand il s'agissait de plaisir ou d'argent. Il devint une victime, toutefois, par son amour de l'argent, et quand une très grande somme en or fut négociée comme prix de libération de la femme, il la conduisit pour l'échanger contre la rançon à un endroit où une rivière formait une limite. Quand les Galates traversèrent et lui donnèrent l'argent et reprirent Chiomara, celle-ci, par un signe, indiqua à un homme qu'il devait frapper le Romain alors qu'il était en train de prendre affectueusement congé d'elle. Et quand l'homme obéissant eut coupé la tête du Romain, elle la ramassa et, l'enveloppant dans les plis de ses vêtements, s'en alla. Quand retrouva son mari et jeta la tête au sol devant lui, celui-ci dit avec étonnement : " C'est une noble chose, ma chère femme, que la fidélité ". " Oui, répondit-elle, mais c'est une chose encore plus noble quand un seul homme en vie a été intime avec moi. " Polybe dit qu'il a eu une conversation avec cette femme à Sardis, et qu'il admira son bon sens et son intelligence.




  • Florus, Tableau de l'Histoire du peuple romain, de Romulus à Auguste, I, Epitome de Tite Live, 27, trad. Paul Jal, 1982, Paris, Les Belles Lettres.

La femme du roi Orgiaco, violée par un centurion, donna un exemple mémorable : elle échappa à ses gardes et rapporta à son mari la tête coupée de son ennemi adultère.




  • Tite Live, Histoire romaine, XXXVIII, 24, trad. Richard Adam, 1982, Paris, Les Belles Lettres.

[…] l'épouse du roi Orgiago, femme d'une beauté remarquable, était gardée avec plusieurs prisonniers ; un centurion libidineux et cupide, comme le sont les soudards, commandait la geôle. Il tenta d'abord de la séduire : la voyant refuser avec horreur de se livrer volontairement, il profita de la servitude où la fortune avait placé son corps et la viola. Puis, pur atténuer le sentiment de déchéance dû au viol, il fait miroiter à la femme l'espoir de retrouver les siens, mais non pas comme aurait dû faire un amant, sans rançon ; il fixa un certain poids d'or, et, pour ne pas mettre d'autre Romain dans le secret, permit à la femme d'envoyer un prisonnier de son choix porter un message à sa famille. Il désigne un endroit proche de la rivière où deux serviteurs de la prisonnière, pas davantage, se rendront la nuit suivante avec l'or, pour la recevoir. Le hasard voulut qu'un des esclaves de la femme fût emprisonné dans la même geôle. C'est ce messager que le centurion fait sortir du camp au début de la nuit. La nuit suivante, deux serviteurs de la femme vinrent au rendez-vous, ainsi que le centurion accompagné de la prisonnière. Quand ils eurent présenté assez d'or pour constituer la somme convenue, qui était d'un talent attique, la femme leur ordonna dans sa langue de tirer leurs épées et de tuer le centurion pendant qu'il pesait son or. Ils l'égorgèrent, et c'est en portant elle-même la tête coupée enroulée dans son vêtement qu'elle rejoignit son mari Orgiago, qui de l'Olympe s'était réfugié chez lui ; avant de l'embrasser, elle jeta à ses pieds la tête du centurion ; et comme il demandait, étonné, quelle était cette tête d'homme et quel était cet acte bien peu féminin, elle avoua à son mari l'indignité subie et la vengeance tirée de cet outrage à sa vertu, et on raconte qu'elle garda jusqu'à son dernier jour, dans toute sa conduite chaste et digne, l'honneur de cet acte de femme honnête.




  • Tite Live, Abrégé d'Oxyrynchos, colonne I, livre 38, trad. Paul Jal, 1984, Paris, Les Belles Lettres.

La <femme> d'Orgiago, captive de noble extraction, tua un centurion qui lui avait fait violence et qui lui demandait de l'or pour <la libérer>, et elle <rapporta> sa tête à son mari.




  • Tite Live, Parochia (abrégé) du livre 38, trad. Paul Jal, 1984, Paris, Les Belles Lettres.

Est rapporté, à propos d'une femme, un exemple de courage et de pudeur. Femme du roi des gallogrecs, faite prisonnière, elle tua le centurion qui lui avait fait violence.




  • Valère Maxime, Des dits et faits mémorables, VI, 2, trad. T. Baudement, 1864, Paris, Firmin-Didot (collection Nisard).

Quand le consul Cn. Manlius eut détruit, sur le mont Olympe, une partie de l'armée des Gallo-Grecs et fait le reste prisonnier, l'épouse d'Orgiago leur roi, femme d'une merveilleuse beauté, fut forcée de subir la brutale passion d'un centurion qui l'avait sous sa garde. Mais lorsqu'on fut arrivé à l'endroit où celui-ci avait fait dire aux parents de sa prisonnière d'apporter le prix de sa rançon, et qu'elle le vit occupé à examiner l'or et à en vérifier le poids, elle commanda aux Gallo-Grecs, dans la langue de son pays, de le tuer sous ses yeux. Ils obéirent, et lui coupèrent la tête. Elle se rendit, cette tête à la main, auprès de son époux, et, la jetant à ses pieds, elle lui apprit aussitôt et l'outrage et la vengeance. Y eut-il autre chose que le corps de cette femme au pouvoir de ses ennemis? Son âme fut invincible, sa chasteté inviolable. (An de Rome 564).




Une variante

  • Parthénios de Nicée: Histoires d'amour, VIII, trad. Edm. Cougny, 1986, Paris, Errance.

Erippè : " Alors que les Galates faisaient leurs courses dans l'Ionie et en saccageaient les villes, on célébrait à Milet les Thesmophories et les femmes étaient rassemblées dans le temple qui est à peu de distance de la ville. Un détachement de ces barbares qui passait par la Milésie, dans cette incursion soudaine, enleva les femmes. On en délivra alors quelques unes en donnant pour les ravoir beaucoup d'argent et d'or. Quelques autres avec qui les barbares s'étaient liés, quittèrent le pays. Parmi elles était Erippè, femme de Xanthos, personnage fort considéré à Milet et d'une des premières familles : elle avait laissé derrière elle un petit enfant de deux ans. Comme son mari avait pour elle une grande passion, il fit de l'argent d'une partie de son avoir, et s'étant formé mille [statères] d'or, il passa d'abord en Italie, puis, conduit par quelque hôte à lui, il arriva à Marseille et de là dans la Celtique. En approchant de la maison où sa femme se trouvait avec un homme des plus considéré chez les Celtes, il pria qu'on le voulut bien recevoir. Dans ce pays-là on aime bien les étrangers ; on le reçut donc avec empressement. Il entre, il voit sa femme, et elle, lui jetant ses bras autour du cou, l'entraînait avec toutes sortes de caresses. Le Celte arrive au même instant, et Erippè lui raconte comment son mari a couru après elle, comment, pour l'amour d'elle, il vient verser le prix de sa rançon. Le Celte admire la belle âme de Xanthos, et, ayant fait une assemblée de ceux qui lui tenaient de plus près, il l'y traite comme son hôte. Comme, après le repas, on restait à boire, il fait asseoir la femme auprès de lui et demande à Xanthos par interprète à combien se montait en tout l'avoir qu'il possédait. Celui-ci ayant dit qu'il avait environ mille [statères] d'or, le barbare l'invita à faire de cette somme quatre parts, à en prendre trois pour lui, sa femme et son enfant, et à laisser la quatrième pour la rançon de sa femme.

Or quand ils se furent retirés pour se coucher, la femme fit à Xanthos beaucoup de reproches, parce que, ayant promis au barbare plus d'argent qu'il n'en avait, il allait être en grand péril s'il ne justifiait pas sa déclaration. Mais il lui dit qu'il avait caché dans les chausses de ses valets mille autres [statères] d'or, parce qu'il ne s'attendait pas à trouver le barbare si accommodant, mais bien à avoir besoin de beaucoup d'argent pour la racheter. Le lendemain, la femme révéla au Celte la quantité d'or et l'engagea à tuer son mari, en l'assurant qu'elle l'aimait plus, lui, que son pays et son enfant ; car elle détestait Xanthos de tout son cœur. Ces paroles ne firent pas plaisir au barbare, et il songea à l'en punir. Comme Xanthos hâtait son départ, le Celte l'accompagna avec toute sorte d'amitiés, emmenant aussi Erippè avec lui. Lorsqu'on fut arrivé aux frontières des Celtes, le barbare dit qu'il voulait offrir un sacrifice avant de se séparer de ses hôtes. La victime amenée, il invite Erippè à la tenir de son côté ; quand elle y a porté la main, suivant un usage qu'elle connaissait bien d'ailleurs, levant son épée, il lui en porte un coup qui lui enlève la tête. Alors il engage Xanthos à ne point regretter cette femme dont il lui raconte les méchants desseins, et lui permit d'emporter tout son or. "

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