Ambidraves - Peuple du Norique, dont nous ne savons presque rien. Leur nom n'est connu que par trois inscriptions découvertes à Magdalensberg (Autriche) sous la forme AMBIDRAVI (ILLPRON 234 ; 235 et 236), ou encore par Ptolémée sous la dénomination Ἀμβίδραυοι (Géographie, II, 14, 2). Leur nom paraît celtique, on y retrouve le préfixe ambi- qui signifie "autour / alentour / des deux côtés", associé à l'hydronyme Dravus, le nom antique de la Drave. Cet ethnonyme peut donc se traduire par "ceux qui sont autour du Dravus" ou "les riverains du Dravus". Un indice supplémentaire permettant de localiser leur territoire provient de l'anthroponyme ethnique Ambidrabus, relevé sur une inscription funéraire de Paternion (Carinthie) (CIL 03, 4753). Ainsi, selon toute vraisemblance, le leur territoire correspondait à une section de la haute-vallée de la Drave, bordée au nord par le Hohe Tauern et les Alpes de Gurktal, et au sud par les Alpes de Gailtal.

La mention de ce peuple par Ptolémée (Géographie, II, 14, 2) dans la province du Norique, semble indiquer que les Ambidraves ont été l'une des composantes du royaume du Norique, dont l'existence est attestée entre le IIe et le Ier s. av. J.-C.

Rien ne permet d'attester que les Ambidraves furent de ces populations du Norique vaincues lors des campagnes de Publius Silius Nerva (16 av. J.-C.) et de Tibère et Drusus (15 av. J.-C.), puisque leur nom ne figure pas sur le Trophée des Alpes. Seule certitude, peu de temps après la campagne de Tibère et Drusus contre le Norique (15 av. J.-C.), les Ambidraves furent de ceux qui ont fait graver une série d'inscriptions honorifiques à divers membres de la famille impériale (ILLPRON 234 ; 235 et 236), retrouvées à Magdalensberg (Autriche), et datées de 10-9 av. J.-C. Ces inscriptions constituent un évident acte de soumission et de reconnaissance de l'autorité de l'empereur sur la région.

Au cours du règne de Claude (41-54 ap. J.-C.), les cités du Norique furent pleinement intégrées à l'Empire et reçurent le droit latin. Dans ce cadre, les cités des Ambidraves et des Ambilins (si la localisation que leur prête G. Alföldy est correcte), furent réorganisées en un unique municipe, autour d'une métropole commune, Teurnia (Sankt-Peter-im-Holz, Lendorf). Ces deux populations furent dés lors dénommées les Teurnienses.