Accueil
Accueil | Forum | Livre d'or | Recommander | Lettre d'information | Infos Légales | Contact  .
Forum
Encyclopédie

Livre d'Or
Dialogues
Rechercher

Nous Aider
Contact



Annonces


Gaule
Orient
Express




Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > Celtes dans l'Histoire / Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) / bataille de l'Anio [-361]
Retour
Encyclopédie Celtique

La bataille de l'Anio [-361]

La bataille de l'Anio (361 av. J.-C.)

En 361 av. J.-C., Titus Quinctius Pennus Capitolinus Crispinus fut nommé dictateur pour faire face à une nouvelle incursion gauloise sur le territoire de Rome (Tite-Live, Histoire romaine, VII, 9). Ceux-ci stationnaient à trois (Tite-Live, Histoire romaine, VII, 9) ou quatre (Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, II, 2) milles de la ville (entre 4,5 et 6 kilomètres), au-delà de l'Anio (l'actuelle Aniene). Titus Quinctius Pennus Capitolinus Crispinus fit installer son camp de l'autre côté de la rivière, près du Pons Salarius (le Pont Salario) qu'aucun des belligérants n'osait franchir, sinon pour quelques escarmouches.

Un Gaulois de grande taille s'est avancé, a proposé qu'un combat singulier ait lieu et que celui-ci détermine l'issue de l'affrontement. Un Romain dénommé Titus Manlius Imperiosus est sorti des rangs pour affronter le Gaulois. L'issue du combat tourna en faveur du Romain, qui tua le Gaulois et s'empara du torque qu'il portait autour de son cou. En souvenir de cet événement glorieux, Titus Manlius Imperiosus reçut le surnom de Torquatus, que ses descendants portèrent à leur tour selon Eutrope (Abrégé de l'Histoire romaine, II, 2), Dion Cassius (Histoire romaine, I, 70), Tite-Live (Histoire romaine, VII, 10) et Claudius Quadrigarius (cité par Aulu-Gelle, Nuits attiques, IX, 13).

Aulu-Gelle, Nuits attiques, IX, 13 : "T. Manlius appartenait à l'une des plus nobles familles de Rome. Il reçut le surnom de Torquatus à cause d'un collier d'or porté par un ennemi qu'il avait terrassé. Le portrait de l'adversaire de Manlius, sa race, sa taille gigantesque, ses insolentes provocations, les circonstances du combat, tous ces détails sont décrits au premier livre des Annales de Q. Claudius, dans un style d'une pureté et d'une clarté remarquables. Cette narration simple et dénuée d'art reçoit un nouveau charme de la naïveté de l'ancien langage. Le philosophe Favorinus disait qu'en lisant ce passage il éprouvait les mêmes sentiments, les mêmes émotions que s'il eût assisté à ce combat. Je citerai dans son entier la narration de Q. Claudius : " Alors un Gaulois s'avança, le corps nu, orné de bracelets et d'un collier, n'ayant pour armes qu'un bouclier et deux épées : sa force, sa taille extraordinaire, sa jeunesse et son courage le distinguaient de tous ses compagnons. Au plus fort de la mêlée, lorsque les deux armées se battaient avec fureur, de la main il fait signe de suspendre le combat. On s'arrête, on écoute en silence. Le Gaulois crie d'une voix formidable que si quelqu'un veut se mesurer avec lui, il peut s'avancer. Personne n'osait le faire, à cause de la taille gigantesque, de l'aspect horrible du Gaulois ; alors il éclate de rire, il tire la langue aux Romains. A cette vue, T. Manlius, jeune homme d'une noble naissance, s'indigne qu'un si sanglant outrage soit fait à son pays, sans qu'il se trouve au milieu d'une nombreuse armée un seul homme pour le venger. Il marche donc au barbare, car il ne voulait pas souffrir que la valeur romaine fût honteusement souillée par un Gaulois. Armé d'un bouclier de fantassin et d'une épée espagnole, il alla se placer devant son adversaire. Leur rencontre eut lieu sur le pont, à la vue des deux armées tremblantes sur le sort de chacun d'eux. Ils étaient, comme je l'ai dit, en présence ; le Gaulois, suivant la coutume de sa nation, tenant son bouclier on avant, attendait son ennemi ; Manlius, mettant sa confiance dans son courage plutôt que dans son adresse, frappe de son bouclier le bouclier du barbare qu'il fait chanceler. Tandis que le Gaulois cherche à reprendre sa première position, Manlius frappe de son bouclier le bouclier du Gaulois, qui est une seconde fois ébranlé. Aussitôt la Romain se glisse sous la longue épée gauloise, et de son glaive espagnol il lui perce la poitrine ; et aussitôt, d'un second coup, le blesse à l'épaule droite ; il le presse de manière à ne pas lui laisser l'espace pour frapper ; il redouble ses attaques jusqu'à ce qu'il ait terrassé le barbare. Alors il lui tranche la tête et se saisit de son collier tout sanglant, qu'il met à son cou. Tel fut l'origine du surnom de Torquatus, qu'il reçut et transmit à sa postérité ". C'est ce même T. Manlius dont le combat a été décrit par Quadrigarius, qui a donné lieu à l'expression d'ordre Manlien, pour exprimer un ordre sévère et cruel. En voici la cause : il faisait la guerre aux Latins eu qualité de consul, lorsqu'il fit tomber sous le hache du licteur son propre fils, parce que celui-ci, chargé par son père de faire une reconnaissance, avec injonction de ne pas combattre, avait tué un ennemi par lequel il avait été provoqué."

Dion Cassius, Histoire romaine, I, 70 : "Manlius combattit seul contre le roi des Gaulois, l'étendit mort à ses pieds et le dépouilla. Il lui enleva le collier dont ces barbares se parent, suivant la coutume de leur pays, et le suspendit à son cou. A cette occasion il fut surnommé par ses concitoyens Torquatus, c'est-à-dire porteur de collier, et lègue ce surnom à ses descendants comme souvenir de cet exploit."

Eutrope, Abrégé de l'Histoire romaine, II, 2 : "T. Quinctius, nommé dictateur, fut envoyé contre les Gaulois, qui avaient pénétré en Italie. Ils s'étaient arrêtés à quatre milles de Rome, au delà du fleuve Anio. Là, un des plus nobles sénateurs, le jeune T. Manlius, provoqué par un Gaulois à un combat singulier, s'avança contre lui, le tua, lui enleva son collier d'or, et, se l'étant passé au cou, en garda le surnom de Torquatus, qu'il transmit à ses descendants."

Pseudo-Aurelius Victor, Des hommes illustres de la ville de Rome, XXX : "Titus Manlius Torquatus, que sa lenteur à concevoir et à s'exprimer avait fait reléguer aux champs par son père, apprend que celui-ci vient de recevoir de Pomponius, tribun du peuple, une assignation pour comparaître en justice : il se rend de nuit à Rome, obtient du tribun un entretien secret, et le force, l'épée nue sur la gorge et par l'effroi qu'il lui inspire, à se désister de son accusation. Tribun militaire sous le dictateur Sulpitius, il tua un Gaulois qui l'avait provoqué, enleva le collier du vaincu, et se le mit autour du cou."

Tite-Live, Histoire romaine, VII, 9 : "Il est bien établi que, cette année, T. Quinctius Poenus fut dictateur, et Ser. Cornelius Maluginensis maître de la cavalerie. Selon Macer Licinius, ce dictateur ne fut nommé que pour tenir les comices, et par le consul Licinius, qui, voyant son collègue négliger la guerre et hâter les comices pour se maintenir au consulat, voulut déjouer cette coupable ambition. Mais cet empressement de Licinius à louer sa famille ôte quelque poids à son témoignage ; et comme je ne trouve aucune mention de ce fait dans nos antiques annales, j'inclinerais plutôt à croire que la guerre des Gaulois fut la seule cause alors du choix d'un dictateur. Il est certain que, cette année, les Gaulois vinrent camper à trois milles de Rome, sur la voie Salaria, au-delà du pont de l'Anio. Au bruit du tumulte gaulois, le dictateur proclame le "iustitium", appelle au serment toute la jeunesse, sort de la ville avec une armée nombreuse, et place son camp sur la rive citérieure de l'Anio. Un pont séparait les deux armées, et ni l'une ni l'autre n'osait le rompre pour ne point marquer de frayeur. On s'en disputait la possession par de fréquentes attaques, mais à forces presque égales, et sans qu'on pût assez prévoir qui l'emporterait. Enfin un Gaulois d'une taille gigantesque, s'avance sur ce pont libre alors, et de toute la puissance de sa voix s'écrie : " Que le plus vaillant des guerriers de Rome vienne et combatte, s'il l'ose, afin que l'issue de notre lutte apprenne qui des deux peuples vaut plus à la guerre "."

Tite-Live, Histoire romaine, VII, 10 : "Il se fit un long silence aux premiers rangs de la jeunesse romaine : on rougissait de refuser le combat, mais on craignait de courir seul toutes les chances du danger. Alors T. Manlius, fils de Lucius, qui avait délivré son père des attaques d'un tribun, quitte son poste, et s'approchant du dictateur : " Sans ton ordre, général, lui dit-il, je n'aurais jamais combattu hors de rang, même avec l'assurance de la victoire. Si tu le permets, je veux montrer à cette brute, qui gambade insolemment devant les enseignes ennemies, que je suis sorti de cette famille qui renversa de la roche Tarpéienne une armée de Gaulois ". Alors le dictateur : " Courage, T. Manlius, lui dit-il ; sois dévoué à ta patrie, ainsi qu'à ton père. Marche, et prouve, avec l'aide des dieux, que le nom romain est invincible ". Le jeune homme est armé par ses amis ; il prend un bouclier d'infanterie, et ceint un glaive espagnol, commode pour combattre de près. Ainsi armé et équipé, ils le conduisent en face du Gaulois, qui, dans sa stupide joie (c'est un trait que les anciens ont cru digne de mémoire), tirait la langue par raillerie. Ils regagnent leur poste, et les deux rivaux sont laissés seuls au milieu, où ils semblent plutôt donner un spectacle que subir une loi de la guerre. À en juger par les yeux et sur l'apparence, la lutte n'était point égale. L'un se présente avec une taille gigantesque, et tout resplendissant des mille couleurs de ses vêtements et de ses armes peintes et ciselées en or ; l'autre, avec la taille moyenne du soldat, et le modeste éclat de ses armes, plus commodes que brillantes ; point de chants, point de bonds, point de vaine agitation de ses armes ; mais une âme pleine de courage et d'une muette colère, et qui gardait toute sa fierté pour l'épreuve du combat. Quand ils sont en présence entre les deux armées, entre ces rangs où battent tant de 'coeurs d'hommes suspendus par la crainte et l'espérance, le Gaulois, comme une masse géante prête à tout écraser, tend son bouclier de la main gauche, et, du tranchant de son épée, frappe avec un bruit horrible, mais sans succès, les armes de l'ennemi qui s'avance. Le Romain, l'épée haute et droite, heurte du bouclier le bas du bouclier gaulois, pénètre de tout son corps sous cet abri qui le préserve des blessures, se glisse entre les armes et le corps de l'ennemi, lui plonge et lui replonge son glaive dans le ventre et dans l'aine, et l'étend sur le sol, dont il couvre un espace immense. À ce cadavre renversé, il épargna toute injure ; seulement il le dépouilla de son collier, qu'il passa, tout mouillé de sang, à son cou. Les Gaulois demeuraient immobiles de terreur et de surprise. Les Romains s'élancent joyeux de leur poste au-devant de leur soldat, et, le louant, lui faisant fête, le conduisent au dictateur. Au milieu des chants grossiers et des saillies de leur gaieté militaire, on entendit retentir le surnom de Torquatus, qui, partout accueilli, fit plus tard la gloire de ses descendants et de sa famille. Le dictateur y ajouta le don d'une couronne d'or, et, devant l'armée assemblée, releva par d'admirables éloges l'éclat de cette victoire."


Sources:
  • J.-L. Brunaux, (2005) - Les Gaulois, Belles Lettres, Paris, 314p.
  • Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

  • Autres fiches en rapport

    Attention
    Ceci est une ancienne version de l'encyclopédie de l'arbre celtique.
    Les liens ci-dessous, vous améneront vers la nouvelle version,
    complétement "relookée" intégrant une navigation plus aisée.


    Abrégé de l'Histoire romaine [Eutrope] [ ouvrages antiques & anciens ]
    Aulu-Gelle [ auteurs antiques et anciens ]
    bataille d'Albanum [été / automne -367] (La) [ Rome est visée par une nouvelle invasion gauloise [-367:-366] ]
    Dion Cassius [ auteurs antiques et anciens ]
    Eutrope [ auteurs antiques et anciens ]
    Fasti Triumphales Capitolini (Fastes triomphaux capitolins) (Les) [ Les Fasti Triumphales (Fastes triomphaux) ]
    Gaulois concluent une alliance avec les Tiburtes et se retirent en Campanie [-361] (Les) [ Les Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) ]
    Histoire romaine [Dion Cassius] [ ouvrages antiques & anciens ]
    Histoire romaine [Tite-Live] [ ouvrages antiques & anciens ]
    Nuits attiques [Aulu Gelle] [ ouvrages antiques & anciens ]
    Tite-Live [ auteurs antiques et anciens ]
    Torquatus [ Les légendes dans les textes anciens ]
    Torquatus dans le Premier mythographe du Vatican [ Torquatus ]
    Torquatus par Aulu Gelle [ Torquatus ]
    Torquatus par Cicéron [ Torquatus ]
    Torquatus par Dion Cassius [ Torquatus ]
    Torquatus par Florus [ Torquatus ]
    Torquatus par le pseudo-Aurelius Victor [ Torquatus ]
    Torquatus par Tite-Live [ Torquatus ]
    torques [ bijoux ]
    Navigation
    Vers le niveau supérieurCeltes en Italie (Gaule Cisalpine) (Les)
    Vers la fiche précédenteRome est visée par une nouvelle invasion gauloise [-367:-366]
    Vers la fiche suivanteGaulois concluent une alliance avec les Tiburtes et se retirent en Campanie [-361] (Les)
     Rechercher:   (N.B. : Eviter les pluriels)


     Hyper thème:  


    Retour à la page Celtes dans l



    Haut de page


    www.arbre-celtique.com
    Accueil | Forum | Livre d'or | Recommander | Lettre d'information | Infos Légales | Contact 


    IDDNSite protégé. Utilisation soumise à autorisationIDDN
    Conception : Guillaume Roussel - Copyright © 1999/2024 - Tous droits réservés - Dépôts INPI / IDDN / CNIL(1006349) / SCAM(2006020105)