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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) / Rome est visée par une nouvelle invasion gauloise [-367:-366] / bataille d'Albanum [été / automne -367]
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Encyclopédie Celtique

La bataille d'Albanum [été / automne -367]

La bataille d'Albanum (été / automne 367 av. J.-C.)

Chargés du riche butin pillé en Italie, les Gaulois vinrent camper à faible distance de Rome. Les troupes commandées par Marcus Furius Camillus vinrent alors à leur rencontre. Deux traditions s'opposent quant à la localisation du camp gaulois et du lieu de l'affrontement. D'après Tite-Live (Histoire romaine, VI, 42), l'historien Claudius Quadrigarius situait le camp des Gaulois sur les bords de l'Anio (l'Aniene) et estimait que le duel ayant opposé Titus Manlius Imperiosus "Torquatus" à un Gaulois, avait eu lieu à cette occasion. Il s'agît bien évidemment d'une confusion avec la bataille de l'Anio qui eut lieu six ans plus tard, en 361 av. J.-C. Plutarque n'évoque pas ce duel, mais situe également le camp des Gaulois sur les bords de l'Anio (Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Camille, XLI). Il est fort probable qu'il se soit inspiré de l'ouvrage de Claudius Quadrigarius pour écrire ce passage. De son côté, Tite-Live a repéré l'erreur et indique quant à lui que la rencontre entre les deux armées se fit à Albanum (Albano Laziale, Latium, Italie), au sud-est de Rome (Histoire romaine, VI, 42).

Marcus Furius Camillus usa de stratagèmes pour faire croire aux Gaulois que les soldats romains, alors cachés dans des ravins, étaient peu nombreux et démotivés. Alors qu'une partie des Gaulois quitta leur camp pour fourrager, les Romains harcelèrent ceux qui demeuraient retranchés, tout en les empêchant de se mettre en ordre de bataille pour répliquer. Le lendemain matin, Marcus Furius Camillus fit sortir ses troupes de leurs cachettes pour se disposer sur le champs de bataille (Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Camille, XLI). Des troupes légères romaines continuèrent à harceler les Gaulois pour les empêcher de s'organiser en bataillons et semer la confusion dans leurs rangs. Aussi, l'amélioration l'armement des soldats romains entreprise par Marcus Furius Camillus montra toute son efficacité et permit aux Romains d'avoir le dessus au terme de cette bataille (Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Camille, XLII).

De retour à Rome, la victoire de Marcus Furius Camillus fut célébrée. Le Sénat et le peuple consentirent à lui octroyer les honneurs du triomphe (Tite-Live, Histoire romaine, VI, 42 ; Fastes triomphaux capitolins). Les Gaulois, repoussés, se dispersèrent et gagnèrent l'Apulie, où ils ne tardèrent pas à faire parler d'eux (Tite-Live, Histoire romaine, VI, 42).

Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, XIV, 8 : "Les Celtes, dans leur seconde expédition contre Rome, ravageaient le territoire d'Albe : ils s'y gorgeaient tous de nourriture et buvaient force vin sans eau : or, celui que produit ce pays est, après le Falerne, le plus agréable des vins, ressemblant tout à fait à l'hydromel. Prenant plus de sommeil que d'habitude, vivant le plus souvent à couvert, ils prirent un tel surcroît d'embonpoint, ils devinrent si délicats, si efféminés et perdirent tellement leurs forces, que, quand ils voulaient se livrer à des exercices corporels et à des travaux militaires, ils étaient fatigués, continuellement hors d'haleine, les membres ruisselants de sueur, et cessaient tout travail plus tôt que ne leur avaient ordonné leurs chefs."

Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, XIV, 9 : "Instruit de cet état de choses, le dictateur des Romains, Camille, ayant convoqué les troupes qu'il avait avec lui, leur tint des discours pleins d'encouragements, où, pour les enhardir, il leur disait entre autres choses : " Notre armement est mieux composé que celui des Barbares : cuirasses, casques, jambarts, solides boucliers, avec cela tout notre corps est bien gardé ; puis, nous avons nos épées à deux tranchants, et, au lieu de la lance, le javelot, trait inévitable : celles de nos armes qui nous couvrent sont de nature à ne pas céder aisément sous les coups ; celles qui nous défendent sont commodes toutes les fois qu'on se met en garde. Eux, ils ont la tête nue, nus les flancs et la poitrine, nues les cuisses et les jambes jusqu'aux pieds, sans rien qui les protège que leurs boucliers : leurs armes de combat sont des lances et des sabres à frapper de taille, d'une excessive longueur. Le terrain où nous allons engager la lutte nous sera un auxiliaire, puisque nous marchons de haut en bas ; pour eux, il leur est un ennemi, puisqu'ils sont forcés d'avancer de bas en haut. Que nul d'entre vous ne craigne donc ni le nombre des ennemis, ni leur grande taille ; que personne, à la vue de ces avantages, n'apporte dans la lutte moins de courage ; mais mettez-vous dans l'esprit, d'abord, qu'une armée moins nombreuse, mais sachant ce qu'il faut faire, vaut mieux qu'une armée qui est plus grande, mais qui ne sait rien ; ensuite, qu'à ceux qui combattent pour leur propre cause la nature elle-même inspire une sorte de confiance en face des dangers, et leur communique un esprit d'enthousiasme comme aux âmes que possède un Dieu : que ceux-là, au contraire, qui n'ont d'ardeur que pour piller le bien d'autrui, leur audace, d'habitude, s'amollit en présence des périls. Mais ce qui en eux effraye leurs ennemis et, avant qu'on en vienne aux mains, les épouvante, ne doit pas nous faire peur, comme si nous étions étrangers à la guerre. Quel mal pourront nous faire, quand nous marcherons ensemble, leurs épaisses chevelures et ce qu'il y a de dur dans leurs regards et de farouche dans leur physionomie ? Et leurs bonds désordonnés et les mouvements de leurs armes qu'ils agitent dans le vide, et les bruits multipliés de leurs boucliers, et tout ce que leur forfanterie de barbares et de fous entasse de gestes et de cris dans leurs menaces à l'adresse de leurs ennemis, quel avantage tout cela peut-il bien donner à leurs attaques insensées ? quelle crainte cela peut-il inspirer à qui affronte avec sang-froid les dangers ? Avec ces pensées, vous tous, et ceux qui se sont trouvés à la première bataille contre les Celtes, et ceux qui, à cause de leur jeunesse, avaient été laissés ici, les premiers, pour ne pas déshonorer votre vertu d'alors par de la lâcheté aujourd'hui, les autres, pour n'être pas inférieurs à vos aînés dans une montre de hauts faits, allez, généreux enfants, imitateurs de vos braves pères, allez d'un pas intrépide ; vous avez les dieux pour soutiens, les dieux qui vous donneront le pouvoir, comme vous en avez la volonté, de tirer vengeance de vos mortels ennemis ; et vous m'avez pour général, moi, dont vous pouvez attester et la sagesse et le bonheur, vous qui à partir d'aujourd'hui aurez des jours heureux, puisqu'il vous peut être donné de rendre à votre patrie son illustre couronne ; vous qui pour un corps mortel laisserez une immortelle gloire à vos petits-enfants et à vos vieux parents ; je dis vous qui atteindrez ainsi le terme de la vie. Je ne sais que vous dire de plus : car déjà l'armée barbare s'ébranle ; elle s'avance contre nous. Retirez-vous donc et prenez vos rangs "."

Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, XIV, 10 : "La façon de combattre des Barbares, avec son caractère brutal et furieux, avait quelque chose de désordonné et d'étranger à la science des armes. Tantôt élevant bien haut leurs sabres, ils frappaient d'une façon sauvage, avec un mouvement de tout leur corps, comme des bûcherons ou des pionniers ; tantôt ils portaient de côté leurs coups sans viser, comme s'ils allaient entailler leurs adversaires, corps et armes défensives tout à la fois ; puis ils retournaient dans l'autre sens le tranchant de leur fer. La vaillance des Romains, et, en face de la barbarie, leur adresse rivale étaient savantes et faisait beaucoup pour leur sûreté. Car, tandis que l'ennemi levait son sabre, se glissant sous son bras, et élevant au-dessus d'eux leurs boucliers, puis se courbant, se ramassant sur eux-mêmes, ils faisaient porter à faux et dans le vide des coups qui passaient par-dessus leur tête. Eux-mêmes, au contraire, portant leur épée droite, en frappaient l'ennemi à l'aine, lui ouvraient les flancs, et à travers la poitrine poussaient leurs coups jusqu'aux entrailles ; et tous ceux qu'ils voyaient occupés à préserver ces parties [de leur corps], ils leur tranchaient les tendons des jarrets et des talons, et les couchaient par terre, rugissants, mordant leurs boucliers et poussant, comme des bêtes sauvages, des cris semblables à des hurlements. Les forces faisaient défaut à plusieurs des Barbares dont les membres étaient rompus de fatigue et dont les armes étaient émoussées ou brisées, ou ne pouvaient plus leur servir. Car, indépendamment du sang qui coulait à îlots de leurs blessures, la sueur qui s'épandait par tout leur corps ne leur permettait ni de manier leurs sabres, ni de tenir leurs boucliers, leurs doigts glissant autour des poignées et ne pouvant plus les serrer avec assez de force. Les Romains, au contraire, dès longtemps habitués au travail, grâce à leurs guerres incessantes, continuelles, supportaient bravement toutes les misères."

Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, XIV, 12 : "C'était quelque chose de prodigieux que le corps de ce Celte, qui dépassait de beaucoup la commune nature"

Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Camille, XLI : "Les Celtes s'étaient arrêtés près de Rome, sur le bord de l'Anio ; et leur camp était embarrassé, gorgé, de l'immense butin qu'ils avaient fait. Camille sort avec son armée, et il va se poster sur une colline dont la pente était douce et coupée de ravins. Il cacha dans les creux la plus grande partie de ses troupes, afin que celles qui étaient en vue eussent l'air d'avoir cédé à la crainte, en se ramassant sur les hauteurs. Pour confirmer les ennemis dans cette opinion, Camille ne les empêcha pas de venir piller jusqu'au pied de la colline, et il demeura coi dans ses retranchements, qu'il avait bien fortifiés. Enfin, ayant vu les ennemis se disperser pour aller au fourrage, et ceux qui restaient dans le camp passer la journée entière à faire bonne chère et à s'enivrer, il saisit l'occasion, et il envoie, dès la nuit même, ses troupes légères harceler les barbares, et les charger à mesure qu'ils sortaient, pour les empêcher de se mettre en bataille. A la pointe du jour, il fait descendre dans la plaine et met en ordre son infanterie, nombreuse et pleine d'ardeur, et non point, comme le croyaient les barbares, réduite à un petit nombre et découragée."

Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Camille, XLII : "A cette attaque, les Celtes rabattirent d'abord de leur confiance orgueilleuse : ils sentirent bien qu'on ne les redoutait pas. D'ailleurs, les troupes légères, qui tombaient sur eux avant qu'ils pussent prendre leur ordre accoutumé et se diviser par bataillons, mettaient la confusion dans leurs rangs, et les forçaient de combattre en désordre, chacun dans la place que lui assignait le hasard. Enfin, Camille fait avancer son corps d'armée, et les barbares se jettent sur les Romains l'épée haute ; mais ceux-ci opposent leurs longues piques, et ils présentent aux coups des corps couverts de fer ; et les épées des barbares, qui étaient de fer non trempé, et qui avaient les lames minces et aplaties, pliaient aisément et se courbaient en deux. Leurs boucliers étaient hérissés des longues piques qui s'y étaient enfoncées ; et c'était là un poids insupportable : aussi abandonnaient-ils leurs propres armes, se jetant sur les piques des Romains, pour les leur arracher. Les Romains, qui les voient s'offrir ainsi à découvert, mettent l'épée à la main, et font un grand carnage des premiers rangs. Les autres prennent la fuite çà et là par la plaine ; car les collines et les hauteurs, Camille s'en était saisi d'avance, et les barbares savaient que l'ennemi se rendrait aisément maître de leur camp. Cette bataille se donna, dit-on, la treizième année après la prise de Rome. Les Romains y apprirent à envisager résolument les Celtes ; car, telle était la terreur que leur inspiraient ces barbares, qu'ils attribuaient la première défaite de l'ennemi moins à leur propre valeur qu'aux maladies et aux accidents imprévus qui l'avaient affaibli. On jugera par un fait de l'excès de leurs craintes : ils avaient porté une loi qui exemptait les prêtres du service militaire, hormis le cas de guerre contre les Gaulois."

Tite-Live, Histoire romaine, VI, 42 : "Soudain l'annonce d'une irruption des Gaulois se répandit dans la ville, et l'obligea de créer dictateur pour la cinquième fois M. Furius, qui nomma T. Quinctius Pennus maître de la cavalerie. Ce fut cette année, selon Claudius, qu'on livra bataille aux Gaulois près du fleuve Anio, et que s'engagea sur un pont ce combat célèbre, où T. Manlius, provoqué par un Gaulois, marcha à sa rencontre à la vue des deux armées, le tua et le dépouilla de son collier. De plus nombreuses autorités m'amènent à croire que ce ne fut pas moins de dix ans plus tard que ces faits se passèrent : cette année, ce fut dans la campagne d'Albe que M. Furius. dictateur, en vint aux mains avec les Gaulois. La victoire ne fut ni douteuse ni difficile pour les Romains, malgré l'immense terreur que leur inspirait cet ennemi par le souvenir de leurs anciens revers. Plusieurs milliers de Barbares périrent dans la plaine, plusieurs à la prise du camp. Les autres, en désordre, gagnèrent l'Apulie pour la plupart : grâce à ce refuge éloigné, au trouble et à la frayeur qui les avaient dispersés de côté et d'autre, ils échappèrent aux coups de l'ennemi. Au dictateur, du consentement du sénat et du peuple, fut décerné le triomphe."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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