Albinnum - Localité mentionnée sur deux inscriptions découvertes à Marigny-Saint-Marcel (Haute-Savoie), dont le nom peut être déduit de celui du gentilé de ses habitants, qui y apparaît sous les formes VICANIS ALBINNEN[SIBVS (CIL 12, 2493) et VICANIS ALBIN]NENSIBVS (CIL 12, 2494). Ce nom pourrait s'expliquer par albanos / albios / albos, thème bien attesté dans la toponymie gauloise, qui signifie "monde / blanc / lumineux / céleste" (Lacroix, 2016). Autre alternative, ce toponyme pourrait dériver d'un anthroponyme et d'un théonyme "Albinus". Albinnum correspond à l'actuel Albens, localité de la commune d'Entrelacs (Savoie), située à près de 5 km de Marigny-Saint-Marcel. Cette localisation est assurée par la découverte en ce lieu d'une inscription évoquant très certainement ce même vicus (CIL 12, 2492), et les attestations médiévales de ce toponyme, ALBINNO FIT et ALBENO FET sur des monnaies mérovingiennes, in pago Albanenses en 1016, in valle Albenensi en 1019, in pago Albonensi en 1020, etc. (Nègre, 1990 ; Gros, 2004). Notons aussi que J. Lacroix (2016) rapproche le nom de l'Albenche, rivière passant par Albens, d'un hypothétique *Albinca.

Le vicus Albinnum s'est développé le long d'une voie reliant la vallée de l'Isère, à Genava (Genève), sur une section comprise entre Condate (Seyssel) et Aquae (Aix-les-Bains). De nombreux vestiges ont été exhumés à Albens, notamment ceux d'habitations, de conduites d'adduction d'eau, d'un établissement thermal et possiblement de temples. Plusieurs inscriptions provenant d'Albens (CIL 12, 2492) et de Marigny-Saint-Marcel (CIL 12, 2493 ; 2494 ; 2495 & CAG-74, p 264), témoignent du fait que certains des bâtiments publics et la parure monumentale de ce vicus, furent principalement le fait que deux exégètes, dont l'un d'eux nous est connu, Caius Sennius Sabinus.