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Le Rhin
Claudius arrêta court les ennemis qui avaient passé l'Eridan, et rapporta dans Rome le bouclier de leur chef gigantesque, du belge Virdomar, habile à lancer le gsum du haut de son chariot couvert, et qui se vantait de compter le Rhin parmi ses ancêtres.
[ ] aussi, chez beaucoup de peuples barbares, a-t-on coutume, soit de plonger les enfants, dès leur naissance, dans l'eau froide d'un fleuve, soit de les couvrir d'un mince vêtement ; et c'est ce qui se pratique chez les Celtes [ ].
D'un côté paraissent les Arméniens, à la chevelure repliée en boucles, à la robe de la couleur de l'herbe, rassemblée par un nud. De l'autre paraissent, avec leurs cheveux blonds, les Gaulois, ceux que baignent le Rhône impétueux, et l'Arar moins rapide, ceux que le Rhin éprouve à leur naissance [ ].
Les Celtes intrépides éprouvent leurs enfants dans le Rhin, fleuve jaloux, et ne sont pas leurs pères avant d'avoir vu le nouveau-né baigné dans l'onde sacrée. Aussitôt qu'ayant glissé du sein maternel le petit verse la première larme, le Celte le soulève et place lui-même sur un bouclier son propre enfant, sans aucun souci. Car il n'a pas le cur d'un père, avant de l'avoir vu éprouvé par ce bain dans le fleuve, juge du mariage. La mère, au sortir des couches, ajoute à ses douleurs une douleur nouvelle ; elle a beau connaître le vrai père de l'enfant, elle attend en tremblant ce dont l'avisera l'onde incertaine.
Le Rhin, certes, ne fait point tant aux Celtes lorsqu'il entraîne, comme le vengeur qui convient à l'adultère ; par contre, s'il en est où il reconnaît une pure naissance, il les fait surnager sur ses flots et les remet dans les mains de leur mère tremblante comme un témoignage irrécusable d'un hymen chaste et sans reproche auquel il accorde, dans le salut de l'enfant, sa digne récompense.
Le Rhin Ibère s'en prend bien aux nouveaux-nés, mais en jugeant et en écartant le fruit des grossesses clandestines, il ne fait périr que des enfants adultérins.
Après l'Eridan sont les Tyrrhènes... C'est de chez eux, à l'est, que part l'Alpe, du milieu de laquelle descend le Rhin, fleuve celtique, qui, par une double embouchure se jette dans l'Océan boréal ; son cours est rapide, sinueux, et il n'est pas facile d'y construire des ponts. Ce fleuve, dit-on, distingue les enfants bâtards des enfants légitimes ; il soutient les uns, - ceux qui sont légitimes ; les autres, qui ne sont pas tels, il les confine dans le fond de l'oubli et de l'eau.
Il [Julien] passe le Rhin, ce fleuve dont les eaux montrent par les enfants l'infidélité des mères.
Si je me plaisais dans le mal, loin de tes enfants, jette-moi, comme bâtard, dans les flots du Rhin, le noble fleuve, pur être jugé par eux.
Les Celtes demandent aux flots du Rhin la preuve [de la légitimité] de leurs fils.
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