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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) / Gaulois dirigés par le général carthaginois Hamilcar se soulèvent contre Rome [-201:-200] / bataille de Cremona [été -200]
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Encyclopédie Celtique

La bataille de Cremona [été -200]

La bataille de Cremona (été 200 av. J.-C.)

La lettre envoyée par le préteur Lucius Furius Purpureo eut l'effet escompté. Le sénat ordonna au consul Caius Aurelius Cotta de mener l'armée consulaire basée à Arretium (Arezzo, en Étrurie) jusqu'à Ariminum (Rimini), en personne si la situation le nécessitait, ou de déléguer son commandement au préteur du Bruttium, Quintus Minucius Rufus en cas de péril moindre. En contrepartie, les 5000 soldats alliés latins chargés de protéger la Gaule (les territoires gaulois conquis par Rome), devaient rejoindre l'Étrurie (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 11). Selon toute vraisemblance, le consul Caius Aurelius Cotta négligea l'importance de ce qui se jouait en Gaule, si bien qu'à Ariminum, le commandement de l'armée consulaire échut au préteur Lucius Furius Purpureo (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 21).

Dés sa prise de commandement, Lucius Furius Purpureo fit marcher l'armée en direction de Cremona (Crémone), pour contraindre les Gaulois à lever le siège de la colonie. Arrivé à faible distance de son objectif, il réalisa que les Gaulois s'étaient dispersés, afin de mettre à sac les environs, seul un faible contingent surveillait la ville. Le préteur hésita entre deux stratégies : profiter de l'infériorité numérique des Gaulois pour les contraindre à lever le siège et ce, malgré la fatigue de ses troupes ; ou laisser le temps aux Gaulois de se rassembler et à ses troupes le temps de se reposer avant un grand affrontement. Il n'eut pas le temps de choisir puisque les Gaulois lancèrent l'alerte et très rapidement, abandonnant sur place leur butin, les soldats dispersés se rassemblèrent et regagnèrent leur camp pour la nuit (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 21).

Dés le lendemain matin, l'armée gauloise et l'armée romaine se mirent en ordre de bataille et se firent face (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 21). Dans un premier temps, les Gaulois concentrèrent leurs attaques sur la division alliée de droite, située en première ligne et commandée par le lieutenant Marcus Furius. Ne parvenant pas à les submerger, ils tentèrent d'envelopper les Romains en allongeant leurs ailes et en prenant le risque de dégarnir leur centre. Lucius Furius Purpureo envoya deux divisions de réserve pour éviter l'encerclement et allonger les lignes romaines, puis lança la cavalerie romaine et la cavalerie des alliés sur les deux ailes de l'armée gauloise. La manoeuvre d'encerclement des Gaulois échoua. Le centre de leur armée, laissé dégarni au cours de la tentative d'encerclement, fut repéré par Lucius Furius Purpureo. Son infanterie s'y faufila, tandis que la cavalerie continuait à attaquer les ailes de l'armée gauloise. Les lignes gauloises se disloquèrent et les soldats prirent la fuite en direction de leur camp. La cavalerie romaine faucha les fuyards, tandis que l'infanterie emporta le camp gaulois (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 21).

Le bilan de cette bataille fut lourd. 35000 Gaulois furent tués ou faits prisonniers. Ils perdirent aussi 200 chariots chargés de butin, 70 enseignes, trois de leurs principaux chefs et très certainement Hamilcar (1). Les 2000 prisonniers qu'ils avaient faits lors de la prise de Placentia furent libérés (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 21). Les Romains et leurs alliés perdirent quant à eux 2000 hommes (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 22). D'après Dion Cassius (Histoire romaine, fragment CCXXI. c.), les Gaulois et les Ligures envoyèrent une ambassade pour demander la paix aux Romains. D'après ce texte extrêmement lacunaire, les Ligures l'obtinrent, mais probablement pas les Gaulois. Toujours est-il que cette bataille mit fin à cette nouvelle expédition gauloise en Italie et valut les honneurs du triomphe à Lucius Furius Purpureo, non-sans difficultés.

Le consul Caius Aurelius Cotta, qui avait confié le commandement de l'armée consulaire à Lucius Furius Purpureo, reprit le commandement de cette armée, espérant remporter une victoire majeure à son tour.


(1) Le décès d'Hamilcar lors de cette bataille pose quelques difficultés. Deux mentions contradictoires sont rapportées dans l'Histoire romaine de Tite-Live à ce sujet. En effet, il est successivement fait état de son décès lors de la bataille de Cremona en 200 av. J.-C. (Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 21) et de sa présence dans les rangs des prisonniers faits lors de la victoire de Caius Cornelius Cethegus sur les Insubres en 197 av. J.-C. (Tite-Live, Histoire romaine, XXXII, 30 ; XXXIII, 23).

Dion Cassius, Histoire romaine, fragment CCXXI. c. : "Des troubles éclatèrent chez les Insubres. Un Carthaginois, nommé Amilcar, après avoir fait la guerre avec Hannon, était resté dans leur pays. Il se tint tranquille pendant quelque temps, s'estimant heureux d'être ignoré ; mais lorsque la guerre contre la Macédoine fut imminente, il détacha les Gaulois du parti des Romains, se mit à leur tête, marcha contre les Liguriens et en entraîna une partie dans ses intérêts. Ensuite, une bataille ayant été livrée contre Lucius Furius, ils furent vaincus et lui envoyèrent une ambassade, pour demander la paix. Les Liguriens l'obtinrent, et alors d'autres (. . . lacune)"

Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 11 : "Après la lecture de cette lettre on décréta que le consul C. Aurélius, qui avait donné rendez-vous à son armée en Étrurie, lui commanderait d'être le même jour à Ariminum, et qu'il irait en personne, si l'intérêt de la république le permettait, étouffer l'insurrection gauloise ; ou bien qu'il écrirait au préteur Q. Minucius de se mettre à la tête des légions, dès qu'elles seraient arrivées d'Étrurie, d'envoyer à leur place ses cinq mille alliés pour défendre cette province et d'aller faire lever le siège de la colonie."

Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 21 : "Déjà l'armée consulaire s'était transportée d'Arrétium à Ariminum, et les cinq mille auxiliaires latins étaient passés de la Gaule en Étrurie. Aussitôt L. Furius s'avança à grandes journées d'Ariminum contre les Gaulois, occupés alors au siège de Crémone, et alla camper à quinze cents pas des ennemis. L'occasion était belle pour remporter un éclatant succès, si, dès son arrivée, il eût mené ses troupes contre leur camp. Les Gaulois étaient épars et dispersés dans la campagne, et n'avaient laissé pour le garder que des forces insuffisantes. Mais Furius craignit la fatigue de ses soldats après une marche forcée. Les Gaulois, rappelés par les cris de leurs compagnons d'armes, renoncèrent au butin qu'ils avaient sous la main, rentrèrent dans leur camp et le lendemain présentèrent la bataille. Le préteur l'accepta sans balancer ; mais à peine eut-il le temps de ranger ses troupes : les ennemis s'avancèrent au pas de course. La droite des deux divisions que formait l'armée des alliés fut placée en première ligne, et les deux légions romaines à la réserve. M. Furius commandait cette division de droite, M. Caecilius les légions, et L. Valérius Flaccus, la cavalerie ; tous les trois avaient le grade de lieutenant. Le préteur avait avec lui deux autres lieutenants, M. Laetorius et P. Titinius ; il s'était chargé d'observer les ennemis et de se porter partout où ils tenteraient quelque surprise. Les Gaulois réunirent d'abord tous leurs efforts sur un seul point ; ils se flattaient d'écraser et de détruire la division de droite, qui était en première ligne. Voyant qu'ils ne pouvaient y réussir, ils essayèrent de tourner les ailes et d'envelopper les Romains, ce qui leur semblait facile à cause de leur supériorité numérique. Dès que le préteur s'en aperçut, il songea à étendre aussi sa ligne, fit avancer les deux légions de la réserve à droite et à gauche de la division qui combattait au premier rang, et voua un temple à Jupiter, si ce jour-là il mettait les ennemis en faite. Puis il ordonna à L. Valérius de lancer d'un côté la cavalerie des deux légions ; de l'autre celle des alliés sur les ailes des ennemis, et de les empêcher de tourner la ligne des Romains. En même temps, comme il vit que les Gaulois avaient dégarni leur centre pour prolonger leurs ailes, il le fit attaquer par ses soldats, en leur recommandant de serrer les rangs afin de rompre l'ennemi. Les ailes gauloises furent enfoncées par la cavalerie et leur centre par l'infanterie ; aussitôt les ennemis, culbutés sur tous les points et ayant subi des pertes considérables, prirent la fuite et regagnèrent leur camp en désordre. La cavalerie se mit à leur poursuite ; les légions arrivèrent bientôt après et forcèrent les retranchements. À peine six mille hommes purent-ils s'en échapper. Les ennemis perdirent, tant en morts qu'en prisonniers, plus de trente-cinq mille hommes ; on leur prit soixante-dix enseignes et plus de deux cents chariots gaulois, chargés d'un riche butin. Hamilcar, le général carthaginois, périt dans cette mêlée, et avec lui, trois des principaux chefs de l'armée gauloise. Les captifs de Plaisance, au nombre de deux mille, tous de condition libre, furent rendus à la colonie."

Tite-Live, Histoire romaine, XXXI, 22 : "Cette victoire était importante : elle combla Rome de joie. Dès qu'on eut reçu la lettre du préteur, on décréta trois jours de supplications. Deux mille hommes environ, tant Romains qu'alliés, étaient restés sur le champ de bataille ; ils appartenaient pour la plupart à la division de droite où s'étaient portés d'abord tous les efforts des Gaulois. Le préteur avait à peu près terminé cette guerre ; néanmoins le consul C. Aurélius, libre des soins qui l'avaient retenu à Rome, se rendit en Gaule et se fit remettre par le préteur le commandement de l'armée victorieuse."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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