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Encyclopédie Celtique

La bataille d'Aquae Sextiae [-102]

La bataille d'Aquae Sextiae (102 av. J.-C.)

Près de 300.000 Teutons dirigés par Teutobodus, alliés à 30.000 Ambrons ont tenté de rejoindre l'Italie en descendant la vallée du Rhône. Le nom Teutobodus n'apparaît qu'en 102 av. J.-C., il n'est pas certain qu'il fut à la tête des Teutons tout au long de cette invasion. L'objectif des Germains semble avoir été de traverser les Alpes en empruntant la vallée de la Durance ou alors en longeant le littoral méditerranéen, puis en franchissant les cols méridionaux des Alpes occidentales. L'affrontement avec les troupes de Marius venues à leur rencontre était inéluctable. C'est en amont d'Aquae Sextiae (Aix-en-Provence) que les "barbares" provoquèrent Marius au combat.

Plutarque, Vie de Marius, XVII: "Les Barbares s'étant séparés en deux armées, les Cimbres gagnèrent la haute Germanie, pour aller par la Norique forcer les passages que gardait Catulus ; les Teutons avec les Ambrons vinrent par la Ligurie, en côtoyant la mer, et marchèrent contre Marius. Les Cimbres retardèrent assez longtemps leur départ ; mais les Teutons et les Ambrons étant partis sans différer, et ayant bientôt franchi l'espace qui les séparait des Romains, parurent devant Marius. C'était un nombre infini de Barbares hideux à voir, et dont la voix et les cris ne ressemblaient pas à ceux des autres hommes. Ils embrassèrent dans l'assiette de leur camp une étendue immense ; et dès qu'il fut établi, ils provoquèrent Marius au combat. Ce général, qui s'inquiétait peu de leurs défis, retint ses soldats dans le camp, et fit de sévères réprimandes à ceux qui, témoignant une fierté déplacée, et n'écoutant que leur colère, voulaient aller combattre. Il les appelait traîtres à la patrie, et leur représentait que l'objet de leur ambition devait être, non d'obtenir des triomphes et d'élever des trophées, mais de dissiper cette nuée foudroyante qui les menaçait, et de sauver l'Italie."

Plutarque, Vie de Marius, XIX: "Les Teutons, voyant que Marius se tenait toujours tranquille dans son camp, entreprirent de le forcer ; mais, accueillis d'une grêle de traits qu'on fit pleuvoir sur eux des retranchements, et qui leur tuèrent beaucoup de monde, ils résolurent de passer outre, persuadés qu'ils franchiraient les Alpes sans obstacle. Ils plient donc bagage, et passent le long du camp des Romains. Le temps que dura leur passage fit surtout connaître combien leur nombre était prodigieux. Ils furent, dit-on, six jours entiers à défiler sans interruption devant les retranchements de Marius ; et comme ils passaient près des Romains, ils leur demandaient, en se moquant d'eux, s'ils n'avaient rien à faire dire à leurs femmes ; qu'ils seraient bientôt auprès d'elles."

Marius refusa l'affrontement et retint ses soldats dans le camp, pour ne pas les exposer inutilement. Rapidement, les Teutons ont tenté d'attaquer le camp de Marius, mais furent repoussés par une grêle de traits. Comprenant qu'ils ne parviendraient à déloger Marius de son camps qu'en sacrifiant un nombre élevé de soldats, Teutons et Ambrons contournèrent le camps de Marius espérant ainsi le doubler et passer rapidement en Italie. Plutarque évoque avec un certain effrois le nombre prodigieux de soldats celto-germaniques qui doublèrent ainsi le camps de Marius "Ils furent, dit-on, six jours entiers à défiler sans interruption devant les retranchements de Marius". Marius leur laissa une certaine avance avant de décamper à son tour. Son armée suivi de près les troupes ennemies jusqu'à Aquae Sextiae. Les romains prirent alors un poste très avantageux, mais où l'eau manquait cruellement. A l'inverse, le camp des Teutons était baigné par une rivière.

Florus, Histoire Romaine, III, 4: "Les ennemis tenaient la vallée et le fleuve, les nôtres n'avaient pas d'eau. On ignore si le général l'avait fait de façon délibérée ou s'il fit d'une erreur une stratégie. Il est certain que le courage augmenté par la nécessité fut cause de la victoire. Les soldats, en effet, réclamaient de l'eau. "Si vous êtres des hommes, dit Marius, vous en avez là." Aussi les Romains combattirent-ils avec une telle ardeur et il y eut un tel carnage d'ennemis que le vainqueur romain but autant de sang des barbares que d'eau dans le fleuve ensanglanté."

Plutarque, Vie de Marius, XIX: "Quand ils furent tous passés, et qu'ils eurent pris quelque avance, Marius décampa aussi, et se mit à leur suite. Il se postait toujours près d'eux, choisissait pour camper des lieux forts d'assiette, qu'il fortifiait encore par de bons retranchements, afin de passer les nuits en sûreté. En continuant ainsi leur marche, les deux armées arrivèrent à un lieu qu'on appelle Aquae Sextiae, d'où il leur restait peu de chemin à faire pour être au pied des Alpes. Ce fut là que Marius résolut de les combattre ; il prit un poste très avantageux, mais où l'eau n'était pas abondante ; il le choisit, dit-on, à dessein, pour animer le courage de ses troupes. Comme la plupart se plaignirent qu'ils allaient souffrir une cruelle soif, Marius leur montrant de la main une rivière qui baignait le camp des Barbares : " C'est là, leur dit-il, qu'il faut aller acheter de l'eau au prix de votre sang. - Pourquoi donc, lui répondirent-ils, ne nous y menez-vous pas tout à l'heure, pendant que le sang coule encore dans nos veines ? - Il faut auparavant, reprit Marius avec douceur, fortifier notre camp. " Les soldats, quoique mécontents, obéirent. Cependant les valets de l'armée, qui n'avaient d'eau ni pour eux ni pour leurs bêtes, descendent en foule vers la rivière avec leurs cruches, armés les uns de haches, les autres de cognées, quelques-uns d'épées ou de piques, parce qu'ils s'attendaient à être obligés de combattre pour avoir de l'eau. Ils furent en effet attaqués par les Barbares, qui ne vinrent d'abord qu'en petit nombre, parce que la plupart étaient à se baigner ou à prendre le repas après le bain. Ce lieu est rempli de sources d'eaux chaudes ; et une partie des Barbares, attirés par la beauté du lieu et par la douceur du bain, ne pensaient qu'à s'amuser et à faire bonne chère, lorsqu'ils furent surpris par les Romains."

Profitant des vertus des bains d'Aquae Sextiae les Teutons et les Ambrons n'engagèrent que peu de troupes pour empêcher les romains de s'approvisionner en eau. Ce fut là une grave erreur stratégique qu'ils payèrent très cher. Les romains, alliés aux peuples ligures, notamment les Ambrons (ou Ombrons, homonymes des Ambrons alliés des Teutons) attaquèrent par surprise les troupes germaniques et les taillèrent en pièce, tuant 150.000 (Vellius Paterculus) à 200.000 ennemis (Tite-Live).

Velleius Paterculus, Histoire Romaine, II, 12: "Durant son quatrième consulat, il engagea le combat contre les Teutons aux environs d'Aquae Sextiae. Le premier jour et le lendemain il tua plus de 150.000 ennemis et anéantit la nation des Teutons."

Plutarque, Vie de Marius, XX: "Les cris des combattants en ayant bientôt attiré un plus grand nombre, il eût été difficile à Marius de retenir ses soldats, qui craignaient pour leurs valets. D'ailleurs, les plus belliqueux d'entre les Barbares, ceux qui avaient taillé en pièces les armées de Manlius et de Cépion (c'étaient les Ambrons, et ils faisaient seuls plus de trente mille hommes), coururent précipitamment prendre leurs armes. Ils avaient le corps appesanti par l'excès de la bonne chère ; mais le vin qu'ils avaient bu, en leur donnant plus de gaieté, ne leur avait inspiré que plus d'audace. Ils s'avancèrent donc, non avec le désordre et l'emportement de gens furieux, ou en jetant des cris inarticulés, mais, frappant leurs armes en mesure, ils marchaient tous ensemble en cadence, au son qu'elles rendaient ; et, soit pour s'animer les uns les autres, soit pour effrayer les ennemis, en se faisant connaître, ils répétaient souvent le nom d'Ambrons. Les premiers d'entre les Italiens qui marchèrent contre eux étaient les Liguriens, qui entendirent et reconnurent leur cri ; et, comme ils donnent généralement à toute leur nation le nom d'Ambrons, ils répondirent aux Barbares par le même cri, qui fut ainsi répété plusieurs fois dans les deux armées, avant qu'elles en vinssent aux mains. Les officiers ayant des deux côtés joint leurs cris à ceux de leurs soldats, et cherchant à se surpasser les uns les autres par la force de leurs voix, ces clameurs ainsi multipliées irritèrent et enflammèrent encore les courages. Mais les Ambrons, en passant la rivière, rompirent leur ordonnance, et ils n'avaient pas eu le temps de la rétablir, lorsque les Liguriens chargèrent les premiers rangs avec vigueur, et engagèrent le combat. Les Romains, accourant aussitôt pour soutenir les Liguriens, fondirent de leurs postes élevés sur les Barbares, et les heurtèrent avec tant de roideur, qu'ils les obligèrent de prendre la fuite. La plupart, en se précipitant les uns sur les autres, furent tués sur les bords de la rivière, dont le lit regorgea bientôt de sang et de morts. Les Romains taillèrent en pièces ceux qui étaient passés, et qui, n'osant pas faire tête à l'ennemi, s'enfuirent jusqu'à leur camp et à leurs chariots. Leurs femmes, étant sorties au-devant d'eux avec des épées et des haches, grinçant les dents de rage et de douleur, frappent également et les fuyards et ceux qui les poursuivent ; les premiers comme traîtres, les autres comme ennemis. Elles se jettent au milieu des combattants, et de leurs mains nues s'efforcent d'arracher aux Romains leurs boucliers, saisissent leurs épées, et, couvertes de blessures, voient leurs corps en pièces, sans rien perdre, jusqu'à la mort, de leur courage invincible. Ce premier combat, donné sur le bord du fleuve, fut plutôt l'effet du hasard que de la volonté du général."

Plutarque, Vie de Marius, XXI: "Dès que les Teutons l'eurent aperçue, ils n'attendirent pas que les Romains fussent descendus au pied de la colline, où ils auraient pu les combattre à avantage égal, sur un terrain uni. Frémissant de colère, ils s'arment avec précipitation, et vont les attaquer sur la hauteur même. Alors Marius envoie ses officiers porter dans tous les rangs l'ordre de s'arrêter, et d'attendre que l'ennemi soit à la portée du trait ; de lancer alors leurs javelots, de mettre ensuite l'épée à la main, et de le pousser vigoureusement en le heurtant de leurs boucliers. Comme on était sur un terrain glissant, il avait prévu que les coups portés par les Barbares n'auraient point de force, et que leur ordonnance ne pourrait se maintenir, parce que leurs corps seraient sur ce terrain inégal, comme sur une mer orageuse, dans une agitation continuelle."

Plutarque, Vie de Marius, XXII: "Cette attaque imprévue, en obligeant ceux qui étaient les plus proches de se retourner pour soutenir les autres, eut bientôt mis le trouble dans l'armée entière. Chargés vigoureusement en tête et en queue, ils ne purent résister longtemps à ce double choc ; ils furent mis en déroute, et prirent ouvertement la fuite. Les Romains, s'étant mis à leur poursuite, en tuèrent ou en firent prisonniers plus de cent mille. Devenus maîtres de leurs tentes, de leurs chariots et de tout leur bagage, ils arrêtèrent, d'un commun consentement, de tout donner à Marius, excepté ce qui aurait été pillé. Quelque magnifique que fut ce présent, il parut encore bien au-dessous du service que ce général venait de rendre à sa patrie en la délivrant d'un si grand danger. Quelques historiens ne conviennent pas du don de ces dépouilles, ni du nombre des morts ; ils disent seulement que depuis cette bataille les Marseillais firent enclore leurs vignes avec les ossements de ceux qui avaient été tués ; que les corps consumés dans les champs, par les pluies qui tombèrent pendant l'hiver, engraissèrent tellement la terre, et la pénétrèrent à une si grande profondeur, que l'été suivant elle rapporta une quantité prodigieuse de fruits ; ce qui vérifie ce mot d'Archiloque, que rien n'engraisse plus la terre que les corps qui y pourrissent. On dit aussi, avec beaucoup de vraisemblance, que les grandes batailles sont presque toujours suivies de pluies abondantes : soit qu'un dieu bienfaisant, pour laver et purifier la terre, l'inonde de ces eaux pures qu'il lui envoie du ciel, ou que l'air, qui s'altère facilement et éprouve de plus grands changements pour la plus légère cause, se condense par les vapeurs humides et pesantes qui s'exhalent du sein de cette corruption."

Tite-Live, Perioché, LXVIII: "Le consul C. Marius défendit de toutes ses forces son camp assiégé par les Teutons et les Ambrons. Ensuite lors de deux combats près d'Aix-en-Provence il détruisit ces mêmes ennemis : on raconte qu'il en tua 200.000 et en captura 90.000. En son absence Marius fut nommé consul pour la cinquième fois. Il refusa le triomphe qui lui était offert jusqu'au moment où il aurait vaincu les Cimbres."

La victoire romaine fut totale, les Teutons et les Ambrons furent anéantis et Teutobodus fut fait prisonnier.

Florus, Histoire Romaine, III, 4: "Le roi Teutobodus lui-même, habitué à sauter successivement sur quatre ou six chevaux, en trouva à peine un pour s'enfuir. Et il fut pris dans un bois voisin et constitua un spectacle remarquable dans le triomphe. Cet homme de haute taille en effet dépassait les trophées."

Après la bataille d'Aquae Sextiae, une petite troupe de cavaliers parvinrent à s'enfuir et à atteindre le territoire des Séquanes qui les livrèrent. La Gaule fut dés lors délivrée du péril cimbro-teuton. Au même moment, les troupes Cimbres et Tigurines poursuivaient leur route vers l'Italie ne laissant aucun répit à Marius.

Pseudo-Aurelius Victor, Des hommes illustres de la ville de Rome, LXVII : "Caïus Marius, qui fut sept fois consul, était natif d'Arpinum, et d'une basse extraction ; il s'éleva par degrés jusqu'aux premiers honneurs ; lieutenant de Metellus en Numidie, il se porte son accusateur, obtient ainsi le consulat, et fait marcher devant son char de triomphe Jugurtha prisonnier. Nommé tout d'une voix consul pour l'année suivante, il bat les Cimbres dans la Gaule auprès d'Aix, puis les Teutons en Italie, dans la plaine de Raudium, et triomphe de ces deux peuples."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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